Samuel - Jour 3 (2/3)
– La première épreuve se nomme « Le marathon d'épellation ». Le chef d'équipe de chaque maison aura douze grands cartons que je lui fournirai dont il lui sera interdit de montrer aux autres membres de son équipe. Il est écrit sur ces cartons un mot et un sorcier de votre maison devra réussir à l'épeler sans faute. Si le sorcier réussit, ce sera au prochain de faire de même pour un autre, et ainsi de suite jusqu'à ce que tous les membres aient épeler correctement deux mots chacun. La première équipe qui réussira à épeler tous les mots sur les cartons recevra 5 points.
– Mais qu'est-ce qu'il arrive si la personne qui a les cartons dit que le mot a été bien épelé même si ce n'est pas vrai ?
– Je comprends ta question, dis-je en réponse à Jacob, qui, pour une raison ou pour une autre, avait toujours un chewing-gum en bouche. Ouvrez grand vos oreilles, car cette partie est importante. Si je vois une équipe tricher, c'est 15 points qu'elle perd automatiquement.
– Et est-ce qu'il faut aussi épeler les accents ? demanda Élisabeth.
– Non, seulement les lettres. Okay, mettez-vous en ligne !
Les maisons se mirent en rang et les chefs d'équipes, qui tenaient les cartons, firent face à leurs coéquipiers. J'attendais que tous soient prêts, et lorsque ce fut le cas, je commençai le jeu.
Ce fut la folie furieuse. Tous tentaient d'épeler le plus rapidement possible afin de terminer les premiers. Je me rappelais encore des mots que j'avais mis sur quelques-uns de ces cartons. Il y avait, parmi tant d'autre, les mots « dilemme », « hirondelle », « cassonade », « risotto », « krach », « montgolfière », « hémorragie », « mayonnaise », et mon préféré, « améthyste ».
J'avais fait exprès de choisir seulement principalement les plus difficiles que je connaissais, dont même-moi j'avais de la difficulté à orthographier correctement.
Ce fut plus long que ce que j'avais imaginé. Certains élèves, moins forts en français, butaient souvent au même mot. Cela pouvait parfois leur prendre trois à cinq reprises pour réussir à bien épeler le mot demandé. À croire que ma classe était vraiment nulle en français...
Après quelques minutes, la première équipe qui eut terminée fut Serpentard ; la deuxième équipe, Poufsouffle. Puisque la deuxième équipe était à moins d'une dizaine de secondes d'écart, je donnai 3 points à Poufsouffle, et 5 à Serpentard.
Les élèves de Gryffondor et de Serdaigle avaient affichaient des airs dépités : ils avaient fini plusieurs minutes plus tard. Tout de même, puisque ces deux équipes avaient quand même montré beaucoup d'effort et que je voulais leur remonter un peu le moral, je leur donnai un point chacun. Serpentard et Poufsouffle s'indignaient de cette décision, mais, après tout, j'étais le maître de jeu et j'avais déjà averti dans mes instructions que j'avais le dernier mot sur la répartition des points.
– On est maintenant rendu à la deuxième épreuve : « Le casse-tête poétique ». Je vais vous donner des poèmes, qui sont tous, pour votre information des sonnets.
– C'est quoi un sonnet ? s'enquit Philippe.
– C'est un poème, souvent composée de vers alexandrins, formée de deux quatrains et deux tercets, comprenant généralement une chute à la fin.
– Vous m'avez complètement perdu, M'sieur.
– Ouais, moi aussi, répliqua Stanley.
– C'est correct, les gars, vous comprendrez au fil du jeu. Alors, pour reprendre mes explications, vous recevrez des vers, c'est-à-dire chacune des lignes, de sonnets de poètes célèbres, que vous devrez replacer dans l'ordre, comme si c'était un casse-tête, afin de le remettre dans sa forme originale.
– Vous voulez dire qu'il faudra deviner dans quel ordre chaque vers se trouve ? demanda Samantha, qui, si je ne m'abuse, me posait une question pour la première fois.
– Exactement.
– Mais comment fait-on pour savoir où les vers vont si l'on ne connait pas le poème en question ? m'interrogea une autre élève.
– C'est là que réside toute la difficulté de mon défi. Il faudra que vous le deviniez. Mais vous pouvez vous servir des rimes finales et du contexte pour vous situer et placer le poème correctement. Lorsque vous croirez avoir terminé, levez votre main, et je vous dirai si vous l'avez eu bon ou pas. Si c'est mauvais, vous devrez recommencer et essayez de voir où le problème se situe. Une fois que vous l'avez eu pour de bon, vous recevrez 3 points. J'indiquerai au tableau les noms des poètes de chacune des œuvres. Vous devrez deviner ou me dire quel poète a écrit le votre. Si vous réussissez, vous aurez 2 points de plus pour un total de 5 points. Sinon, vous aurez rien de plus et vous devrez attendre. L'épreuve se termine lorsqu'une équipe a mis les vers dans le bon ordre pour recréer le poème original et aura déterminer correctement quel poète à écrit son poème.
Je distribuai les cartons avec les vers du poème associé à chaque maison et je criai : « Un... deux... trois... Partez ! », puis toutes les équipes se mirent à l'oeuvre dans un chahut infernal.
J'inscrivis les noms des poètes au tableau : Charles Baudelaire, Paul Verlaine, Alfred de Musset et Arthur Rimbaud. Il ne restait plus que pour moi qu'attendre qu'une équipe termine. J'avais repéré Éric Demers dans l'équipe de Serdaigle avec son téléphone dans les mains, et l'équipe entière fut disqualifié. Les membres de Serdaigle protestèrent, ainsi qu'Éric, puisqu'il ne tentait de pas de tricher, mais je dis que cela importait peu, car il était interdit d'avoir son téléphone en classe de toute manière.
Les autres élèves se creusaient les méninges pour savoir l'ordre et je voyais bien que cela donnait lieu à des désaccords dans les équipes. Certaines petites disputes m'avaient d'ailleurs bien diverti.
La première équipe qui m'indiqua qu'elle avait terminée fut Gryffondor, et je regardai si elle était dans l'ordre, mais ils avaient mélangé deux vers, le dernier et celui avant l'avant-dernier. Ils devaient donc trouver où ils avaient mal placé les vers.
Ensuite, Serpentard me signalèrent qu'ils avaient fini eux aussi. Ils avaient effectivement placé les vers dans le bon ordre, mais il restait à eux à deviner quel poète avait écrit le poème qu'ils avaient reconstitué. Ils me répondirent Alfred de Musset, ce qui n'était pas la bonne réponse : la bonne était Paul Verlaine. Serpentard venait donc de gagner 3 points, mais devait attendre qu'une autre équipe finisse et découvre qui était le poète derrière leur poème.
La compétition était maintenant entre Gryffondor et Poufsouffle, la cheffe d'équipe des Poufsouffle, Rachel, leva sa main quelques secondes après Serpentard. Le poème avait été remis en ordre correctement et Rachel me dit :
– Il s'agit de « Voyelles », d'Arthur Rimbaud. C'est un de mes poèmes préférés.
Elle avait vu juste.
– L'épreuve est terminée ! criai-je à la classe et des soupirs de déception se firent entendre. Serpentard se récolte 3 points, alors que Poufsouffle en récolte 5 !
Cris de joie pour ces deux équipes. Le compte était maintenant à égalité entre Poufsouffle et Serpentard avec 8 points, alors que Gryffondor et Serdaigle n'en avait qu'un seul. Mais le jeu n'était pas terminé, et il restait une troisième et dernière épreuve aux équipes pour se rattraper.
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