J'écris ce poème
Avec un stylo de cuivre, plaqué argent
Des années 45
Qui me rappelle mon prof de physique
Particulier
Cadeau de collectionneur
Un homme après tout
Au grand cœur
Merci

C'est ainsi que le soleil se lève sur l'Étang-la-Ville, là où plus rien ne me retiens, où tout m'est un allier absurde — c'est une haie d'honneur de tous les bords, il est cinq heures. Les anciens visages de l'école primaire disent bonjour timidement, les cuisses du poids de la puberté place conducteur.

C'est l'instant au fond duquel on gît dans le petit matin insomniaque, en tête nos vérités comme des évidences ; nos mots, le sens de nos existences nous sont dévoilés à cet instant tombé, sous ce stylo de 45 avec ce nom gravé que je ne connais pas.

Ainsi se lève l'Étang-la-Ville, sous un soleil charmeur les Jaguar sortiront, volant les cadres supérieurs à des familles en loques. Le soleil est une lame aux écureuils somptueux qui plisseront les yeux là-bas, dans les érables... Entre les premières feuilles au sol, à côté des piscines, les hérissons se dépêchent d'engraisser.

Ainsi se vit l'Étang-la-Ville, avec sa ligne L et son RER non-loin. Un skateur passe. C'est une ville de la banlieue parisienne rupine, où les LR dominent.

"Allez, adieu, adieu !" dis-je à ce village. Mon skateboard roule rue Saint-André-des-Arts, derrière les voitures, sur les voies d'autocar. Il me fait voler.

T.