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Chapitre numéro quatre

Le vent qui me souffle au visage et les larmes qui roulent sur mes joues pour atteindre mon menton. C'est comme ça qu'il m'a laissée. Qu'il m'a blessée. Je le hais. Je déteste le fait de l'aimer. Cette idée trop rude qu'est l'amour. Cette expression « tomber amoureux ». Je suis tombée tout court. Ce n'est pas grave, c'est ce que mon père m'a dit. C'est ce que je me suis répété. Mais si. C'est grave, je n'en veux plus, je n'en peux plus. Adieu Bernard.

Trois jours que je n'arrive pas à dormir. Trois jours que je me taraude l'esprit avec la grande question de la vie « Qui suis-je ? ».

Trois jours.

Trois petites frappes.

Trois grands pas.

Une porte, un garçon, deux sourires.

Une gêne, un silence, deux mots.

- Entre.

- Merci.

Il s'installe sur le fauteuil en cuir de mon père.

- Je voulais te dire merci pour m'avoir raccompagnée l'autre soir.

- Je t'en prie. C'est le moins que je puisse faire pour ma meilleure amie.

Je souris. Mes mains sont moites, mon cœur bat vite, ma salive est avalée. Trois fois.

- J'ai justement fini de faire le thé pour ma sœur. On sort ?

- Oui.

On marche. Les hautes herbes caressent mes jambes et les feuilles donnent une impression de tornade. C'est bientôt l'automne.

- Je voulais te dire...

- Moi aussi je voulais te dire quelque chose.

Tension.

- Oh, vas-y.

- Non toi d'abord.

- Toi, vas-y, commence.

Sourire.

- Je vais me marier. Avec Charline, la fille du boulanger. Je lui ai enfin fait ma demande et elle a accepté.

- Oh... Vraiment ? C'est vraiment bien.

Inquiétude.

- Tu es sûre, tu n'as pas l'air d'être très contente.

- Si, si, je t'assure, c'est vraiment bien, félicitations, vous le méritez. Tous les deux.

- Mais, tu pleures.

Tristesse.

- Non, je pleure de joie, pour vous. Mon meilleur ami qui se marie, c'est incroyable, ça va être incroyable.

- Merci. Je voulais vraiment ta bénédiction, tu es ma meilleure amie, tu es la première à qui je l'ai annoncé, sache-le. Tu es très importante pour moi.

Un sourire franc. Un sourire forcé. Deux sourires. Deux larmes. Trois personnes.

- Et toi ? Qu'est-ce que tu voulais me dire ?

- Oh, c'est... hum, vraiment rien par rapport à toi. J'ai, euh, fini de classer les plantes. Tu sais je t'en avais parlé la dernière fois.

- Ah oui, c'est vrai.

Mensonge.

- Hé ho ! Mon chéri !

- Oh, regarde qui vient là !

Petite, blonde, splendide. Des formes, des yeux bleus. Charline.

- Ça ne te dérange pas si j'y vais ?

- Non, du tout, profitez bien de cette journée.

Une voix enrouillée, deux yeux gonflés, trois larmes tombées. Puis des milliers.

Trois personnes, deux places.

Je t'aime. C'est ce que j'aurais voulu lui dire.

Trois jours.

Trois coups.

Trois pas.

- Salut.

- Salut.

On se regarde dans les yeux. Etrange.

- Ton salon est redevenu ton salon au final ?

- Il l'a toujours été, je réponds, sèche.

- Oui... excuse-moi.

- Ou peut-être pas, je réplique.

Il fronce les sourcils.

- Quoi ?

- Et si on découvrait la vérité derrière cette légende ?

Je le prends de court.

- Pourquoi ?

- J'en ai besoin. Et envie. Mais je ne connais presque rien, j'ai l'impression d'être totalement ignorante.

- Tu l'es.

- Hé ! C'est méchant !

Je lui donne une petite tape sur l'épaule. Il rit. Réconciliés, c'est ce qu'on est.

- Bon tu viens du coup ?

- Où ?

- Bah, chercher des indices, à la bibliothèque on pourra squatter les ordis.

Je ne comprends pas, encore.

- Squatter ? Ordi ?

- Oui, prendre et regarder des ordinateurs, internet c'est pratique quand on veut.

- Je ne comprends rien de ce que tu dis.

- Mais, on dirait que tu vis dans une grotte. Bon c'est pas grave tu verras, viens je te dis.

- Ok, ok.

Il semble surpris.

- Tiens, tu dis ok maintenant ?

- Je l'ai lu dans un livre.

Il glousse.

- Dingue.

- De ?

- Toi.

On se regarde dans les yeux. Je sens que je deviens progressivement, extrêmement rouge. J'ai chaud comme toujours lorsque je suis avec lui. Je me pince les lèvres pour ne pas sourire et décide de finalement détourner le regard.

Il rit, beaucoup, presqu'à en mourir.

- C'est pas drôle, je murmure.

- Non, mais... Si.

Il me fait un sourire espiègle, mais je vois bien qu'il rougit lui aussi. A sa propre remarque en plus.

- Un vélo ?

- Oui, il hausse les épaules, une bicyclette si tu préfères.

- J'en ai jamais fait. De toute ma vie.

- Attends, quoi ? Mais t'as pas eu de diplôme « je sais faire du vélo, youhou c'est chouette » ?

Je lève les yeux au ciel.

- Je doute que ce genre de diplôme existe.

- Pas le nom, mais si ça existe, on l'obtient en primaire.

En primaire hein ?

- Ouais... Et bien non, j'en ai pas, et j'en ai jamais fait je te dis.

- On va en faire alors.

Il est enjoué par cette idée.

- Je croyais qu'on allait à la bibliothèque voir tes ordinateurs et ton internet.

- C'est pas les miens. On regardera plus tard, je t'apprends à faire du vélo, comme ça on pourra faire des balades et aller plus vite en ville.

Je hausse les sourcils. Pourquoi pas après tout ?

- D'accord. Je te suis. On va où ?

- Déjà, mon vélo n'est pas très adapté pour les robes. Si tu pouvais mettre un short ou un pantalon, ça serait plus simple.

Je monte dans ma chambre, me change, ressors et on est parti.

Pour l'aller, et le retour d'ailleurs, je suis monté derrière lui, j'ai eu vraiment très peur. Mais c'est vrai, ça va beaucoup plus vite.

Les maisons défilent lentement, les piétons marchent à côté et nous regardent d'un air intrigué, les voitures nous frôlent à toute allure. Le ciel paraît nous suivre et le vent qui chatouille mes joues ainsi que le ronronnement des voitures plus que rapides m'apaisent.

On s'éloigne de plus en plus de la plage, les côtes sont dures alors on les monte à pieds mais le vélo donne un sentiment de liberté tout de même.

Dans les virages, je m'accroche, encore plus que ce que je ne fais déjà.

Mes bras l'enlacent et le serrent tellement fort qu'il pourrait en avoir des bleus. Sauf qu'à travers son tee-shirt, je sens qu'il ne possède pas tant de gras que ça. Alors je ne m'inquiète pas.

Il me demande fréquemment si ça va. Je lui réponds toujours oui. Il rigole toujours quand j'émets un petit cri et je l'admire encore et encore. Son odeur par-dessus la mauvaise des transports, ses épaules qui me cachent toute vue de la route, son visage de profil avec ses joues rouges de fatigue et ses éternels cheveux en bataille.

- Qu'est-ce que t'admires ?

Oups, prise en flagrant délit.

- Le paysage.

Il sourit, trop.

- C'est sur les côtés le paysage pas en face.

Je souris aussi.

- Ton tee-shirt mouillé par la sueur et sur lequel je suis obligée de me coller.

- Je t'oblige à rien, s'indigne-t-il.

- Bien sûr que si, tu veux que j'apprenne à faire du vélo.

- Mais t'aurais pu refuser !

- Trop tard.

Eternel rire trop agréable à entendre pour s'en lasser.

On est parti sur un terrain vague entouré de campagne et je suis tombée, plus de dix fois. Mais c'était bien. Et drôle. Paul essayait de m'aider du mieux qu'il pouvait mais généralement, il ne faisait que rire et me dire que j'étais vraiment mignonne à paniquer dès que j'allais trop vite. Du coup, je rougissais tout le temps, et donc il s'amusait à dire ça, parce que ça lui faisait également plaisir de le dire. D'après les livres, c'est du flirt.

Il faisait beau, chaud et j'ai passé le meilleur après-midi de ma vie.

~~~

- Donc c'est ça un ordinateur.

- Bingooo !

Il lève les bras comme libéré.

- Arrête de te moquer.

- Je ne me moque pas.

Les muscles de son visage essayent de réprimander son large sourire. Mais c'est peine perdue.

- Si.

Il m'explique rapidement le concept. Comment cela se fait-il que je n'ai jamais pu entendre parler de cette machine ? Ni du téléphone portable d'ailleurs qui a vraiment l'air d'être très tendance.

- On ne trouve rien sur Internet.

- A priori.

Archives de la ville.

Je ne sais pas comment Paul s'y est pris mais il a réussi à convaincre les bibliothécaires de nous laisser entrer dans cette salle toute poussiéreuse.

- J'ai baratiné sur une motivation personnelle sur le phare. On doit l'attendre elle va nous donner toutes les archives qu'ils ont.

On a attendu dans cette salle un peu sombre qui ne comportait que deux tables. Je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête mais j'ai pris sa main et je l'ai serrée très fort.

J'ai peur. De découvrir la vérité sur ma maison de famille. J'ai peur de savoir. La vérité doit forcément sortir un jour, mais suis-je prête à l'affronter ? Suis-je prête à découvrir ce qui se cache derrière l'histoire de mon phare ?

- Voilà pour vous les jeunes ! Tous les documents sur le phare et ceux de Madame Laura Quapio. Prenez-en soin surtout !

- Merci.

Elle se tourne vers nous, nous sourit gentiment et s'en va.

- Qui est-ce que c'est Laura Quapio ?

- Ma mère. Elle était journaliste.

Au passé ?

- Elle ne l'est plus ?

- Elle est partie, tu te souviens ?

- Oui mais ça ne veut pas dire que... oh, je vois.

Je me tais. J'ai peut être fait une gaffe.

- Je vais d'abord lire ceux de ma mère si ça ne te dérange pas.

- Non bien sûr. Mais pourquoi tout d'un coup ?

- J'aimerais en savoir plus sur elle. Au moins sur ce qu'elle faisait. J'ai compris l'importance de savoir d'où on vient, de qui nous sommes en surface en tout cas, grâce à toi.

D'où on vient. D'où est-ce que je viens ? Qui est-ce que je suis ? Des questions existentielles, toujours.

- Apparemment ce genre de questions se pose « typiquement à l'adolescence » car je cite : « Les adolescents cherchent à se détacher de leur famille, des idées inculquées, pour se créer leur propres opinions et leur personnalité. »

- Tu t'intéresses à la psychologie maintenant ?

- Apparemment.

« LAURA QUAPIO, MORTE POUR UNE BONNE CAUSE. Cette courageuse journaliste de trente-cinq ans a bravé tous les dangers pour découvrir la vérité derrière l'affaire du gang des Trois Rues. Ce gang a pu être arrêté grâce à elle mais malheureusement, celle-ci n'a pas survécu à l'explosion du hangar dans lequel se trouvait une multitude de preuves sur les activités pire que suspectes de ce gang. Pour en savoir plus, lisez l'édition spéciale de demain : « En l'honneur de Laura ! » Et toutes les condoléances de l'équipe à la famille à laquelle elle donnait une grande et importante place dans son cœur. »

C'est ce que disais le journal local le jour de sa mort, à priori.

- J'ai l'impression que ta mère était plus une enquêtrice qu'une journaliste. Peut-être n'y-a-t-il pas de différence mais ça à l'air d'être le cas ici.

- Ma mère était une espionne du gouvernement. Elle a permis l'arrestation d'un gang très important mais elle nous mentait à tous. Ça se trouve, Laura Quapio n'était même pas son vrai nom.

- Mais ils ne vous l'ont pas dit ? Elle est décédée tout de même, vous avez le droit de savoir ! je m'indigne.

- Non, ça peut être dangereux, répond-t-il, froidement.

- Je vois. Mais ça ne t'énerve pas ?

- Non, plus maintenant, il fait une pause. On passe à autre chose ? J'ai regardé un peu tout ce qu'elle a écrit, c'est comme si je m'étais rapproché d'elle sans vraiment l'avoir fait. On peut chercher la vérité du phare maintenant.

J'acquiesce. Je commence à sortir quelques documents quand il reprend :

- N'empêche... Tu sais ce que ma mère m'a dit un jour ? Les âmes envolées peuvent revenir. Comme les comètes mais avec l'étincelle des étoiles filantes. Elle m'a raconté cette histoire quand j'étais gamin et bizarrement je l'ai retenue. Tu veux que je te la raconte ?

Je souris, son visage nostalgique me donne envie de pleurer, pour lui, pour moi, pour toutes les situations tordues que le monde peut traverser. Lorsqu'une catastrophe arrive, la seule chose à laquelle on peut se raccrocher sont bien les souvenirs. Je retiens ces quelques larmes et fait signe que non.

- Et si tu gardais cette légende entre elle et toi ? Comme un secret, je chuchote.

Il paraît déçu mais ses yeux reflète une certaine joie, une certaine fierté, une certaine chaleur qu'il doit ressentir parce qu'un secret est précieux et permet à deux êtres de se rapprocher.

- Bonne idée. On s'y remet ?

On fouille, du plus récent qu'on puisse trouver jusqu'au plus ancien.

« SCANDALE : UN FANTOME AU PHARE ». C'est ce journal qui décrivait d'après témoignages qu'il y avait un fantôme errant dans le grand phare abandonné. C'était en septembre 1995. Le journal le plus récent qui en parle date de vingt ans maintenant.

« ALERTE : LE PHARE PRET A CEDER » expliquait la situation critique du phare qui commençait à tomber en ruines. Celui-là date de mars 1986.

« ECONOMIE : MAIS OU VA L'ARGENT ? ». Il rappelait l'état économique bien médiocre de la ville en devenir. Apparemment le phare devait être rénové. Une mauvaise raison de dépenser l'argent d'après l'opinion publique puisque la pêche ne se faisait presque plus. Finalement, ils n'ont jamais investi dedans. Mai 1984.

« UN CORPS REPECHE ! » paru en juillet 1975 racontait que le corps d'un jeune homme avait été repêché à côté des rochers entourant le phare. Il serait monté jusqu'en haut profitant du manque de surveillance dans cette zone et ce serait suicidé. De nombreuses personnes demandent la rénovation de ce patrimoine classé historique quelques mois plus tôt comme on a pu le voir dans « UNE GRANDE NOUVELLE POUR NOTRE VILLAGE » paru en novembre 1973.

Quelques autres journaux parlent du phare mais rien entre 1939 et 1945 puisqu'ils ne parlent majoritairement que de la guerre.

Le journal qui retint le plus notre attention datait de 1948. « LE PHARE ABANDONNE » était le gros titre de cet hebdomadaire. On a donc appris que le nom du dernier propriétaire était Potelin. Avant qu'on ne puisse éplucher les derniers journaux, la bibliothécaire revînt pour nous dire qu'elle allait fermer. Il était déjà dix-huit heures.

- On reviendra une prochaine fois. Rose, je vais partir dans le sud lundi pour une semaine. Donc on ne pourra pas se voir pendant ce laps de temps et... Je ne serais pas là pour ton anniversaire.

Un peu déçue, mais c'est normal, il faut bien qu'il profite de sa famille.

- Ah d'accord, ce n'est pas grave... je vais réussir à m'occuper hein !

- Je sais, t'es douée. Mais tu ne pars pas toi ?

- Eh bien, non. Pas vraiment. Mais ne t'en fais pas, c'est très bien ici.

J'essaye de le convaincre, et de me convaincre.

- Sinon, à mon retour, on ira à la plage ! J'espère que t'as un maillot !

- Oh euh, oui bien sûr.

- Bon, à plus tard !

- Oh attends !

Je lui attrape la main avant qu'il ne soit complètement retourné. Un petit ruban rose et blanc.

- Tiens, et tu pourrais me prêter ton vélo ?

- Tu vas en faire ?

Il paraît étonné. Je le suis moi-même. Pourquoi ai-je demandé ça ?

- Il faut bien pour que l'élève puisse dépasser le maître, non ?

- Si, il rit. Je te l'apporte demain matin.

- Je ne pense pas que je serais chez moi. Tu pourras me le déposer devant ?

Expression légèrement déçue qu'il montre par une petite grimace triste.

- Oui bien sûr.

On se sourit. Je me rends compte que je tiens toujours sa main. Je la lâche rapidement.

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