La création des Tribus
-Aucun spoils!-
Un vif éclair blanc surgit dans le ciel noir de jais, dévoilant une silhouette sombre avançant dans les fourrés. Un grondement sourd, retentit et l'ombre se figea net, terrifiée. Par cette sombre nuit d'orage, la grande femelle écaille avançait dans cette forêt inconnue et lugubre. Les ombres projetaient par les arbres semblaient être de longues et acérées griffes. Tempête, était une chatte errante vivant depuis toujours dans la misère. Abandonnée depuis son plus jeune âge, elle fut élevée par un félin cruel et sans amour. Elle finit par s'enfuir et à vivre seule, jusqu'au jour où elle appris qu'elle attendait les chatons de son sauveur... Et aujourd'hui, en cette sombre nuit, ces chatons allaient naître. Le souffle coupée, prises de convulsions, elle se tapit au sol et avança à pas de loup. Elle traversa un petit pont de bois et arriva sur une petite presqu'île vide. C'était calme. Ici, elle se sentait à l'abri. Mais si des prédateurs de la forêt la trouvait ici, elle ne les verraient pas venir. Elle remarqua alors, grâce à un autre éclair, une dune se dressant au centre de la clairière. Elle y grimpa. De là haut, elle avait une vue sur chaque petite parcelle du terrain.
Rassurée, elle s'installa sous un petit buisson feuillue. Une nouvelle contraction lui coupa le souffle. Les chatons arrivaient. Pliée en deux, la femelle se mit à pousser afin de faire sortir la première boule de poils de son ventre. A l'instant même où celle-ci sortit, tout les éclairs cessèrent et les ténèbres absolus se firent. Seul un sinistre et léger grondement se faisaient entendre. Haletante, Tempête se pencha sur le nouveau-née. Elle le distinguait à peine dans le noir tant son pelage était sombre. Elle se mit à doucement lécher son poil doux et le rapprocha de son ventre gonflé. Il commença à remuer, donnant de minuscules coups à la patte de sa mère. Celle-ci lui donna un coup de langue sur le front puis murmura :
<< Tu es né lorsque le ciel à cessé de briller. Tu te nommeras donc Ténèbres. >>
A peine eut elle le temps de se reposer un instant que le deuxième chaton arriva. Des contractions fortes se firent ressentirent. Puis, lorsqu'un éclair fendit le ciel, tombant non loin de là et recouvrant d'une vague lumineuse la forêt, le chaton apparut. C'était un petit félin au poil ras et d'un brun-roux, aux pattes légèrement plus clairs. En l'approchant d'elle, Tempête affirma :
<< Tu es la lumière soudaine, vive et surprenante. Ton nom seras Eclair. >>
Tandis qu'elle le léchait pour activer sa circulation sanguine, la femelle remarqua une légère déformation de sa patte arrière. Celle-ci était un petit peu tournée vers l'extérieur mais c'était si léger que cela se voyait à peine et ne serait sans doute pas un handicap. Elle laissa le chaton qui se mit à téter tout comme son frère avant lui. Tempête se laissa choir, épuisée. Mais elle ne devait pas se laissait abattre maintenant, la mise à bas n'était pas terminée. Comme pour le lui rappeler, le troisième chaton commença à sortir, la faisant brusquement hurler. Ce fut long et douloureux mais le chaton fut là. Presque aussitôt, un autre arriva, presque sans douleur.
La femelle écaille put enfin se pencher sur ses deux autres petits. L'un avait un pelage blanc immaculé au poil long tandis que le pelage de l'autre était semblable à la pleine lune. Tandis qu'elle se penchait vers le premier, elle vit qu'il ne semblait pas respirer. Elle le renifla, puis prise d'une vague de panique, le remua doucement et le lécha pour activer sa circulation. Rien à faire. Il était mort-né. Les larmes lui montant aux yeux, elle s'approcha de l'autre. Une femelle. Enfin. Tandis qu'elle la portait jusqu'à son ventre rond, elle jeta un dernier regard emplis de larmes salées au cadavre de son frère. A l'instant même où elle déposa au sol la petite chatte, plusieurs éclairs fendirent le ciel au même instant, aveuglant un bref instant la reine. Elle sut alors le nom de sa fille.
<< Très chère, ton pelage lumineux et ta beauté sont éblouissant. Ainsi viens ton nom : Lumière. Sois la lumière qui guide ton défunt frère jusqu'au ciel et éblouis de ta beauté et de ta gaieté tes deux autres frères. >>
Elle se leva tant bien que mal, pris le corps encore chaud du chaton blanc dans sa gueule pour le porter jusque sous un buisson de genièvre non loin. Elle l'y déposa, l'entoura de feuille, ignorant les contraction qui la parcouraient, puis susurra d'une voix douce et émue :
<< Petit, tu n'auras pu profiter de la vie sur cette terre. Profite de celle dans le ciel. De même, j'aimerais te donner un nom. Ce seras la seule chose que tu auras de moi, j'en suis navrée. Aujourd'hui je te baptise Ciel. >>
Une larme coula le long de sa joue et se déposa délicatement sur le museau de son fils. Elle retourna auprès de ses autres petits qui commençaient à s'agiter, ne sentant plus la chaleur de leur mère. Elle s'y allongea, pliée en deux par le cinquième chaton demandant à sortir. Ce fut rapide. Au moment où le dernier des chatons naquit, une fine pluie s'abattit silencieusement sur la forêt. Rassemblant la portée de minuscules chatons, Tempête put découvrir sa seconde fille. Elle avait une pelage gris-bleu constellé de minuscules taches légèrement plus sombres.
<< C'est comme ci la pluie était marquée sur ton pelage. Ce seras donc ton nom : Pluie. >>
Elle ronronna en voyant sa progéniture rassemblée, tétant doucement son ventre gonflé. Malgré tout, elle ne put s'empêcher de penser à Ciel, son fils perdu. Elle devait pourtant se concentrer sur ceux restés en vie et les protéger. Les protéger de la mort, du froid, la pluie, des prédateurs et surtout, de la cruauté de leur père. Si nous devons vivre cachés, autant que cela soit dans un endroit plutôt paisible et calme, sans trop d'histoire et où il ne pourra pas nous trouver. Nous allons rester ici. Je les élèveraient malgré les quelques prédateurs de ses bois. Aucun ne te rejoindra Ciel, aucun. Je te le promets.
Voici donc comment naquirent les créateurs de chaque tribus. Tempête tenue sa promesse et chacun de ses petits fut sauf et heureux. Ils ne connurent jamais leur père et n'en entendirent jamais parler. A la mort de leur mère, après un deuil difficile, ils firent enfin la connaissance de leur défunt frère Ciel. Celui-ci fut alors le premier félin du monde des morts à communiquer avec les félins encore vivants, créant ainsi un monde d'entre-deux, où reposeraient les félins morts. Il créa donc la Tribu des Cieux. Eclair, Pluie, Lumière et Ténèbres, décidèrent de rassembler des félins, mêlant chats errants et chats domestiques puis chacun se clamant comme chef, Ciel leurs réapparut pour leur indiquer une séparation. Ce fut difficile et douloureux pour la fratrie mais chacun se sépara, entraînant avec lui d'autres félins. Ils délimitèrent un territoire pour chaque tribus, donnèrent un nom à leur tribu, et définir l'île où ils furent nés, où étaient enterrés leur frère et leur mère et où Ciel leur parla pour la première fois en rêve, comme terrain neutre. Ils s'y rencontraient chaque demi-lune, puis peu à peu chaque lune. Finalement, petit à petit se créèrent les tribus que nous connaissons aujourd'hui, des querelles s'installèrent, puis un système de hiérarchie au coeur de chaque tribus se créa, permettant la survie des quatre tribus après la mort de leurs créateurs.
Un cycle infini prit alors place. Et ainsi, les quatre tribus furent : la Tribu de la Pluie, pacifique et discrète mais se battant sans mal, jouant surtout sur la défensive ; la Tribu de l'Eclair, redoutable et uni mais ne cherchant pas les conflits là où il n'y en à pas ; la Tribu de la Lumière, pleine de vie et amicale mais cherchant à ne jamais manquer de rien et enfin la Tribu des Ténèbres, puissante et fière mais ayant mauvaise réputation à force de guerres. Chacune fut à l'image de son créateur, gardant un part de cela quelque sois le félin la dirigeant. Voici donc le récit des Tribus.
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