- Votre tempérament me plaît beaucoup petite Élue mais je dois vous avertir que mon fils se lasse très vite de ses partenaires. Je sais que le titre de Princesse ne vous intéresse pas du tout, mais voilà ce que je vais vous proposer : restez dans la course le plus longtemps possible sans vous faire choisir pour autant étant donné que vous ne souhaitez pas épouser mon fils.
Ainsi, il devra constamment se reposer la question pour savoir s'il fait bien les choses etc. Je n'ai pas envie de voir mon fils devenir quelqu'un d'arrogant et de complétement stupide à qui la célébrité lui a monté au cerveau. Avoir quelqu'un comme vous à ses côtés lui rappelera qu'il est comme tout le monde sauf que lui a eu le privilège de naître avec une cuillère en argent dans la bouche. Que dis-je? Une cuillère en or.
Bien évidemment, votre statut d'Elue, ne change pas grand chose auprès des autres. Elles sont tout autant élues que vous, sauf que vous, vous avez une mission de plus qu'elles n'ont pas ce qui fait de vous : MA petite Élue.

Je le regarde pendant quelques minutes ébahis. C'est moi où il a l'air d'un pervers en me disant que je suis son élue?
Mais ce qui me turlupine le plus, c'est qu'il est en train de me servir d'appât. Après, ça ne me gêne pas plus que ça étant donné que même le roi m'a spécifié que je ne devais pas me faire choisir... Espérons que le Prince ait la lueur d'intelligence qui lui manque pour ne pas me garder au dernier moment comme LA princesse.

- Votre majesté, avant de vous informer de ma réponse, j'aurai une question. Me risquais-je à lui dire.
- Je vous écoute Petite Élue, je vous écoute. Me répond il de sa voix grave.
- Est ce que j'aurai des avantages en faisant ma mission spéciale?

Il se met a rire doucement. Son rire me fait penser au rire du père Noël comme on de l'imagine. Je le regarde en silence, les oreilles pointées dans sa direction, en attente de sa réponse.

- Je ne sais pas Petite Élue, tout dépend de comment vous menez votre mission. A bon soldat, bonne récompense.

Sur ces paroles, il m'abandonne et commence à se diriger vers le château en faisant un signe à ses gardes pour qu'ils lui ouvre les lourdes portes du château.
Je reste encore quelques minutes figée sur place en réalisant que dans sa tête j'ai déjà accepté alors que je n'ai pas encore donné ma réponse concrète et définitive.

Je reprend ma marche pour sortir du jardin du palais. Mon pas n'est plus aussi légé que tout a l'heure. Mes pensées sont tournées vers le Roi et sa proposition. D'un côté, j'ai énormément envie de la faire sa mission car ainsi je sais que je n'aurai pas de soucis à me faire pour savoir si je serais choisi ou non. Et de l'autre côté, cela me perturbe car j'ai l'impression d'être utilisée comme un vulgaire pion. Mais bon, en y réfléchissant bien, nous sommes déjà des pions...

J'arrive chez moi, après trois bonnes heures de marche, parce que oui, le château n'est pas a côté quand on est à pied.

J'ouvre la porte d'entrée et un hurlement strident retentit aussitôt. Je grimace, autant parce que cela m'a cassé les oreilles, je crains d'être sourde par la suite, autant parce que ce cri m'a surprise.

Je n'ai le temps de mettre qu'un pied sur le paillasson de l'entrée quand une chose non identifiée me saute littéralement dessus. L'odeur que ce truc dégage est agréable, elle est douce et vanillée. De plus, un doux pelage me chatouille les narines.
Je grogne en essayant de me défaire de ce poids. J'ai reconnu l'odeur et donc identifié la propriétaire.

- Assia, bouge, t'es lourde !
- Mmmm. Geint-elle dans mon cou
- Qu'est ce que t'as? Lui demandais-je
- Me suis inquiétée. Chuchote-t-elle si bas que je ne suis même pas sûre qu'elle ai vraiment dit ça.
- T'as dit quoi? Grognais-je

Je suis toujours en train d'essayer de me défaire de son étreinte sur le seuil de la porte.
Subitement elle se relève et me détaille de la tête aux pieds en plissant les yeux d'un air suspicieux.

- T'étais ou? Demande-t-elle agressivement
- Pourquoi? Je t'ai manqué?
- ASSIA! LAISSES TA SŒUR TRANQUILLE! ET NOM DE DIEU! FERMEZ CETTE FICHUE PORTE UNE BONNE FOIS POUR TOUTE! hurle ma mère depuis la cuisine.

Grimaçant toutes les deux et plaquant nos oreilles sur nos crânes, ma sœur et moi rentrons sur la pointe des pieds. Nous ne nous regardons même pas ayant trop peur d'élever la voix et d'attirer les foudres de notre mère sur nous.

Je commence à me diriger vers notre chambre, Assia sur mes talons quand la voix de ma mère nous fige sur place:

- Pas si vite les filles! Venez dans la cuisine !

Nous obéissons directement. Quand me mère commence à donner des ordres vaut mieux pas essayer de protester, c'est qu'elle est dans un mauvais jour.

Je fais donc demi-tour, ma sœur sur les talons, direction la cuisine. Je sens l'odeur de stress que dégage Assia, aussi, je lui prend délicatement la main et la presse je fraction de seconde puis la relâche. Par ce geste j'essaie de lui dire de ne pas s'inquiéter, on est dans le même bateau.

Une fois dans la cuisine, j'essaie de me faire toute petite, en espérant que ça marche pour ne pas qu'elle ait envie de passer sa colère sur moi. Assia se cache derrière moi, traîtresse.

- Ou étais-tu?
- A la... Au bal. Bulbutiais-je
- Et comment expliques tu jeune fille que ta sœur soit entrée bien avant toi?
- Parce que je me suis ennervée et que je suis partie de la salle à pied. Je suis revenue par mes propres moyens. Expliquais-je

Oui, je ne parle pas de la proposition du Roi. Je ne veux pas que ma sœur soit au courant ni ma famille. Ainsi, je reste libre de mes choix.
Je sais que ma mère connait mon fort caractère, et j'espère qu'elle ne dira rien.
Je crois que j'espère mal, car je vois ses lèvres se pincer en une ligne tellement fine que je sais directement que je vais regretter d'avoir dit que je mettais ennervée.

- Dis moi Sacha, est ce que ça t'arrive de réfléchir parfois? C'est vrai, je reconnais que parfois je trouve ça charmant ton caractère et ta façon de foncer, mais franchement, est ce que tu ne peux pas POUR UNE FOIS essayer de te calmer et de prendre sur toi? Il m'est revenu le boucan que tu as fait au bal, et figures toi que j'ai eu honte! Je ne t'ai pas élevé ainsi jeune fille! Si tu n'es pas capable de te tenir comme une jeune fille bien élevée, ce n'est pas la peine de prétendre au rôle de princesse !

Je n'essaie pas de la contredire, de lui expliquer que je n'ai jamais prétendu au rôle, que le prince est un abrutit fini et qu'elle aurait pu être au contraire fière de moi. J'ai vu qu'elle paraissait inquiète, les oreilles un peu sur le côté et tremblant légèrement. Un coup d'œil dans le coin opposé à ma sœur et moi me permet de constater qu'il y a un garde du palais accoudé, ne perdant pas une miette du spectacle. Je ne comprends pas comment je n'ai pas où sentir son odeur en arrivant.
Et puis, ça me frappe en plein fouet. D'un coup, je comprends pourquoi je n'ai rien senti, car il a pris soin de se parfumer avec le parfum de ma mère posé juste à côté de lui.

Ma queue fouette Assia derrière moi. Pourquoi est ce qu'elle ne m'a rien dit ? Pourquoi est ce qu'elle avait l'air inquiète alors que devant les gardes on ne doit rien montrer? Est-ce parce que nous sommes toutes les deux choisi par le prince? Espère t'elle ainsi se servir de moi pour ne pas être évincée ?

Tournant en boucle toutes ces questions dans ma tête, je constate dans un état second que la fenêtre de la cuisine est entrouverte, signe que le garde est sûrement entré pendant que nous étions sur le palier. Mais est ce la vérité? Ou est ce que je fabule?

La proposition du Roi me revient en tête. Est ce que le garde a été envoyé ici pour me surveiller, ou surveiller ma sœur? Ou mes parents? Pourquoi est ce qu'il est ici?

Et surtout, pourquoi est ce que personne ne me l'avait dit?!

Tadam!! Me revoilà !! Certe, nous ne sommes pas samedi, mais je viens juste de le finir 😅😅

Alors? Que pensez vous du fait que le garde soit chez Sacha?

Et que pensez vous de la sœur de Sacha?

Pensez vous que Sacha va accepter la proposition ?

Aller mes petits chats, pleins de bisous et à la prochaine! 😘😘😘