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#include <Il est possible que le progrès soit le développement d'une erreur. SYLVAIN TESSON>

TIME / Hiver 2052 / "Présent" +745 jours /

— Natsumi ? C'est d'votre famille ?

— Non.

— Vous pouvez m'donner son nom d'famille alors ?

— Non.

— Bah comment qu'vous voulez qu'j'la retrouve sans son nom d'famille !

— C'est un droïde. Je suppose qu'elle en a pas.

— Vous cherchez un robot aux urgences ? Vous croyez p't-être qu'on suture le métal ? M'sieur, on est dans un hôpital, pas un garage !

// Fluide alcoolique. Microbe. Stress. Dans les odeurs de ce lieu sordide, j'espère encore percevoir l'effluve sucré de la boisson de Natsumi. J'estime qu'il est important de savoir se créer des œillères, mais l'hôpital me les déchire instantanément.

— Elle est passée ici, pourtant. En janvier d'il y a deux ans. Elle a de grands yeux bleus, les cheveux très clairs, la peau pâle, elle ressemble à une fillette d'une dizaine d'années...

— Allez dans un garage !

/ Demi-tour. L'humain pense peu quand il parle. Je slalome vers les portes automatisées pour m'échapper de ce cloaque aseptisé. L'agréable réceptionniste m'alourdit de son jugement. Qu'il aille se faire foutre.

/ Dehors, il fait froid. Un froid sec, que le Soleil traverse sans encombre. Main en visière, je longe le parking pour rejoindre l'arrêt de bus. Une femme attend, la clope au bec, le regard vissé sur son smartphone. Ça fait longtemps que je n'en avais pas vu encore en fonctionnement. Un écran tangible, un design gras et une myriade d'ondes nocives... Ces objets jadis répandus ont été remplacés par les Appareils. Je reconnais cette femme : la collègue de l'infirmier, ou plutôt sa supérieure, même si je ne suis pas certain qu'il y est une hiérarchie chez les soignants. L'insigne sur sa blouse se charge de me présenter sa propriétaire. Surpris, j'accepte cette aide du destin sans attendre.

— Docteur Meiller ?

/ Elle lève le nez, son visage est plus creux que ne le laissait imaginer la lumière crue. La quarantaine passée, deux grammes de graisse à répartir sur son grand corps et la joue grenue des anciens alcooliques. Ses mains sont fermes, fines, séchées. Arachnéennes. Je pense furtivement à l'araignée sous le lit. Elle a le même regard qui détaille. Avec moins d'yeux.

— On se connait ?

— Il y a deux ans, vous avez admis un droïde dans cet hôpital. Elle s'appelle Natsumi, vous vous souvenez d'elle ?

/ Un léger sourire anime ses traits tirés. Elle dégage une force harassée, témoin tacite de sa compétence. Elle ne m'est pas antipathique.

— Une drôle de droïde, oui, bien sûr que je m'en souviens...

— Je dois la revoir, vous savez où elle est ?

— Vous avez un crayon ?

/ J'acquiesce en sortant de ma poche un minuscule bois GRIS taillé au couteau et mon bloc note proportionné. Son sourire s'élargit. Peu de gens ont encore un crayon. Alors elle se met à tracer, d'une écriture dynamique, les hachures qui m'indiqueront le chemin que j'emprunterai demain. Je la remercie.

/ Pour rentrer, je ne prends pas le bus.

/ La ville la nuit me rend anxieux. Comme si quelque chose dans les lumières ROUGES et BLANCHES déformées par les flaques vitreuses ne pouvait que me replonger dans le passé. Ça me rappelle la panique, les visites d'espoirs sans cessent brisés, les odeurs de désinfectant, l'hôpital. Tout me renvoie toujours dans ce décor placide. Ce parfum puant de promesse et de mort. C'est là que j'ai erré. Attendant qu'on panse mes maux de l'esprit. Les maux impensables. C'est là que mes illusions sont tombées. C'est là que j'ai cherché ma mère, mon frère, mon père. C'est là que j'ai cherché une infime trace de leur survie, que quelqu'un les ai vu, les ai soignés. Puis j'ai migré en France en sautant sur l'occasion d'une aide internationale pour les mineurs orphelins. J'ai continué à aller dans les hôpitaux, fuguant régulièrement de la maison d'accueil pour grappiller des miettes d'espoir.

/ C'est là que je ne les ai jamais trouvés.

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