Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. Je cherchais encore des idées sur comment je pourrais rendre mon cours de français plus amusant et attrayant pour les élèves tout en conservant son aspect pédagogique. J'y réfléchis longuement dans mon lit jusqu'à ce qu'au beau milieu de la nuit, j'eus trouvé finalement. C'était une idée si saugrenue, si loufoque et si amusante que l'idée me garda éveillé et je fus incapable de m'endormir.

  Je savais exactement ce que j'allais faire pour le cours de demain, mais je devais tout préparer en ce moment, et vite.

***

  – M'sieur, me demanda Bryan en arrivant dans la salle de classe, c'est quoi tous ces cadeaux qui sont là ?

  Il faisait référence aux sept boîtes enveloppées sur mon bureau. En fait, il s'agissait de cadeaux. Je les avais tous confectionnés et préparées avec amour ce matin-même. Il y avait dedans beaucoup de surprise : du chocolat, des friandises, un ourson en peluche, une lettre de félicitation, des crayons à coloriés, le premier tome d'Harry Poter et, évidemment, un dictionnaire.

  – Tu vas voir, je vais tout vous expliquer ça plus tard, répondis-je.

  Ça m'avait coûté une fortune. J'avais fait le tour de la ville pour trouver tout ça. Alors, si le cours d'aujourd'hui ne les intéresse pas, rien de ce que je ferai de tout mon séjour ne les intéressera jamais.

  Tout le matos était fin prêt. Je mis sur ma tronche une fausse barbe blanche et dès que la cloche sonna pour annoncer le début des classes, je déclarai :

  – Bienvenue à Poudlard, chers sorciers et sorcières ! Aujourd'hui se déroulera la première édition du Tournoi de la langue française !

  J'eus le droit à un arc-en-ciel d'états d'âme. Les élèves ne savaient pas comment prendre ce discours. Était-il sérieux ? Était-il devenu soudainement accro à la série Harry Poter ? Essayait-il de faire un canular ? Était-ce lui, Dieu ? Avait-il consommé des drogues avant d'enseigner ? Toutes ces questions pouvaient se lire sur le visage des élèves, mais, de façon générale, je pouvais voir que les élèves étaient excités et enthousiastes par ce concept atypique.

  – La classe sera divisée donc en quatre maisons : Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard.

  – Est-ce qu'on peut choisir nos équipes ? demanda Andrew.

  – Non, je serais celui qui décidera.

  – Oui, mais dans les livres, c'est le chapeau qui décide, pas Dumbledore, fit un autre élève.

  C'était vrai, mais je n'avais besoin de faire pareil comme dans les livres. J'ignorai ce commentaire et continuai avec mes explications.

  – Il y aura trois épreuves dont le nombre de points est variable en fonction de l'épreuve en question. Je me réserve le droit d'ajouter ou d'enlever des points à certaines maisons à ma guise pour récompenser ou pénaliser certaine équipe. La maison ayant le plus de points remporte le Tournoi ainsi que les prix que j'ai ici sur mon bureau.

  Les élèves étaient de nouveau tous excités, complètement fous même, je dirais : comme des enfants laissés dans un magasin de jouets. Tout le monde parlait et disait qu'ils allaient gagner, comme s'ils étaient, de manière inhérente, meilleurs que les autres. Je me dis silencieusement dans ma tête, Certains vont être déçus...

  – Du calme, du calme, les sorciers, dis-je pour ralentir l'ardeur de certains, je vais maintenant procéder à la composition des maisons.

  Un après l'autre, je décidais (principalement de manière aléatoire) dans quel groupe chaque élève allait se retrouver : « Gryffondor, Serdaigle, Serpentard, Serdaigle... ».

  Certains se plaignaient de mon choix en rouspétant.

  – C'est pas juste, Poufsouffle c'est les plus mauvais, et vous m'avez mis avec eux.

  – Qu'est-ce que tu veux dire ? Et en passant, « les plus mauvais », ça ne se dit pas, on dit « les pires ».

  Il roula ses yeux en l'air devant mes leçons de français impromptues, puis il essaya de m'expliquer.

  – Dans la série Harry Poter, il y a juste Gryffondor et Serpentard qui sont bons. Tout le monde sait ça, voyons ! Serdaigle et Poufsouffle, ils sont nuls !

  Je pense que certains prenaient le concept un peu trop au sérieux.

  – Regarde, je me fous un peu de ce qu'il en est dans les livres, mon but est seulement de diviser la classe en quatre équipes différentes. Bon, maintenant, désolé, mais il faut que je continue ce que j'ai à faire.

  Une fois tous les élèves classés dans une des maisons, qui se trouvaient aux quatre coins de la classe, avec un chef d'équipe choisi pour chacune d'elle, on pouvait donc commencer...