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#include <J'étais si près de toi que j'ai froid près des autres. PAUL ELUARD>

TIME / Hiver 2052 / "Présent" +762 jours /

// En bas de l'Atelier, il y a un arrêt de bus.

/ Dans l'arrêt de bus, il y a ce vieil homme. Celui qui est souvent là. Celui qui parle aux pigeons.

/ À côté de ce vieil homme, dans ce vieil arrêt de bus, il y a ces arbres droits aux feuilles JAUNES plus répandues à leurs pieds qu'à leur cime.

/ Il y a ce bâtiment ancien, neuf de peau et d'ongles dont la façade semble luire de pierres, de fer et de verre.

/ Il y a cet homme qui parle au pigeon et qui tape sa cane sur les pavés pour appeler le bus. Et ce pigeon qui préfère venir à mes pieds qu'aux siens. Il y a cette grille de ferraille rouillée avec son aérateur bouché. Pourquoi un aérateur sur une grille ouverte ? Il y a ce bâtiment devant lequel passent des enfants tous vêtus de couleurs. Des enfants pour qui ce chapiteau de forain au milieu de la place ne doit pas être laid. Il y a ce bâtiment, ce palais, l'Hôtel de Ville, qui rayonne d'une autorité désuète et solide.

/ Dans cet Hôtel de Ville, il n'y a pas cet enfoiré de Frent. Non. Il est à Paris, a ce qu'on dit. On dit que l'accord a été réglé avec ses kidnappeurs et que sa fille est revenue, mais on dit aussi qu'elle est morte et qu'il l'a remplacé par l'un de ses droïdes. J'ai peur que ce soit le cas. Je pense qu'on ne dit pas que la vérité, et qu'on ferait mieux de la fermer, de chercher la réponse plutôt que de l'inventer. Mais je ne suis pas on, et on ne peut rien y faire.

/ Il y a ces pigeons qui volent maladroitement sous le ciel BLANC, au-delà des toits d'ardoises alambiqués. Il y a le froid raisonnable du banc d'aluminiums, la fraîcheur de l'air qui cristallise mon souffle. Il y a cet homme sévère avec son bichon boiteux, ces poubelles JAUNES sur le GRIS du goudron. Il y a ces deux pigeons qui semblent discuter, postés sur le parapet de leur pont.

/ Il y a des hommes, des pigeons et des pierres.

/ Puis il y a le bus.

/ Il y a le bus dans lequel j'entre. Et le vieil homme entre aussi. Il quitte les pigeons, les pierres, les arbres et les aérateurs bouchés. Le caniche boiteux rentre aussi, suivi de l'homme au bout de sa laisse. Il y a quelques enfants vêtus de couleurs.

*Destination : Milétris Patis — CHU*

/ J'aime prendre le bus le matin, mais le déteste le soir. Le Centre de Réparation des Droïdes Défectueux est loin en marchant, j'aime marcher, pourtant je n'ai pas envie d'étirer le temps entre le présent et mon rendez-vous avez Natsumi.

/ Les freins secs du bus crissent. Accoudé à la barrière du feu ROUGE : un autre vieil homme, avec une vieille polaire. Ses cheveux BLANCS contrastent avec sa peau basanée. À ses pieds, un vieux sac ROSE à pois, une vieille bouteille d'eau mille fois remplie.

"J'ai faim"

/ Son cri inaudible s'incarne dans les lettres claires et proportionnées qui s'inscrivent sur sa pancarte de carton.

/ Je pense : "Le malheur prend tant de formes", puis le bus redémarre.

/ Mon cerveau, lui, ne passe pas au VERT. Dans mes yeux il y a ce malheur et l'être qui le traine. Ai-je le droit de quitter mon malheur ? Suis-je en train de le quitter ? Un seul oiseau en cage, et la liberté est en deuil, disait Prévert. Dois-je être en deuil, à mon tour, en songeant au deuil des autres ?

/ Je hais le malheur. Et je hais le bonheur coupable. Je pense encore à Prévert, à la poésie qui était inscrite dans ma chambre d'enfant, sur la frise qui faisait le tour de mes murs. Dessiner une cage pour l'oiseau, puis effacer un à un les barreaux... Suis-je en train d'effacer mes barreaux ?

/ Dans la poche en kraft sur mes genoux, il y a du papier. Et dans ce papier, il y a un béret. Il est BLEU. Le même BLEU que les yeux de Natsumi. Et sur ce béret, il y a des nuages.

/ Bientôt, il y aura un béret sur la tête de Natsumi.

/ Et cela me rend heureux.

/ Alors je colle mon front à la vitre et regarde le monde GRIS, comme je l'ai fait enfant. Je regarde la guerre silencieuse de ces poupées de chiffons, et en moi je laisse croitre le Soleil. Quitte à paraphraser Prévert, je laisse mon esprit tracer l'inventaire de toutes ces belles choses qui me font sentir vivant.

Le sourire de Natsumi.

Le Soleil à travers une vitre, sur le fond d'un cours d'eau, sur un champ, sur ma peau.

L'odeur du pain chaud, de la pluie, de la colle à bois, des immortelles, de la lessive, du cuir.

Le ciel découvert.

Les matins de printemps.

Les musiciens de rue.

La neige.

Les orages.

Dessiner.

Les choses qui brillent.

Les arcs-en-ciel.

La lumière ORANGE.

Le bruit de l'eau.

Le crissement des grillons.

Les épices.

Les beaux tags.

Les bouffées d'air.

Le vent.

Danser.

Écrire dans une laverie.

L'ambiance des laveries.

La poésie.

Les marque-pages.

Ramasser les mûres.

Les mandarines.

L'odeur du printemps.

Les cascades.

Apprendre.

Courir jusqu'à épuisement.

L'automne.

Les feuilles mortes.

La philosophie.

Se baigner dans une rivière.

La poussière dans la lumière.

La lumière dans la poussière.

Changer sa vie en une pensée.

Les persiennes.

Un verre d'eau fraîche.

Des glaçons dans du jus d'ORANGE.

Les prismes de lumière.

L'essaimage des fourmis.

Le reflet de la réalité dans l'eau.

Les papillons de nuit.

Les larmes de beauté.

La silhouette des arbres dans la brume.

La brise.

Le ciel BLEU et ROSE.

Un souffle dans le froid.

Le regard eidétique.

Les rencontres éphémères.

La spontanéité.

Le roucoulement des pigeons.

Travailler de ses mains.

Le hasard.

Les grenades bien mûres.

La mangue séchée.

La chaleur de l'été.

Manger avec les mains.

Réussir.

Échouer, puis réussir.

Les changements.

La complicité.

L'espoir.

Les petites gares.

Les grandes gares.

L'odeur de l'encens, de la citronnelle, des roulées.

La couche de sel de la mer qui tire la peau.

Les cheminées.

Les chiens qui dorment.

Marcher pieds nus.

L'odeur des rochers au Soleil.

Être ivre (de vie, d'alcool, de poésie, de bonheur...) sans jamais être saoul.

/ Je me rends compte qu'il y en a beaucoup. 

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