Je reste ainsi adossée à la porte pendant ce qu'il me semble être une éternité, alors que lorsque je regarde sur la pendule accrochée au mur en face de moi, il ne s'est écoulé que cinq minutes. 

Je me relève et me dirige vers des sanglots étouffés qui s'échappent de la cuisine. A mon arrivée, les sanglots s'arrêtent brusquement, je remarque cependant les yeux rougis de ma mère et des traces mouillées sur ses joues. Je fais comme si je n'avais rien vu, et me dirige vers le placard afin de prendre des biscuits.

- Tu sais quand rentre papa? lui demandais-je
- Non... Sa voix me parvient faiblement alors que je me trouve à ses côtés. 
- Maman, tu n'es pas toute seule, tu sais, tu peux me parler si tu as besoin. Lui annoncais-je d'une voix douce.

Elle me regarde d'un regard vide. Sa mine est triste et il me semble qu'elle a des cernes, à bien y regarder elle ne datent pas d'hier. Comment ai-je fait pour ne pas les remarquer avant?
Soufflant un bon coup je me rapproche d'elle et la prend dans mes bras. D'abord rigide comme un piquet, elle finit par se laisser aller et pose sa tête sur mon épaule,  de petits sanglots retentissent bientôt étouffés par ma veste.

Je lui frotte doucement le dos et lui raconte des histoires pour lui changer les idées. Je lui dit que je ne sais pas ce que je ferais sans elle et papa, et que ils nous sont très important à  Assia et moi mais que nous ne pouvons nous permettre de trop leur montrer à cause de ces fiches lois qui nous tiennent.

Après un long moment à renifler, ma mère se redresse et se dégage doucement de mon étreinte. Elle me regarde dans les yeux, me caresse tendrement la joue, me murmure un "merci" étranglé puis sors de la cuisine pour aller sécher ses larmes dans sa chambre.

Je regarde un instant la porte par laquelle elle est sortie. J'en ai marre que ma famille se déchire pour des lois injuste.
Je sais que ma mère pleurait car ses deux filles ont été choisies par le Prince. Elle a peur que nous ne lui revenions jamais. Ce n'est pas comme si nous étions choisi pour faire les Hunger Games !

Quoique à bien y réfléchir, être choisis avec plusieurs filles pour un seul homme, ça fait un peu le même effet.

Prenant mon courage à deux mains à travers une longues et intense respiration, je me dirige vers la porte d'entrée ayant soudain une idée. Sans m'arrêter, j'attrape mon manteau sur le porte manteau, mes clés accrochées ainsi que mes bottines noires montantes fourrées. Une fois prête, et ce, en un rien de temps, je vais dans ma voiture non dans jeter un coup d'œil derrière moi afin de m'assurer que ma sœur n'est pas l'idée de me suivre afin de prouver par a+b que je suis amoureuse du prince. Ce qui est complètement faux, ne vous déplaise!

Activant la marche arrière, les feux de recul éclairent pendant un bref instant le visage surpris de mon père qui vient à peine de franchir le seuil du garage. Le saluant d'un bref signe de tête, j'enclanche la première et sors en trombe.

Une fois arrivée vers le fameux portail qui définie la limite de notre village à ne pas franchir après l'heure du couvre feu, j'arrête le moteur de ma voiture, attrape mon sweat à capuche que j'avais négligemment posé à mes côtes sur la place du passager et entreprend d'escalader le portail de côté en faisant attention aux petites billes noires (qui sont en fait des detecteurs de mouvements) accrochées au pied des poteaux.

Une fois ma laborieuse tâche effectuée, j'arrive transpirante et essoufflée de l'autre côté du grillage. Me retournant, je regarde avec un air victorieux ma voiture, la salue d'un bref salue militaire en riant et cours à une allure modérée jusqu'à ma destination. Autant ne pas lésiner, j'ai du chemin et si je ne me dépêche pas, je pourrais arriver en retard.

J'ai trottiné ainsi toute la nuit en ayant en tête ma destination finale.
Punaise! En voiture je met deux heures, mais à pied, j'ai l'impression que ça n'en finit pas.

Un violent point de côté me force à m'arrêter. Je m'appuie d'une main à l'écorce d'un arbre et cherche tant bien que mal de retrouver une respiration stable et sans douleur. Des gouttes de sueurs tombent doucement sur les feuilles mortes de la forêt et la mousse. Pendant un instant, j'ai envie d'arreter, de rebrousser chemin et de me glisser dans mon lit à attendre que mon réveil sonne à cinq heures pour me préparer afin de rejoindre le Prince, fraîche comme la rosée du matin.

Certe, là aussi je serais fraîche, il n'y a pas de soucis la dessus! Mais ce ne sera pas de la fraîcheur du matin mais de la transpiration de la nuit.

Soulevant une mèche mouillée qui s'est échappée de mon chignon serré et qui se promène sur mon front, je renifle l'air autour de moi, soudain alerte et oubliant mon point de côté.

Ma destination n'est plus si loin, je sens la direction qui m'appelle à elle. Oubliant ma fatigue et mes courbatures, je reprends une allure soutenue en trottinant en rythme.

Je met un pied hors de la forêt au moment où à l'horloge de l'eglise la lourde cloche annonce six heure pile.

Un sourire satisfait prend place sur mon visage. J'ai réussi! Je suis pile à l'heure! J'executerais bien quelques petits pas de danse pour fêter ma victoire mais la fatigue est beaucoup trop présente dans mon pauvre corps pour me laisser un peu de repis.

La foule commence déjà à arriver, pile a l'heure ! Je n'ai eu à attendre que cinq minutes avant leur arrivée. Comme quoi, on peut tous faire des efforts quand on veut.

Je me dirige vers la personne que je veux voir et lui dit à l'oreille :

- Salut Peterson! On ne salue pas sa cousine?

Le jeune homme se retourne et reste bouche bée devant moi.
Oui, bon, okay, je dois sentir fort la transpiration mais il ne sait pas tout ce que je vient de faire pour venir le voir!

- Où étais tu partie? Tu comptes me recasser le bras?
- T'inquiètes pas mocheté, je ne vais pas t'abîmer, et là où j'étais ça ne te regarde pas!

Je ne savais pas que les humains étaient si curieux. Est ce que je lui en pose des questions moi?

Pauvre petit Prince quand il va s'apercevoir que je ne me suis pas précipitée à six heures à ses pieds.
Un sourire machiavélique se dessine sur mes lèvres. La journée promet d'être belle!

Et voilaaaaa! Pouah pouah pouah! Oui je sais, j'ai mis du temps à revenir! Mais au moins, il y a de nouveau le petit humain! 😜

Je sais je sais, je n'aurai pas dû couper ici mais c'était trop tentant xD

Qu'en pensez vous?

Merci d'être autant patient et de continuer à lire mon histoire ! Ça le fait plaisir ! Tous ces votes, ces commentaires et ces vues! 😻😻😻

Aller mes petits chats, à la prochaine! 😽😽😽