II - Organisation à Yellowstone
Je me réveillai hébété. Je me retrouvais à côté d'un champ de blé et la place de Jack était vide. Je craignais le pire. Encore à moitié endormi je sorti de la voiture en grommelant. Qu'est-ce qu'il avait encore bien pu faire ? Une fois dehors, je restai bouche-bée. Il s'était surpassé sur ce coup là ! Il a réussi à convaincre quelqu'un de faire un duel. Je me précipitai vers Jack, le pris par sa capuche, présentai mes excuses à l'homme visiblement déçu, mis Jack dans la voiture, et démarrai vers Yellowstone. Une fois loin du champ, je demandai des explications.
« Ce chauffard ne sait pas conduire, se défendit Jack mécontent, alors je voulais lui régler son compte !
- Mais tu vas arrêter de te faire remarquer à chaque ville qu'on traverse ? Tu es au courant que c'est pas le moment de jouer à la bagarre ou t'es trop immature pour ça ?
- Mais c'est bon ! Lâche-moi un peu ! bougonna-t-il.
- Que je te lâche ? Que je te lâche ? Oh mais avec plaisir ! Je te laisse faire ton fichu duel et je rentre à Houston en te dénonçant ! Je retrouverai comme ça une vie tranquille pendant que toi tu passeras ta vie en prison ! Moi je ne te retiens pas, c'est toi qui restes accroché à moi pour avoir un minimum de protection !
- OK, OK. J'aurai pas dû te dire ça, ok, lâcha-t-il à contrecœur. »
Je murmurai dans ma barbe en le maudissant sur cent générations tandis qu'il commençait à dire qu'il fallait penser à manger. Il regarda derrière pour voir nos provisions. Il ouvrit un paquet de céréale et on se le partagea.
Ce ne fut qu'à la nuit tombée que l'on arriva devant le parc. On dormit donc dans la voiture et je fis jurer à Jack de ne pas sortir avant que je me réveille. J'eu du mal à m'endormir, entendant ronfler à côté de moi. Je me sentais désespéré, je n'avais pas eu le temps de prévenir ma mère, déjà si malheureuse d'avoir perdue son mari. J'étais son fils unique et la seule chose qui la retenait à la vie. Je ne pouvais malheureusement pas l'appeler car nous nous ferions repérer. Je m'endormis sur ces pensées noires.
La nuit fut très agitée, je vis ma mère me rendre visite et pousser un cri devant le cadavre. Je la vis désespérée, je la vis aussi trouver un couteau, se regarder dans la lame, et l'approcher à ses veines.
J'hurlai en me tordant dans tous les sens. Jack me regardait d'un air étonné et inquiet. J'étais trempé de sueur et je me mis à gémir en me mettant en boule. Mon compagnon sorti doucement pour me laisser seul. J'essayai de me rassurer en me disant que ce n'était qu'un rêve, tout en sachant au fond de moi que cela finirait par arriver. J'ouvris la porte pour prendre de l'air et sortis en tremblant. Je sentais Jack me fixer, je m'efforçai donc de me tenir droit et je murmurai à son égard que tout allait bien. Je pris une grande inspiration.
Le petit déjeuné se passa sans un mot, on avait mangé du pain sec et dur. On n'avait rien pour se changer et le moral était au plus bas. Après avoir fini notre pain, on se mit d'accord pour faire un inventaire de ce qu'on avait et de faire des rations. Jack dénicha un crayon et une feuille et il fit la liste de tous les objets pendant que j'essayais d'aménager un peu la voiture. Il m'appela et me montra la liste :
- 220 $
- 1 couteau suisse
- 10 bonbons à la menthe
- 12 chewing-gums
- 15 biscuits
- 2 yaourts
- 1 paquet de chips
- 1 paquet de jambon blanc
- 1 baguette
- 1 crayon
- 4 feuilles blanches
- 1 sac de randonnée
- 1 gourde vide
Je regardai la liste, désespéré, avec cela on ne tiendrait pas longtemps et plus question d'utiliser notre carte bancaire. On se mit d'accord pour ne pas utiliser l'argent tout de suite. Pour les boissons, cela sera sans doutes facile de trouver un point d'eau potable. Il faudra manger les yaourts le plus vite possible, disons que nous en partagerons un ce soir et un demain matin. Les chewing-gums seront partagés en deux et chacun en prendra un bout le matin, pour l'haleine. Les bonbons seront réservés en cas de coup dur pour se consoler. Pour le matin, on prendra donc chacun une moitié de biscuit et de chewing-gum. Le midi on jeûnera ou si par chance on dénicherait des baies on les mangerait. Il a été convenu que la baguette sera consommé le soir et finie dans trois jours. Le paquet de chips et le jambon blanc seront également consommés le soir quand la baguette sera finie. Le crayon et les feuilles blanches serviront à faire l'inventaire de nos ressources. Le couteau suisse nous sera très utile pour nous sortir de mauvaises situations et la gourde à contenir l'eau trouvée. Le sac de randonnée contiendra tous les objets et nourriture et nous suivra partout. On se mit d'accord pour essayer de cueillir des fruits et de pêcher. Pour cela on mettra des verres de terre dans les pots de yaourts et on essayera de faire une canne à pêche à peu près correcte. Comme c'était l'après-midi on décida de rassembler les éléments nécessaires pour la créer, à savoir :
- Un grand bâton
- Des lacets
- Une feuille morte
- Une branche courbée
En début de soirée, on avait réuni assez d'éléments pour pouvoir créer deux cannes à pêches et on avait trouvé un robinet public. On était désaltérés, la gourde était remplie et le moral remontait. On finit le premier yaourt et on prit un morceau de pain. Ensuite Jack tailla les deux branches courbées avec le couteau suisse pour en faire des hameçons tandis que je sortais pour attraper des vers de terre. J'en avais mis huit dans le pot de yaourt quand Jack eut fini de tailler les hameçons. Le résultat était pas mal et les asticots tenaient dessus. Restait maintenant à monter les cannes. Grâce au couteau suisse on fit un trou dans un des grands bâtons et on passa un lacet dedans. On fit passer une feuille morte à travers le fil en guise de bouchon. On troua également "l'hameçon" et on passa le lacet dedans tout en l'attachant bien aux deux extrémités. On recommença l'opération et on obtint deux cannes à pêches qu'on irait tester demain. On s'installa sur les places avant et on s'endormit, épuisés mais ravis.
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