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Essayer de se souvenir

Gabrielle est tirée subitement du sommeil par le bruit d'un avion qui atterrit sur le parvis du bâtiment. Elle met quelques instants avant de se souvenir où elle se trouve. Elle s'est finalement endormie toute habillée et n'a pas bougé d'un iota. Les draps ne sont même pas défaits. Pour bien se réveiller, la rousse s'aventure dans la douche. L'eau chaude la ravigote car son corps est douloureux de quelques courbatures dues aux événements de la veille. Ses mains ont retrouvé un aspect totalement naturel. Elle remarque aussi que les picotements ont disparu. Ce qui est une bonne nouvelle. Elle endosse quelques affaires propres, qu'elle avait récupéré dans son casier, puis elle sort de la chambre.

Mais avant de descendre, elle s'arrête devant la chambre de Bucky. Elle voudrait savoir comment il va. Si ce qu'il s'est passé entre eux a eu des répercussions sur lui. Elle frappe. Aucun bruit ou mouvement ne trahit sa présence. Elle est sur le point de repartir quand la porte s'ouvre enfin.

    — Salut ! lance-t-elle, surprise.

    — Salut.

    — Écoutes James... euh, Bucky, je voulais te présenter mes excuses pour hier. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé. C'est la première fois que ça m'arrive. Je crois que j'ai eu un problème avec mes pouvoirs et... J'étais sincère quand j'ai dit que je ne le voulais pas. Je m'en veux de t'avoir blessé. Ça non plus, je ne le souhaitais pas.

    — Je sais.

    — Tu sais ?

    — Je l'ai vu dans ton regard. C'est moi qui suis désolé. Tu n'aurais pas dû voir tout ça. Mes souvenirs sont mon fardeau. Ils ne doivent pas l'être pour quelqu'un d'autre.

    — Je m'en veux tellement, si tu savais.

    — Ça va aller. Ne t'inquiètes pas.

    — Bon, c'est cool alors. Je suis rassurée. Par contre, on va éviter tout contact physique, toi et moi. Hein ? Ça évitera que ça recommence.

    — Bonne idée ! sourit le soldat, amusé par la réflexion.

    — Bien ! Bon, et bien, à plus tard !

    Elle traverse le couloir jusqu'à l'escalier pendant que Bucky reste sur le pas de sa porte à l'observer. Gabrielle se dit que, parfois, elle aimerait avoir moins de scrupule à écouter ce que pensent les gens. Arrivée au pied des escaliers, Steve l'interpelle gaiement.

    — Bonjour Gabrielle. Un petit café ?

    — Bonjour Steve. Avec plaisir.

    — Comment vous sentez-vous ce matin ?

    — Bien ! Vraiment bien mieux. Je vous remercie.

    — Tant mieux ! Natasha va arriver. On va voir avec elle pour aller chercher vos cartons.

    — Oh, super ! Mais...

    — Oui ? interroge-t-il en posant la tasse devant elle.

    — Et si, comme l'a dit Tony, ils m'attendaient là-bas ? Comment allons-nous faire ?

    — Nous allons pouvoir en discuter avec Natasha. Elle aura peut être une idée. La voilà justement.

    La belle russe entre dans la pièce et s'assoit à leurs côtés.

    — On t'attendait justement ! s'exclame Steve en lui servant à son tour un café.

    — Et bien, me voilà ! Ça va la main ?

    — Oui, je ne sens absolument plus rien, affirme la médecin en la montrant.

    — J'ai déjà briefé Natasha sur la situation.

    — Il faudrait que vous nous donniez votre adresse pour que l'on étudie le terrain.

    — Bien sûr ! Mais je disais justement à Steve que, peut-être, les hommes pouvaient m'attendre devant chez moi.

    — C'est une possibilité ! affirme l'espionne en croquant à pleines dents dans un croissant.

    — Et s'il me reconnaissent ? Ils vont automatiquement chercher à m'attraper de nouveau. panique la rousse.

    — L'avantage que nous avons, c'est qu'ils ne savent pas que nous sommes avec vous. Nous pouvons passer inaperçus si nous faisons attention.

    — Vous, oui ! Mais pas moi !

    — On pourrait utiliser un nano masque ? propose Natasha.

    — Qu'est ce que c'est ?

    — Un nano masque, c'est en fait une sorte de voile photostatique capable de répliquer le visage et la voix d'une personne. Vous le portez et vous êtes physiquement l'individu dont vous voulez prendre la place.

    — C'est impressionnant !

    — Et très réaliste ! Je ne connais personne qui ne s'est pas laissé avoir.

    — Il faudrait prendre l'apparence d'une personne qui peut entrer chez vous sans alerter. Vous habitez en appartement ou en maison ?

    — Appartement. Un duplex aux derniers étages.

    — Vous avez donc des voisins ?

    — Oui, effectivement.

    — Lequel pensez-vous pouvoir remplacer ? Le temps d'entrer dans l'immeuble évidemment.

    — Ma voisine du rez-de-chaussée ! Elle a à peu près la même carrure que moi.

    — Très bien ! Il me faut son nom et son prénom. Je devrais pouvoir trouver des photographies sur internet pour constituer la matrice du masque, explique la russe.

    — Okay, je te laisse te charger de ça pendant que je rassemble les affaires.

    — Euh ! Attendez !

    — Il y a un problème Gabrielle ?

    — On sait ce que l'on fait vous savez, ça va bien se passer. Et votre voisine n'en saura rien.

    — Oui ! Enfin non ! J'ai aucun problème avec ça mais en fait... Je ne sais pas si ça peut fonctionner car ça fait très longtemps que je ne l'ai pas fait mais...

    — Mais ?

    — Je dois pouvoir faire la même chose que votre masque mais avec mes pouvoirs !

    — Pardon ?

    — Quand j'étais au lycée, on utilisait ce stratagème avec des copines pour passer certains examens. Vous voyez, on envoyait le meilleur de nous. C'était très souvent moi d'ailleurs. Bref ! En fait, j'ai juste à modifier mon apparence.

    — Comment faites-vous cela ?

    — C'est un peu le même système que quand je matérialise un objet. Attendez, je vais essayer. Laissez-moi quelques instants.

    La médecin ferme les yeux et se concentre. Elle pense aux détails du visage qu'elle veut prendre, à la couleur des yeux, des cheveux, la taille et la forme du nez, des oreilles, de la bouche. Puis, doucement, elle passe ses mains sur son visage et ses cheveux. En un instant, les traits de Gabrielle ont laissé place à ceux de...

    — Wahoo, je vois double. Deux Natasha ?

    — Je suis impressionné ! J'ai l'impression de me voir dans un miroir.

    — Nous aussi, nous avons toujours fait illusion, rit la médecin.

    — C'est exactement la même voix en plus !

    — Je ne pensais pas y arriver, cela fait si longtemps. Mais finalement c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas.

    — Est ce que vous pouvez faire ça avec n'importe quoi ?

    — Dans l'idée, si je dois remplacer quelqu'un, il faut que je connaisse un minimum la personne. Sinon, je me souviens qu'on pouvait modifier des détails comme la couleur des cheveux ou des yeux.

    — Votre voix a changé.

    — Vos cheveux aussi.

     — Mince ! Je pensais que ça durerait plus longtemps. Je n'ai plus l'habitude. Il aurait fallu que je m'entraîne un peu avant. Il faudra juste qu'on fasse vite !

    — Je viens avec vous ! lance subitement la voix grave du soldat en passant à côté du groupe.

    Gabrielle sursaute. Elle ne l'avait ni entendu, ni senti arriver.

     — Tu es sorti de ta tanière, Barnes ? se moque Natasha.

    — Je ne suis pas certain que ce soit nécessaire Bucky. On devrait y arriver à trois. Et puis ce n'est pas prudent que tu sois vu dehors en ce moment.

    — J'insiste ! On ne sait jamais si ça ne fonctionne pas. Et je suis toujours redevable d'un sauvetage, dit-il en lançant du menton un sourire en coin à Gabrielle.

    Pour ne pas être remarqués, le groupe décide d'y aller en voiture et en civil. Casquettes et lunettes de soleil sur le nez. Durant toute la durée du trajet, la traumatologue essaye de se relaxer. Elle a besoin d'être concentrée pour effectuer et maintenir la transformation. Assise à ses côtés à l'arrière, Natasha remarque son air fermé.

    — Ne vous inquiétez pas, ça va aller ! Nous sommes là !

    — Je pense aussi. Mais c'est juste que je me prépare mentalement. J'ai besoin de lever mes barrières mentales pour tenir.

    — Des barrières mentales ?

    — Oui, des sortes de protections à l'intérieur de ma tête qui contiennent mes pouvoirs. Ou en tout cas, qui me permettent d'en utiliser qu'une petite partie. Du coup, je dois me concentrer davantage lorsque j'utilise mes pouvoirs. Vous voyez ? Pour ne pas être envahi par les pensées et les ressentis des gens autour de moi.

    — Comment ça ? Pour vous protéger ?

    — C'est ça. Un des risques d'entendre les gens penser, c'est que cela devienne un flux continu. Un peu comme une rivière avec un barrage. Tu peux maîtriser le débit. Sans barrage, c'est un véritable torrent. Et au final, ça peut rendre totalement fou.

    — Et parfois le barrage peut céder ? interroge Bucky, vivement intéressé par la conversation.

    — Oui. Ces derniers jours, il a déjà cédé deux fois. J'ai fait une crise de panique hier matin. Heureusement pour moi, vu la puissance de la crise j'ai vite été prise en charge. Ils ont été obligés de me sédater pour me calmer. À mon réveil, c'était redevenu comme avant. Et puis, la deuxième fois, c'est quand j'ai touché... Bucky... J'ai reçu un flux que je ne maîtrisais pas. Une rupture soudaine et brève, mais assez longue pour, malgré tout, me submerger d'informations.

    — Tu penses que ça peut recommencer ?

    — Je ne sais pas. Je n'espère pas ! C'est pour ça que je me relaxe, pour pouvoir être bien concentrée.

    — C'est quand même un sacré pouvoir que vous avez, s'étonne Steve.

    — Oui, malheureusement... Puissant tout autant envers les autres, qu'envers moi.

    Gabrielle tourne la tête vers la fenêtre pour regarder le paysage. Bucky, installé devant elle, tourne également la tête vers sa fenêtre puis se tourne vers la rousse. Il lui adresse un sourire en coin avant de se remettre correctement sur sa place. Elle est surprise par ce geste de sympathie. Où est passé l'homme bourru de la veille ?

    Enfoncée dans la banquette arrière, la médecin doute au plus profond d'elle-même. Sa peur sous-jacente grandit à mesure qu'ils approchent de chez elle. Et s'ils n'y arrivaient pas ? Si son charme ne tenait pas ? Après tout, c'était peut-être un coup de chance qu'elle ait réussi du premier coup. Elle sent que son esprit est fragile ces derniers jours. Ne voulant pas les alarmer, elle préfère garder pour elle ses interrogations. La rousse serre les poings en essayant de respirer tranquillement. Devant elle, Bucky pousse un gros soupir.

    — Ça va ? lui demande Steve.

    — Je me sens un peu... stressé. C'est étrange. Mais ça va passer, lui répond le soldat en hochant la tête et en essuyant ses mains moites sur son jean.

    Steve gare la voiture au coin de la rue. L'immeuble de la jeune femme n'est pas très loin. De leur position, ils peuvent clairement voir une grosse voiture noire garée juste en face avec deux hommes à l'intérieur.

    — C'est la maison grise là-bas, explique la médecin. Il faut qu'on prenne les escaliers. À cette heure-ci ma voisine est déjà au travail. Notre plan devrait fonctionner.

    — Vous êtes prête ? lui demande Captain en se tournant vers elle.

    — Oui.

    — Okay, on se tient prêt. Dès que c'est bon pour vous, on fonce vers l'entrée.

    Fermant les yeux et calant sa respiration sur un rythme bien précis, Gabrielle repense à Naomie, sa voisine. Elle sait qu'elle doit lâcher prise, contrairement à d'habitude, pour gagner du temps et faciliter sa transformation. Qu'elle doit laisser ses pouvoirs prendre le contrôle. C'est un effort qui lui coûte de l'énergie. Mais surtout, son corps ne répond pas positivement. De nouveau, elle se sent las et nauséeuse. C'est un mauvais moment à passer. Elle respire un bon coup puis répète le même geste que plus tôt. Elle prend, en un instant, 15 ans et de nombreux cheveux blancs entourent son visage qui s'est ridé et ses yeux qui se sont bridés. Les trois héros la regardent, ébahis.

    — Je crois que c'est bon, dit-elle en souriant d'une voix beaucoup plus grave que la sienne.

    — Alors, on y va ! lance Steve.

    Le groupe marche le plus naturellement possible jusqu'à la porte d'entrée, que Gabrielle ouvre rapidement. La distance n'est pas importante mais l'effort est colossal pour la médecin. Une fois à l'intérieur, elle ôte son masque, soulagée d'avoir réussi à tenir mais fébrile. Elle est obligée de se tenir au mur pour faire passer le malaise qui la submerge. Bucky aussi est plus pâle qu'à l'accoutumé. Une fois le vertige envolé, la rousse indique au groupe les escaliers à monter pour rejoindre son appartement. Steve est le premier à les gravir. Il s'arrête net devant la porte, interloqué par l'état délabré de celle-ci. Le verrou a clairement été forcé. La poignée est arrachée et de grosses traces d'acharnement se poursuivent sur l'encadrement. L'entrebâillement laisse apercevoir le bazar qui règne dans l'appartement. Il fait signe à ses acolytes de garder le silence puis il entre doucement.

    L'espionne et le soldat le suivent, scrutant chaque endroit à la recherche d'un quelconque assaillant. Enfin, Gabrielle entre à son tour. Elle est horrifiée par ce qu'elle découvre. Son logement a été saccagé. Tout est sens dessus-dessous. Les tiroirs vidés, les coussins du canapé éventrés, les livres éparpillés sur le sol, les meubles renversés.

    — Oh mon dieu ! s'exclame-t-elle, dégoutée.

    — Il n'y a personne, conclut le Captain en revenant vers l'entrée.

    — Mais quelle horreur ! Qu'est ce qu'ils ont fait à mon appartement ?

    — Oui, c'est dégueulasse ! Plus de doute, ils te cherchent ! lance le sergent en contemplant le massacre.

    — Ne tardons pas. Ils pourraient revenir.

    — Oui, okay. C'est là-haut.

    À l'étage, la chambre et la salle de bain sont dans le même état que le reste du logement. Gabrielle vérifie rapidement si des choses ont disparu. Elle finit par ouvrir une porte dissimulée en trompe l'œil dans le mur. C'est l'accès au grenier. Elle se précipite à l'autre bout de la pièce tandis que la petite troupe la suit dans la pièce mansardée et encombrée de nombreux cartons et meubles.

    — Oh génial ! hurle la médecin en brandissant fièrement un ordinateur portable. J'ai eu peur qu'ils me l'aient pris.

    — Il vous manque des choses ?

    — J'ai vu que mes papiers administratifs ont été totalement éparpillés, il doit sans doute en manquer. Mais après, je ne sais pas. Par chance, ils n'ont pas trouvé cet endroit.

    — C'est une bonne idée, la porte cachée.

     — C'est pour ça que j'ai pris l'appart, explique Gabrielle en déplaçant quelques cartons. En plus, il y a une super vue derrière qui donne sur les jardins.

    — Laisse-moi t'aider, la coupe Bucky en attrapant le carton.

    — Merci. Mais tu peux le poser, ce n'est pas ce que je cherche.

    — Que peut-on faire ? demande Steve.

    — Rien. Je vais juste bouger ce meuble. Je crois me souvenir les avoir rangés derrière.

    — On va le faire, dit le Captain en sollicitant son acolyte du menton.

    — Pas la peine ! répond rapidement la rousse en faisant glisser le meuble d'un mouvement des doigts. Je vérifie juste un truc et ce sera bon.

    Les deux hommes se chargent de descendre les six cartons sélectionnés par la rousse, tandis qu'elle se saisit d'un sac rangé dans le grenier.

    — Je vais en profiter pour prendre quelques affaires si ça ne vous dérange pas.

    La médecin ramasse vêtements et accessoires qui jonchent le sol de la chambre et de la salle de bain pour les enfourner dans son sac. Bucky, appuyé dans l'embrasure de la porte, la regarde faire. Il semble préoccupé.

    — Ça va ? lui demande Gabrielle.

    — Hum, répond-t-il en hochant la tête. C'est mignon chez toi.

    — Merci...

    — Vous avez tout ? demande soudainement l'espionne.

    — Je pense que oui.

    — Il est temps d'y aller alors. Vous êtes prête à vous transformer de nouveau ?

    — Avec Bucky, on va prendre les cartons. On partira directement pour charger la voiture. Vous nous suivrez avec Natasha, explique Steve.

    — Très bien.

    Les deux hommes partent en tête tandis que la traumatologue enclenche sa nouvelle mutation. La tâche est plus compliquée cette fois, sans doute à cause de l'énergie que lui a coûté la première. Un léger vertige la submerge lorsqu'elle finit son changement. En accord avec la russe, les deux femmes sortent de l'immeuble. Plus elle avance, plus Gabrielle sent ses forces diminuer. Elle trébuche alors qu'elles sont en train de traverser la rue. Natasha, partie un peu devant, la voit et revient sur ses pas. Elle s'arrête, abasourdie lorsque la rousse la regarde. Devant la réaction de l'espionne, la médecin touche son visage et s'aperçoit que le charme a disparu. Elle se raidit, submergée de nouveau par la sensation d'oppression. Machinalement, elle regarde en arrière. Les hommes ont vu la scène et sont sortis de leur voiture. La panique la submerge. Elle se relève difficilement, alors que Natasha lui tend la main pour l'aider. Mais la jeune femme la repousse, refusant tout contact. La course vers la voiture est très difficile, tombant de nombreuses fois. Bucky et Steve sont en alerte. Pendant que le premier prend place derrière le volant, le second se précipite vers les deux jeunes femmes. Sans attendre la moindre approbation de la part de la rousse, il la soulève pour l'emmener jusqu'à la voiture.

    — Lâche-moi ! Lâche-moi ! Ne me touche pas ! Il ne faut pas me toucher. Ne me touche pas, Steve ! hurle-t-elle en se débattant.

    Il la repose pour qu'elle grimpe dans l'habitacle mais Gabrielle ne voit que les hommes qui approchent dangereusement, leurs armes dégainées. Des détonations résonnent autour d'eux. Elle lance ses deux mains avec hargne dans leur direction, les faisant voler sur plusieurs mètres. La puissance du geste la pousse en arrière, atterrissant sur la banquette. Steve s'engouffre à son tour à ses côtés, l'enveloppant de son corps pour la protéger, tandis que l'espionne saute sur la place avant. Le soldat démarre alors en trombe.

    — Non ! Steve ! Il ne faut pas me toucher. Je suis dangereuse.

    — Tout va bien ! Regarde ! Tout va bien ! Chut... calmes-toi ! Je vais bien, regarde.

    — Je suis désolée... sanglote la femme en levant les yeux vers lui. Je n'ai pas réussi à tenir.

    — Ne t'inquiète pas. Ça va aller. Bucky va nous sortir de là.

    — Et vu ce que tu as fait, ils ne vont pas nous rattraper, rit l'espionne.

    Heureusement pour eux, aucun véhicule ne semble les suivre. Le soldat roule avec assurance, slalomant entre les autres véhicules. Quelques reniflements trahissent cependant son implication émotionnelle dans ce qui arrive à la médecin. Rassurée par le Captain, la rousse finit par se calmer. Encore éprouvée par quelques nausées, elle somnole dans les bras musclés du blond. Son corps a besoin de récupérer les efforts qu'il a fourni. À leur arrivée au complexe, l'homme la réveille doucement.

    — Tu es bavarde quand tu dors !

    — Pardon ?

    — Je n'ai pas compris ce que tu disais, mais tu n'as pas arrêté de marmonner.

    — Ah bon ? Et bien heureusement que je n'ai rien dit de compromettant... rougit la jeune femme.

    — Ça aurait pu être drôle !

    — Steve ? interpelle-t-elle le Captain alors qu'il sort de la voiture.

    — Oui ? répond-t-il en passant sa tête par la portière.

    — Merci. Merci de m'avoir aidé. Et désolée pour le tutoiement, je n'ai pas réfléchi dans l'action.

    — Ça ne me dérange pas. Bien au contraire. C'est qu'il y a de la confiance entre nous, sourit-il en lui tendant la main pour l'aider à s'extirper à son tour.

    Les deux hommes déposent les cartons dans la salle commune alors que Natasha aide Gabrielle à s'asseoir sur un des canapés. La médecin a finalement laissé l'espionne la toucher, après s'être rendu compte que le contact avec Steve ne lui avait rien fait. Une véritable surprise qu'elle a finalement mis sur le compte de ses mains redevenues normales. La russe tend un verre d'eau à Gaby.

    — Merci, mais vous n'auriez pas quelque chose de plus fort ?

    — Je ne vais pas être la seule que tu vouvoie ? Maintenant, on est dans la même équipe !

    — Très bien. Aurais-tu quelque...

    C'est finalement Bucky qui lui tend un verre de vodka avant même que Natasha ait pris le temps de réagir. Comme s'il avait anticipé la demande.

    — Tu as besoin d'un coup de main ? demande-t-il avant d'avaler une grosse gorgée.

    La médecin se presse d'avaler également une lampée du breuvage. Un frisson la parcourt, ponctué par un hoquet. Drôle de réaction, mais au moins, les nausées ont disparu.

    — Je veux bien, lui répond-t-elle enfin en se levant difficilement.

    — Qu'est-ce que l'on cherche exactement ?

    — Des choses qui me feront me souvenir, des infos sur mes parents et leur travail au S.H.I.E.L.D. ... explique la jeune femme en ouvrant le premier carton.

    Natasha et Steve s'assoient à ses côtés et commencent à sortir des documents d'un autre bac. Bucky quant à lui, reprend un à un chaque papier que Gabrielle pose sur la table.

    — Ici, on a des papiers d'identités français et des documents militaires américains d'un certain... Henri Russo, précise Steve.

    — C'était mon grand-père. Il est né en France... en 1927, si je me souviens bien..

    — C'est ça !

    — J'ai tout juste 10 ans de plus que lui, réfléchit le sergent à demi voix.

    — C'était un gosse au début de la guerre. Mais je sais qu'il a vite intégré un réseau de résistance. Et qu'après, il a travaillé pour les Américains.

    — Je confirme ! J'en ai la preuve ! s'exclame la russe.

    Elle secoue une photo devant le nez du Captain avant de la tendre à la jeune femme. Elle l'attrape et découvre une photo de son grand-père à côté de... Steve.

    — Incroyable ! Tu as rencontré mon grand-père ! s'extasie Gabrielle en lui montrant la reprographie.

    — Wahoo ! Mais de quand date cette photo ?

    — Il y a écrit « janvier 1943 » derrière... Il avait 16 ans. Je me souviens qu'il m'avait raconté qu'il avait rencontré un capitaine américain quand il était jeune. Je ne comprenais pas, mais en fait, il traduisait littéralement Captain America en français. C'est fou... Après la guerre, il est parti aux États-Unis avec des soldats. Il n'avait plus de famille en France. Il y a rencontré ma grand-mère ici et a fondé notre famille. Il en a profité pour changer de nom à ce qu'elle m'a dit.

    — Sais-tu ce qu'il faisait avec les soldats américains ?

    — Non, il ne me l'a jamais dit.

    — Tu sais ? Je me souviens très bien de lui.

    — Ah oui ?

    — Il s'infiltrait chez les ennemis pour nous ramener des renseignements. Il était doué, il parlait plusieurs langues. Il avait une capacité d'adaptation incroyable. Il était sur le front allemand quand j'y suis allé. C'est grâce à lui qu'on a eu des infos sur un lieu où étaient retenus des soldats américains.

    — En 43 ? s'interroge le sergent.

    — Oui. Les officiers n'ont pas pris au sérieux ce qu'il racontait. Moi, je l'ai cru et je suis parti les libérer. Gabrielle, ton grand-père m'a aidé à sauver Bucky et ses compagnons en 1943.

    La jeune femme est émue. Son cœur se serre. Elle remarque que le sergent l'est aussi. Lui, qui ne montre pas spécialement ces sentiments, laisse entrevoir un début de larme au coin de son œil. Il la chasse rapidement d'un revers du bras. Pourtant, la rousse ne ressent aucune tristesse de sa part. Étrange ! Ce doit être la fatigue. Elle a sans doute un peu trop abusé de ses pouvoirs ce matin. Ses batteries sont déchargées et son ressentie embrouillé. Tout se mélange dans sa tête qui commence à tourner.

    — Je crois que... Je vais vous laisser.

    Elle manque de tomber mais se rattrape au fauteuil.. Steve, Bucky et Natasha se lèvent d'un coup.

    — Gabrielle ! s'écrit la russe en glissant son bras sous le sien.

    — Je...

    — Tu as besoin de te reposer. Ce matin a été éprouvant.

    — Je vais t'aider à monter pour t'allonger, propose l'espionne,

    — C'est gentil. Je te remercie.

    Une fois seule, la médecin s'effondre sur le lit. C'est le brouhaha dans sa tête. Elle ressent pressement le besoin de se reposer... Sa tête va exploser... Il lui faut un peu de quiétude... Elle ferme doucement les yeux. Quelques instants. Oui, juste quelques secondes pour se reposer. Ça ne peut pas lui faire de mal. D'ailleurs, ça va mieux. Elle peut de nouveau ouvrir les yeux.

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