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L'échappée

Cherchant à se protéger du nuage de poussières qui se forme subitement devant elle, Gabrielle se cache derrière son bras. Les bruyants vrombissements d'un moteur d'avion viennent compléter le mal être causé par la situation. La mutante reconnaît le jet de l'équipe de super-héros. L'appareil se pose et la porte arrière s'ouvre, laissant descendre une femme élancée et brune, suivie de près par le fameux Barton.

— Bonjour mademoiselle Russo, je suis Maria Hill du S.H.I.E.L.D.. Tony Stark nous a alertés de ce qu'il se passait ici et que Werner Von Strucker avait organisé une chasse à l'homme contre vous.

Lourdement, la médecin laisse tomber aux pieds de l'agent le corps inerte du protagoniste qu'elle vient de nommer.

— Je vois que vous avez déjà réglé la situation. Il est ?
— Non ! Il est toujours vivant. Il se réveillera d'ici peu.
— Je dois vous remercier de l'avoir appréhendé. Tony Stark m'avait dit qu'on pouvait vous faire confiance.
— Où sont-ils ?
— Le reste de l'équipe est à l'abri en ville.
— Non ! Mes parents ? Et Bucky ?
— Ils sont tous sains et saufs. Souhaitez-vous que je vous y emmène ? propose la femme dans un sourir de confiance.

Il ne faut que quelques minutes au Quinjet pour atteindre le centre de Ludlow. La rousse trépigne d'impatience et saute de l'aéronef dès l'ouverture du sas. Sur le terrain qui sert de piste d'atterrissage, elle se précipite vers le camp monté par l'agence de sécurité. Occupé à discuter avec son meilleur ami, le soldat la remarque immédiatement et s'élance à sa rencontre. Se percutant dans un étreinte rassurante. De soulagement. Souriant, le brun attrape le visage blessé et endolori de la mutante qui se réconforte de le voir en pleine santé.

— Dieu merci, tu n'as rien !
— Ce n'est manifestement pas ton cas. Tu dois aller te faire soigner.
— Oui, après. Où sont mes parents ?
— Dans le jet de Tony. Ils...

Ne lui laissant même pas le temps de terminer sa phrase, elle part en direction de l'avion. À l'intérieur, elle se dirige vers le fond de l'appareil où elle découvre ses parents, assis et bien vivants en compagnie de Tony Stark. Dès qu'elle la remarque, sa mère se lève. La canitie se jette dans les bras de sa génitrice. L'émotion et le soulagement la submergent, la faisant de nouveau pleurer. Son père se colle à elles, caressant puis embrassant la chevelure immaculée de son enfant. Tout est bien réel. Gabrielle ne rêve pas. Ils sont enfin réunis. Les mauvais souvenirs s'envolent. Le cauchemar s'éloigne.

— Oh, Gaby, tu es dans un sale état. Tu dois te faire examiner de toute urgence.
— Oui maman, répond la traumatologue alors que sa mère l'aide à s'asseoir.
— Je te dois des excuses Gabrielle, avoue timidement son père.
— Pourquoi ?
— Pour ton ami, le soldat. S'il n'avait pas été là, je ne sais pas ce que nous serions devenus. Il n'a tenu en rien rigueur de mes propos et t'a écouté. Il tient à toi...
— C'était impressionnant de le voir se battre, s'extasie Sally.
— Il est impressionnant tout court, ajoute Gabrielle, avec une certaine mélancolie.
— Pourquoi cette tristesse dans tes yeux ? s'inquiète la femme aux cheveux blancs.
— Parce que... Ce sont sans doute les derniers moments que je passe avec lui. Il va partir pour un très long moment et je ne sais pas s'il reviendra, se confie la médecin alors qu'elle ressent la présence du soldat, caché au fond de l'appareil, qui l'écoute. Je suis triste de perdre un ami comme lui. C'est une bonne personne, mais il n'arrive pas à s'en convaincre. Je sais qu'un jour, quand il aura réglé toutes ses affaires, il pourra avoir la vie à laquelle il aspire. Il faut juste qu'il ne perde pas espoir.
— Ce n'est peut-être pas un adieu mon cœur, juste un au revoir...
— J'espère que tu as raison maman.

Bucky apparaît enfin, le sourire aux lèvres, mais les yeux tristes. Le couple de sexagénaires se dirige vers lui. Tandis que la mère le prend dans ses bras, le père lui sert virilement la main.

— Merci encore pour tout ce que vous avez fait.
— Oui merci ! Et je vous prie d'accepter mes excuses pour vous avoir accusé sans raison.
— Ça ira ! Mais je vous remercie, répond timidement le soldat.
— Tout est réglé, précise Natasha en pénétrant dans la carlingue en compagnie de Captain America. Le S.H.I.E.L.D. se charge de remettre tout en ordre.
— Dans ce cas, rentrons ! conclut le milliardaire resté silencieux jusqu'ici. Je crois que certains d'entre nous ont une petite visite à l'infirmerie à faire.

La mutante acquiesce tandis que son ami aux yeux azurs s'assoit à ses côtés et lui prend délicatement la main. La pression redescend pour l'ensemble de l'équipe, mais surtout pour Gabrielle qui se sent de plus en plus fatiguée. Voyant qu'elle s'endort durant le trajet, il dépose gentiment une couverture sur ses genoux.
Le voyage n'est pas long. Mais les derniers instants sont compliqués pour la jeune femme. Elle est réveillée par la douleur et elle doit se concentrer pour ne pas vomir. Sa tête tourne de plus en plus. Elle s'agrippe à la main du sergent avec insistance.

— Gabrielle ? Ça ne va pas ?

Elle secoue la tête pour confirmer son malaise. Sa respiration, de plus en plus saccadée, se fait sifflante et difficile. Elle n'a jamais été aussi pâle. Sous les instructions de la scientifique, Bucky abaisse le fauteuil et tente d'allonger sa compère tout en la motivant à respirer calmement. Lorsqu'il retire sa main de son dos, après avoir accompagné le mouvement, il est immédiatement atterré par la couleur qui recouvre sa peau. Un rouge vif. Du sang. En grande quantité. Caché par le drap. Et qui recouvre même le sol sous l'assise. Instinctivement, il effectue un point de compression sur la plaie de la canitie.

La médecin sait très bien ce qui lui arrive. Elle a déjà géré ce genre de traumatisme. Non seulement, sa dernière régénération n'a pas tenue, mais elle imagine que la balle qui n'a pas été extraite a pu causer des dégâts internes. Sans doute, a-t-elle bougé, remonte jusqu'au cœur ou aux poumons.

— Chérie ! Garde ton calme, lui conseille sa mère en lui caressant le front.
— On arrive, tiens bon, supplie le soldat en maintenant sa main sur son ventre.
— J'ai prévenu l'équipe médicale, indique Tony. Ils nous attendent sur le tarmac.

Gabrielle a de plus en plus de mal à respirer, comme la sensation de se noyer. Pour ne pas flancher, elle ne quitte pas le regard couleur océan de Bucky. Elle sent la pression qu'il applique de plus en plus fortement sur son ventre. La main de l'ancienne rousse se pose sur celle du sergent. Elle le sent paniquer. Imaginer le pire. Elle porte sa main au visage de son ami, le marquant avec son sang. Lui murmurant que tout va bien se passer. Elle porte ensuite son regard sur les autres personnes présentes, souhaitant imprimer au plus profond de sa mémoire leur souvenir. Doucement, ses yeux se ferment. Elle entend correctement les voix qui l'appellent et la supplient de rester avec eux, mais elle n'a clairement plus la force d'ouvrir les yeux. Elle sombre.

Le réveil à l'infirmerie du Campus des Avengers est assez compliqué pour la mutante. Plusieurs fois, elle papillonne des paupières pour être certaine de ne pas rêver. Elle est bien vivante. Elle a survécu. Elle a besoin de se toucher pour concrétiser cette idée. Ses joues, son nez, ses bras, son torse, son ventre. Ce pansement qui entrave son abdomen.

— Hey, bonjour mon cœur, s'illumine sa mère en découvrant l'éveil de Gabrielle.
— Ne cherche pas encore à bouger. C'est trop tôt, lui conseil son père en se levant du fauteuil dans lequel il lisait un journal.
— Nous avons eu si peur. Ils ont dû t'opérer d'urgence. La balle remontait vers ton cœur. Mais tout s'est très bien passé et tu es sauvé maintenant. Tu as eu aussi plusieurs perfusions vu tout le sang que tu as perdu. Nous nous demandions quand tu allais te réveiller. Cela fait quatre jours...

La médecin réagit à l'explication, son diagnostic était donc juste. C'est pour cela que sa mère n'avait pas trouvé la balle lors de son examen. Elle était déjà partie se balader dans son corps. Elle se demande soudainement si l'opération lui a laissé une cicatrice. Peut-être la première de sa vie.

— Non, ne touche pas... alerte David un poil trop tard.

La jeune femme a déjà arraché la compresse. Comme elle le présentait, sa peau est totalement lisse.

— Incroyable ! s'émerveille l'homme.
— Et tu te sens bien ma chérie ?

En souriant, elle acquiesce. Se sentant posée et reposée. Encore un peu grogui malgré tout, sans doute dû aux quelques anesthésiants ou anti douleurs qui coulent dans son sang.

— Où est Bucky ? demande-t-elle soudainement.

Ses premiers mots sont pour lui. Lui qui n'est pas là. À qui elle pense depuis son réveil. Et peut-être même pendant son sommeil. Marquée par le regard bleu du soldat lorsqu'elle se sentait partir.

— Il n'est pas venu Gabrielle, répond avec gêne la sexagénaire. On ne l'a pas revue depuis qu'on a atterri.
— Quand l'équipe médicale t'a emmené, il est resté au milieu du tarmac, stoïque. Il était couvert de ton sang. Nous l'avons laissé là pour te suivre.
— Et depuis, nous ne t'avons pas quitté. Ils sont tous venus te voir ou demander de tes nouvelles... sauf lui.
— Oui, d'ailleurs Wanda est venue plusieurs fois. Elle est adorable cette enfant.
— Ils sont tous adorables. Monsieur Stark. Oh, ça me fait bizarre de dire Monsieur Stark alors que j'appelais son père Howard... Tony nous a même proposé des chambres pour nous reposer et des affaires pour nous changer...

Gabrielle se tourne dans le lit, laissant sa mère parler. Elle ne l'écoute plus, concentrée dans sa bulle. Elle ne se sent pas très bien. Envahit d'amertume. Triste de se rendre compte qu'elle ne compte finalement pas pour lui. Elle se retient de pleurer.

Elle savait qu'il partirait. Que c'était l'issue de leur amitié. Mais elle avait espéré que Bucky serait avec elle jusqu'au bout, comme ils se l'étaient promis. Qu'il lui dirait au moins au revoir avant de s'en aller retrouver les contrées africaines. Elle a tout de même un peu de peine à croire qu'il a rompu leur promesse. Où est passée leur honnêteté à toute épreuve ? Ce n'est pas comme ça que cela devait se passer !

Il est parti. Loin. Pour toujours. Emportant avec lui, le cœur de la grande canitie. Car si elle le pleure aujourd'hui, c'est bien parce qu'elle tient à lui, bien plus qu'à un simple ami. Bucky disait qu'on pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert. Pourtant il n'a pas vu qu'elle s'éprenait de lui. Qu'elle tombait petit à petit amoureuse de ces grands yeux azurs et de son sourire modeste. Elle aurait adoré être égoïste et l'empêcher de partir. Mais Gabrielle est comme ça : elle fait passer les autres avant elle-même. Et pourtant, il n'est plus là... Elle essaye de relativiser en se demandant si elle ne  s'emballe pas un peu trop rapidement pour une personne qu'elle vient à peine de rencontrer ? Mais elle a vraiment l'impression qu'il y avait un lien particulier entre eux. Mais à quoi bon ruminer tout ça ? Tout est gâché maintenant. Il est parti et quand bien même elle serait devant lui, aurait-elle le courage de lui avouer quelque chose qui n'est sans doute pas réciproque. C'est vrai ? Si lui aussi ressentait quelque chose, ne serait-il pas venu la voir une dernière fois ? Tant de questions qu'elle cogite pendant des heures et des heures au fond de son lit. Loin de son enthousiasme habituel. Davantage accablée par la tristesse.

La traumatologue est gardée quelques jours supplémentaires par les médecins de l'infirmerie, juste pour s'assurer de son état général après ses quatre jours de coma. Pourtant elle aurait aimé partir vite de cet endroit qui lui rappelle ce qu'elle a perdu. Et de ce qu'elle va perdre. Ses nouveaux amis. C'est à se demander si, finalement, elle pleure son départ ou celui du soldat ? En effet, elle tourne aussi une page aujourd'hui. Elle va quitter le QG et retourner à sa petite vie tranquille. Elle se demande si cette perspective lui donne toujours autant envie. Retourner à son train-train...

Après tout, Gabrielle n'est plus la femme qui se cachait et protégeait ses dons. Avec ce qui vient de se passer, elle ne peut plus dire qu'elle en a peur et qu'elle peut être un danger. Aujourd'hui, elle les maîtrise. Elle en est fière. C'est là, sa nouvelle force. Elle aspire à montrer ce qu'elle est à présent. La mutante ne veut plus être la discrète Docteur Ross. Elle a retrouvé la fougue de ses jeunes années, mais avec de la maturité et de l'expérience. Ce qui la faisait se renfermer, peut l'aider dorénavant à s'ouvrir au monde. Une nouvelle vie qui commence.

Lorsqu'elle a enfin l'autorisation de quitter le campus, la mutante et ses parents s'activent à ranger ses quelques affaires et cartons. Grâce à ses pouvoirs, elle les fait directement disparaître jusqu'à son appartement, s'économisant ainsi la charge de les transporter. Un amusement qui la réjouit, preuve de sa maîtrise de ses compétences.
Au moment de sortir de la chambre, elle observe une dernière fois le lieu où elle s'est découverte. Puis elle referme la porte sur elle et cette parenthèse enchantée.

— On y va ? demande-t-elle en saisissant les bras de ses parents.
— Où ça ? s'interroge David.
— On rentre à la maison ! lui répond-t-elle en souriant, enfin.
— Heureusement que FRIDAY me met au courant des départs, car je crois que vous nous l'auriez fait à l'anglaise, interpelle Tony lorsqu'il les croise descendant dans le hall du complexe.
— Je n'ai pas trop le cœur aux au revoir.
— Je n'aurai sans doute pas beaucoup apprécié de trouver un petit mot sur mon piano.
— Oh ? Vous jouez du piano ? s'étonne Sally.
—  Je suis désolée, Tony.
— Il n'y a pas de mal. Je m'en remettrai. Vous ne voulez pas rester ? Il y a pas mal de casiers de libres maintenant que Captain et d'autres sont partis.
— Ils sont partis également ? Mais pourquoi ?
— C'est un peu long à expliquer. Mais disons qu'il y a eu une scission. Nous n'avions clairement pas la même vision du monde. Vous êtes donc la bienvenue dans l'équipe.
— Je ne dis pas que je ne pourrais pas trouver ma place ici. Mais j'ai besoin d'abord de temps pour cadrer ma vie. Et passer du temps avec mes parents aussi.
— Vous avez raison, la vie n'est pas toujours juste à ce niveau. Au moins, vous aurez tenu une certaine vengeance vis-à-vis de ceux qui vous les ont enlevés.
— Mon histoire a remué le couteau dans la vôtre ?
— Non pas spécialement. C'est plutôt d'avoir découvert que l'autre boîte de conserve avait assassiné mes parents.
— Boîte de conserve ?
— Votre amoureux transi...
—  Bucky n'est pas mon amoureux.
— Vous avez pourtant bien saisi de qui je voulais parler... Mais comment avez-vous fait avec lui d'ailleurs ? Honnêtement ? Non franchement, c'est vraiment une question !
— Bucky a tué vos parents ?
— Eux et tous ceux de la photo...

Gabrielle n'en revient absolument pas. Voilà les méfaits du fameux Soldat de l'hiver. Ce qui ronge Bucky jour après jour. Cette culpabilité qu'il transporte tel Atlas avec le monde sur ses épaules. C'était lui l'assassin à la solde d'Hydra qui a traqué Howard Stark et l'équipe de sa mère...

— C'est lui qui traquait... Et moi ?
— Je ne sais pas, mais c'est possible. Ça vous en bouche un coin, hein ?
— L'homme qui voulait tuer Sally était Bucky ? comprend David.
— Non ! C'était le soldat de l'hiver ! s'horripile la médecin.
— Mais c'est la même personne, continue son père.
— Non. Il n'est plus comme ça. Je le sais. Je l'ai vu.
— Les gens mentent, grenouille.
— L'inconscient ne ment pas, papa. Je l'ai vu à l'intérieur de lui. Dans sa tête et dans son cœur. Il est rempli de regrets et de remords. Il n'assume pas ce que ces gens l'ont obligé de faire.
— C'est toujours une menace !
— Rassurez-vous Tony, ce ne l'est plus.
— Tes sentiments obscurcissent ton jugement, mon cœur, essaye de convaincre l'ancien agent.
— Mon jugement est sans doute fondé sur plus de choses que vous ne l'imaginez. Les gens changent. Et j'en sais quelque chose. On n'est pas toujours fière de ce que l'on fait. Mais voilà ! Le temps passe et les marques restent, qu'elles soient visibles ou non. Et ce n'est pas toujours facile de se construire ou se reconstruire derrière, en ayant peur de ce que l'on est ou de ce que l'on pourrait faire. On vit avec ce fardeau toute sa vie. Mais pourtant un jour, on décide de faire les choses autrement. On décide que l'on ne veut plus être cette personne et que nos actions ne se feront plus au détriment des autres. Alors on grandit, et on s'améliore. Et on s'accroche à ces nouvelles convictions. Elles deviennent les nôtres et nous les défendons au péril de notre vie... explique-t-elle, la voix tremblante avant de se tourner vers le milliardaire. On devient plus fort. On défend l'opprimé et la veuve. On devient un super héros.
— Vous n'étiez pas obligé de me viser en racontant tout ça.
— Pourtant Tony, c'est vrai non ? Votre entreprise vendait des armes partout dans le monde, et aujourd'hui vous vous efforcez à y maintenir la paix. Et c'est tout à votre honneur de voir comment vous avez changé. En bien.
— C'est une question de style.
— En fait, votre sarcasme ne va pas trop me manquer.
— Pepper dit pourtant que c'est ce qui fait mon charme.
— Tu sais, je comprends ton raisonnement ma fille, sourit David.
— Je ne cherche pas à excuser ce qu'il a fait. Mais je ne veux pas le condamner, c'est tout.
— Nous comprenons mon cœur, la soutient sa mère en attrapant sa main.
— Je crois qu'il est temps de partir, conclut la médecin en faisant bonne figure, convaincue que le trio se trompe. Merci Tony. Pour tout. Je n'oublierai jamais ce geste.
— Je suis ravie de vous avoir connu.
— Moi aussi. Et si vous avez besoin... Ne m'appelez pas ! rit-elle.
— Je tâcherai de m'en souvenir.

Il tend sa main en guise d'au revoir viril, mais l'ancienne rousse préfère y répondre en le serrant fort dans ses bras.

— Au revoir, Tony !
— Au revoir, mademoiselle Ross.

Il salue poliment les parents, laissant la famille quitter le complexe sans se retourner. Retournant à l'appartement de la jeune femme. Tout y a été remis à neuf, un cadeau d'au revoir de la part du milliardaire. Bien qu'elle soit ravie de retrouver ses affaires, elle ne peut s'empêcher de penser, encore et encore, à son ami. La fin d'après-midi venue, seule à la fenêtre de son grenier, elle tente de lui téléphoner. Mais la ligne sonne indéfiniment dans le vide. Se souvenant des paroles de Tony sur le départ de Steve, la médecin a l'idée de le contacter à son tour.

Le symbole national lui répond et lui donne rendez-vous sur une base militaire abandonnée à moins d'une centaine de kilomètres de chez elle. Saisissant ses affaires, elle prend aussitôt la route pour le rejoindre. La nuit est en train de tomber lorsqu'elle arrive sur les lieux. Un unique hangar est éclairé. Garé juste devant, un engin volant est garé. Des silhouettes semblent y faire des allées et venues. Elle s'arrête à proximité lorsqu'une ombre vient vers elle. C'est Steve qui a vu les phares de sa voiture. Ils se tombent dans les bras, contents de se revoir.

— Tu as de la chance, on ne va pas tarder à partir.
— Je croyais que vous étiez déjà là bas.
— Il a fallu que mes amis aillent déposer un sale individu dans une prison de haute sécurité avant.
— Tony m'a dit que vous vous étiez disputés.
— C'est plus compliqué que ça. Nous nous sommes battus.
— Mais comment est-ce possible ?
— Le cas de Bucky a soulevé une problématique vis-à-vis de notre façon de voir nos activités. Il n'a pas voulu croire que Bucky avait été piégé. En plus, il veut que nous obéissions aux gouvernements, que nous soyons de bons petits soldats sans avoir notre libre arbitre. Ce n'est pas comme ça que je vois les choses. Ça ne lui a pas plu. Et lorsque certains ont rallié ma cause, il a lui aussi créé sa petite armée. Bref... Avec Natasha, nous sommes en fuite. Pendant que Sam, Wanda et Clint sont en prison.
— Oh mon dieu ! C'est horrible ! Et tout ça s'est passé pendant mon coma ?
— Oui, et ce n'est pas fini en plus... Mais je crois que je te raconterai ça un autre jour. Je vois quelqu'un que tu devrais aller voir.

Elle se retourne et voit le soldat sur la piste, stoïque. Ses battements de cœurs se font plus fort dès lors que ses yeux se portent sur lui. Elle le rejoint, remarquant un changement étrange.

— Bucky ! Qu'est-il arrivé à ton bras ?
— Rien de bien grave, ne t'inquiète pas pour moi.
— C'est marrant, j'ai déjà entendu ça quelque part.
— Je suis ravi de voir que tu te portes bien.
— Cette fois-ci, c'est toi qui fait peur à voir.
— Ouais, je sais. Mais je t'assure que je vais bien. On ne peut pas tous cicatriser aussi facilement que toi.
— Tu n'es pas venu me voir.
— Je ne savais pas si tu serais réveillée... Et puis, j'ai été occupé... En fait, je n'ai pas réussi.
— Tu t'es dit que la séparation serait moins douloureuse comme ça ?
— Un peu.
— Tu sais, quand on doit enlever un pansement, qu'on le fasse vite ou lentement, ça fait toujours mal. On savait que ça se passerait comme ça. On a décidé ensemble de vivre les choses à fond malgré tout.
— Je sais.
— D'être honnêtes l'un envers l'autre...
— Je ne pouvais pas.
— Tu ne pouvais pas être honnête ?
— Non, je ne pouvais pas te voir comme ça ! s'agace le soldat. J'ai vraiment cru que tu allais mourir dans mes bras. Encore une fois ! J'ai tout le temps peur pour toi. Qu'il t'arrive quelque chose, que je ne puisse pas te protéger... Que ce soit à cause de moi. Je ne m'en remettrais pas si je te blessais.
— Bucky, regarde-moi ! lui dit-elle alors qu'il fuit ses yeux. Regarde-moi s'il te plaît !

Il la regarde enfin. Même tristes, ses yeux l'hypnotisent.

— Je te soutiens à cent pour cent dans ta décision de partir au Wakanda. Je comprends les craintes que tu as. Je pense que si j'étais à ta place, j'aurais les mêmes. Ce qui me rend triste, c'est que tu me fuis alors qu'on pourrait se quitter en bons termes. Je pensais que notre honnêteté passerait aussi par ce moment. Que notre amitié et ce qu'on a vécu n'étaient pas des moments à effacer, mais des souvenirs à garder. Comme des cartes postales.
— Mais quand on tient à quelqu'un, on ne le laisse pas partir.
— C'est parce que je tiens à toi que je t'encourage à aller soigner tes maux. Je veux que mon... Ami, hésite la jeune femme, ailles mieux. Je m'inquiète vraiment pour toi. Et si pour ça, tu dois être congelé au Wakanda et qu'on ne doit jamais se revoir, et bien, tant pis. Tu seras toujours plus heureux que si tu restais avec tes malheurs.
— Quand je t'entend dire des choses aussi jolies, j'ai du mal à me rendre compte que tu parles de moi. Je ne mérite pas ton inquiétude. J'ai fait tellement de choses horribles. Pourtant, tu ne m'as jamais vu comme un problème ou une menace. Tu as toujours été bienveillante avec moi.
— C'est parce que je t'ai... T'apprécie ! se reprend la jeune femme.
— Je t'avoue que je n'ai pas l'habitude qu'on me fasse passer en premier. Mais toi, tu le fais, au détriment de ton cœur. C'est la plus belle chose que l'on ait faite pour moi. Tu es comme Steve. Je ne mérite pas des amis comme vous. Et moi, justement, qu'est-ce je fais pour toi. Rien ! Je te fais comprendre que je ne peux pas gérer mes angoisses et celles qui te touchent en même temps. Je suis vraiment égoïste.
— Toi, tu m'as redonné foi. Et tu m'as sauvé la vie, deux fois.
— D'ailleurs, on est quitte maintenant.
— Tu m'as aidé à reconstruire ma famille. sourit l'ancienne rousse. Et surtout, tu m'as promis que nous serions toujours une petite porte ouverte sur la vie de l'autre.
— C'est donc vraiment un au revoir, et non un adieu ?
— Je l'espère vraiment. Je préfère penser ça plutôt qu'être trop radicale. Je t'encourage à vivre les choses à fond et jusqu'au bout. Ne pas craindre l'avenir.
— J'aurais tellement de choses à te dire. Mais je suis incapable de les formuler.
— Pourquoi ?
— Parce que je n'ai pas l'habitude de dire ce que j'ai à l'intérieur. Et que je ne sais pas comment le formuler en fait. Il faudrait que tu lises en moi.
— Hors de question !
— C'est moi qui te le demande.
— Je refuse de lire dans tes pensées.
— Qu'est ce qui t'en empêche vu que je te donne l'autorisation ?
— Le fait que j'ai trop de respect pour toi. Je n'ai pas à aller lire dans ta tête.
— Excusez-moi, les interrompt Steve. Bucky, c'est le moment. Ils nous attendent.
— Okay, j'arrive, lui dit-il avant de se tourner de nouveau vers son amie. S'il te plaît Gaby, je te le demande. C'est important.
— Si c'est si important, tu trouveras les mots le moment venu.

Le soldat baisse la tête de déception. Il n'arrive pas à exprimer ce qu'il ressent et celle pour qui son cœur bas n'a pas l'air de comprendre qu'entrer dans ses pensées est la seule façon qu'il ait trouvé pour qu'elle le comprenne. Mais la belle refuse. Sans doute peu intéressée par son secret. Loin d'éprouver des sentiments réciproques.

— Ne m'oublies pas pendant ta congélation, lui demande-t-elle en caressant son visage.
— On dit cryogénisation, la reprend le sergent.
— Je sais bien, je t'embête un peu.
— Et toi, ne penses pas trop à moi, la taquine a son tour le brun en s'approchant d'elle pour la prendre dans ses bras.
— Aucun risque ! rit-elle en façade en lui rendant son accolade. Fait attention à toi surtout.
— Oui, toi aussi. Tu as le chic pour te mettre dans des situations. la sermonne-t-il en se détachant d'elle.
— Oui papa... sourit-elle en essuyant une larme.

L'ancien soldat de l'hiver s'éloigne, rejoignant Steve qui l'attend au pied de l'avion. Les deux amis s'envoient un dernier signe de la main avant que le sergent n'entre dans l'avion. Bucky, pensant très fort, en espérant que la mutante l'entende, « Si tu savais comme je t'aime ». Gabrielle se pinçant les lèvres pour ne pas s'effondrer mais restant sourde à ses appels. L'avion décolle, laissant la canitie seule au milieu de l'ancienne base militaire. Seule face à sa nouvelle vie.

FIN

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