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Chapitre 2

La nuit était tombée depuis longtemps sur Hakone mais une certaine agitation régnait toujours dans l'immense demeure des Sakamoto. Ayumi, recluse dans sa chambre, désesperait de pouvoir s'éclipser pour retrouver son ami. L'oreille plaquée contre la fine paroi de bois, elle tentait d'écouter la conversation entre son père et son si prestigieux invité. Mais en vain, la seule chose qu'elle réussit à discerner furent les bruits de pas feutrés s'approchant de sa chambre.

- Ayumi ! Ce n'est pas convenable pour une jeune femme bien élevée d'écouter les conversations des autres ! la sermonna la femme d'âge mûr qui venait d'entrer dans la pièce.

- Chut ! Umeko, tais-toi ! Quitte à être coincée ici, autant savoir pourquoi !

La dénommée Umeko soupira mi-amusée, mi-exaspérée par l'effronterie de sa protégée. Cette jeune fille qu'elle avait vu grandir depuis sa naissance, qu'elle aimait comme sa propre enfant . La vieille nourrice admira quelques secondes la femme qu'elle était en train de devenir. Âgée maintenant de dix-sept ans, son corps n'était plus celui d'une petite fille et commençait à attirer les regards. Son visage aux traits emplis de douceur, encadré par une épaisse chevelure châtain lui donnait un air de poupée. Seule la lueur revêche dans ses grands yeux émeraudes trahissait son caractère de feu.

- Merde ! Ils sont partis trop loin, j'entends plus rien ! grommela la jeune femme.

-Ayumi ! Ton langage !

- Oui, oui ! Pardon Ume-chan...

- Hmmm... grogna Umeko. Tu peux m'expliquer ce que tu fais dans cette tenue ?

Ayumi baissa les yeux et se souvint qu'elle n'était vêtue que de la fine blouse de gaze qu'elle portait sous sous son kimono. Elle adressa un petit sourire contrit à sa nourrice.

- Je comptais me changer, avoua t-elle.  Nous sommes vendredi, tu sais...

- Shôta, bien sûr, soupira Umeko. Tu sais que ce n'est pas une bonne idée de le retrouver ainsi la nuit. Si ton père l'apprennait, il serait probablement furieux. Il n'acceptera jamais votre relation.

- Notre relation ? Quelle relation ? Nous sommes seulement amis...

Ayumi plongea dans son placard pour en sortir des vêtements occidentaux masculins. Elle enfila rapidement son pantalon de laine gris, sa chemise beige trop grande et l'épaisse veste noire, sous l'œil désapprobateur d'Umeko.

- Ne me regardes pas comme ça ! Je te rappelle que c'est toi qui m'a trouvé ces vêtements.

- Et je prie pour que tu les gardes sur le dos encore cette nuit ! maugréa la vieille en s'inquiétant pour la vertue de sa petite protégée.

Cette dernière leva les yeux au ciel devant l'air surprotecteur de sa nourrice et lui embrassa rapidement la joue avant de filer par la fenêtre de sa chambre.

Umeko poussa un profond soupir. Ces deux là allaient finir par s'attirer des ennuis en agissant ainsi. Lorsqu'ils n'étaient que des enfants, cela passait encore puisque le seul problème résidait dans la différence de classe sociale. Mais maintenant, ils étaient arrivés à l'âge de l'amour et le père d'Ayumi n'envisageait sûrement pas de marier sa fille unique au petit bâtard de l'aubergiste du village.

Himayo Sakamoto était un homme sévère avec son entourage mais également avec lui même, cela étant très probablement dû à ses activités passées. En effet, il était, autrefois un  samouraï renommé au service de l'empereur. Cependant les réformes de la révolution Meji* de 1968 frappèrent de plein fouet la famille Sakamoto et Himayo perdit les privilèges de son rang.
Leur train de vie fut maintenue grâce à l'immense fortune de sa femme, riche héritière d'une famille noble.

Ayumi se faufila dans le jardin sous le couvert des ombres de la nuit. Seule la lumière pâle de la lune glissait sur ses vêtements sombres. Une fois au mur d'enceinte de la demeure, elle grimpa habilement dans un arbre et sauta par dessus pour atterrir de l'autre côté. Bénissant ce pantalon réservé aux hommes, la jeune femme se mit à courir pour rejoindre l'orée du bois. Les lumières du village s'éteignait déjà, elle était déjà en retard.

Les premiers arbres passés, l'obscurité obligea Ayumi à stopper sa course pour ne pas trébucher. Elle connaissait ces bois par cœur tant elle y avait joué enfant. Elle avait passé des heures entières ici, tel un refuge ou plutôt un échappatoire à sa vie de petite fille de bonne famille. C'était Shôta qui lui avait fait découvrir le bonheur de s'isoler dans ces bois, se créant ainsi un monde à eux.
Les pensées d'Ayumi derivèrent justement sur Shôta. Un sourire tendre étira ses lèvres lorsqu'elle repensa au petit gringalet qu'il était lors de leur rencontre.

La première fois, la jeune fille lui avait évité de se faire tabasser par deux petites brutes qui le traitaient de bâtard. Elle se souvint de l'éclat de fierté qui brillait dans ses prunelles dorées à ce moment là.
La seconde fois, elle avait echappé à la vigilance de sa nourrice pour partir se balader dans les allées du marché, sur les rives du lac. En pénétrant rapidement dans une ruelle pour se cacher d'Umeko, Ayumi avait percuté de plein fouet Shôta, les faisant tout les deux atterrir sur les fesses. Alors que le garçon se plaignait de sa nouvelle bosse sur le front, la jeune fille l'avait supplié de l'aider à échapper à sa nourrice.
C'est ainsi que les deux enfants se retrouvèrent à courir main dans la main jusqu'au vieux pont dans les bois.

Ce soir, après toutes ces années, c'était encore là bas qu'elle allait pour le retrouver, le cœur léger. Elle accéléra le pas pour rejoindre leur lieu de rendez-vous.

La lune baignait la clairière de sa lumière fantomatique et permis à Ayumi de discerner la silhouette de Shôta, assis au sol sur une couverture. Le jeune homme lui faisait dos et avait les yeux levés vers le ciel scintillant d'étoiles, ne dévoilant à la brune que son profil. Elle s'arrêta pour le regarder quelques secondes. Ses mèches grises en bataille, ses traits fins, ses épaules qui s'étaient élargies avec l'âge, elle ne pouvait pas nier à elle même qu'il était beau. Mais ce qu'elle préférait chez lui, c'était ses yeux d'or où luisait en permance une lueur rebelle et provocante.

En avançant d'un pas, Ayumi fit involontairement craquer une brindille et déclencha un violent sursaut chez Shôta qui fit volte face.

- Tu m'as fait peur !

- T'es vraiment un trouillard, Shôta ! se moqua gentiment la jeune femme en venant s'asseoir à côté de lui sur la couverture. Désolée, je suis en retard...

- Qu'est ce qui t'as retenu si longtemps ? Umeko ?

- Non, mon père recevait quelqu'un d'important et toute la maison était en effervescence... Tu m'as attendu longtemps ?

- Peu importe...

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*La Révolution Meji est la période de l'histoire du Japon correspondant au renversement de la didacture féodale ( shogunat Tokugawa) et à la récupération de ses pouvoirs par l'empereur. C'est une suite d'événements qui ont conduit à d'énormes changements dans la politique du pays et sa structure sociale.

Voilà le second chapitre ! Désolée si cela vous semble manquer un peu d'action mais disons que les premiers chapitres sont surtout là pour "planter" le décor et les personnages 😊

Je suis toujours à l'écoute de vos avis et vos commentaires.

Je vous dis à très bientôt pour le chapitre trois !

Sawako ❤️

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