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Bonus : scène coupée à la réécriture

Les Affaires des Autres est un vieux roman, et la version publiée sur Wattpad n'est que sa dernière itération. Dans les premières moutures, il n'y avait pas d'Internet, pas de téléphones portables, et la première grosse moitié du texte relatait le quotidien chahuté de Laura à New Tren, ses rencontres et ses élans, entre Ubis, Sam et Aaron. 

Vous me direz, ça n'a pas trop changé. Pourtant j'ai essayé de réduire cette introduction tranquille pour arriver plus vite dans l'action, je vous jure ! Trois fêtes, notamment, ont sauté au montage : une Soirée d'Halloween à l'Institut de Criminalistique, où Laura abusait un rien du punch, une réception de fin d'année, où Sam démontrait son habileté à manger du homard, et une sortie proposée par nul autre que le Père Aaron Benton.

C'est cette dernière scène que je glisse ici, suite à un pari remporté par @___CBH___😏

La relire m'a fait douter, évidemment, hahaha ! Mais donc je rappelle que CETTE SCÈNE N'EST PAS CANON. Elle se déroule peu après qu'Aaron et Laura aient fait connaissance. Je vous mets sa "préparation", puis la scène en tant que telle. 

Attention, c'est pour les plus motivés de la Team Aaron, parce que ça fait presque 3000 mots.

***

« Alors, New Tren ?

— Sordide. J'ai un appartement immonde. Sinon, je suis à la morgue toute la journée, comme je l'étais à Murmay. On ne peut donc pas dire que ce soit particulièrement riant.

— Je n'aurais pas imaginé que tu puisses être médecin légiste. Inspecteur de police, à la rigueur. Mais médecin légiste... C'est le métier le plus morbide de l'univers, non ?

— Honnêtement ? J'adore ça. Et les morts... Bah, on meurt tous un beau jour. C'est très naturel. Ça ne me dégoûte pas. En fait, ça ne me pose aucun problème.

— Mais ça doit être dur quand même. Tu dois te sentir mortelle, fragile, non ?

— J'ai l'impression de m'être toujours sentie mortelle et fragile. Tu ne te sens pas mortel et fragile, toi ? Mais j'ai toujours été baignée là-dedans. En fait, mon père était légiste aussi. Les choses se sont faites assez naturellement.

— Une dynastie de légistes, je vois. Ça reste étrange. Comme si tu devais avoir des idées bizarres quelque part, immanquablement.

— Libre à toi de le penser, mais c'est une erreur. On pourrait dire que... que tu oublies tes a priori sur les légistes, et je rangerai mes clichés sur les curés.

— Mm... Non, je suis trop curieux. Par exemple... Est-ce que tu vas danser, parfois ?

— Danser ? Non, pas vraiment. »

Elle le scruta, amusée.

« Tu fais ça, toi ?

— Oui. Régulièrement.

— Tu vas danser ? Je n'en crois rien.

— Et pourtant... J'enlève mes jupes et hop ! »

Elle secoua la tête avec incrédulité.

« Bien... Je propose... Je t'invite samedi soir pour une découverte de l'univers nocturne de New Tren. On se retrouve à l'angle de la rue de la Régence et de l'avenue Bleue, près de la piscine. »

Laura sortit son agenda et y griffonna les informations sans se départir de son scepticisme. Un bruit de cloche retentit dans la pièce et Aaron haussa un sourcil.

« Voilà ma première pécheresse en quête d'absolution. »

Laura se leva et lorgna l'horloge murale : il était presque deux heures du matin.

« Et tu fais des grasses matinées ? demanda-t-elle.

— Jusqu'à 11 heures tous les jours. »

Elle grimaça avec envie et se laissa raccompagner jusqu'à la sortie. Ils se saluèrent dans l'obscurité humide et la nuit les sépara.


(...)


         Lorsque le samedi suivant arriva enfin, Laura se rendit au croisement de la rue de la Régence et de l'avenue Bleue, pour son rendez-vous galant du week-end. Elle sourit à Aaron lorsqu'il s'arrêta en face d'elle. Il portait son grand manteau noir par-dessus sa soutane, et un gros bonnet de la même couleur sur la tête. Dans la nuit obscure, son souffle partait en volutes glacées, ces morceaux d'âme que Laura ne se lassait pas de contempler, et il se frictionnait les mains en tanguant d'un pied sur l'autre.

Elle eut un léger rire.

« Est-ce que tu dors aussi avec ta soutane ?

— Ah ça, c'est un secret, répondit-il.

— Les grands mystères du religieux... railla-t-elle.

— Je suis content que tu sois venue. J'essayerai d'être un compagnon distrayant. »

Elle scruta les ténèbres.

« Ce sont tes paroissiens qui vont jaser. Moi, je ne risque rien d'autre qu'une légère réputation de débauche.

— Quels paroissiens ? Mes paroissiens ne croient certainement plus à ma probité depuis des années. Ils n'y ont probablement jamais cru, lança le jeune prêtre en lui prenant le bras.

— Et ils ont tort ?

— Je respecte mes vœux, docteur Woodward. Je ne me suis pas engagé à la légère. » fit-il, le regard fier.

Elle haussa les épaules.

« J'imagine qu'on ne peut pas regretter quelque chose à quoi on n'a jamais goûté. Ce n'est pas plus mal. »

Il mit un instant à répondre.

« Et la soutane, c'est le prestige de l'uniforme, pardi... » dit-il finalement.

Elle le regarda en biais et ricana.

« Bien sûr, prétentieux personnage. J'aurais dû venir en blouse blanche, on ferait la paire ! »

Ils traversèrent la rue et rejoignirent l'entrée d'un café dont les fenêtres basses avaient été obstruées par du papier journal. Une odeur prégnante de bière régnait autour de la porte, ainsi qu'une chaleur bienfaisante et des clameurs joyeuses qui couvraient presque le son guilleret d'un violon.

« Est-ce bien sérieux, mon père ? murmura Laura en le voyant poser la main sur la poignée.

— On vient d'où on vient, docteur Woodward ! » rétorqua Aaron avec le sourire et il poussa la porte.

Ils entrèrent dans la salle de l'établissement où Laura découvrit un bal improvisé. Trois musiciens hirsutes occupaient un coin de la pièce, manipulant avec entrain et dextérité l'un un violon, l'autre un accordéon, le dernier une guitare. Une douzaine de personnes étaient assises sur les tabourets jouxtant le bar, derrière lequel trônait une femme ventrue à l'expression joviale. Les étagères étaient couvertes de spiritueux divers, surtout des whiskys, et la tenancière devait sans cesse écarter des mains avides qui tentaient de s'en saisir sans son autorisation. Le reste de l'assemblée était composée d'une masse hétéroclite de danseurs bondissants, exécutant des figures en couples, des sourires ravis sur les traits et parfois une chope à la main. Pétrifiée de surprise, Laura jeta un regard circulaire sur la salle et nota de nombreux yeux bleus, des peaux claires et des cheveux roux. Elle constata que certains des hommes étaient en jupe, et tourna la tête vers son cavalier qui semblait s'être dépouillé de toute sa fatigue.

« Aaron ! lança une voix devant eux, et une petite femme aux cheveux flamme, couverte de taches de rousseur, fendit la foule trépignante pour venir étreindre le jeune prêtre. Ça me fait tellement plaisir que tu aies pu venir !

— Bonsoir maman... » bafouilla-t-il en rosissant.


Pour Laura, la soirée s'apparenta à une plongée dans un univers parallèle. Loin d'estimer qu'Aaron n'aurait pas dû amener une étrangère à leur petite sauterie, les Ecossais de New Tren l'accueillirent avec une chaleur un peu alcoolisée et très familiale. Décontenancée par l'atmosphère festive qui contrastait si violemment avec la froidure grise du dehors, elle mit quelques minutes à s'habituer à ce foisonnement jovial, aux multitudes de nouvelles têtes qui lui souriaient, et à cette acceptation bonhomme de sa présence parmi eux, alors même que le curé avait disparu dans la foule. Son retour, lorsqu'il parvint finalement à s'extirper des bras de sa mère, termina de la détendre, et ils purent danser, puisque c'était l'objectif de leur sortie.

La danse écossaise était extrêmement défoulante, pas tellement compliquée, et son caractère ridicule s'estompait dans une hilarité bon enfant. Laura songea plus d'une fois que ce genre d'activité sautillante aurait dû être substituée aux ennuyeuses classes d'aérobic auxquelles participaient bon nombre de femmes angoissées des rondeurs. La légiste n'avait jamais fait partie du cortège diététique, sans doute parce que la pratique d'un exercice physique exigeant faisait partie de ses obligations professionnelles, et qu'elle lui permettait de garder une ligne (presque) parfaite depuis des années. Néanmoins, elle avait toujours eu une pitié teintée de mépris pour ses consœurs qui s'éreintaient à bondir sur des airs commerciaux au nom d'un corps standardisé.

Tout en attaquant une énième gigue, elle comprit ce qui gardait Aaron dans cette forme appétissante malgré la pénombre de son église. Elle l'avait imaginé dansant dans sa soutane, sur la piste fluorescente d'une discothèque enfumée, son col blanc reflétant les ultraviolets d'un néon, et son visage marqué par une sueur alcoolique. L'image était laide, presque sale, et son envie de passer une soirée avec le prêtre s'était teintée de l'angoisse de le découvrir sous un jour rustre et décevant. Mais les légères gouttes qui lui parsemaient maintenant les tempes ressemblaient à de la rosée abandonnée avec bienveillance par une fée campagnarde, sûrement celte, sûrement de chez lui. Il était à sa place, terriblement intégré dans cette euphorie obsolète ; elle se sentit comme une intruse qui a remonté le temps pour rejoindre une idée perdue de la fête et se laisser un instant bercer par la nostalgie d'un jour qui n'a jamais été.

A la faveur d'un interlude et de l'apparition bavarde d'une cousine de la branche Benton, elle se glissa dans la cour de l'établissement, où traînaient quelques fûts vides et un gros chat tigré. Le ciel était plombé et orange, comme à son habitude, mais il avait cessé de cracher. Sans doute une accalmie imprévue qui ne durerait pas. Distraitement, Laura caressa le chat qui se frotta à son coude, perché sur une vieille machine à laver. Elle prit conscience de son absence de racines. C'était quelque chose d'un peu absurde, ce besoin viscéral d'appartenir à une lignée, à une famille, comme si le passé pouvait donner un sens au futur. Rationnellement, elle n'y croyait pas mais émotionnellement, elle avait parfois une impression de vide, exacerbée par la démonstration flamboyante de la richesse de la tradition des autres. Il ne restait rien en amont, chez les Woodward. Pas un oncle, un cousin, une grand-mère. C'était sans doute un détail en regard du quotidien complexe qu'elle s'était choisi, mais parfois, la sensation devenait comme une chute dans un néant sans fin, une angoisse de futilité.

Vers deux heures du matin, Aaron et Laura se mirent en route vers leurs pénates respectives. Aaron était sobre comme il le fallait, tandis que Laura se sentait guillerette, révélant quelques écarts. Les Ecossais étaient persuasifs et fiers de leur whisky. Finalement, arrivés au croisement où leurs itinéraires se séparaient, ils décidèrent de rentrer à l'église ensemble pour y boire une dernière tasse de thé. Laura songea qu'en général, ce genre de décision menait droit à une étreinte entre les draps. Elle sourit à cette pensée, ce qui mena Aaron à hausser le sourcil. Elle secoua la tête pour éluder la question à venir puis soupira, et prit les devants.

« Tu as de la chance d'avoir une telle famille, fit-elle, pensive.

— Ils ne sont pas tous de ma famille, répondit-il. Et ma mère est juste de passage. Elle habite Dunnes en réalité. Mais elle vient toujours passer quelques jours chez son frère en automne. En général, je ne fréquente pas tellement mes cousins. Nous sommes assez différents.

— Je ne sais pas... J'ai quand même l'impression d'une grande... communauté. Vous partagez quelque chose.

— Les migrants ont tendance à rester fort soudés, c'est une manière de protéger notre identité, je suppose, dit-il.

— Vous avez l'air bien ensemble. Comme si vous vous retrouviez un instant chez vous.

— C'est ici, chez nous. Je n'ai jamais vécu ailleurs, murmura-t-il en levant les yeux vers le ciel, et elle devina une pointe de colère angoissée dans sa voix, qui semblait ressurgir chaque fois qu'il faisait référence à New Tren.

— Moi, je n'ai rien de tel. J'imagine que les Woodward... Ils doivent aussi venir de quelque part, je n'en sais rien, fit-elle pour désamorcer son émotion. Mes parents n'étaient pas très attachés à leurs racines.

— Ils sont décédés...

— Depuis des siècles. Ce n'est pas un problème, ce n'est pas grave. » dit-elle un peu trop rapidement à son goût.

Aaron croisa les bras derrière son dos.

« Ça ne m'aurait pas choqué que ce soit encore un problème, ça m'aurait même semblé normal. »

Elle eut un sourire un peu pincé.

« Je n'ai pas vraiment connu ma mère. J'ai toujours su qui elle était mais elle n'a jamais cherché à me voir. Je n'ai jamais pu... Enfin, j'aurais peut-être été danser sur sa tombe si j'avais su où ils l'ont enterrée. » ajouta-t-elle avec une jovialité feinte.

Aaron ne dit rien, mais son front se ceignit d'un pli contrit. Laura sourit.

« C'est du passé, ce genre de haine passe avec le temps. » offrit-elle, sans dérider le prêtre.

Ils restèrent silencieux pendant quelques minutes, chacun absorbé dans ses propres pensées. Laura essaya de se concentrer sur les raisons de sa venue à New Tren mais la présence d'Aaron la ramenait dans l'instant. Juste son pas régulier, sa douce respiration, son ombre sentencieuse de grand oiseau inquisiteur, semblaient l'accuser.

« Je n'ai pas honte de ce que j'ai pu ressentir ! se défendit-elle.

— Je n'ai rien dit. Je suis content si tu as pu lui pardonner.

— Je ne lui ai pas pardonné. » lâcha-t-elle.

En deus ex-machina, un homme ivre les bouscula et ils perdirent le fil de leur conversation. L'obscurité humide se glissa entre eux, et ils se refermèrent sur eux-mêmes, comme pour préserver leur chaleur. Laura se sentait tendue et agressive. Le jeune prêtre semblait avoir compris qu'elle menaçait d'exploser, et il s'était retranché dans un mutisme salutaire. Quand l'église surgit enfin entre deux toits, Laura avait repris un peu de sa contenance et muselé une partie de sa mauvaise humeur. Les affects douloureux resteraient pour la nuit, mais elle attendrait pour les gérer en solitaire. Ils grimpèrent sur le parvis.

« Je suis désolée de m'être emportée, je... Ce sont des sujets douloureux... » dit-elle lorsqu'ils se glissèrent dans le presbytère.

Aaron eut un sourire très calme, et elle fut impressionnée par la sérénité qui semblait émaner de lui.

« Je n'aurais pas dû t'interroger sur quelque chose dont tu n'avais manifestement pas envie de parler. La curiosité est un vilain défaut. » dit-il en retirant ses gants, qu'il posa avec soin sur une commode.

Elle le suivit sans rien ajouter. Peut-être pouvait-elle en parler avec lui... Il était encore trop tôt pour ce genre de confidences. Elle s'assit et Aaron ralluma le poêle. Ensuite, toujours dans le plus grand des silences, ils s'observèrent au travers de la vapeur de leur tasse parfumée. Laura baissa les yeux la première.

« Je t'en parlerai une autre fois, tu veux bien. » murmura-t-elle finalement.

Il sourit à nouveau, doucement.

« Je ne demande rien. C'est toi qui décides de ce que tu veux me dire, de ce que tu veux garder... Que tu sois là, c'est déjà un signe, c'est déjà un geste. Je ne suis pas offensé par ta décision de te taire. Tant que toi, tu sais que tu peux m'en parler si un jour tu en as envie. »

Elle rit doucement en secouant la tête, un peu interdite.

« C'est trop de bienveillance, ça n'existe pas. » fit-elle avec humour.

Il fronça les sourcils et elle lui sourit.

« Je ne dis pas ça pour rire, dit-il en la fixant droit dans les yeux.

— Je sais bien. » répondit-elle.

Brusquement, un son électronique assourdissant, un air classique éculé, vrilla l'espace, brisant l'intimité qui s'était laborieusement construite entre eux. Laura ne put s'empêcher de lâcher un juron extraordinaire en plongeant dans sa poche. Elle en extirpa un portable première génération et écouta son interlocuteur en ponctuant son discours de monosyllabes. Ensuite, elle tourna un visage désolé vers le prêtre.

« Je suis de garde, dit-elle simplement.

— Dieu prenne soin de son âme. »

Elle se leva sans attendre.

« J'espère que c'est déjà fait. » murmura-t-elle en enfilant son imperméable.

Elle trotta vers la sortie, le prêtre sur les talons.

« Je suis désolée.

— Je te garderai la tisane au chaud pour plus tard.

— Je ne sais pas...

— Je suis insomniaque, tu te souviens ? »

Elle s'arrêta un instant et grimaça.

« Tu veux dire ce soir ?

— Pourquoi pas... Si tu t'en sens le courage...

— Mais c'est la messe le dimanche matin. Tu dois te lever...

— Justement. Si je me couche assez tard, j'éviterai peut-être de me réveiller automatiquement à l'heure où je devrais me lever s'il existait encore quelque chose comme une messe du dimanche dans cet endroit, dit-il avec une pointe de lassitude.

— Alors je reviendrai. » fit-elle avant de disparaître au dehors. 


***


(et après une petite scène de médecin légiste en action, ça enchaîne sur la scène où Aaron lui raconte ce qui s'est produit dans son église, voilà, le raccord est fait !)

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