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CHAPITRE 4.1 - Elly - L'Hôtel

Elly réprima un gémissement de terreur et recula contre le mur de la cabane. Le Terrien la dévisagea avec attention, une lampe de poche braquée sur son visage. Il était très grand, et vêtu entièrement de noir.

— Nom de... prononça-t-il dans un souffle.

Ses mâchoires se crispèrent et un éclat de violence lui passa dans le regard.

— Qu'est-ce que tu fais ici ?

Elle le regarda sans rien dire, les yeux écarquillés.

— Qui es-tu ? Pourquoi es-tu là ? répéta-t-il avec une fureur contenue.

— R... Rien, arriva-t-elle enfin à murmurer, je... Je cherchais un abri, à manger, c'est tout...

— Comment as-tu entendu parler de nous ? De l'hôtel ?

— Quoi ?

— Comment as-tu su où aller ? Qui t'a envoyée ? Comment nous as-tu trouvés ?

— Quoi ? Je ne comprends pas... Qui nous ? Je cherchais juste un abri pour le Grand Froid, je... Je ne sais même pas de quoi vous parlez !

Il la dévisagea un instant en silence. Petite et maigrichonne, avec une épaisse tignasse de cheveux roux clair complètement emmêlés, une cicatrice sur la pommette droite et des vêtements trop grands pour elle, la gamine donnait une impression de poupée de chiffons abandonnée.

— Je... Je cherchais un endroit où passer l'hiver, Monsieur, insista-t-elle, complètement dépassée. C'est tout. Je vous jure... C'est le seul bâtiment à des jours de marche à la ronde...

— Assieds-toi, ordonna-t-il en pointant sa lampe vers la chaise renversée.

Elle obtempéra, et il s'assit face à elle, de l'autre côté du petit bureau. L'Illyrien resta debout derrière lui, les mains croisées sur sa poitrine, le regard fixé sur la fillette.

— Quel âge as-tu ? demanda le Terrien.

— Quatorze ans.

— Et tu es seule ?

Elle hocha la tête.

— Ta famille ?

Elly baissa les yeux et secoua à nouveau la tête, cette fois en signe de dénégation.

— Morts ?

— Oui, souffla-t-elle.

— Quand ?

— Il y a trois ans...

— Et depuis ? Où vis-tu ? Comment ?

Elle ne répondit pas.

— Répond s'il te plaît, je n'ai pas que ça à faire.

Elle savait ce qui l'attendait. 

Ne fais confiance à personne. Ne parle à personne. Surtout pas aux Terriens... Surtout pas aux Terriens.

— Vous allez me tuer ? demanda-t-elle d'une petite voix, relevant les yeux vers le Terrien.

Ses yeux. C'était à cause d'eux que la jeune fille vivait ainsi isolée des autres. A cause d'eux qu'elle vivait une vie de proscrite, à cause d'eux qu'elle ne pouvait faire confiance à personne. Un œil vert clair et un œil brun. L'un à l'iris ovale, l'autre à l'iris rond. Une hétérochromie qui trahissait sans ambiguïté sa tare ignoble : son sang mêlé, son statut d'hybride... Son métissage. Elly, produit ô combien interdit d'une union entre Terrien et Illyrien. Métisse. Sale. Vile...

— Quoi ? Oh, non, non. Je ne suis pas de la milice, répondit le Terrien.

Elly releva la tête, un peu perplexe.

— Répond-moi. Comment as-tu survécu jusqu'à aujourd'hui ? demanda-t-il à nouveau.

— Je...

Elle déglutit péniblement, ravalant son angoisse. 

Il n'est pas de la milice...

— Je voyage, je dors dans les bois, le plus souvent, ou dans les bâtiments abandonnés quand j'en trouve. Il y en a plein et...

— Comment fais-tu pour subvenir à tes besoins ?

— Je... Eum...

— Réponds !

— Eh bien, je trouve à manger dans la nature, ou dans les maisons abandonnées, mais parfois je vais en ville et je prends des choses dans les magasins, mais c'est seulement quand c'est vraiment, vraiment nécessaire !

— En ville ? Dans les Triobes ?

— Dans les villages, plutôt, se corrigea la jeune fille. Dans les Cercles Extérieurs...

Les Troisièmes Cercles ou Cercles Extérieurs, en périphérie des Triobes, étaient presque exclusivement composés de terres agricoles et parsemés de petits villages. Moins surveillés, Elly s'y aventurait parfois, mais toujours en désespoir de cause et jamais pour bien longtemps.

L'homme hocha la tête.

— As-tu déjà eu des problèmes avec la police ou la milice ?

— Euh... Non...

— Avec des gens des commerces que tu volais ?

— Non.

— Avec des particuliers ?

— Non.

— As-tu eu des contacts avec des Illyriens ou des Terriens durant ces trois dernières années ?

Elle hésita un instant.

— Non.

— Tu as hésité.

— Non !

— Mmh. Tu n'as donc ni famille, ni attaches. Personne ne sait où tu es ?

— Personne ne sait que j'existe...

— C'est donc vrai ? Tu n'es pas tatouée ? demanda-t-il avec une sincère stupeur.

— Non.

— Montre-moi.

Elle tendit son bras droit et releva sa manche pour dévoiler un poignet blanc. L'homme s'en saisit, le tourna, le retourna, le frotta comme pour vérifier si elle n'avait pas juste camouflé le tatouage sous du maquillage.

— L'autre.

Perplexe, elle tendit son bras gauche. Les codes étaient toujours apposés sur le bras droit, jamais le gauche, sauf en cas de force majeure. Pourtant, le Terrien observa son poignet gauche avec la même attention que le droit.

— Tu n'as donc jamais participé à un recensement ? demanda-t-il encore.

— Non.

Il la lâcha enfin et la jeune fille tira sur ses manches pour couvrir ses poignets.

— J'imagine que vu ta condition, c'est assez normal, murmura-t-il, les sourcils froncés. Tu es un électron libre, inexistante légalement. Aucun fichier, aucun dossier... Une faille dans le système.

Il y eu un silence, durant lequel Elly se tordait les mains de nervosité. Le Terrien semblait réfléchir intensément, les yeux fixés dans les siens sans pour autant sembler la voir.

— Monsieur, je...

— Kyros ! l'interrompit-il.

L'Illyrien se pencha vers lui et le Terrien lui murmura quelque chose à l'oreille. Elly les observa discuter silencieusement pendant un instant, le cœur en panique.

— Bon, déclara finalement le Terrien. Le Grand Froid ne va pas tarder à tomber, et comme tu l'as dit, l'Hôtel est le seul bâtiment à plusieurs kilomètres à la ronde. Te mettre dehors cette nuit équivaudrait très certainement à ton arrêt de mort et tu n'es encore qu'une enfant, après tout. Tu resteras donc ici ces prochaines semaines, le temps que le froid passe. Après quoi, nous aviserons.

— Ok... Merci Monsieur, ajouta-t-elle dans un murmure.

Il se redressa lentement, sans la quitter des yeux.

— Kyros. Amène-la aux quartiers. Donne-lui une chambre, explique-lui les règles et puis descend dans mon bureau, d'accord ?

Kyros grogna pour toute réponse, et saisit la petite par le bras. Ses mains étaient énormes et ses poignets, cerclés de gros bracelets de cuir, devaient faire la taille de ses bras. Elle ne résista pas.

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