jour 1 14/12
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c'est la première fois que j'écris ici, j'ai à la fois tant de choses à dire qui bloquent mon coeur et m'empêchent de respirer. une petite voix m'a dit qu' écrire fait guérir. ou peut-être que j'essaye de m'en persuader ;).
de quoi j'ai envie de guérir ? je ne sais pas.
il y a deux jours c'était l'anniversaire de quelqu'un que j'ai aimé, sincèrement. je n'avais jamais compris cette phrase que les grands disaient ' les gens changent ' jusqu'à ce que la réalité me frappe et me frappe et me frappe. on ne se parle plus depuis un peu plus d'un an je pense. au début je pensais que ça ne me ferait rien. tu sais, je travaille beaucoup, alors je n'avais plus le même temps à lui offrir. je pensais que peu à peu elle s'effaçait de ma vie mais que l'affection qui me liait à elle me permettrait toujours de la retrouver. en temps voulu.
alors alors.
je ne m'attendais pas à avoir mal. je ne voulais pas. je refuse de souffrir à cause de ce genre d'évènement. on ne peut jamais contrôler les gens, alors j'aurais voulu que mon coeur ne parvienne pas à s'attacher autant. ne pas être humaine peut-être. parfois, c'est ce que j'espère, ne pas être humaine. être humain est terrifiant. la crainte de cette douleur de cette solitude, j'en suis dépendante. tu penses que je me suis attachée aux autres par peur d'être seule ? je n'en sais rien et c'est ça qui me tue me brise et me fatigue.
constamment j'avance avec ce poids sur la poitrine, les gens changent et moi-même je change, je ne suis pas satisfaite des gens ni de moi je crois qu_
je ne sais pas.
elle m'a écrit un jour pour mettre fin à notre amitié, des idées discordantes. sa raison était nulle. je lui en ai voulu et je lui ai écrit. j'étais choquée qu'elle ose me laisser. oui, qu'elle ose. elle qui disait qu'elle ne me laisserait pas. elle m'a laissée. à cause de ses paroles, son amitié m'a semblé, garantie.
— je t'aime !
— je t'aime !
u
n an...
— je t'aime !
deux ans...
— je t'aime !
— je t'aime !
trois ans....
— je t'aime !
quatre ans...
à force, même quand on ne s'aime pas on finit par y croire.
j'ai baissé ma garde.
on peut parler d'un mur d'indifférence. et j'ai regretté. tellement tellement regretté. ma devise : aimer c'est être blessé.
et je suis faible.
je pense qu'inconsciemment je sais que les douleurs me sont fatales. alors je blinde mon cœur je boucle mon âme, et je me livre goutte à goutte. comment de toute façon, l'amour aurait-il pu me toucher ?
être aimé et être blessé c'est constamment revenir à cette certitude qui existe en nous : celle qu'on est indigne de leur attention.
des fois j'ai envie d_
des fois j'_
des f_
d_
_
j'aime_
j'aimerais av_
j'aimerais avancer_
être meilleure pour m'aimer être meilleur pour l'aimer être meilleure.
perdre son amitié m'a fait mal, parce que je l'avais pensée acquise. impossible de la perdre. et pourtant les gens changent. celle que j'avais connue, celle pour qui j'aurais tant voulu faire plus. je ne pourrais jamais le lui montrer, elle ne pourra pas voir cette meilleure version de moi-même que je voulais lui montrer. je ne suis pas quelqu'un de bien, je ne pense pas. mais j'aimerais l'être pour ceux que j'aime.
ça me rend triste.
plus je grandis plus je comprends qu'être bien est une question de choix. je suis quelqu'un qui me laisse guider par mes passions, mes colères. mes joies. je refuse la tristesse parce que son manque d'intensité la rend dangereuse, nocive pour moi. elle s'insinue lentement glisse dans votre poitrine descend jusqu'à l'estomac et se loge dans des endroits inconnus, impossibles à atteindre. tapie dans l'ombre elle vous guette et parfois vous la sentez, vous l'aperceevez mais aussitôt vue, aussitôt repartie. et puis un jour, brutalement toute cette tristesse vous engouffre et sans vous en apercevoir vous succombez.
je pense que je l'ai aperçue.
la tristesse.
mais elle est tapie.
la stratégie du déni : si je te refuse alors tu ne peux pas. elle rit ; pas quoi ? me détruire. elle rit encore ; c'est toi qui m'ouvres le chemin.
j'aimerais qu'elle lise ces lignes. au fond de moi, j'ai cette espérance un peu idiote qu'elle continue à m'observer de loin. au fond de moi, j'espère qu'elle trouvera ce carnet et qu'elle verra que j'essaie d'être sincère
(c'est étrange parce que alors que je m'ouvre j'ai l'impression de ne pas être totalement sincère quelque chose au fond veut sortir mais je n'arrive pas à le dire, peut-être qu'au fur et à mesure ses carnets, elle émergera)
que j'essaie d'être sincère. si tu vois ces lignes, sache que j'aimerais t'offrir des livres, de jolis livres. si tu vois ces carnets, sache que j'aimerais bien manger du poulet avec toi. si tu vois ces mots, sache que tu es invitée à faire une soirée pyjama avec moi (quand il y aura mon appart).
je veux atteindre les 1000 mots, et pour l'instant j'en suis à 852. 853.
je me sens soulagée d'avoir écrit tout ça. est-ce que je l'aimais ? oui, peut-être pas comme elle, mais ma crainte m'en empêchait, et il y a un an, elle m'a donné raison. les gens changent, et je ne suis pas un MC, toi non plus d'ailleurs. pas de retours triomphants, pas de pardons déchirants, pas de remises en question larmoyantes. rien n'est prévisible et puis parfois les silhouettes s'effacent. apprécier, avec autant d'intensité pour retourner finalement à un néant.
qu'est-ce qu'aimer ? une question qui taraude l'homme depuis des siècles. avec ce qu'il y a après la mort.
ma vraie question serait plutôt : est-ce que j'aime ? est-ce que je peux aimer ?
je pense qu'il y a des gens que j'aime, outre ma famille proche, mais cet amour est corrélé à cette crainte, cette attente latente cachée derrière mon coeur : toi aussi tu vas me laisser ?
alors que faire ?
te laisser avant.
1010 mots.
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