La rage veut une fin
Ami, vois comme j'ai vieilli,
Vois comme on a saccagé mon pays, comme
La somme de mes peurs est la peur que l'on nomme
Odieusement mélancolie.
Ma Justification jouerais trop bien son rôle,
Va et viens mon portrait, tête dans les épaules
Et le petit matin. Comme bâillonné sur tout le visage.
Crève la grêle ! Emplaffone-le à ton rivage
Car là l'inouï survient,
Car là, j'ose encore prétendre à demain,
Ami ! Amène-y moi comme un enfant
À qui l'on apprend à réciter ses propres rimes,
Amène-moi là où souffle un vent délirant
Sur les dunes de fer.
Là où il importe peu de plaire
Ou non à ses amis.
Ami, tu me vois né, mais j'ai geint toute cette nuit
Dénué de visage la gorge dans les mains
Alors que s'étirait la méprise qui feint
Me donner du courage.
Il ne me restait que mon orgueil au larynx,
Et la mort sifflotait dans le noir, comme un chat, comme un sphinx,
Elle allumait sa clope et riait en fumant.
Sens, ami, ce que sentent mes vêtements
Et mon col empoussiéré. C'est le tabac de la mort
Que j'ai chiqué.
Thibault Desbordes
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