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Chapitre 9 : Coeur Qui Aime, Jamais N'Oublie

Attention Lemon !

D'aussi loin qu'il se souvienne, Choji n'avait jamais été aussi nerveux que ce soir-là. Assit sur son lit, le brun triture ses doigts, ses yeux ne quittant pas l'heure affichée sur son réveil. Kankuro devrait arriver d'une minute à l'autre, et le jeune garçon était inquiet. Dans quel état il va le retrouver ? Est-il blessé ? Pourquoi avait-il l'air sur le point de pleurer lorsqu'il l'a appelé plus tôt ? Son cœur bat à un rythme insupportable.

Lorsque quelque chose cogna contre sa fenêtre, il fit un grand bond.

-Mon cœur, c'est moi.

-Kankuro !

Se remettant rapidement de sa surprise, Choji se précipita pour ouvrir à son petit-ami. A peine Kankuro fut à l'intérieur qu'il entoura l'Akimichi de ses bras, le maintenant contre son torse, le visage enfouit dans ses cheveux. Bien que surprit au début, Choji se laissa faire, sentant que son petit-ami en avait besoin. Kankuro prit une grande inspiration, appréciant l'odeur du brun, et la chaleur de son corps contre le sien.

-Je t'aime, murmure-t-il.

-Moi aussi.

-Je ne cesserai jamais de t'aimer, tu le sais ?

Kankuro laissa tomber sa tête sur l'épaule de Choji, tournant son visage pour parsemer son cou de plusieurs baisers. L'Akimichi ne put retenir un frisson, ses bras entourant les épaules du plus grand. Il aimait partager ce genre d'étreinte avec Kankuro, mais cette fois il y a quelque chose de plus. Comme si cet instant avait une signification particulière. A contre-cœur, Choji éloigna le brun de lui.

-Nous devons parler.

-Oui, tu as raison.

Le No Subaku se laissa tomber sur le lit, une main sur le visage. Il pousse un grognement mécontent, le poing serré sur son genou. Choji s'installe à ses côtés, posant une main rassurante sur son bras. Il n'aimait pas le voir si en colère.

-Notre tuteur est revenu. On s'est disputé lui et moi.

-Pourquoi ?

-Il sait que... Que j'ai souvent des problèmes avec d'autres lycéens.

Choji comprit qu'il parlait de ses nombreuses bagarres. Kankuro préféra ne pas entrer dans les détails, ne voulant pas inquiéter inutilement son petit-ami avec ce qui s'est passé plus tôt. Choji serait bien assez triste comme ça en apprenant qu'ils allaient être séparé à cause de lui.

-Il a décidé de me changer d'école.

-Où vas-tu aller ?

-Dans un internat à l'autre bout du pays.

Le cœur de Choji se serra douloureusement. Il ne s'attendais pas à ça. Il ne voulait pas être séparé de Kankuro, il avait tellement besoin de lui. Un bras s'enroula autour de ses épaules, l'attirant dans un câlin réconfortant. Des lèvres vinrent déposer un tendre baiser sur sa tempe. Kankuro ignora sa propre tristesse pour réconforter son amoureux. Il était bien plus important.

-Je te l'ai dit, souffle-t-il. Je t'aimerai toujours.

-Tu ne pourras pas attendre si longtemps...

-J'ai attendu dix-huit avant de te rencontrer. J'attendrais autant d'année qu'il faudra pour te revoir !

Les relations à distance, c'est quelque chose qui effraie toujours les couples. Il y a toujours le risque que ça ne marche pas, que la tentation de voir ailleurs soit trop forte ou que la séparation ne fasse disparaitre l'amour. Que des conneries pour Kankuro ! Un amour véritable ne peut être touché par la distance. Deux âmes-sœurs seront au contraire plus accrochées encore l'une à l'autre après une longue séparation. Ce serait certainement son cas avec Choji.

-Là-bas, je continuerai de penser à toi.

-Ne pense pas que je t'oublierai Kankuro !

-Je n'en doute pas. Je viendrai te voir aussi souvent que possible. On s'appellera et quand j'en aurai fini avec les études, je reviendrai ici et je ne te quitterai plus.

Choji hocha la tête, se détendant dans les bras de Kankuro. Il fallait y croire, ils n'avaient pas d'autres choix. Ils allaient être séparés, mais jamais Choji ne pourra aimer quelqu'un d'autre que le No Subaku. Il était le seul à s'être montré gentil avec lui sans rien attendre en retour, si ce n'est de l'amour. Lentement, Choji pencha sa tête en arrière, se redressant pour poser ses lèvres sur celles de son petit-ami dans un baiser timide.

-Je devrais peut-être te donner un cadeau d'au revoir...

-Hn, quel genre de cadeau ?

Kankuro sourit d'amusement, mais il ne s'attendait pas à une telle réponse de la part de son petit-ami. Choji se glissa sur ses genoux, le regard déterminé, ses doigts jouant distraitement avec le col de la veste du brun. Il ne fallut pas longtemps à Kankuro pour comprendre et ses joues devinrent rouges. Il éloigna Choji de lui.

-Tu... Tu n'es pas sérieux... Je...

-Kankuro, je veux le faire avec toi !

-Mais Choji... On... Enfin, on n'est pas pressé, nous pouvons attendre.

Le plus jeune secoua la tête négativement. Il ne pouvait pas attendre, alors que son amour va le quitter pour aller à l'autre bout du pays ! Il voulait s'offrir à lui avant son départ, comme preuve de son amour et de sa fidélité. Il voulait lui laisser ce souvenir de lui, qu'il reste gravé dans sa mémoire jusqu'au jour où il lui reviendra.

-Je veux le faire avec toi Kankuro.

-Ne te force pas pour moi. Je ne suis pas ce genre de mec...

-S'il-te-plaît...

Le brun se figea, surprit par le ton désespéré dans la voix de son petit-ami. Il baissa les yeux sur Choji, blottit contre lui, le visage caché mais surement plein de larmes. Avec un sourire tendre, Kankuro glissa ses mains autour des hanches du plus jeune, le serrant contre lui.

-D'accord.

-C'est vrai ?!

-Bien sûr. J'ai aussi très envie de le faire avec toi.

Un rire lui échappa lorsque les joues de l'Akimichi devinrent rouges pivoines. Il l'embrassa amoureusement pour le détendre, laissant ses mains se faufiler sous le tee-shirt de Choji. Ce dernier siffla au contact glacé, mais ne le repoussa pas, succombant aux caresses douces. Lentement, Kankuro allongea son petit-ami sur le lit, planant au-dessus de lui.

-Si tu changes d'avis, préviens-moi.

-Ne t'inquiète pas pour moi. Je ne suis pas en sucre.

Kankuro ricana et se pencha, grignotant le cou du plus petit et laissant quelques suçons. Un gémissement échappa à Choji, qui plaqua sa main sur sa bouche. Il était surpris par les réactions de son corps, et par l'ampleur du plaisir qu'il ressentait grandir au fond de lui. Kankuro descendit prudemment ses baisers le long de la gorge de Choji, ses mains caressant ses hanches avec joie.

-J'ai tellement envie de toi Choji.

-M... Moi aussi...

Bientôt, les chemises furent retirées. Choji était gêné que Kankuro le voit ainsi. Il avait honte de son corps, et même si le brun lui avait redonner confiance en lui, il ne voulait pas voir du dégoût sur le visage de la personne qu'il aime le plus au monde. Il ferma instinctivement les yeux, son cœur battant à un rythme effréné dans sa cage thoracique. Une série de baiser sur ses joues le détendit pourtant.

-N'ai pas honte de toi.

-Mais...

-J'aime ton corps tel qu'il est. Tu es le plus beau pour moi.

Des perles salées tombèrent des paupières fermées de l'Akimichi, et Kankuro s'empressa de les essuyer. Il savait que ça se passerait comme ça s'ils essayaient. Il connaissait son petit-ami par cœur, ses goûts et ses complexes. Il savait pourtant ce qu'il devait faire pour que tout se passe bien. Des choses simples que tant de personnes oublies. Il devait juste être doux, attentionné, lent et gentil. Les paroles rassurantes fonctionnent bien sur Choji, et sa voix pourra le détendre autant qu'il le faudra.

-Rassure-toi bébé, je suis là. Je ne te laisserai pas tombé.

-Je n'aime pas mon corps...

-Moi je l'aime bien. Oublie tout ce que ces cons ont dit. Moi j'aime te regarder.

Enfin, il voulait aussi être le seul à pouvoir le faire. Choji lui fit un sourire timide et Kankuro pensa que c'était le plus beau qu'il lui ait jamais offert jusqu'à présent. Une fois sûr que son petit-ami était rassuré, il retourna déposer des baisers papillons sur son cou. Cette fois, il continua sa route jusqu'aux mamelons du plus jeune, les taquinant amoureusement.

Choji était perdu dans le plaisir qu'il ressentait, si bien qu'il ne remarqua pas quand le reste de ses vêtements disparu. Le froid de la pièce le fit frissonner, mais rapidement un corps chaud vient recouvrir le sien. Il se blotti contre Kankuro, soupirant de bonheur. Il se sentait si bien dans ses bras. Comme si c'était sa place, là où il devait être, un endroit fait pour lui.

-Ça va ?

-Oui. Tu peux aller plus vite.

-Non, je veux profiter de toi.

Choji ne protesta pas, aimant les caresses et les frôlements des mains de Kankuro sur sa peau nue. Jugeant que son amant était prêt, Kankuro retira le reste de leurs vêtements, ne cessant pas ses baisers. Il lui semblait que rien ne serait jamais assez pour exprimer tout son amour, qu'il ne pourra jamais s'arrêter de l'embrasser encore et encore. Soudain, il fut repoussé par Choji.

-Un problème, demande-t-il inquiet.

-Je veux t'embrasser aussi...

Kankuro sourit, soulagé. Il hocha la tête et s'allongea à côté du plus petit, se laissant faire. Choji se rapprocha timidement, entourant la taille de son amant de ses bras. Il l'embrassa sur les joues, sur le nez, sur le front, sur les lèvres, le cou, l'épaule, le torse. Chaque endroit accessible à ses lèvres, chaque endroit qu'il pouvait marquer comme sien, chaque endroit qui lui ferait plaisir.

Kankuro ferma les yeux, appréciant ce contact intime, si adorable et si merveilleux. Tout son corps se réchauffe, frissonne de plaisir, se détend. Chaque seconde parait des heures, chaque baiser est un brasier ardent, chaque caresse est un souffle de vent, chaque soupire et mot d'amour vaut tout le bonheur du monde. La lueur dans les yeux de Choji est plus brillante encore que toutes les étoiles de l'univers réunies.

-Kankuro...

-Hum ?

-Je suis prêt.

L'assurance dans la voix de Choji dissuade de toute protestation. Kankuro hocha la tête et reprit sa position initiale, entre les jambes de son petit-ami. Choji avait un peu d'appréhension, mais quelque chose en lui l'empêche d'avoir peur. Kankuro était si doux, si prévenant depuis le début. Jamais il ne le ferait souffrir. Il pouvait lui faire confiance, et la douleur se transformera en plaisir.

-Je dois d'abord te préparer. Je ne veux pas que tu aies mal.

-Tu as fait des recherches ?

-Peut-être... Mais je comptais attendre que tu sois prêt !

-Oui, je n'en doute pas.

Kankuro rougit et Choji rigola doucement. C'était drôle de voir que le Bad boy du lycée, la racaille toujours au centre des conflits, l'adolescent effrayant qu'est Kankuro pouvait devenir gentil et presque craintif avec ceux qu'il aime. Kankuro mouilla rapidement ses doigts, en glissant un dans l'entrée de Choji. Le plus jeune se tortilla.

-Je te fais mal ?

-Non, mais c'est gênant...

-Ça va aller, rassure-toi.

Kankuro continua tranquillement de bouger son doigt en et hors de l'entée, son autre main caressant la cuisse de Choji pour l'apaiser. Une fois qu'il sentit son amant complètement détendu, il inséra un deuxième doigt, faisant des mouvements de ciseaux pour l'étirer. Choji grogna de douleur, mais ne dit rien pour l'arrêter. Le brun savait qu'il devrait en passer par là, et resta à l'affut d'une trop forte souffrance, ou d'un signe de refus de la part de son amour.

-C'est bon Choji...

-Oui.

Kankuro ajouta un troisième doigt, se demandant mentalement si ce serait suffisant. Il n'avait pas le temps de se poser des questions de taille, préférant rester concentré sur son amant. Malgré la douleur, Choji apprécia bien vite les petites attentions de Kankuro, et plusieurs gémissements mignons quittèrent la barrière de ses lèvres. Lorsque le plus vieux retira ses doigts, il ressentit un manque et cela le frustra.

-Je vais y aller bébé...

Choji hocha la tête, essayant de rester détendu. Kankuro se positionna, son regard rivé sur le visage de son amour, guettant chaque réaction. Il entra doucement, s'arrêtant lorsque la douleur semblait trop forte. Il hésitait parfois à bouger, et fut rassuré que Choji le guide, lui disant quand continuer et quand s'arrêter. Une fois entièrement à l'intérieur, Kankuro souffla et sourit.

-Je te laisse t'habituer.

-Merci...

Choji essaya d'ignorer le feu dans ses entrailles, se concentrant sur la voix de son petit-ami, sur ses baisers et ses caresses. Il n'aurait jamais imaginé qu'avoir des relations sexuelles pouvait être si douloureux, et en même temps si délicieux. Kankuro était incroyable et ils n'avaient pas encore fini. Une fois la douleur presque entièrement disparu, Choji bougea légèrement ses hanches, testant. Puis il entoura le cou de Kankuro de ses bras.

-Tu peux y aller.

Le brun avait atteint sa limite, et il ne se fit pas prier. Il commença de lent va-et-vient, prenant petit à petit confiance. Le rythme accéléra progressivement, tout en restant sensuel. Les gémissements emplirent la pièce et Kankuro eu une petite pensée pour les parents de Choji. Il espéra qu'ils ne pouvaient pas les entendre, et que si c'est le cas, ils ne le renieront pas pour ce qu'il a fait à leur fils. Les gémissements de ce dernier le firent sortir de ses pensées.

Enfonçant son visage dans le cou du plus petit afin d'y respirer son odeur, Kankuro fit des mouvements de plus en plus rapides. Il n'avait qu'une idée en tête, offrir à Choji le plus bel orgasme de sa vie. Sa main se glissa autour du membre de ce dernier, le pompant au rythme des poussées. Il n'en fallut pas plus à Choji pour venir, criant le nom de Kankuro, qui le rejoignit presque immédiatement au septième ciel.

-Je t'aime.

-Moi aussi.

Kankuro se laisse tomber sur le côté, prenant son amant de ses bras. Il lui embrassa les joues, puis laissa un léger suçon dans le cou. Choji soupira d'aise, heureux d'avoir partagé cet instant de bonheur avec son petit-ami. Malheureusement, il fut de courte durée car le téléphone du brun sonna, les interrompant dans leur câlin.

-Tu devrais répondre.

-Si c'est Baki, il peut aller se faire voir !

-Mais si c'est Temari ? Et puis tu n'es pas obligé d'aller le rejoindre, préviens-le juste que tu es ici avec moi.

Ne pouvant résister à la voix douce de Choji, Kankuro se leva à contre-cœur. Il ne voulait pas quitter la chaleur de son petit-ami aussi vite. Il enfila rapidement un boxer, puis décrocha. C'était effectivement son tuteur, et s'il voulait lui chercher des embrouilles, Kankuro comptait l'envoyer chier.

-Allo ?

-Kankuro, où es-tu ?

Pas de colère dans sa voix, juste quelque chose qui ressemble à de l'inquiétude. Baki n'était pas du genre à s'énerver rapidement, et ça tombe bien car l'adolescent n'avait pas envie de se disputer maintenant. Il s'assit sur le lit, enlaçant ses doigts avec ceux de Choji.

-Je suis chez mon petit-ami. Je lui ai expliqué.

-Je vois. Désolé de vous interrompre, mais on a un problème.

-Quel genre ?

-Gaara a fugué.

Les yeux de Kankuro s'écarquillèrent et il se leva d'un bond, surprenant Choji. Il voulut crier mais se rappela à temps qu'il n'était pas chez lui. Il commença à faire les cent pas, des dizaines de questions lui tournant dans la tête. Son petit frère à fuguer ?! Pourquoi ?! Qu'est-ce qui lui a pris nom d'un chien ?! La voix de son tuteur le ramena à la réalité. La situation semblait plus grave encore.

-Attends, ce n'est pas tout... Ton frère s'est surpassé.

***

Il y a des jours où Kiba avait envie de pleurer. Ce genre de jour où il ne peut s'empêcher de repenser à toutes les merdes qui lui sont arrivés, et qu'il s'interroge sur ce qui lui reste. A ce moment, il se dit qu'il a touché le fond et ses yeux le brûlent. Mais il ne craque pas et attend que ça passe. Aujourd'hui était un jour comme ça, et heureusement, il n'était pas seul.

-Shino a vraiment fait ça ?

-Oui. Je ne sais plus quoi faire Hinata.

Le châtain se prit la tête entre les mains, sous les yeux inquiets de sa petite-amie. Cette dernière ne savait pas que Shino avait fini par avouer ses sentiments à Kiba. Maintenant, ils étaient tous les trois dans une drôle de situation. Elle voulait tellement les aider, mais elle n'était pas sûr de pouvoir leur être utile. Les garçons ont tendance à vouloir régler tout par eux-mêmes, et ses deux amis ne font pas exception.

-Tu lui a reparlé depuis ?

-Non... Il m'évite au lycée, ne répond pas au téléphone et ne m'ouvre pas quand je vais chez lui.

Kiba ne voulait pas passer pour quelqu'un de désespéré et stupide qui s'accroche à un maigre espoir tout en devenant un stalker obsessionnel, mais il voulait vraiment avoir une discussion avec Shino pour essayer de réparer les morceaux. Ils sont toujours amis n'est-ce pas ?! Ça a marché jusque-là alors ils peuvent continuer !

« Maintenant que je suis allé aussi loin, je vais vouloir plus. »

Kiba secoua la tête. Shino voulait le protéger en faisant ça. Il ne voulait pas lui faire du mal, et en même temps il ne voulait plus souffrir de son amour unilatéral. C'était idiot et égoïste de se part de vouloir garder Shino à ses côtés. Mais pour une fois, Kiba voulait vraiment être égoïste. Mais il ne pouvait pas se le permettre.

-Kiba-kun, ne te prend pas la tête pour ça.

-Je ne veux pas lui causer encore plus de peine. Il doit se sentir coupable.

-Laisse-lui un peu de temps, puis va le voir et dit-lui que tu ne lui en veux pas.

Kiba était si désireux de l'attention de ceux qu'il aime, il serait prêt à accepter les pires souffrances pour rester avec eux. Il serait capable de tout leur pardonner en échange de la promesse de ne pas le quitter. Hinata trouvait cela adorable, mais en même si dangereux. Il suffirait qu'il s'attache à la mauvaise personne pour que sa vie devienne un enfer. Même si le peu d'amis que possède le brun sont des gens de confiance, la brune ne pouvait s'empêcher d'avoir peur qu'un jour ce mauvais pressentiment ne se révèle exacte.

-Hinata ?

-Oui ?

-Tu savais que Shino m'aimait n'est-ce-pas ?

La brune hocha la tête, gêné. Elle s'attendait à ce que Kiba soit un peu en colère contre elle, mais le châtain sembla plutôt détendu. Au moins, Shino n'avait pas affronté cela seul. Hinata était là pour l'aider à se retenir. Si seulement il pouvait en faire autant, mais son meilleur ami avait été très clair : s'il s'approche, il ne pourra pas se contrôler.

Et si c'était la solution ?

Une idée folle venait de lui traverser l'esprit. Une idée stupide. Une idée égoïste. Mais si ça marche... Ça pourrait aussi ne pas fonctionner, et empirer les choses. Enfin, les choses peuvent-elles vraiment être pire ? Devrait-il prendre le risque ? Devrait-il laisser Shino faire ? Le brun était si soucieux de son état, la situation ne changera pas à moins que Kiba n'intervienne. Il se leva et prit Hinata dans ses bras.

-Je t'aime !

-Kiba-kun ?

-Je suis désolé. Je vais encore faire une bêtise et tu vas t'inquiéter pour moi.

Avant que la jeune femme ne puisse comprendre, Kiba s'éloigna d'elle. Il lui jeta un regard coupable, puis tourna les talons et partit en courant. Hinata ne put que le regarder, se demandant ce qu'il pouvait avoir en tête. Mais elle n'était pas inquiète. Elle ne pouvait pas douter de l'amour de Kiba envers elle.

C'est plus du comportement de Shino dont elle a peur.

***

-Oui... Gaara ?!

Le roux salua poliment le jeune homme en face de lui d'un signe de tête. Il avait toutes les raisons du monde d'être étonné de le voir sonner ainsi chez lui à une heure aussi tardive. Il n'était pas encore au courant de ce qu'il a fait. Il pénétra dans la grande maison et ils se rendirent dans une chambre. Gaara ne put s'empêcher de regarder autour de lui. Tout était normal, rien ne montrait l'état torturé du propriétaire de toutes ces affaires.

-Que se passe-t-il ? Tu as un problème ?

-Désolé de te déranger si tard. Il n'y a qu'à toi que je peux me confier Naruto.

Le blond se laissa tomber sur son lit, la tête pleine de questions. Il ne parvenait pas à trouver le sommeil, lorsque quelqu'un a sonné à la porte. Il ne s'attendait pas à trouver Gaara devant celle-ci. Le roux semblait avoir besoin d'aide, et Naruto avait du mal à comprendre pourquoi il s'était tourné vers lui. Ils avaient peu discuté et se connaissaient mal. A part s'être croisé quelque fois, ou s'être échangé un signe de la main une fois, rien de spécial ne s'est passé entre eux.

-Je t'écoute.

-J'ai fugué de chez moi.

-Quoi ?! Tu m'annonces ça comme ça ! Qu'est-il arrivé ?!

Gaara n'hésita pas à tout lui raconter. Après avoir demandé la permission de s'assoir, et avoir prit place sur la chaise de bureau du blond, il rapporta en détail à Naruto l'accident de l'après-midi. Il raconta ensuite la conversation avec son tuteur, et la décision de ce dernier d'éloigner Kankuro de sa famille pour la fin de ses études. L'Uzumaki écouta tout sans l'interrompre, hochant la tête de temps en temps. Une fois le récit de Gaara terminé, il demanda.

-En quoi fuguer va aider ?

-C'est à cause de moi que Kankuro s'en va. Il s'est battu pour me protéger.

-Ce n'est pas une raison...

-Si je ne suis pas là, Baki ne pourra pas forcer Kankuro à partir, car Temari serait seule et mon frère serait trop inquiet de la laisser.

Naruto ouvrit la bouche pour répliquer, mais il n'avait pas d'argument. Il connaissait mal les No Subaku, mais s'il avait trois enfants et que l'un d'eux avait disparu, il ne séparerait pas les deux autres. Du coup, ça pouvait marcher. Gaara semblait y croire, et déterminé à se sacrifié pour ses frères et sœurs. Il avait entendu dire que Kankuro et Choji étaient en couple. Est-ce que ça avait influencer la décision de Gaara.

-Kankuro va t'en vouloir non ?

-Je m'en moque. Il a enfin trouvé le bonheur, je ne veux qu'il le conserve.

Le blond fut impressionné par la gentillesse de Gaara. La famille est très importante pour lui. Naruto aurait adoré avoir un petit frère ou une petite sœur, pouvoir s'en occuper et le protéger. Il a grandi sans parents et sans famille pour prendre soin de lui, et sur lesquels veiller en retour. D'ailleurs, lui et Gaara sont très différent sur ce point. Alors que lui a dû grandir seul, Gaara n'espérait qu'une chose : l'amour de ses frères et sœurs.

-Gaara, je peux te demander quelque chose ?

-Bien sûr.

-Pourquoi être venu ici, et m'avoir raconté tout ça ? Je pourrais appeler Temari ou Kankuro, leur dire que tu es ici.

Evidemment, il ne comptait pas le faire, mais il en avait la possibilité. Lorsque l'on veut fuguer, raconter son plan a quelqu'un est risqué. Gaara ne sembla pas perturbé par la question, gardant une expression calme sur le visage. Peut-être s'attendait-il à ce que Naruto s'interroge sur sa venue ici, sur cette confidence plutôt particulière du roux.

-Je savais au fond de moi que toi, tu étais différent. J'avais besoin de parler à quelqu'un.

-Différent ?

-J'ai l'impression que tu es la seule personne qui puisse me comprendre, ce que je ressens et ce que j'ai vécu. Je sais que toi, tu ne me trahiras pas.

Naruto eut les larmes aux yeux, émus. Gaara avait pensé à lui. Il avait vu sa souffrance, avait compris ce qu'il vivait. Il s'était inquiété. Il avait raison. Tellement raison. Naruto avait pensé si souvent à partir, vivre ailleurs, une autre vie, tout recommencer à zéro. Naruto le comprenait, et c'est pour ça qu'il ne pouvait pas le laisser faire ça.

-Gaara, tu ne peux pas partir comme ça.

Ils se regardèrent, les yeux dans les yeux, plusieurs minutes durant. Le blond ne pouvait pas le voir partir seul dans les rues de Konoha, partir dieu sait où, alors que n'importe qui pourrait s'en prendre à lui, qu'il pourrait lui arriver n'importe quoi. Poussant un soupire, un demi-sourire sur les lèvres, Naruto fit mine d'être désintéressé.

-Je suppose que je vais devoir venir avec toi.

-Je n'attend pas de toi que tu m'accompagne.

-C'est bon. Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur. Je préfère t'accompagner.

De toute façon, Naruto voulait s'éloigner un peu de son quotidien pour réfléchir. Bon, là c'est assez extrême comme éloignement, mais l'occasion se présente et il ne pourrait pas dormir en sachant qu'il a laissé Gaara. Avant que le roux ne puisse protester, il attrapa un sac, glissant rapidement quelques vêtements à l'intérieur. Il décida de laisser son téléphone, pour ne pas être retrouvés.

-Naruto, tu n'es pas obligé de venir.

-On est amis maintenant. Et puis, je le fais aussi pour moi.

-Comment ça ?

Naruto se tourna vers lui et lui fit un clin d'œil.

-Je te raconterai en chemin.

Ils descendirent à la cuisine, prenant un peu de nourriture. Gaara ne put s'empêcher d'être heureux de ne pas faire le voyage tout seul. Il était rassuré que quelqu'un soit avec lui, surtout s'il s'agit de Naruto. Il avait bien de venir se confier à lui. Il avait d'abord pensé à Shikamaru, mais le Nara était un adulte responsable. Jamais il ne l'aurait laissé partir. Naruto, il avait les mêmes soucis. Il avait besoin de partir, tout comme lui. Il allait devoir protéger le blond, c'est sa faute s'il a fugué après tout. Lorsqu'ils quittèrent la maison en silence, Naruto déclara.

-T'inquiète pas Gaara. Je sais où nous pourrons nous cacher.

***

Tenten faisait des aller et retours dans le parc, incapable de se calmer. Elle s'était mise dans une situation compliquée, idiote qu'elle est. Elle ne voulait faire de mal à personne pourtant, mais elle avait empiré les choses. Il fallait qu'elle remettre tout dans l'ordre, qu'elle clarifie la situation. Sinon, trop de personnes vont souffrir. Elle entend des bruits de pas et se retourne.

-Neji, s'exclame-t-elle.

Le garçon s'approcha d'elle lentement, les mains enfoncées dans les poches. D'horribles cernes se trouvaient sous ses yeux, ce qui inquiéta la jeune fille. Quelque chose lui est-il arrivé ? Elle priait pour que ce ne soit rien de grave. Elle avait choisi le mauvais moment pour lui parler, mais désormais elle ne pouvait plus reculer. Les deux adolescents se firent face dans une ambiance pesante.

-Neji, il y a quelque chose que je dois t'avouer...

-Ne te fatigues pas Tenten. Je suis au courant.

La jeune fille écarquilla les yeux. Neji poussa un soupire lasse, passant une main dans ses cheveux. Il ne sentait pas d'humeur à discuter avec elle. La situation était si cruellement ridicule. Il voulait en finir avec tout ça, puis rentrer chez lui et dormir. Enfin, s'il parvient à fermer les yeux.

-Je... Je ne comprends pas, bredouille Tenten.

-Je sais que tu aimes les filles, plus spécialement Sakura.

-Mais... Tu... Comment...

-Je n'ai aucun problème avec l'homosexualité, je te rassure. Mais j'aurai préféré le savoir autrement.

Neji se sentait trahi. Tenten ne voulait surement pas lui faire du mal en acceptant ses sentiments. Elle n'était pas quelqu'un de méchant, qui joue avec les autres et s'en débarrasse lorsqu'elle n'a plus besoin d'eux. Malgré tout, il avait le droit de lui en vouloir. Il avait cru que c'était possible, qu'ils pourraient être heureux ensemble, et ses rêves furent brisés de la pire façon possible.

-Neji, je ne voulais pas que ça se passe comme ça.

-Je m'en doute.

-Je suis tellement désolée ! Je ne voulais pas te faire de peine.

Le jeune garçon secoua la tête, tourna les talons et commença à s'éloigner. Pas besoin de s'expliquer plus longtemps, tous deux savent qu'ils n'ont plus rien à faire ensemble. Autant qu'ils reprennent leur vie chacun de son côté. Ce quitté ainsi fait mal, et Tenten ne voulait pas que ça se finisse ainsi entre eux.

-Neji, attends, le supplie-t-elle en prenant sa main.

Il se dégagea et poursuivit sa route sans se retourner. Il n'adressa que quelques mots à la jeune adolescente, mais cela suffit à la stopper dans son élan, à la figer sur place avec une douleur dans la poitrine.

-Je ne veux pas qu'on fasse semblant de m'aimer parce que je fais pitié.

Bien que Tenten l'ait appelé plusieurs fois pour qu'il l'écoute, Neji disparut bientôt de sa vue. Il avait fait tout ce qu'il pouvait pour garder son calme. Maintenant, il voulait rentrer chez lui, se jeter sur son lit et oublier ce qui vient d'arriver. Il arriva à une intersection lorsqu'une goutte de pluie lui tomba sur le coin du nez. Il regarda devant lui, puis à sa droite. Il hésita un instant, puis se mit à courir.

Sa vision devient rapidement trouble, et la pluie se fit plus forte, inondant ses joues. Il essuya les quelques gouttes, la respiration haletante. Ses muscles le brûlent, ses vêtements lui collent à la peau, et il s'éloigne de plus en plus de chez lui. Il arriva sur un chemin de terre mais ne ralentit pas. Peut-être aurait-il dû, car il trébucha sur une pierre et s'étala dans la boue.

Cependant, ça ne l'arrêta que brièvement. Il se releva, ignorant la douleur dans ses genoux et les paumes de ses mains. Un sanglot lui échappa, mais il serra les dents pour se taire. Il reprit sa course, comme s'il devait fuir quelqu'un qui voulait le tuer. Il arriva devant deux grandes portes en fer blanc. Il pria pour qu'elles soient ouvertes, et heureusement elles l'étaient. Il s'arrêta seulement après les avoir dépassés, se rendant compte qu'il manquait d'air.

-Je suis si con putain...

Il essaya par tous les moyens de se calmer, respirant plus doucement. Une fois cela fait, il essuya ses mains en sang sur son jean et se faufila au milieu des pierres tombales. Il avait décidé de venir ici sur un coup de tête, et malgré la pluie. Il arriva devant la tombe de son père et s'arrêta. Il joignit les mains, ferma les yeux, et reste une longue minute dans le silence, en signe de respect. Puis il se jeta à genoux et fondit en larme, ne s'embêtant pas à retenir ses sanglots.

A quelques mètres de là, Lee le regarde avec peine, l'eau frappant son parapluie étant le seul bruit audible dans le cimetière.

***

-Shino !!!

En entendant son prénom, l'adolescent se figea et laissa échapper un soupir ennuyé. Depuis leur dernière discussion dans le parc, Kiba ne voulait pas le laisser seul. Ce n'est pas faute de lui avoir répété plusieurs fois qu'il ne voulait plus le revoir. Il pensait qu'il finirait par comprendre, mais le châtain était plus têtu qu'une mule. Au point de le suivre chez lui tout de même !

-As-tu des soucis de compréhension ?

-Shino, je t'en prie, écoute-moi !

-Je t'ai dit de ne plus m'approcher. C'est pour ton bien.

Shino n'avait pas de problème de confiance en lui d'habitude. Mais là, il avait peur de perdre tout contrôle, et de faire quelque chose qui les perdra tous les deux. Et encore, dans le meilleur des cas Kiba le haïra et ne viendra plus le voir, mais dans le pire des cas il continuera de l'aimer malgré le mal qu'il peut lui faire. Shino ne voulait pas prendre de risque.

-Shino, je ne veux pas perdre une autre personne...

-Tu n'as pas besoin de moi. Hinata te suffit.

-Mais tu es mon meilleur ami ! Ce n'est pas pareil ! On peut continuer comme avant.

Le brun secoua la tête négativement, puis lui fit signe de partir. Il ne pouvait pas céder à ce caprice-là. Il y aurait bien trop de conséquences, que Kiba n'imagine même pas. Si c'est pour souffrir de ne pas pouvoir toucher son ami comme il le désire sans qu'ils aient mal tous les deux, alors il préfère ne plus vivre à ses côtés. La main sur la poignée de la porte, il entreprit de rentrer chez lui lorsque Kiba se mit à crier.

-Embrasse-moi !

Un souffle de vent passa. Shino fit doucement volte-face, dévisageant avec stupeur le châtain. Il chercha une preuve de doute sur le visage de Kiba, mais il n'en trouva pas. Le châtain semblait sûr de lui. Shino fit un pas hésitant dans sa direction, et l'Inuzuka ne bougea pas. Alors l'adolescent se rapprocha de plus en plus, l'adrénaline coulant dans ses veines.

-Répète. Répète-le !

-Embrasse-moi si tu en a envie. Je ne veux pas perdre notre amitié.

-Tu as conscience de ce que tu dis idiot ?

Shino s'arrêta, trop près de Kiba pour leur propre bien. Mais aucun des deux ne fit un mouvement pour s'éloigner. Les yeux dans les yeux, leurs souffles se mélangeant, ils avaient l'impression que le temps s'était arrêté. Lentement, Shino leva la main, caressant la joue de son meilleur ami. Kiba ferma les yeux, se laissant faire complètement.

-Idiot, murmure l'Aburame.

Leurs lèvres se scellèrent, d'abord timide, puis de plus en plus passionné. Les bras de Shino s'enroulèrent étroitement autour des hanches du plus petit, le maintenant plaqué contre son torse. Kiba laissa échappa un gémissement, quémandant de l'air. Le baiser fut cassé et le châtain s'effondra à moitié dans les bras de son meilleur ami.

-Je le savais, soupire Shino.

-Quoi ?

-J'en veux plus.

Ce qui se passa ensuite fut comme dans un brouillard pour Kiba. Il ne se souvient pas avoir répondu à Shino. Il reprit brièvement conscience des évènements lorsque la poigne forte de son meilleur ami le plaqua contre un mur. Son tee-shirt avait entretemps disparu, et la chaleur des lèvres de Shino lui brûlait la peau. Des soupirs lui échappent. Il n'a plus aucun contrôle sur son corps, qui s'abandonne à ses caresses malgré les cris de son cœur.

« Ne fait pas ça. Ce n'est pas bien. »

Mais il n'avait pas la force de le repousser, malgré toute sa volonté. « Ce sera irréversible », il le savait parfaitement. « Ce sera douloureux », il méritait surement cette souffrance. « Il ne se contrôlera pas », peu importe, il lui a donné l'autorisation. Il n'avait pas vraiment pensé aux conséquences de son acte, mais il était prêt à tout pour garder son meilleur ami.

Les choses se sont passées très vite. Au milieu des caresses et des gémissements, la raison n'avait pas sa place. Shino avait laissé tomber ses résolutions, ne pensant plus qu'au plaisir qui le submerge. Et lorsque ce dernier s'est estompé, qu'il comprit ce qu'il venait de faire, la douleur était encore plus forte. Kiba été évanouit dans ses bras, le corps couvert de marques.

-Merde...

Il allongea son meilleur ami sur le lit, puis fit les cent pas dans la pièce. Shino prenait seulement conscience de ce qu'ils venaient de faire. Il aurait dû arrêter son ami tant qu'il le pouvait encore. Il aurait dû refuser. C'était à lui d'empêcher cela. Il donna un coup dans le mur, frustré et en colère contre lui-même. Cette trahison est impardonnable. Il récupéra son téléphone et, la main tremblante, composa un numéro qu'il connaissait par cœur à force.

-Shino ?

-Hinata. J'ai fait une connerie...

-Que s'est-il passé ? Kiba est avec toi ?

Au fur et à mesure qu'il expliquait à la jeune fille ce qu'il venait de se passer, la peur montait en lui. Que dira Hinata ? Si elle se mettait à les détester tous les deux ? Si elle quittait Kiba à cause de lui ? Son meilleur ami sera malheureux par sa faute. Une boule se forma dans sa gorge et l'empêcha de continuer. Il attendit anxieusement la réponse de son amie.

-Je ne pensais pas que vous iriez aussi loin, reconnu-t-elle.

-Je suis tellement désolé...

-C'est moi qui m'excuse.

-Pourquoi ?

-Il ne pourra jamais te rendre ton amour.

Le silence prit place. Lentement, Shino se laissa tomber sur le lit, fixant Kiba qui était profondément endormi. Que s'est-il passé dans la tête de son meilleur ami pour être venu le voir et lui demander de l'embrasser ? Il ne le saura jamais, mais ils venaient de faire une grosse erreur. Il n'y avait pas sentiment sincère et ça ne rend les choses que plus douloureuses encore. Sans rien ajouter, Shino raccrocha et glissa ses doigts dans les mèches châtains de Kiba.

Les larmes coulèrent sans qu'il ne s'en rende compte. Kiba ne sera jamais le sien.

***

-Sa chambre est là, je vous laisse tous les deux seuls, sourit Yumi.

-Merci beaucoup, répond Ino.

La jeune femme descendit les marches, essayant de cacher son excitation. Sai n'avait jamais invité qui que ce soit, et ne s'était même jamais fait d'ami. Mais cette jeune adolescente semblait charmante et Yumi ne pouvait qu'espérer pouvoir voir enfin Sai heureux avec quelqu'un. Ino hésita un instant, puis osa enfin frapper à la porte.

-Sai ?

-Ino ! Entre, vas-y !

La blonde n'attendit pas plus et pénétra dans la petite chambre. Elle avait été agréablement surprise en venant à l'orphelinat. C'était grand, propre et chaleureux. Les enfants avaient l'air heureux et en bonne santé. Le personnel était gentil et tous paraissaient former une grande famille. Elle prit le temps de regarder la chambre de Sai, remarquant les nombreux dessins accrochés aux murs.

-Tu dessines vraiment beaucoup !

-Oui, chaque fois que j'ai de l'inspiration. J'en ai beaucoup ces derniers temps !

Le brun était assis en tailleur sur son lit, et Ino ne put s'empêcher de rire en voyant les tâches de peinture sur son visage et ses vêtements. Sai ne comprit pas vraiment la raison de cet éclat, et jeta à son amie un regard intrigué. Ino s'approcha avec un mouchoir.

-Tu t'en ai mis partout, explique-t-elle.

-Hein ? Sérieusement ?! La honte...

-Ça va, ça prouve que tu es concentré dans ton travail.

Sai accepta le mouchoir et essuya tant bien que mal les couleurs sur son visage. Ino baissa les yeux sur la peinture qu'il faisait. Pour le moment, ce n'était pas encore très ressemblant, mais elle cru apercevoir des contours caractéristiques d'un bâtiment.

-C'est l'orphelinat, intervient Sai. Je voudrais le mettre dans l'entrée.

-Bonne idée ! Ça fera plaisir à tout le monde !

-Je n'ai pas surveiller l'heure, sinon je me serai changé...

Il s'excusa un instant et partit dans la salle de bain, des vêtements de rechange sous le bras. Ino l'attendit patiemment Elle trouvait Sai un peu nerveux. Peut-être parce qu'elle est la première à venir ici, dans sa chambre. Ça expliquerait aussi la joie sur le visage de Yumi lorsqu'elle a ouvert la porte. De plus, elle était venue avec un peu d'avance au rendez-vous que Sai lui a donné par message l'autre fois.

-Je suis de retour !

-Alors, que voulais-tu me dire ?

Sai lui sourit, un sourire si sincère et plein de joie que la blonde en eut le souffle coupé pendant quelques secondes. Le brun attrapa une pochette à dessin à côté de la porte, puis vint prendre place aux côtés de la jeune fille sur le lit où elle était restée. Il ouvrit ladite pochette, laquelle contient des dizaines de dessins d'Ino.

-Tu... Tu as fait tout ça ?!

-Tu m'inspires beaucoup. Je ne peux pas m'empêcher de dessiner chaque fois que je pense à toi.

-Sai... Ils sont magnifiques...

-Je ne fais plus trop de dessin en couleur. Mais tu es plus jolie en couleur.

Il se dirigea vers son bureau, laissant la blonde regarder un à un les dessins. Elle était impressionnée par la quantité et la qualité. Sai était réellement doué. Ses yeux brillaient un peu plus à chaque dessin qu'elle tenait entre les mains. Elle sursauta lorsque le jeune homme revient à ses côtés.

-Tu te souviens de notre discussion sur le toit, demande-t-il.

-Oui. Tu n'avais cessé de me complimenter.

-Ça, ça ne changera jamais.

Ino gloussa, et le sourire de Sai s'agrandit. Plus il passe du temps avec elle, plus il se dit qu'il a trouvé la bonne personne. Celle qu'il attendait, qui pourrait le réconforter. Celle a qui il pourrait tout dire, tout confier, même ses craintes les plus profondes. Celle dont Shikamaru lui avait dit d'attendre la venue. Il soupira et prit la main d'Ino.

-Sai ?

-Ce jour-là, je t'ai trouvé si belle, j'ai voulu te dessiner pour garder cette image à jamais avec moi. Mais ce n'est pas suffisant.

Le cœur de la blonde fit un bond dans sa poitrine, et le rouge monta doucement à ses joues.

-C'est toi que je veux garder à jamais avec moi.

-Je...

-Tu es la personne que je ne connaissais pas, mais que je voulais rencontrer. Tu es celle a qui je dois montrer ça. Ce qu'il y avait dans ma pochette ce jour-là.

Il déposa un morceau de papier dans la main de la jeune fille. Lentement, elle déplia la feuille un peu vieille et froissée. C'était un autre dessin, mais très différent de ce qu'elle avait l'habitude de voir de la part de Sai. Les contours semblent avoir étaient tracés par un jeune enfant. Deux petits garçons, main dans la main, sont représentés, un large sourire aux lèvres. Elle croisa le regard de Sai.

-C'est toi ?

Il hocha la tête, puis pointa du doigt le plus jeune des deux enfants. Les cheveux d'ébènes et les yeux noirs de jais contrastent avec la peau blanche comme la neige. Il pointa ensuite le deuxième enfant, aux cheveux gris et au visage rieur. Il semblait veiller sur le plus petit, comme s'il voulait le protéger.

-C'est mon frère, Shin.

-Un autre enfant de l'orphelinat ?

-Oui. Il est mort il y a des années.

Une fois encore, il raconta son histoire, mais cette fois il se sentait plus léger. Il en avait déjà parler, il se sentait désormais moins seul, et se confier est plus facile quand on sait que la personne en face de nous saura nous écouter et nous respecter. Il avait confiance en Ino, et son cœur lui disait de se libérer de toute cette peine qu'il avait enfermer au fond de lui depuis bien trop longtemps. Une fois l'histoire fini, Ino avait le visage plein de larmes.

-C'est horrible, murmure-t-elle.

-Ce dessin, je voulais lui donner. Je l'ai gardé car je n'ai pas pu le revoir. Personne d'autre que toi ne l'a vu jusqu'à aujourd'hui.

Sai entrelaça leur doigt, et à cet instant, l'espace autour d'eux disparut. Ino comprit à quel point elle était spéciale pour lui, à quel point ce qui est en train de se passer est important. Elle comprit l'étendu des sentiments de Sai pour elle, et qu'ils étaient réciproques. Un sourire timide prit place sur ses lèvres, et elle se pencha en avant. Sa main caressa la joue du jeune homme, et leurs lèvres se rencontrèrent. Sai essuya ses larmes, répondant au baiser avec joie.

-Grand frère Sai !

Le couple sursauta et se sépara immédiatement, le visage rouge. Les enfants de l'orphelinat se tenaient dans l'embrasure de la porte, les yeux ronds comme des soucoupes. Sai jeta un regard d'excuse à Ino, se reprochant mentalement de ne pas avoir fermé la porte avant. L'un des enfants se précipita vers Sai et demanda d'une voix curieuse.

-Grand frère, pourquoi t'as essayé de manger ton amoureuse ?

-Je... Je n'ai pas essayé de la manger.

-Tu faisais quoi alors ?

-Un bisou. Un bisou de grand amoureux.

Les enfants hochèrent la tête. Apparemment, cette explication leur convient. Ils partirent en courant, prévenant tous ceux qui ne le savent pas encore que Sai faisait des « bisous de grand amoureux » avec sa chérie. Sai se gratta la tête, gêné. Ino ne put qu'exploser de rire face à la situation comique dans laquelle ils se sont retrouvés.

-Je crois qu'ils t'acceptent, plaisante Sai.

-Je suis soulagée.

Il lui prit la main et l'entraîna doucement en bas, voulant la présenter convenablement aux adultes de l'orphelinat qui avaient toujours su prendre soin de lui. Un peu plus tard, lorsque Shikamaru reçut un message de Sai, il sourit en découvrant que tout avait été régler pour lui et Ino. Ils méritaient d'être heureux après ce qu'ils ont vécus.

Enfin, presque tout est régler, mais pour le reste, c'était à lui de jouer.

***

Avec un hurlement, Lee donna un puissant coup de pied au mannequin sur lequel il s'acharne depuis plusieurs minutes. Il entendit des applaudissements et se reconnecta avec le monde extérieur. Son professeur Gai le félicitait avec beaucoup d'entrain. La compétition approche rapidement, et il était venu s'entraîner pour être prêt.

-Tu vas faire un malheur à ce tournoi Lee, s'exclame avec émotion Gai.

-Merci beaucoup Gai-sensei !

-Je te trouve en bien meilleur forme en ce moment.

-Oui, grâce à Shikamaru sensei, je me sens enfin heureux !

Gai nota mentalement qu'il devrait rendre une petite visite à ce Shikamaru, pour lui offrir des fleurs, une bonne bouteille de vin, et peut-être même un de ses justaucorps vert qu'il aime tant. Après tout, il faut remercier convenablement le sauveur de son jeune et prodigieux élève. Il rangea le mannequin dans la réserve pendant que Lee reprend son souffle et boit un peu d'eau.

-Ce psy a vraiment fait des merveilles ! Tu es au top de ta forme.

-Oui. Shikamaru sensei est génial. Il faut que je retourne le voir d'ailleurs.

-Pourquoi ?! Un autre problème ?!

Lee s'empressa de rassurer son maître. Il n'avait plus besoin de l'aide de Shikamaru. Mais il sentait qu'il devait parler au jeune psychologue de ce qui se passe entre Neji et Tenten. Son meilleur ami était tombé malade en restant pleurer au cimetière sous la pluie. Et il avait trop de fierté pour en parler à Shikamaru, même si celui-ci l'a beaucoup aidé.

-Je vois... Tu veux aider ce fameux Neji...

-Oui ! C'est mon meilleur ami ! Je ne veux plus le voir comme ça.

-Dans ce cas, essaye d'en parler avec la fille d'abord. Ou alors, fait en sorte qu'ils en parlent ensemble.

Gai n'avait jamais eu de petite-amie malheureusement, mais il avait des amis qui étaient en couple. Quand vous êtes célibataires et que tous vos amis sortent avec quelqu'un, alors vous êtes automatiquement pour eux la personne vers qui ils pourront se refugier pour se plaindre de leur conjoint. Autrement dit, il en connait un rayon sur les disputes de couple, a défaut d'être caller sur l'amour.

-Les discussions mon petit Lee, il n'y a que ça qui marche.

-Vous êtes si intelligent Gai sensei !

-Je sais, je sais... Va prendre une douche maintenant !

-Oui sensei !!!

Lee se précipita dans les vestiaires, confiant. Ce soir, il ira parler avec Neji et Tenten, pour les convaincre de se reparler, et de se réconcilier ! Même si Tenten ne veut pas sortir avec lui, au moins ils seront amis ! Il suffisait qu'ils se parlent, juste un peu, pour que tout s'arrange. Juste un peu...

Lee se précipita chez Neji, ignorant les nuages noirs qui se forment dans le ciel.

***

Ibiki poussa un soupir ennuyé en ouvrant la porte de son bureau. Il avait l'habitude de travailler tard, sur des enquêtes compliquées. Sans se venter, il était le meilleur de la ville pour résoudre les crimes les plus complexes. Du coup, les petites histoires comme les fugues où les chiens perdus, ce n'est pas trop son truc. Alors, devoir se lancer à la poursuite de deux gamins, juste parce que le tuteur de l'un d'eux est le PDG de la « No Subaku's Company » ne l'enchantait gère.

-Ces riches, ils ont ce qu'ils veulent, grogne-t-il.

Cependant, en arrivant devant la salle où les familles attendent, il reconnut deux visages qu'ils ne pensaient pas revoir en de telles circonstances. Il entra dans la salle, attribuant un signe de tête à tous pour les saluer. Il s'approcha de Kakashi, assit sur le canapé avec Iruka dans ses bras, et Sasuke qui était installé à côté du couple.

-Je devrais vous faire une carte d'abonnement, marmonne-t-il.

-Revenir ici ne nous fait pas plaisir Monsieur Morino, soupire Kakashi.

Iruka renifla et se redressa, jetant un regard implorant à Ibiki. L'inspecteur devina aisément qu'il n'avait pas dormi depuis un moment, sûrement trop inquiet pour les deux adolescents. Il tenta de le rassurer d'une tape sur l'épaule, puis se tourna vers les autres occupants de la pièce. Il aperçut Jiraya, avec qui il avait travaillé parfois, pour diverses raisons confidentielles.

-Jiraya-san, le salua-t-il poliment.

-Ibiki, répond le plus vieux.

Aux côtés du vieil écrivain, la famille du deuxième adolescent attendait. Kankuro ne quittait pas l'inspecteur des yeux, les poings crispés sur son jean. Temari tenait la main de Shikamaru, inquiète. L'étudiant et jeune psychologue ne le montrait pas, mais il était complètement paniqué, se demandant comment vont ses deux patients. Pour ne rien arranger, la blonde lui serre la main si fort qu'il ne désire qu'une chose : hurler sa douleur. Il se retient malgré tout, quel homme. Derrière eux, Baki a le regard dans le vide, semblait en pleine réflexion.

-Bon... Commençons par nous calmer, propose Ibiki.

-Nous avons le droit d'être inquiet, grogne Kankuro.

-Rassurez-vous, ils ne sont pas morts. Sinon, on m'aurait signalé deux cadavres.

« Quelle superbe façon de réconforter les gens » pense Shikamaru. Cet inspecteur avait dû fréquenter plus de mort que de vivant dans sa vie, car il ne sait pas si prendre avec les relations humaines. Ibiki s'assit tranquillement à table, ouvrant les dossiers des deux fugueurs. Aucun ne semblait être un délinquant, leur rapport avec la police étant assez inexistants.

-Savez-vous pour quelles raisons ils auraient pu faire ça ?

-On s'est disputé un peu avant sa fugue, intervient Baki d'une voix épuisée.

-Je vois, et pour l'autre ?

-Tout était normal, répond faiblement Iruka. Mais il devait avoir envie de fuir ses problèmes je suppose.

-Mon frère a dû le convaincre, soupire Kankuro.

Ibiki hocha la tête, notant tout sur un papier. Un classique : des différents avec la famille, ou des problèmes de vie personnels. Jusque-là, rien de bien nouveau. Shikamaru fit un pas en avant et prit la parole, attirant le regard d'Ibiki sur lui.

-Ces deux enfants sont mes patients. Je suis leur psychologue.

-D'où votre présence ici.

-Je vous demande de me laisser les chercher avec vous. Ils seront rassurés si je suis là.

Ibiki s'apprêta à protester, mais à sa plus grande surprise, les autres occupants de la pièce appuyèrent la demande. Il dut se résoudre à accepter, priant pour qu'on ne les retrouve vraiment pas morts. Pas sur que ce type puisse le supporter. Après que Shikamaru l'eut remercié, il poursuivit.

-Je veux savoir si vous avez une idée de là où ils pourraient être ? Ils sont partis depuis un moment. Ils peuvent être n'importe où mais ont-ils une destination précise ?

Tous échangèrent des regards, mais personne n'avait de suggestion à faire. En dehors du lycée et de la maison, les deux garçons n'allaient nulle part. Sasuke cherche au plus profond de sa mémoire s'il connaissait un endroit où Naruto pouvez aller. Si le blond avait décider de fuguer, il irait surement dans un lieu que ceux qui lui ont fait du mal ne connaissent pas. Malheureusement pour lui, il fait partie de ces gens.

-J'ai peut-être une idée, intervient soudain Jiraya.

-Accouchez, j'aimerai rentrer chez moi, grogne Ibiki.

-Où est mon frère, renchérit Kankuro.

-C'est qu'une supposition, alors on se détend la carotte !

Jiraya quémanda une carte, ce qu'un jeune policier s'empressa d'apporter. Une fois la carte étalée sur la table, à la vue de tous, Jiraya se mit à tracer des lignes invisibles sur la carte en marmonnant. Le stress ne faisait qu'augmenter au fur et à mesure que tous attendaient une réponse. Finalement, perdant patience, Ibiki demanda.

-Alors ?!

-Attendez, je ne me rappelle plus où elle se trouve.

-Qui ?

-Ma maison.

Grand moment de silence, avant que Baki ne s'exclame.

-Quel genre d'homme êtes-vous pour ne pas retrouver votre maison ?!

-Vivez-vous dans la rue, demande Ibiki.

-Il vit chez moi, répond Iruka.

-Je suis un homme de voyage moi ! Maintenant, laissez-moi chercher !

Après encore de longues minutes d'attente, Jiraya se mit à rire, pointant une zone vide juste avant la forêt. Il avait établi sa maison à la sortie de la ville, pour être tranquille, même s'il ne rentre jamais chez lui. Surtout qu'il était propriétaire du terrain, mais il n'a payé aucune facture et du coup, il ne devait plus y avoir ni électricité, ni eau courante.

-Êtes-vous un ermite, demande Ibiki.

-Assez de question monsieur l'inspecteur.

-Pourquoi votre filleul irait là-bas ?

-Qui ici savait que je possède une maison ?

Personne, pas même Iruka, ne leva la main. Ibiki n'en demanda pas plus et ordonna la création d'une équipe pour aller chercher les deux fugueurs. Il expliqua ensuite à Shikamaru qu'il devait rester à ses côtés tout le long de l'opération, pour ne pas gêner le travail de la police. Il le mit en garde de ne pas intervenir, peu importe ce qu'il peut se passer. Ça ne rassura pas vraiment le jeune psychologue.

-Pourquoi ils iraient dans une maison abandonnée, s'interroge à voix haute Kankuro.

-C'est sûrement l'idée de Naruto, dit pensivement Kakashi.

-Quand il était petit, il venait me voir lorsqu'il ne se sentait pas bien, explique Jiraya.

Il leur expliqua que les parents de Naruto, Minato et Kushina, étaient mort le soir de sa naissance. Alors qu'ils étaient en route, ils ont eu un accident. Malgré tout, Minato a porté sa femme jusqu'à l'hôpital, et est mort dans les bras d'un docteur après avoir confié cette dernière a quelqu'un. Kushina a tenu jusqu'à ce que son fils soit né. Elle l'a tenu un instant dans ses bras, à murmurer le prénom qu'elle souhaitait lui donner, puis s'est éteinte.

-Les autres enfants disent qu'il est maudit. Qu'il porte malheur. Il n'a jamais eu d'amis.

Baki croisa les bras, fermant les yeux pour apaiser le feu dans sa tête. Il comprenait mieux pourquoi Gaara avait voulu que le petit blond l'accompagne. Ils avaient une histoire similaire, et il avait dû sentir l'immense tristesse de Naruto.

-Cet endroit est comme un refuge pour lui. Ceux qui le détestent ne connaissent pas cette maison.

-Ceux qui l'aiment non plus, murmure Sasuke.

Iruka et Kakashi lui jetèrent un regard. Le brun devait se sentir inutile, ne sachant même pas où irait son meilleur ami lorsqu'il ne va pas bien. Ibiki coupa court à ce moment, disant qu'ils devaient se mettre en route. Shikamaru leur promit de tous les appeler une fois qu'ils les auront récupérés, puis grimpa dans la voiture d'Ibiki avec Jiraya, qui donnait les indications pour y aller.

-Attendez-moi tous les deux, pense Shikamaru. J'arrive !

***

Kiba ne put s'empêcher de grimacer lorsqu'il s'accroupit devant la tombe de sa mère. Ses hanches lui faisaient encore mal après sa rencontre avec Shino, et malgré les anti-douleurs qu'il a pris, ça ne voulait pas partir. Lorsqu'il s'est réveillé, Shino était parti. Il avait laissé un mot sur le lit, avec une bouteille d'eau et des médicaments. Il ne l'a pas revu depuis et ne parvient pas à le joindre. Secouant la tête pour ne plus y penser, il déposa un bouquet de fleur sur la tombe.

-Hey maman. Je suis désolé, j'ai raté la visite la dernière fois.

Il n'eut aucune réponse, mais il avait l'habitude de parler tout seul. Akamaru n'était pas venu avec lui cette fois, mais il était aussi bien tout seul. Il ne voulait pas que le jeune chien sente sa douleur. Il posa sa main sur la pierre glacée, réprimant un frisson.

-J'ai l'impression de ne faire que des conneries en ce moment maman.

Ce devait être de famille. Son père était champion de la bêtise. Sa mère avait toujours eu un caractère rebelle et n'en faisait qu'à sa tête. Elle était morte de cette façon : se suicidant pour ne plus souffrir, sur un coup de tête, ne pensant pas à ses pauvres enfants qui allaient la découvrir morte dans son salon. Ce même salon dans lequel il s'assoit tous les jours. Ce même salon dans lequel il a revu son père, tant d'années après.

-Plus le temps passe et plus je me dis... que peut-être tu as fait le bon choix... Que peut-être je devrais faire pareil que toi...

Il renifla et essuya sa joue pleine de larme. Quand il prenait le temps d'y réfléchir, il se rendait compte que sa vie était en désordre. Il essayait d'arranger les choses avec Shino, mais il ne faisait que tout gâcher. Son père était de retour, et avec lui tous les mauvais souvenirs qu'il avait voulu enterrer. Il ne pouvait se rappeler de la dernière fois qu'il a passé une journée pleine d'insouciance. A-t-il même connu une journée comme celle-là ?

-J'ai envie de mourir maman... Je...

Un craquement retentit, le faisant se retourner. Juste à quelques mètres de lui, son père était debout, une rose à la main, une expression de choc sur son visage. Il avait marché sur une brindille en reculant, ce qui avait causé le bruit. Kiba se leva d'un bond, jetant un regard noir à son paternel tout en essuyant ses larmes.

-Qu'est-ce que tu fais là ?!

-Je... voulais déposer cette fleur...

-T'as attendu qu'elle meurt pour lui en offrir ?! T'es pas croyable.

Yori secoua la tête et s'approcha, déposant la fleur. Il joignit les mains et ferma les yeux. Une longue minute passa, durant laquelle père et fils restèrent dans le silence. Kiba leva les visages au ciel, fermant les yeux pour apprécier le vent froid qui caresse son visage. Yori tendit sa main, effleurant du bout des doigts les lettres gravées. « Je le promet » pense-t-il.

-Kiba. Ne redit plus jamais une chose pareille.

L'adolescent dévisagea son père, surprit. Il ne l'avait jamais entendu avec ce ton si autoritaire auparavant. Même toutes ces fois où il avait vainement essayé de lui faire comprendre qu'il était son père, il ne lui avait pas parler aussi froidement. Détournant le regard, Kiba marmonna.

-Je ne vois pas de quoi tu parles.

-Je t'interdis de te suicider. C'est clair ?

-Tu penses pouvoir décider ?! Je fais ce que je veux ! Tu ne peux pas me forcer à en supporter plus !

-Ne fait pas le même choix égoïste que ta mère. Je suis sûr qu'elle le regrette.

-Ne parle pas sans savoir ! Ce serait mieux pour tout le monde si...

Un bruit sourd retentit dans tout le cimetière. Kiba écarquilla les yeux, surprit, levant doucement sa main jusqu'à sa joue brûlante, la tête baissée. Il s'était déjà disputé avec son père, tellement de fois, mais jamais encore ce n'était arrivé. Son père ne l'avait jamais remis à sa place en le frappant. Yori réalisa le geste qu'il venait de faire et recula d'un pas. Il ne s'était pas contrôlé, et il était horrifié. Il fixa sa main tremblante.

-Je... Je suis désolé, je...

Il ne put finir sa phrase qu'un poids soudain le fit tituber en arrière. Deux bras avaient entouré sa taille et un visage était pressé contre son torse, des larmes imbibant son tee-shirt. Yori sentit un pincement au cœur en voyant son fils se jeter dans ses bras en pleurant. Il n'avait jamais connu cette sensation auparavant, et il souhaitait de tout cœur ne jamais revivre ce qui se passe. Peu importe qu'il ne l'ait pas vu depuis des années, peu importe qu'il ne l'ait pas élevé, peu importe qu'il l'ait abandonné ; voir son fils détruit comme cela, c'est pire que la mort.

-Hé... Ça va aller, je suis là...

-Pa... Papa...

Yori enfuit son visage dans les mèches châtains, murmurant tantôt des excuses, tantôt des paroles rassurantes, sa main caressant doucement le dos de son fils. Ils ne remarquèrent pas la nuit qui s'installa, la pluie qui tombait légèrement, le vent qui soufflait et le froid qui les engourdirent. Ils n'y avaient qu'eux, qui attendaient depuis si longtemps un moment comme celui-là, sans même savoir qu'ils en avaient besoin.

Hana regarda l'horloge pour la dixième fois en l'espace de cinq minutes. Elle poussa un grognement agacé et referma d'un coup sec le livre qu'elle tente vainement de lire depuis une demi-heure. Son petit frère était allé au cimetière, comme a son habitude, mais il n'était pas encore rentré, ce qui n'est pas normal. A ses pieds, Akamaru se réveilla soudainement, relevant la tête d'un coup sec et lâchant un aboiement.

-Qu'est-ce que tu as ?!

La porte d'entrée s'ouvrit subitement. Elle se leva et courut, prête à enlacer son frère pour ensuite l'engueuler comme jamais auparavant. Mais Hana du changer ses projets. A sa plus grande surprise, c'est son père qui pénètre dans la petite demeure, portant Kiba qu'il a enroulé de son grand manteau dans ses bras. Il fit une grimace d'excuse à l'intention de sa fille aînée.

-Je m'excuse, nous n'avons pas vu le temps passé.

-Mais... Vous... Vous étiez ensemble.

-Tout va bien, ne t'inquiète pas. Nous nous sommes un peu disputés, mais ce fut nécessaire.

-Ah... Si tu le dis.

Yori monta les marches le plus doucement possible, puis entra dans la chambre de son fils, Akamaru sur les talons. Il récupéra son manteau, puis déshabilla son fils. Hana apporte une serviette afin qu'ils puissent essuyer la pluie. Yori le couche dans son lit, laissant le gros chien blanc s'allonger aux côtés de son maître. Il caressa les cheveux de Kiba un instant puis ils sortirent de la chambre.

-Je suppose que tu ne veux pas me raconter ce qui s'est passé, soupire Hana.

-Il est préférable que tu l'ignores.

-Est-ce grave ?

Yori secoua la tête, puis embrassa sa fille sur le front. Il quitta la maison, se précipitant dans sa voiture pour ne pas se prendre la pluie en plein visage. Une fois installé au volant, il se permit enfin de se relâcher, penchant sa tête en arrière et lâchant un gros soupir. Il s'était retenu de pleurer, se concentrant plutôt sur Kiba, au lieu de sa propre tristesse. Maintenant qu'il est seul, rien ne l'en empêche. Une larme coula, bientôt suivit de beaucoup d'autres.

Serrant les dents, il posa une main sur ses yeux, l'autre se crispant sur le volant de la voiture. Des sanglots bruyants lui échappèrent, et il ne fit rien pour les étouffer. Alors c'est comme ça que l'on se sent quand on découvre la vérité, quand on découvre la souffrance de nos enfants ? Il était un si mauvais père. Le plus horrible, le plus abominable de tous. Mais tant qu'il vit encore, il devait respecter cette promesse faites à sa femme il y a seulement quelques heures, à voix basse, dans une prière.

Je le jure Tsume. Kiba ne se suicidera pas. Je l'en empêcherai.

***

Sakura était si concentrée dans son livre, qu'elle sursauta lorsqu'une main se posa sur son épaule. Qui que soit cette personne qui l'avait interpellée, elle ne l'avait pas entendu arrivée. Elle tourna la tête avec un sourire, qui s'évanouit immédiatement lorsqu'elle reconnut l'adolescent en face d'elle. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise et elle bégaya.

-Sa... Sasuke-kun...

-Je peux te parler ? S'il-te-plaît ?

Elle hocha vivement la tête, puis se reprocha mentalement son excitation. Sasuke ne fit cependant aucune remarque et s'assit à côté d'elle sur le banc. Sakura rangea précipitamment son livre dans son sac, puis se tourna pour faire face à Sasuke, lui témoignant toute son attention.

-Pour commencer, j'aimerai m'excuser pour mon comportement de la dernière fois.

-Oh, ça... Ce n'est rien. Tu étais en colère et je l'ai un peu cherché.

-Je n'aurai pas dû agir ainsi.

Il avait l'air vraiment coupable, et Sakura ne put s'empêcher de le trouver encore plus mignon. S'il regrette son geste, elle peut le pardonner non ? Il avait pris la peine de venir la voir pour s'excuser. Elle s'empressa de le rassurer, lui répétant qu'elle lui avait totalement pardonner. Il sembla se détendre un peu, mais il gardait une expression sérieuse.

-Je pense que... Il faut que je mette au clair mes sentiments avec toi.

-Tes... Tes sentiments...

La jeune fille se sentit, d'un coup, complètement bouleversée. Cette phrase... Ça ressemble à un début de déclaration d'amour ! Mais elle n'était pas prête pour cela ! Elle ne s'attendait pas à ce qu'il vienne lui parler de ça maintenant, et elle n'avait pas préparer de réponse adéquate. C'était si soudain, pourra-t-elle garder contenance ?

Mais ce n'était pas le moment de se poser ce genre de question ! Sasuke allait lui déclarer sa flamme ! Que feront-ils après ?! Vont-ils s'embrasser ?! Heureusement qu'elle s'était lavé les dents juste avant ! Elle se félicita mentalement pour y avoir pensé. Son cœur lui donné l'impression qu'il allait exploser d'une seconde à l'autre, alors qu'une jolie couleur rouge monte à ses joues.

-Je t'écoute Sasuke-kun...

-Je sais que tu es amoureuse de moi. C'est pour ça qu'il faut que je sois sincère avec toi.

-Oui...

-J'aime quelqu'un d'autre. Il faut que tu passes à autre chose.

Tout se brisa, à commencer par le cœur de Sakura. En voyant l'expression dépitée de la jeune fille, Sasuke se dit qu'il ne l'avait peut-être pas annoncé de la bonne façon. Il y avait pourtant réfléchi, et y aller franchement lui semblait être le moyen le moins douloureux de le faire. Il se gratta l'arrière de la tête, gêné.

-Désolé...

-Non, ce n'est pas grave... J'avais juste imaginer complètement autre chose...

Au revoir les rêves de baisers tendres, de câlins chaleureux et de rendez-vous romantiques. Son cher Sasuke est tombé amoureux d'une autre. Décidément, elle n'avait pas de chance. Peut-être aura-t-elle au moins la chance de connaître le nom de l'heureuse élue. Pourvue que ce ne soit pas Amy !

-Je peux savoir de qui tu es amoureux ?

-Naruto.

Naruto. Uzumaki Naruto. Sakura sentit les larmes lui monter aux yeux. Non seulement elle s'était fait voler Sasuke sous le nez, mais par un homme, qui plus est par Naruto Uzumaki. S'en était trop pour elle, plus qu'elle ne peut encaisser. La colère monta en elle et elle la laissa sortir.

-Je croyais que vous ne pouviez pas vous supportez, s'emporte-t-elle.

-C'est plus compliqué que ça.

-Qu'est-ce qu'il y a entre vous ?! Qu'est-ce qu'il a de mieux que moi ?!

Sasuke soupira. Il s'attendait à ce genre de réaction, mais il avait espéré qu'elle ne s'emporterai pas. Peut-être aurait-il dû ne pas lui révéler ses sentiments pour Naruto, et partir directement. Tant pis, maintenant qu'elle le demande... Il devait garder son calme a tout prix, et ne pas s'emporter à nouveau contre elle.

-Naruto et moi, on a une relation assez... spéciale. Je ne peux pas vraiment mettre un nom dessus. C'est comme s'il avait toujours était le mien, et vice-versa.

Pour l'Uchiwa, seul le destin pouvait lui permettre de voir à nouveau le blond. Après tout ce qu'il lui a fait, que Naruto reste encore à ses côtés relève du miracle. Ou alors il est vraiment stupide. Ce serait plus la deuxième option en fait. Mais Sasuke avait cette impression que quelque chose le pousse à s'inquiéter pour Naruto, à vouloir le prendre dans ses bras, être à côté de lui ou tout simplement le voir, même de loin.

-Il me connaît mieux que personne. Même mieux que je ne me connais moi-même.

-Mais... Je peux apprendre à te connaître aussi Sasuke-kun !

-Si tu faisais ça, tu serais dégoûté de moi.

-Tu crois que Naruto ne l'est pas lui ?!

-Si, mais je sais que lui, il restera quand même.

Un soupçon de doute planait encore, mais Sasuke choisit de ne pas y penser. Il y avait peut-être encore un espoir de retrouver le blond, peut-être qu'il ne l'avait pas encore brisé, pas totalement. Soudain, Sakura se saisit de la chemise de Sasuke, les rapprochant l'un de l'autre.

-Rien ne prouve que Naruto sera toujours à toi !

-Je sais.

-Moi je serais toujours là ! C'est une promesse !

Peu importe combien de filles ont essayés avant elle. Peu importe combien ont promit sans savoir. Peu importe combien ont changés d'avis et sont tombées amoureuses d'un autre. Sakura était certaine qu'elle aimait suffisamment Sasuke pour ne pas flancher. Son amour était puissant, elle pourrait tout accepter de lui et l'aimer encore. Pour le prouver, elle se rapprocha du jeune homme, lequel tenta vainement de se défaire de la poigne de la rose sans lui faire trop de mal.

-Hé, vous deux.

Sakura se recula immédiatement, et Sasuke parvient à se défaire de son emprise. Tous deux fixèrent, surpris, le nouveau venu. Shikamaru étouffa un bâillement, des cernes bien visible sous ses yeux chocolat. Derrière lui, Itachi fixe tout à tour Sakura et son frère. Ils avaient interrompu une dispute apparemment. Shikamaru hocha la tête à l'intention de la jeune fille, puis fit signe à Sasuke de le suivre.

-On les a retrouvés.

-C'est vrai ! J'arrive !

D'un bond, le brun fut sur pieds, se précipitant pour rejoindre son frère et son psychologue. Shikamaru jeta un regard à Sakura, lui demandant silencieusement à la jeune adolescente de lui en parler plus tard, puis il emboita le pas de Sasuke. Itachi s'excusa rapidement pour le départ précipité alors qu'ils semblaient occupés à discuter, puis courut rejoindre les deux autres. Sakura ne put que les voir s'éloignés, abattue.

-Pourquoi... Ce n'est pas juste...

Les larmes dévalèrent ses joues en cascades. Chaque fois que Naruto est concerné, Sasuke ne réfléchit pas et se précipite. Est-il une demoiselle en détresse ?! Pourquoi est-il si préoccupé par l'état du blond ?! Elle repensa aux cicatrices sur les bras de Naruto, et un sentiment de dégoût l'envahit. Sasuke était un garçon torturé, et pour être heureux il voulait être aimé de quelqu'un d'aussi torturé que lui. Sakura pouvait faire ce qu'elle voulait, ça ne changera rien.

Elle n'avait pas sa place dans la vie de Sasuke.

***

-Ça va Gaara ? Pas trop fatigué ?

-Non. Ne t'inquiète pas pour moi.

Depuis qu'ils étaient partis, les deux garçons avaient dû avancer lentement, essayant de ne pas être vu par qui que se soit. Gaara connaissait son tuteur, et savait que Baki ne tarderait pas à envoyer les meilleurs enquêteurs pour les retrouver. Il ne s'était pas trompé, car ils avaient croisé de nombreuses voitures de polices et avaient dû rester cacher, ce qui a considérablement allongé le voyage.

-Ne t'en fait pas, on est bientôt arrivés.

Naruto lui fit un sourire d'encouragement, aussi excité qu'un enfant dans un magasin de jouet. Il n'était pas retourné dans cette maison depuis longtemps ! Bon, c'était surement délabré, froid et sombre maintenant. Pourtant, il était sûr de si sentir en sécurité. Bientôt, les deux garçons aperçurent une petite cabane très abimée par le temps.

-J'espère qu'il ne va pas se mettre à pleuvoir.

-C'est la maison de ton parrain ?

-Ouais. Cette barraque pourri pourra nous accueillir aussi longtemps que tu le voudras.

Naruto poussa la porte, et un nuage de poussière les fit tousser. La maison était dans un état si lamentable, ils n'y voyaient strictement rien. Gaara entendit pourtant des bruits, ce qui lui fit froncer les sourcils. Naruto ne sembla pas s'en soucier, refermant la porte.

-Bon, on est tranquille.

-On devrait peut-être... Naruto, derrière !

Le blond fit volte-face immédiatement, mais avant qu'il ne puisse comprendre il se fit plaquer au sol. La proximité lui permit de distinguer dans le noir un homme dans un uniforme de policier qui plane au-dessus de lui, essayant de le maintenir en place. Gaara voulut se précipiter à ses côtés, mais deux autres policiers lui saisirent les bras. Plusieurs lampes torches s'allumèrent, révélant d'autres personnes présentes dans le petit habitacle.

-Ça s'est bien passé, soupire Ibiki. Ne les lâchez pas les gars.

-L'Ermita pas net !

-Ne m'appelle pas comme ça sale gamin !

Gaara fixa l'homme a qui Naruto avait attribué un bien peu honorable surnom. Il devina sans mal qu'il s'agissait du propriétaire de la maison, et aussi le parrain de Naruto. Apparemment, même si Naruto avait supposé le contraire, il avait deviné où ils iraient. Shikamaru s'avança vers eux, une expression inquiète sur le visage.

-Vous allez bien, demande-t-il.

Gaara hocha la tête, ce qui rassura le psychologue. Les deux adolescents furent tirés sans ménagements dans une voiture de police. C'est Ibiki lui-même qui grimpa avec eux, ordonnant aux autres de les laisser seuls tous les trois pour ce voyage. Shikamaru et Jiraya montèrent à contre-cœur dans un autre véhicule. Une fois à bord, Ibiki se tourna vers nos deux fugueurs.

-Sachez que je déteste m'occuper de ce genre d'histoire.

-Pourquoi c'est vous qui...

-Ton tuteur m'a demandé spécialement pour cette mission. Je ne pensais pas que tu étais du genre à faire ça Naruto.

Le blond lui fit un sourire gêné. Quand il était petit, il arrivait parfois que Iruka doivent partir, et c'est son parrain qui s'occupait de lui. Mais ce dernier finissait souvent chez les flics, soit parce qu'il a fait des bêtises, soit pour une autre raison que Naruto n'a jamais sue. Toujours est-il qu'il a souvent eu l'occasion de voir Ibiki Morino, lorsque Jiraya devait l'emmener avec lui au poste.

-Ecoutez, on va vous ramener au poste, vos familles vont vous récupérez et on ne reparlera plus de cette histoire. On fera comme si rien ne s'était passé.

Ibiki démarra la voiture sans laisser le temps aux deux adolescents de répondre. Le trajet fut calme et long. Gaara fut déçu que son plan n'ait pas marché. La police avait été efficace et les avaient interceptés rapidement. Naruto, de son côté, s'en voulait de les avoir emmenés là-bas. Finalement, c'est comme s'ils s'étaient directement livrés aux flics. Une fois arrivé, Ibiki les emmena dans une salle pour qu'ils patientent en attendant que leurs familles arrivent. Ils prirent place sur des sièges et attendirent.

-Gaara.

-Oui ?

-Je suis désolé.

Un sourire s'étire sur les lèvres du roux. Il se pencha sur le côté, enroulant son bras autour des épaules de Naruto pour l'attirer dans un câlin. Ce geste réconforte le blond, qui rendit l'étreinte. Ils restèrent comme cela, sans bouger, jusqu'à ce que Shikamaru entre dans la pièce. Il avait l'air épuisé.

-Vous nous avez fait une belle frayeur vous deux.

-Désolé Shikamaru-san.

-Qu'est-ce qui vous a pris ? Pourquoi ne pas m'en avoir parler ?

Naruto jeta un regard hésitant à Gaara, mordillant nerveusement sa lèvre inférieure. Le roux fixait Shikamaru dans les yeux, restant silencieux. Les deux hommes se fixèrent de longues minutes durant, sans bouger ni parler. Naruto se tortilla sur sa chaise, mal à l'aise mais ne voulant pas interrompre les deux hommes. Finalement, le Nara se redressa.

-Je comprends. L'important est que vous soyez sain et sauf.

-Merci, souffle Gaara.

-Ton tuteur va venir te chercher. Pour toi Naruto, tu vas devoir m'attendre un peu ici.

Il passa la main dans ses cheveux tout en quittant la pièce. Quelques minutes plus tard, Baki entra, suivit de Temari et Kankuro. Lorsqu'ils aperçurent leur frère, les deux adolescents se jetèrent sur lui, le prenant dans leur bras. Naruto s'écarte en riant, afin de leur laisser de la place. Baki se détendit en voyant la scène.

-Allons-y maintenant, ordonne-t-il doucement. Nous en discuterons une fois reposés.

Gaara jeta un coup d'œil à Naruto, lui adressant un signe de la main en guise d'au revoir. Naruto sourit, le lui rendant timidement, se rappelant ce soir où ils s'étaient croisés au lycée. Ils se connaissaient si peu à ce moment-là, qui aurait cru qu'ils en arriveraient là aujourd'hui. La petite famille quitta le poste de police. Naruto se mit plus à l'aise sur sa chaise, papillonnant des yeux.

-Je suis fatigué...

Il n'eut pas conscience de s'être endormit. Il ne le comprit que bien plus tard, lorsque Shikamaru le secoua doucement pour le réveiller. Le blond avait froid et n'avait qu'une seule envie : rentrer chez lui se coucher. Shikamaru l'aida à se redresser tout en lui caressant le dos affectueusement. Naruto se frotta les yeux, ressemblant à un enfant.

-Iruka et ton parrain vont avoir des choses à régler. Je vais devoir rester avec eux.

-Je peux attendre.

-Tu es exténué. Il vaut mieux que tu rentres. J'ai trouvé quelqu'un pour te ramener.

Il aida le jeune Uzumaki à marcher jusqu'à l'entrée du poste. La nuit commence doucement à tomber, faisant se teinter le ciel de belles nuances d'oranges et de roses. Naruto aperçut une voiture, et deux personnes qui se tenaient debout à côté. Son cœur se serra lorsqu'il croisa le regard de Sasuke. Itachi et lui s'approchèrent, le plus vieux le prenant dans ses bras.

-Tu vas bien, quel soulagement.

-Je vous le laisse, déclare Shikamaru.

-On va le ramener chez lui. Il a besoin de se reposer.

Shikamaru exerça une dernière pression sur l'épaule de Naruto, puis tourna les talons. Sans un mot, tous trois grimpèrent dans le véhicule. Le trajet se déroula dans un silence de mort. Sasuke jetait de temps en temps un regard à Naruto, hésitant à lui parler, mais il n'arrivait pas à engager la conversation. Une fois arrivé devant la maison, Naruto se dépêcha de sortir, remerciant brièvement les deux frères. Alors qu'il commence à remonter l'allée, Sasuke sortit à son tour de la voiture, lui emboitant le pas.

-Naruto, attend.

-S'il-te-plait, laisse-moi Sasuke. Je n'ai pas le temps.

-Je préfère être à côté de toi au cas où tu...

-Je suis encore capable de marcher tout seul.

Naruto déverrouilla la porte rapidement, d'une main tremblante, puis entra chez lui. En quelques enjambés, Sasuke le rattrapa et bloqua la porte, son visage à quelques centimètres seulement de celui du blond. Naruto se figea, la respiration haletante. Ils se dévisagèrent un instant, puis Sasuke demanda d'un ton implorant.

-Est-ce qu'on peut parler. S'il-te-plaît.

Naruto ne put s'empêcher de rougir sous le regard brûlant de Sasuke. Il secoua la tête et repoussa doucement le jeune adolescent d'une main sur son torse. Sasuke retira ses mains de la porte, interrogeant Naruto d'un regard blessé. Il attrapa le poignet de Naruto, voulant le retenir encore un peu, mais le blond secoua la tête et se recula.

-Pas ce soir Sasuke. Je n'en ai pas la force.

Après un dernier regard, Naruto ferma la porte. Les épaules de Sasuke s'affaissèrent. Il s'approcha, plaquant les paumes de ses mains contre le bois. Il murmura des excuses, puis tourna les talons et retourna à la voiture. Itachi avait vu toute la scène tristement. Il ne dit rien quand son frère entra dans la voiture, mais il lui tapota l'épaule pour le réconforter. De son côté, Naruto s'était laissé glisser le long de la porte, enfonçant son visage dans ses bras pour pleurer. Il avait tout entendu.

Comment des excuses peuvent-elles faire si mal ?

***

-Je ne changerai pas d'avis ! Arrête avec ça Lee.

-Mais... Neji !

Le jeune Hyuuga se frotta les tempes avec ennui. Depuis une heure maintenant, Lee ne cessait d'insister pour qu'il aille voir Tenten, pour se réconcilier avec elle. Pour Neji, il était hors de question qu'il la revoit. Premièrement, ce serait trop douloureux. Ensuite, ce serait trop gênant, vu ce qu'il lui a dit la dernière fois. Pour finir, il ne voulait pas embêter encore plus la jeune fille avec sa présence.

-Ecoute-moi pour une fois Neji !

-Je n'irai pas la voir.

-Vous devez discuter ! C'est la seule façon de vous réconcilier.

-Je n'ai pas envie de me réconcilier avec elle !

-Mais tu l'aimes et...

-Pas elle. Elle aime les filles, je ne vais pas m'y opposer.

Neji était résigné, au plus grand dam de Lee. Quand il le veut, il pouvait être aussi têtu qu'une mule, même plus têtu que le garçon aux sourcils épais. Pourtant, Lee ne voulait pas abandonner ! Il serait prêt à tout sacrifier pour son meilleur ami, pour qu'il soit enfin heureux. Alors il continua encore et encore, insistant de plus en plus pour que Neji accepte. Finalement, ne le supportant plus, Neji finit par le mettre à la porte.

-Laisse-moi un peu tranquille pour une fois !

Malgré qu'il se soit fait claquer la porte au nez, Lee n'en démordait toujours pas. Puisque ça ne marche pas avec Neji, il n'avait pas d'autre choix que d'aller voir Tenten. Il rabattit sa capuche sur sa tête pour se protéger de la pluie, frissonnant en entendant le tonnerre gronder. Il n'aimait vraiment pas le tonnerre. Dans les histoires, ça annonce toujours de mauvaises nouvelles.

-Aller ! Je dois aller voir Tenten au plus vite ! J'espère pouvoir trouver un taxi...

Dans sa chambre, Neji fit les cent pas, fulminant contre son meilleur ami. Pourquoi avait-il pris cette habitude désagréable de se mêler de ses affaires. Certes, il avait eu du mal à se remettre de cette histoire avec Tenten, mais il allait bien finir par remonter la pente ! Il n'était pas un cas désespéré ! Lee ferait mieux de s'occuper de ses propres problèmes au lieu de veiller sur les autres.

-Cet idiot. Il serait prêt à tout pour moi.

Beaucoup seraient heureux que leurs amis leurs soient aussi dévoués, mais Neji n'aimait pas que Lee soit comme ça. Il serait capable de foutre sa vie en l'air juste pour lui. Par exemple, il y a cette fois où il a raté un entretien important pour venir le voir quand il était malade. Neji l'avait bien engueulé après ça, une fois qu'il avait récupéré sa voix, manquant de la perdre à nouveau d'ailleurs.

Bien sûr, Neji en ferait autant pour lui. Mais il n'était pas sûr de pouvoir aller aussi loin que lui. Il ne connait pas les limites de Lee et avait peur de les connaître. Il secoua la tête, préférant arrêter de penser à des choses fâcheuses. Il remarqua l'orage dehors, et se rappela que son meilleur ami en avait peur. Il n'aurait pas dû le mettre dehors.

-Je devrais le rattraper et l'inviter à rester pour la nuit.

Il regarda l'heure. Il devait être loin maintenant. Surtout s'il a pris un taxi. Il ira plutôt le voir demain pour s'excuser de l'avoir foutu dehors. Son téléphone sonna soudainement, lui faisant faire un grand bond. Il vit le numéro de Lee s'affichait et s'imagina qu'il n'y avait plus de taxi, et qu'il allait demander à rester chez lui pour la nuit.

-Lee, je...

-Monsieur Hyuuga ?

Neji fut surprit d'entendre une voix de femme lui répondre. De plus, ce n'est pas une femme qu'il connaît. Un peu choqué, il se reprit suffisamment pour répondre, confirmant être le « Monsieur Hyuuga » dont elle parlait.

-Je vous appelle car votre numéro est marqué comme étant celui a appelé en cas d'urgence.

-D'urgence ?

-Je me présente, je m'appelle Koharu Katsumi, infirmière à l'hôpital de Konoha. Votre ami a eu un accident et il vient d'être transporté en soin intensif.

Neji eu l'impression de perdre connaissance, alors que les mots de l'infirmière tourent en boucle dans sa tête. Lee... A l'hôpital... Un accident... En soin intensif... Koharu lui expliqua que le taxi que Lee avait prit était entré en contact avec une autre voiture. Le conducteur de cette dernière à prit la fuite. Le chauffeur de taxi est mort sur le coup et Lee se trouve dans un état grave.

Neji eut un haut-le-corps et se précipita aux toilettes pour vomir. Le bruit alerta sa famille. Hinata et Hiashi se précipitèrent. Son oncle récupéra le téléphone, essayant de comprendre ce qui se passe, pendant que Hinata soutient son cousin en pleurs.

-Neji nii-san ! Qu'est-ce qu'il y a ?!

-Lee... A cause de moi, il...

Les mots moururent dans sa gorge et il se jeta dans les bras d'Hinata, pleurant tout son soul. Hiashi échangea un regard avec sa fille, désespéré. Qu'est-ce qu'ils peuvent faire maintenant ? Lee était à l'hôpital, et il avait peu de chance de s'en sortir. Tout cela était sa faute, parce qu'il ne l'avait pas écouté, parce qu'il l'avait jeté dehors et l'avait laissé partir, malgré le danger.

-Putain !

Neji se dégagea des bras d'Hinata, frappant le sol encore et encore, laissant le sang couler de ses poings serrés. Il hurla de rage, donnant des coups dans tous les sens, pleurant sans s'arrêter, respirant de plus en plus difficilement. Il se sentait mal, tellement mal.

-Tout ça pour quoi ?! Hein, tout ça pour quoi putain !

Tout ça pour lui, pour un amour à sens unique de merde. Il n'en avait rien à faire d'être seul toute sa vie, mais il ne voulait pas perdre son meilleur ami. Pourquoi a-t-il fallu qu'il soit si stupide ?! Neji s'arrêta, regardant ses mains tremblantes. Il se replia sur lui-même, le corps parcourut de sanglots désespérés. Il murmura des injures, se reprochant d'être aussi idiot. Oui, Lee était prêt à tout sacrifier pour Neji.

Et ce soir, il venait de faire le plus grand des sacrifices.

À suivre

Ce fut un chapitre long et difficile. Certaines scènes ne me plaisent pas trop. J'espère que vous avez aimé.

J'ai laissé beaucoup de suspense... Que va-t-il se passé d'après vous ?

Il ne reste plus que trois chapitres, que j'essaierai de poster au plus vite. Je vais être très occupé la semaine prochaine, puis le mois de Juillet, car je vais travailler. Puis en Août je vais déménager.

Je ne sais pas quand je mettrai la suite, mais je vous promet de faire au plus vite !

Merci à tous !

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