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Chapitre numéro cinq

« On ne se reverra pas d'ici là Rose. Profite bien de mon absence mais surtout de ton anniv', à mardi prochain peut-être ?

Ciao, xoxo, Paul »

Je souris bêtement. Une boîte sous le vélo. Une robe bleue. Il faut que j'aille m'acheter un maillot de bain.

~~~

Monter, encore et encore. Atteindre les étoiles, voir le soleil se coucher, sentir l'air frais sur mon visage, le vent dans mes cheveux, mes larmes sécher puis retomber. Violent, c'est le vent qui m'emporte presque. Profonde, c'est la blessure qui déchire mon cœur. Douloureuse, c'est la rage qui m'anime. Je souhaite, je souhaite...

Un vide sous mes pieds, appuyée contre la barrière, penchée, en équilibre. Qu'est-ce que je fais ?

Une douleur au bras, il faut vite que je recule ou je vais tomber.

Je suis assise sur mon lit. Qu'est-ce qui m'est arrivé ? Mes bras sont rouges, mon visage aussi. Mes jambes, mes mains, toutes les parties de mon corps exposées sont de cette couleur. Ce n'est pas étonnant, je suis sortie alors qu'il fait complètement nuit. Qu'est-ce qui m'a pris ?

Avant je n'avais pas ce problème, mais il est arrivé un soir de septembre. Des plaques rouges sur toutes les parties exposées à la nuit. Un nom pour cette maladie ? Je ne sais pas. Je sais juste qu'elle est là. Et qu'elle n'est pas pratique, du tout. Je ne peux pas sortir le soir lorsqu'il fait nuit, je ne peux pas regarder les étoiles briller ni la lune illuminer la mer. Tous les concerts et séances de cinéma décrits dans les livres me sont tout simplement interdits et les virées nocturnes pour se rebeller le sont encore plus.

~~~

- Oh salut Rose !

C'est Chloé, l'amie de Paul. Elle court vers moi et me fait une bise que je n'avais probablement encore jamais faite.

- Ça va ? Tu t'ennuies pas trop sans Paul ?

- Je vais bien, et toi ?

- Tant mieux ! Il ne faut pas s'attacher aux garçons, ils peuvent nous faire du mal !

Elle lève son poing, comme une guerrière.

- Oui, c'est possible.

Elle n'a pas donné de réponse en retour.

- Tu vas mal ?

- Moi ? Non, pas du tout, je pète la forme !

Elle essaye de me montrer ses muscles inexistants. Elle dit qu'elle va bien pourtant... Je sais que c'est faux. Elle se force à paraître heureuse et enjouée.

Je souris mais elle ne sourit pas en retour, elle a compris que j'avais compris.

- C'est rare les gens qui ne me croient pas et qui me percent à jour. Sûrement parce que je parais toujours pleine de joie devant les gens qui me connaissent mais toi tu ne me connais pas alors c'est sûr que c'est plus facile. Bien joué Rose...

- Je ne vois pas pourquoi c'est bien joué, tu te sens mal, tu devrais peut-être te libérer de ce poids. Je ne suis pas très douée pour réconforter, mais ça peut toujours faire du bien je pense.

- Oui, tu as raison.

On s'assoit sur un banc juste devant la plage.

- Je me suis embrouillée avec Jules.

- Une dispute de couple... ? j'hésite presque à demander.

Elle rit. Chloé rit vraiment gracieusement.

- Oh non, Jules est juste mon ami.

- Quel est le motif ?

- C'est assez compliqué...

- Mais encore ?

Elle paraît assez gênée. En même temps je suis presqu'une inconnue.

- D'habitude c'est Paul qui s'en charge. Je veux dire, comprendre, la réconciliation tout ça, il nous guide vers la voie de la réussite et de la paix mais là il est pas là. On dirait bien que vous vous ressemblez.

Chloé doit vraiment adorer Paul.

- Paul est gentil et habile, je ne sais pas si je pourrais vous conduire sur la même voie, mais du coup, pourquoi vous vous êtes disputés ?

- Enfaite... Je préfère les filles. Tu comprends ?

Je fronce les sourcils. Les filles ?

- Euh... Non, je suis perdue.

- Je suis lesbienne Rose. J'aime les filles pas les garçons.

- Ah. Oui. Mais je croyais que c'était puni par la loi ça.

- Ça ? Et puis, non pas du tout, ce n'est plus puni par la loi !

Elle parle rapidement, elle n'a pas vraiment envie de s'attarder sur le sujet, ça se sent.

- Désolée Chloé, je ne suis pas super à la mode à tous les niveaux à vrai-dire. Mais... tu assumes ?

- C'est pas grave. Oui j'assume totalement, c'est juste (elle se tortille les mains) on ne sait pas comment les personnes en face vont réagir donc on évite d'en parler ou de trop le montrer par peur, c'est bête hein ? Rassures-moi, tu es assez ouverte à ce sujet ?

- Je peux comprendre. Eh bien... Ma mère ne l'est absolument pas, elle m'a inculquée à ne pas l'être mais je suis en pleine période adolescente je suppose que j'ai le droit de me rebeller contre et, étant donné que je n'ai jamais rencontré de personne qui aime le même sexe qu'elle-même, je pense que ça ne va pas plus me déranger que ça. En plus tu es gentille et pas tant horrible comme le décrit si atrocement ma mère.

- T'es drôle.

- Paul me dit la même chose...

- Il te drague et t'as bien de la chance parce que Paul est un diamant. Je suis sûre que tu l'adores déjà mais tu vas juste l'aimer comme jamais.

Elle essaye de détourner le sujet. Je suis sûre que Chloé est une fille qui n'expose pas vraiment ses problèmes parce qu'elle a peur d'énerver et lasser les autres.

- Comment tu pourrais le savoir ? Ça se trouve je vais le détester, je réplique un peu trop rapidement, presque pour me défendre.

- Je lis l'avenir Rose, je suis astrologue !

Elle rit et montre le ciel en dessinant un arc avec sa main.

- Et plus sérieusement ?

Elle soupire et se tient droite comme si elle allait faire un discours important. Mais au final elle s'affaisse pour montrer un certain découragement.

- J'aime une fille qui s'appelle, je ne sais pas, Tulipe on va dire. Le problème c'est que Tulipe est bisexuelle, elle aime les femmes comme les hommes.

- Je crois que je peux suivre pour l'instant.

- Et bien figure-toi qu'elle est tombée amoureuse de Jules. Et donc Tulipe m'a plaquée.

- Plaquée au sol ? Parce qu'elle aime Jules ?

Je crie presque. Ça n'a pas de sens !

- Mais non ! Elle m'a plaquée, elle m'a larguée quoi ! Elle a décidé de ne plus être amoureuse de moi ! Tu vis dans une grotte ou c'est moi ?

- Paul m'a dit la même chose... je grommelle.

- Donc elle m'a plaquée. Et elle a demandé à Jules de sortir avec elle. Et Jules a accepté.

Ma bouche forme un bon rond d'étonnement. Elle fait un sourire triste et je jurerais presque, même si ce n'est pas bien, voir des larmes s'apprêtant à tomber.

- Oui, oh.

Je réfléchis à la situation. C'est vrai que ça doit être une très mauvaise passe pour elle. Perdre entre autre la personne qu'on aime, se faire totalement délaissée c'est déjà très dur. Mais se faire remplacer par son meilleur ami, ça doit être encore plus dur. Je te hais Charline.

- Je compatis totalement avec toi.

- Merci.

- Mais... en même temps je compatis avec Jules.

Elle hausse les sourcils. Elle aussi elle compatit avec lui.

- Je suis sûre que tu peux également comprendre sa situation. Je n'aurais pas du tout aimé à ta place mais ce n'est pas forcément de sa faute s'il l'aime. Mais peut-être aurait-il pu refuser, par politesse surtout envers toi, c'est tout de même ton meilleur ami. Il aurait pu accepter un peu plus tard, quand tu t'en serais remise.

Elle renifle. Je ne sais définitivement pas réconforter.

- Mar... Enfin Tulipe (elle hoquète) ne sais pas vraiment attendre, elle est assez instable sur le plan amoureux comme sur beaucoup d'autres d'ailleurs.

- Alors peut-être que c'est mieux. Même si tu l'aimes profondément j'en suis sûre, si elle n'est pas stable ni patiente, elle aurait pu te faire encore plus mal au cœur non ? Enfin, je suppose... Je ne m'y connais pas très bien.

Elle se mouche et essuie ses quelques larmes. Puis elle m'enlace soudainement, très fort.

- Merci beaucoup d'essayer de me réconforter.

Je lui souris plus que sincèrement.

- De rien. Mais pour Jules...

- J'irai lui parler. Ne t'en fais pas. Je vais faire de nouvelles conquêtes par-dessus le marché !

Elle a retrouvé son assurance et sa détermination même si je sais qu'au fond elle est brisée.

~~~

Vent et pluie ne font pas bonne affaire quand on va à la plage.

- Je crois qu'on va devoir se replier !

Jules à raison, on va devoir se replier.

Quand Paul est rentré, il a absolument tenu à me voir faire du vélo. On peut dire que je ne me suis pas mal débrouillée quoique toujours un peu hésitante sur la route.

- Vendredi à la mer ça te dit ? Y'aura Jules, quelques-uns de ses amis et Chloé avec Sabrina, une fille de mon lycée.

J'ai accepté, parce que ça pouvait vraiment être sympa. Sauf qu'il pleut alors « c'est la cata ».

- Oh là là Paul, protège-moi de cet ouragan !

- Sabrina, arrête de piailler, pas besoin d'être en stress pour du vent !

Tout le monde rit, sauf elle, sauf moi, sauf Paul.

Paul est embarrassé par ce qu'elle a dit, Sabrina est énervée par cette remarque qui lui enlève toute crédibilité, moi je suis juste jalouse. De Sabrina.

Sabrina est assez grande, élancée, pas belle mais jolie. Cheveux d'ébène longs jusqu'au bas du dos, yeux de chat, bouche pulpeuse, nez fin, pommettes roses.

Elle a complètement collé Paul pendant les deux heures précédentes. Je me suis retrouvée seule parce que je ne connaissais personne et Chloé restait avec les amis de Jules. Jules et Chloé se sont réconciliés d'ailleurs, parce que Jules a plaqué Tulipe. Chloé m'a dit que Jules lui avait dit qu'elle avait comme insulté Chloé alors il l'a plaquée parce que ça l'a insupporté.

Chloé est gentille, elle venait me voir, me proposait des glaces, des jeux. Je me suis tout de même amusée et Jules faisait tout le temps des blagues. Mais je voulais aussi passer du temps avec Paul. Raté, c'est ce mon père aurait dit.

Maintenant on est sous un abri qui sert à attendre le bus si j'ai bien compris. On attend que l'averse passe pour rentrer chez nous, ce n'est pas agréable de se baigner par ce mauvais temps.

Aujourd'hui était d'ailleurs la première fois que je me baignais avec un maillot de bain. C'est plaisant, c'est comme prendre un bain mais c'est froid et salé. Faire « l'étoile de mer » comme les autres disent, est ce qu'il y a de plus satisfaisant. Je flotte, le son camoufle tous les autres bruits et je me sens légère comme l'écume. Mais je n'allais pas trop loin, parce que je ne sais pas nager.

- Les gars, ça sent grave la rentrée.

La rentrée au lycée pour eux. Aucune rentrée pour moi.

- Rose tu vas à quel lycée d'ailleurs ?

La voix enjôleuse de Sabrina me sort de ma réflexion. Mais je n'ai pas le temps de répondre, Paul me devance.

- Cours particuliers.

- Ah.

Elle a l'air déçue de ne pas m'avoir entendu. Je crois qu'elle essaye de me discréditer devant Paul.

Il a arrêté de pleuvoir. Les amis de Jules commencent à partir, je leur dis au revoir d'un signe de tête, après tout, on ne s'est quasiment pas parlé.

J'écoute d'une oreille la conversation entre Paul et Sabrina, peut-être suis-je trop jalouse ?

- Oh Paul, tu veux bien me raccompagner ? J'ai peur qu'il recommence à pleuvoir ! Comme ça tu pourras me protéger...

Voix enjôleuse, sourire séducteur, tout pour plaire à Paul. Peut-être que Paul aime ce genre de filles.

- Bye Rose, à une pro ! me lance Jules avec un signe de main. Il repart avec Chloé.

- Au revoir, je souris et fait également un signe de main à Chloé qui m'adresse un clin d'œil.

Je me retourne pour dire au revoir à Paul et Sabrina puisqu'il ne reste plus qu'eux, mais je vois Sabrina qui me regarde, elle a l'air furieuse, se retourne vivement, cheveux au vent, et s'en va sans un mot de plus.

- Je te raccompagne ? me demande-t-il innocemment.

- Je croyais que tu la raccompagnais...

- Oh non, j'ai une fille bien plus importante à mes yeux à raccompagner.

Bien plus importante ? Il sourit timidement, je rougis comme une écrevisse (expression classée dans le top 100 des plus inutile mais je l'aime bien) et bafouille une réponse qu'il faudrait prendre comme un « Ah d'accord ».

On marche, lentement, comme si on attendait quelque chose. On ne dit rien mais c'est apaisant. Il passe sa main dans ses cheveux trois fois avant de me demander :

- Ça va ?

Pire phrase d'accroche de tous les temps.

- Ça va.

Pire réponse de tous les temps.

- Et toi ?

- Ça va.

Pourquoi sommes-nous si gênés ?

- Désolé de ne pas vraiment avoir passé du temps avec vous, enfin avec toi. Sabrina a vraiment été... (il hésite) collante. D'habitude elle l'est pas autant mais là...

Des cheveux qui s'abaissent puis se redressent.

Donc elle le colle souvent ? Je ne sais pas vraiment quoi répondre.

- Ce n'est pas grave.

Un peu quand même.

- Je ne veux pas vexer les autres donc je ne dis rien mais là... j'aurais dû. Navré.

Il n'ose pas regarder dans ma direction.

- Tu t'en fais vraiment beaucoup pour ça... Pourquoi ?

Il me regarde enfin avec une légère surprise. Il pensait que je serais énervée ?

- Eh bien tu, hum, enfin, hum...

Il bégaye, détourne encore le regard, repasse encore une main dans sa tignasse et devient soudainement tout rouge.

- Tu es mon amie, et, euh, c'est moi qui t'aie proposé de venir alors, enfin, ce n'est pas poli, tu vois ?

Son regard rencontre le mien une énième fois mais il ne dit pas amie. Il en dit plus. Sauf qu'il dit amie. Alors, c'est amie.

- Ne t'en fais pas, je ne me suis pas tant ennuyée que ça, et je ne me sentais pas trop seule puisqu'il y avait les autres.

Je mens mal. Je sais qu'il a compris que c'était tout le contraire mais qu'est-ce que j'y peux ? Je ne vais pas faire la fille jalouse. Il fait comme s'il n'avait pas compris que je mentais et on continue de marcher jusque devant le phare. Il me dit bonne soirée, je lui dis au revoir mais avant qu'il soit trop loin je lui crie presque :

- Est-ce que si je restais avec un autre garçon que toi toute une journée tu serais jaloux ?

Pourquoi ai-je posé cette question plus qu'embarrassante ? J'aimerais me frapper la tête contre un mur ou remonter le temps mais c'est trop tard maintenant, et ça serait plus que suspect.

Il me fait des « yeux ronds », ouvre la bouche, hésite et finalement il crie presque lui aussi :

- Oui.

On ne se lâche pas des yeux. Je tremble presque. De peur ? De joie ? Ou peut-être ai-je juste froid ? Mais ce n'est pas possible parce j'étouffe sous une douceur incomparable.

J'ai envoyé un « salut » et je me suis précipitée chez moi sans un regard de plus vers lui.

Mon lit est douillet, mon plafond est réconfortant.

Oui. Oui. Oui. Je me le répète à l'infini. Ça ne veut rien dire. Pourtant ça me rassure.

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