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Chapitre 57- C'est impossible...

PDV Melvin

Mercredi 20 Mars 2013

17h15

!Attention pour les hypers sensibles, paquet de kleenex a porter de main! Chapitre révélation! 

Inquiet pour Gaby, je ne perds pas de temps et me lève brusquement du canapé. Grimpant rapidement à l'étage, je me précipite à ma chambre, pour dire à Noam que je sors. Il acquiesce et me dit qu'il le dira au parents. Je le remercie et dégringole en vitesse les escaliers, m'efforçant de ne pas chuter, puis après avoir traverser la cuisine et le salon, j'atteinds l'entrée. Je sors dehors et file au garage pour attraper mon vélo. Ne perdant pas une seconde, je me met en route actionnant le premier coup de pédale. J'ai le coeur qui bat à cent à l'heure, les textos de Gabriel, me font vraiment flipper. Vu comment il me suppliait limite de venir, ça doit être vraiment quelque chose d'important ce qu'il va me dire. Si en plus, il me dit qu'il est choqué par ce qu'il à découvert, ça devient complètement angoissant.Je sens déjà l'anxiété me gagner alors que je n'ai aucune idée de ce dont-il s'agit.

Après plusieurs coups de pédale, j'arrive à hauteur de sa maison. Je descend de mon bicycle et vient l'appuyer contre la façade blanche de la demeure. Un miaulement retentit au dessus de ma tête, et je remarque allumette, la chatte de Gaby, allongée sur le rebord d'une fenêtre.  C'est le début du printemps, forcément, elle se dore au soleil. Me rappellant de pourquoi je suis venu, je m'empresse d'emprunter les quelques marches qui mènent à la porte d'entrée et enclenche la sonnette. La porte s'ouvre sur mon meilleur ami. Ses yeux sont rougis et des traînées humides semblent encore récente sur ses joues. Quand à son regard, il est paniqué, ahuri serait un terme plus approprié. Je n'ai jamais vu cette expression sur son visage, ça me fait peur. Il me fait entrer sans un mot et m'entraîne par le bras jusqu'à sa chambre situé au premier étage juste après les escaliers. On y entre tous deux et il la ferme derrière moi.

- Gabriel, il se passe quoi? M'empressais-je de demander aussitôt.

Alors que je suis assis sur son lit, lui est debout devant sa fenêtre, le regard vers l'extérieur. Il pousse un profond soupir comme pour se donner du courage et passe ses mains sur son visage.

- Gaby, qu'est-ce que tu as, tu m'inquiète vraiment là?

- Oooh Melvin...je sais pas comment te dire ça...dit-il sur un ton désolé

- Me dire quoi, tu me fais peur, c'est grave?

- Oui...Non...je sais pas...c'est trop spécial.J'ai découvert quelque chose...à l'hôpital...dans le bureau de mon père. Tu sais que tous les soirs après les cours ou mes activités du mercredi, je patiente a l'hosto jusqu'a qu'il est fini sa journée pour qu'on rentre ensemble...

- Oui, et? Qu'est-ce que tu as découvert?

- Sur son bureau y'avait le dossier de Soan...normalement je touche pas au papier parce-que mon père me l'interdit mais je m'ennuyait alors je l'ai pris...

- Mec, ça se fait pas, c'est personnel un dossier médical...

- Je sais...et je le regrette...je regrette de l'avoir ouvert...je crois que j'aurais jamais voulu savoir, c'est trop trop perturbant...

- Savoir quoi? Explique-toi...

- Je te préviens...ça risque d'être un terrible choc pour toi. Moi ça m'a secoué, mais toi ça va être...

- Gabriel. Parle. Tu m'angoisse à tourner autour du pot! Qu'est-ce qui se passe?

- C'est mon père qui a opéré ton petit-ami, y'a deux ans. Sa greffe.

- Oh et c'est ça qui te choque? Ton père avant d'être muté travaillait dans cet hôpital, y'a rien d'extraordinaire, c'est normal, il est chirurgien. Puis Soan, à récemment fais des exams pour contrôler que tout allait bien, surement que ton paternel vu qu'il l'a opéré a voulu voir son dossier et c'est pour ça qu'il était sur son bureau.

- Non, c'est pas ça Mel...Il à été opéré le 22 juin 2010, le même jour que...

- Le même jour que le décès d'Andréas...c'est vrai que c'est dingue, mon mec perd la vie et mon futur petit-ami la gagne, le même jour...mais c'est pas non plus hyper choquant, c'est juste un pur hasard...

- C'est pas ça Melvin, c'est...

Il inspire profondément et poursuit

- Les parents d'Andy a son décès ont signé un papier. Un papier qu'ils savaient que leur fils aurait voulu signer, s'il avait pu. Un document qui...qui atteste...que la personne décédé...accepte de..faire don...de...de ses organes.

- Tu...tu crois...que...qu'il...serait...le...donneur...

- Je crois pas Melvin...C'est écrit noir sur blanc dans le dossier...

- Non, t'as du mal lire...c'est impossible que...

- J'ai fait une photocopie...Soan à reçu le coeur d'Andy, Melvin...y'a pas de doute possible...

Je prends la feuille qu'il me tend les mains tremblantes et parcourt le document. Il à raison. Je lâche le papier au sol, complètement paralysé. Inquiet, Gabriel s'accroupit devant moi, les mains sur mes genoux.

- Mel ça va? T'es tout pâle?

- Je...je...non Gaby... je sais pas, je sais pas... je sais rien...je suis paumé.

- Oh Mel...je suis désolé...je savais pas comment te le dire en douceur...je savais pas comment m'y prendre...excuse-moi mais c'était trop important pour que je te le cache...

- Je comprends...garder un secret aussi lourd...puis t'excuse pas, tu as eu raison. J'aurais pas voulu que tu gardes un truc pareil pour toi...c'est juste que je me sens abasourdi par la nouvelle...c'est un choc.

- Tu veux boire ou manger quelque chose?

- Non, je crois bien que je vomirais tout...

- Putain pourquoi j'ai ouvert ce dossier...

- T'en veux pas...tu pouvais pas deviner que tu allais tomber sur un truc pareil. Dis normalement le greffé ne connait pas l'identité du donneur?

- Normalement non, c'est anonyme...seul les médecins ont ces informations.

- Mais si Soan a vu son dossier, il a forcément vu que...

- Non je ne pense pas, c'est exclusivement réservé au personnel médical...il aurait pu voir son dossier, mais pas cette feuille. A moins que...

- A moins que quoi? Dis-je me sentant soudainement nauséeux.

- A moins qu'il n'ai su que sa greffe venait d'un jeune accidenté de la route,  c'était le seul des six qui n'est pas parti sur le coup. Il est possible qu'il ai  fait le rapprochement avec la date de décès d'Andy.... Il a pu la voir dans des journaux...ou quand tu l'as amené auprès d'Andréas sur la pierre...

- C'est horrible...plus je pense et plus je me dis que forcément il sait...depuis le début...

- Mel...un truc pareil on le garde pas pour soi...surtout avec la proximité que tu as avec lui...

- Il...sav

Un haut le coeur me prend et je sors précipitamment de sa chambre avant de foncer vers la porte indiqué comme être salle de bain. Au dessus des toilettes, je régurgite tout mon repas de midi. Mon meilleur ami m'ayant rejoint ai pas de course me tend un gobelet d'un liquide mentholé pour que je me rince la bouche et me demande paniqué:

- Hey ça va?

Je prend son verre en plastique, me rince et recrache dans l'évier avant de recommencer avec de l'eau. Je m'essuie avec de l'essuie-tout que je jete à la poubelle peu après et répond.

- Il faut que j'y aille, je dois le voir.

- T'es pas en état Melvin, puis t'es sur de rien. S'il le sait pas, tu vas lui balancer ça en pleine gueule...

- Il sait, depuis le début, tout est en train de se mettre en place dans ma tête, notre rencontre et tout, c'était pas naturel... puis Gaby, combien de chance y'a-t-il pour que je rencontre et tombe amoureux du mec qui a reçu la greffe de mon ex petit-ami?

- C'est vrai que vu sous cet angle là....Eh Mel, ou tu va, lance-t-il alors que je sors en vitesse de sa chambre

Il n'a pas le temps de me rattraper que j'ai déjà quitté sa maison et récupéré mon vélo.

- Melvin revient, tente-t-il mais je prends la fuite pédalant de toute mes forces.

Je suis en colère, j'ai mal, je ressens un profond dégoût, mes larmes coulent altérant ma vue, je suis complètement déboussolé et je n'ai qu'une idée en tête, lui faire face et lui balancer ma douleur et ma rage à la gueule. 

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PDV Soan

17h45

Je ne travaille pas cet-après midi, Will a décidé de nous libérer l'aprem à tous les deux. Il voulait profiter d'Iris qui sort d'une bonne grippe et qui a passé toute une semaine sous les couvertures. Maintenant qu'elle va mieux et qu'il fait beau, c'est bien le moment pour une balade. Du coup, j'ai profiter de mon côté de Matt et Lilou, Melvin étant occupé a se rendre au musée avec Noam pour continuer a tisser leur lien. Du coup avec mon frère et ma soeur, on a déguster une bonne glace en terrasse d'un café, on à foncé à la mer, et on est rentré bien tranquillement vers 15h30. Puis après un film d'animation dans le canapé, j'ai sorti tout ce dont ma petite soeur avait besoin pour faire de la peinture. Ce qui explique en partie pourquoi je suis couvert de peinture de la tête au pied. Matthéo, et moi armé d'un pinceau, tout d'abord pour participer au dessin de la puce,  mais la bataille a vite commencé. Autant dire que tous les trois actuellement on ressemble a des arc-en-ciel. Toujours armés de pinceau, ou bien de gros tube de gouache, on se tourne autour, s'évitant au maximum. C'est certainement Lilou la plus enduite, elle est moins furtive que nous pour éviter les jets.

- Viens mon frère adoré, que j'harmonise tes couleurs avec un peu plus de vert

- Rêve Matt, t'es pas prêt de m'avoir. répondais-je alors qu'on sonne à la porte en continue.- Ahah pause, faut que j'aille ouvrir!

- Oui, je mets le pouce, dis-joyeusement la petite blonde.

Alors que je me dirige vers l'entrée et que j'actionne la poignée de la porte, un bruit de flacon de peinture se fait entendre derrière moi et tandis que je découvre Melvin, la matière liquide et verte me dégouline dans les cheveux et sur le visage.

- Matt, j'avais dit pouce! S'exclame Lilou dans mon dos.

Melvin est la devant ma porte, les yeux brillant, les pommettes humides, un regard indescriptible.

- P'ti prince, dis-je soudainement moins joyeux, qu'est-ce qui va pas?

- J'ai besoin de te parler seul à seul.

- On vous laisse, on va se débarbouiller, annonce mon petit frère en entraînant la petite.

Ils partent et je fais entrer Melvin. On se rend dans la cuisine puisque le salon est plein de peinture et je me lave les mains dans l'évier me débarrassant de la gouache. Mon chéri ne dit pas un mot. Il me regarde juste avec une expression étrange, qui me met vraiment mal a l'aise. Je viens pour poser mes mains autour de son visage mais je n'en n'ai pas le temps. Il me les bloquent et me dit une phrase qui me blesse terriblement.

- Ne me touches surtout pas! Tu me dégoûte!

- Mais Mel, qu'est-ce que j'ai fait...demandais-je décontenancé.

- Ce que t'as fait! Tu ose demander ce que tu m'as fait! Me cacher un truc aussi important! Je me disais aussi que notre rencontre n'était pas normal que t'étais un type bizarre! J'avais raison au final, t'es dérangé, t'es un psycopathe! 

- DE QUOI TU PARLES! criais-je d'exaspération ne comprenant pas ce qui se passe.

- Qu'est-ce que tu t'es dit, hein? Oh tiens on m'a greffé le cœur de ce type, si j'allais sortir avec son mec? C'est complètement pervers, dégueulasse! T'es un détraqué! Moi j'ai cru que tu venais vers moi parce que je te plaisais, parce-que tu me trouvais quelque chose, mais non t'as juste voulu te faire un petit plaisir  morbide parce que t'es un être absolument répugnant!

- Melvin, je te jure je comprends rien...dis-je totalement dépassé par le flot de ses paroles

- Je sais tout Soan! Je sais que le 22 juin 2010, le jour ou mon Andréas est mort, tu as reçu ta greffe! Je sais que tu as reçu son coeur ce jour-là! Je sais que tu lui dois la vie! Gaby a tout découvert en feuilletant ton dossier à l'hôpital! Tu t'es rapproché de moi, parce que t'es un malade, tu me fait gerber! J'espère que t'as pris ton pied, parce que je te le dis, tu m'approcheras plus jamais!

La violence de la révélation me fait l'effet d'un uppercut en plein ventre. J'aurais reçu le cœur d'Andréas...et Mel croit que je l'ai séduit pour ça? Que j'étais au courant et que je suis un espèce de gros pervers ?!Putain j'ai l'impression de devenir dingue. Dites moi que c'est un cauchemar.

- Je savais pas! Mel j'étais pas au courant! Comment peux tu imaginer que je sois une personne aussi horrible !Tu me connais! tentais-je mais il m'écoute pas et rajoute par dessus mes paroles

- Notre relation est complètement malsaine, comme toi! C'est dégueulasse ce qu'on vit tous les deux! Putain on à couché ensemble! Tu sais comment je me sens! J'ai l'impression d'avoir commis une sorte d'insceste...tout ce temps. Je me sens sali, ça me dégoûte qu'on ait pu être intime. Tu me répugne...t'es abjecte. T'avais pas le droit de jouer avec ça...t'avais pas le droit...termine-t-il en pleine crise de larmes...

Il me bouscule et je tente de le retenir pour lui faire entendre raison mais la tête me tourne, j'essaie de me secouer mais en vain. La dernière chose que j'entends avant de tomber sur le carrelage de la cuisine, c'est la porte de l'appartement qui claque et la voix embrumé de Matthéo qui me dit paniqué:

- SOAN! SOAN! Qu'est-ce que t'as?...Soan ouvre les yeux! 


Pour ce qui n'avait pas découvert l'événement bouleversant dont je parle depuis quelques temps, voici quelques infos d'indice, que j'avais glissé plus ou moins gros. Tout d'abord le résumé, ce passage-ci "  Ils n'ont pour point commun qu'a première vue, la souffrance et la tristesse, mais en vérité, ils ont bien plus que ça. Ils ne le savent pas, mais tous deux sont unis par un lien extraordinaire dont ils ignorent l'existence. Ils n'auraient jamais dû se rencontrer, mais il faut croire que le hasard, fait bien les choses." Et puis il y a aussi le titre plutôt éloquent que j'ai mis exprès en anglais " My heart beats for you, Live for me" qui traduit en français donne " Mon coeur bat pour vous, vivez pour moi"

Voila c'est de cette idée de greffe que m'est venu toute cette histoire, et après 56 chapitres, j'arrive enfin à ce point principal de l'histoire. C'est assez spécial, peut-être glauque pour certain mais personnellement je trouvais le fait, plutôt adorable. Dans le sens ou " Soan aurait été vers Melvin, grâce à Andy qui l'aurait guidé vers lui". J'ai pensé que ça pouvait faire une belle histoire, peu commune.


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