Musique :
Ta peine de Lara Fabien

L'histoire de cet ange brûlé ne se résume pas au suicide de Defna, non loin de là. Son histoire est beaucoup plus longue, beaucoup plus ancienne que ça.

Tout a commencé par un coup de foudre. Un coup de foudre sur une fée. Comment Emyl l'a-t-il rencontré ? Par le biais de Samaël. Ces deux-là étaient déjà bon ami et la fée une connaissance lointaine du démon. Les deux entités avaient discuté. Beaucoup. Longtemps. Et le petit ange novice aimait parler avec cette charmante créature. Il la trouvait belle, douce, gentille... mais il refusait d'admettre qu'il était amoureux, Emyl fut dans le déni un bon moment. Un an et demi à peu près. Puis un jour il assuma. Puis un autre jour, par un courage soudain, il lui déclara sa flamme. Mais c'est la foudre qui lui répondit, noircissant son âme et ses ailes. Il sombra suite à cet évènement.

Emyl s'isola, refusant de se montrer faible face à son ami démon. Celui-ci avait beau essayé de le voir, de le contacter, l'être anciennement immaculé l'envoyait toujours bouler, l'éloignait toujours.

Un jour, il décida de ressortir, ayant finalement déchiré la page au lieu de la tourner, il rencontra un autre ange, Defna. Elle lui sembla fort sympathique. Mais sa gentillesse n'apaisa la brûlure des moqueries sur son dos. Alors, lorsque Defna s'envola, il chuta complètement. Il arrêta de chercher le bonheur car il était persuadé que celui-ci cramait dès qu'il tomberait dans sa main. L'ange pleura beaucoup et de ses larmes naissèrent des textes, des poèmes. Il était tellement brisé que le jour où la Vie jeta le feu à sa maison et que celui-ci l'enveloppa, il ne lutta pas. Il se laissa cramer, ignorant les cris larmoyants de ses ami.e.s. Et entre les ombres de Samaël et les flammes de Emyl naissa un deuil. Celui d'une amitié brûlée vive par la Vie.

Depuis ce jour, si l'on se promène sur la tombe de cet ange en même temps que Samaël, on peut l'entendre chanter tout bas une chanson. Une chanson qu'il chante depuis le deuxième coup de foudre, lorsque Emyl refusait de le voir.

Donne-moi ta peine, ta peine...

Tu sais, j'en ferais des miettes, ta peine, ta peine...

Je la jetterai à la mer, mon capitaine...

On sera comme des enfants qui se souviennent...