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Chapitre numéro sept

Une barque. Un homme, poilu, grand fort. Une vallée. Deux filles, petites, mignonnes. Une mer. Trois personnes, posées.

Il tient sa canne à pêche. Elle tient sa poupée. Je tiens les rames.

- Allez, s'il-te-plaît !

Il rit mais refuse. « Trop jeune » c'est ce qu'il lui dit. Elle boude mais elle s'en remet vite.

- Youhou ! Monsieur Quentin !

On tourne la tête vers la berge. Là, le bras tendu, les cheveux parfaitement lissés, Bernard.

- Oh, c'est ton namoureux !

Je fais signe que non. Il fait signe que non.

- Bernard Potelin, quelle surprise !

Potelin.

Nous sommes le 20 octobre. L'automne arrive à grands pas, je le sens. Ce n'est pas que je n'aime pas l'automne mais... Je préfère l'été. Largement. Sous tous les angles.

Potelin. Je crois que ce vieux phare souhaite vraiment que je découvre la vérité à son propos.

Etant donné que la bibliothèque était fermée hier, j'y vais de ce pas, en cette bonne heure. Cette légende me trouble, on ne dirait pas, mais j'ai longuement réfléchi à la question, et ces moments étranges où je ne parais pas être présente, qu'est-ce donc ?

Il fait froid ce matin. Les arbres aux feuilles bien vertes ont fait place à la couleur orange ou au nu. La mer est devenue pâle et le sable semble blanc. L'herbe n'est presque plus, les fleurs se replient sur elles-mêmes ou meurent, créant un certain manque de couleurs que j'aime tant.

Je longe la route. La ville est silencieuse, les enfants sont à l'école, les parents sont au travail et de toute façon, c'est bien mieux de rester chez soi, avec le chauffage au bois.

J'ai revu Paul hier, nous nous sommes baladés sur les bords de mer en bottes et manteau épais. Rien à voir avec la situation d'août ou de juillet. Malgré le vent et le froid, on a construit des châteaux de sable. Trois pour être précise. Nos doigts étaient presque gelés à la fin mais on s'est bien amusé, c'est tout ce qui a compté. Les passants nous regardaient mal et on leur riait au nez, ou ils nous regardaient d'un air amusé alors les sourires fusaient. Je lui ai fait part de mon attention d'aller voir les archives. Il m'a dit d'y aller sans lui et de lui décrire mes découvertes ce soir même.

Mes cheveux me fouettent le visage mais je trouve cela agréable. Je frisonne, il ne fait pas excessivement froid par rapport aux hivers mais je suis frileuse alors je ferme encore plus mon manteau même s'il l'est déjà au maximum. Mon écharpe paraît s'envoler mais je la retiens fermement, elle n'a pas intérêt à me lâcher.

Reviens. Ne me laisse pas. Reste avec moi, reste avec moi, reste avec nous. Ne pars pas, s'il-te-plaît, ne t'en vas pas. Que vais-je faire sans toi ? Comment j'y parviendrai ? Je ne peux rien, rien. Tu m'as toujours guidée, je te suivrai où que tu ailles mais là je ne peux pas. Tu vas trop loin, trop vite. Ne me lâche pas ! Maman !

Un klaxon me fait sursauter, un crissement, une insulte puis une question : « Vous allez bien ? ». J'hallucine, je vois flou et je tombe par terre. Mes yeux me picotent et j'essaye tant bien que mal de me relever. J'entends une voix, proche, mais qui paraît si lointaine.

Un homme me prend le bras et m'aide. Il me parle, j'entends mais je n'écoute pas. Ma main saigne, les cailloux m'ont arraché de la peau.

J'éternue, et tout d'un coup, tout reprends sa place. La voiture qui s'est arrêtée soudainement, le conducteur qui m'aide, la route, le passage, le feu rouge, ma chute, moi.

Je me confonds en excuse ce qui rassure les traits du conducteur. Il me dit de faire attention à ne pas trop avoir la tête dans les nuages et repart. Je dois aller à la bibliothèque alors pourquoi je me retrouve devant l'hôpital ? Ce n'est pas grave, je dois couvrir cette blessure avant qu'elle ne s'infecte alors autant rentrer à l'intérieur.

Les médecins sont très nombreux et les patients également. Je n'ai que rarement vu les hôpitaux, dans mes souvenirs il y avait principalement des hommes et ce n'était pas beau à voir. Ici, il y a de tout genre et ils ont l'air d'être bien soigné. On m'a demandé certaines informations mais je n'ai pas vraiment répondu, ils ont dû comprendre que je ne souhaitais qu'un bandage cependant, ils ne m'ont que mis un produit étrange qui m'a picoté et m'ont dit que je pouvais m'en aller, sans rien d'autre. Je les ai tout de même chaleureusement remerciés.

- Les archives pour le phare ? Oui bien sûr, cependant, il n'a aucun intérêt. On sait tous que ce n'est qu'une ruine que l'on ne détruit pas à cause du manque d'argent.

La nouvelle bibliothécaire (je suppose au vu de son étourdissement) a continué de parler. Je ne l'ai pas écouté, ce n'était pas intéressant. En revanche, le livre exposé devant le rayon « légendes et contes de fées » l'était bien plus. Promis, j'irai le voir après mes avoir jeté un coup d'œil à ces dernières archives.

J'enlève délicatement les documents déjà lu et tombe sur un journal vieux, très vieux. Il me semble l'avoir déjà vu... Sûrement une édition exposée dans les vitrines de la bibliothèque.

« UN POSSIBLE COUPABLE ? » datant de novembre 1925. Je commence à lire mais ne comprend rien. C'est une affaire de suicide au phare. Il faut que je prenne de plus loin.

21 septembre 1925. Le début de l'affaire. « SUICIDE AU PHARE ». C'est horrible. Se jeter du phare et s'écraser contre les rochers. Pas de photos de la victime, juste celles de la famille. Les larmes me montent aux yeux. Coton Selée. Dix-sept ans.

En octobre 1925 dans « L'AFFAIRE DU PHARE SE PROLONGE » ils dévoilent un indice complètement insensé. La barrière s'est brisée durant cet incident, or elle n'avait plus de force d'après son père puisqu'elle était devenue dépressive et ne mangeait plus rien. Mais surtout, des traces d'ongles incrustées qui partaient jusqu'au bord pour s'y jeter. Comme si elle ne voulait pas mourir. Et enfin, des bleus, sur son visage. Pas plus de trente minutes avant sa chute d'après certains médecins. Ça ne paraît peut-être pas suspect mais son père n'était pas présent, des témoins l'ont vu sur la plage à cette heure-ci. Et les autres membres de sa famille se trouvaient bien loin d'ici.

Je reviens sur le journal de novembre 1925. Le lis, en entier. Je n'en reviens pas.

Plus de journal relatant de cet incident suite à celui-là. Ils n'ont jamais pu retrouver le coupable, mais, inexplicablement, je pleure. Je sors rapidement et sors en courant sous les regards intrigués des lecteurs.

Un. Deux. Trois. Vole. La légende des âmes perdues.

~~~

- Hé ho ! Y'a quelqu'un ? Rose ? Tu es là ?

Je respire, calmement. Je devais lui raconter. Mon cœur s'emballe. Je respire, bruyamment. Je pleure, chaudement. Je les essuie, froidement.

Je reprends mon souffle, il faudrait tout de même que je lui réponde, il ne mérite pas ce silence.

- Pourrais-tu revenir demain ? Je...

Je ne finis pas ma phrase. Je m'éloigne de la porte en éclatant en sanglots. Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Cette soudaine émotivité, ce comportement. Pathétique aurait dit ma mère. Compréhensible, aurait dit mon père. Banal, aurait dit ma sœur. Bernard ne m'aurait rien dit.

- D'accord, il souffle. Je reviens demain et cette fois-ci tu m'ouvriras hein !

Je sens bien qu'il est déçu. Il est inquiet, également. Mais je n'ai pas le temps de réfléchir à ce que j'ai fait de bien ou de mal à son égard. Je monte dans ma chambre. Je m'assois sur mon lit. Je m'y allonge. Je verse encore des larmes. Je suis perdue. Je suis une âme perdue, non ?

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