Isabelle - Jour 6 (1/2)
Nolan m'autorisa à reprendre mon travail, ce qui veut dire que j'enseignais le cours aujourd'hui. Je m'étais considérablement améliorée dans mon élocution grâce à ses précieux conseils : ne regarder qu'un élève à la fois et de ne pas trop me mettre de pression sur mes épaules. Mais parfois, sans faire exprès, je me laissais impressionnée par l'envergure de la classe, ce qui me fit encore bégayer. Tout de même, en comparaison avec mes deux derniers et premiers cours, c'était beaucoup mieux et mes explications étaient beaucoup plus claires.
J'avais quand même rendez-vous en après-midi chez l'orthophoniste. Je me pointai un peu plus en avance que d'habitude, mais je pense que c'était parce que j'étais plus anxieuse que mes précédentes visites. Je m'étais convaincue de lui en parler, peu importe ce qui arrive à la fin de notre séance.
J'arrivai donc dans son bureau plus tôt que prévu, mais il m'accueillit tout de même avec autant de chaleur. Il était toujours aussi beau.
Il commença directement, sans détour :
– J'ai écouté l'enregistrement de ton cours d'aujourd'hui aux bureaux du Ministère. Tu as fait de grands progrès à ce que je vois.
– Oui, c'est ce que j'ai remarqué aussi, dis-je avec un large un sourire.
– C'est vraiment bien et je suis fier de toi. Tu bégaies parfois un peu, mais ça se rapproche beaucoup d'une prononciation normale. Je pense qu'il ne te manque qu'un peu de pratique que tu acquerra au fil du temps en classe, mais sinon tu te débrouilles très bien.
J'en ai été vraiment ravi. Je ne sais pas comment il avait fait, mais en seulement deux séances, Nolan a été capable d'enlever beaucoup de stress lorsque je m'adressais à une foule et de reprendre confiance en moi. Il était véritablement extraordinaire.
– Si je peux te donner un dernier conseil, reprit-il, ça serait, en te mettant au lit ce soir, de te visualiser en train de donner un cours à ta classe, comme ça tu t'habitueras beaucoup plus vite et prendre plus d'aisance lorsque tu parleras aux élèves. Ça te va ?
J'acquiesçai de la tête et il rangea dans un tiroir les nombreuses feuilles parsemées çà et là sur son bureau.
– Bon, et bien..., dit-il en claquant ses mains sur ses cuisses, je pense que nous avons fait le tour de ton problème. Si tu éprouves encore des difficultés ou quoi que ce soit, Isabelle, tu peux toujours me contacter ; tu connais mon numéro. Alors, bonne journée et bonne continuation dans ton enseignement !
– Bonne journée, dis-je sur un ton un peu déçu.
Mes mains agissaient comme malgré mon gré, et je me levai de ma chaise et mes pieds marchèrent vers la porte, comme s'ils étaient programmés pour faire cela.
Non, tu ne peux pas partir comme ça, Isabelle ! me criait ma petite voix dans ma tête. Tu l'aimes non ? Tu devrais lui faire ta déclaration ! C'est ta dernière chance de le faire, et je sais que c'est gênant, mais il n'y aura pas d'autre chance après.
Et alors que je m'engageais déjà dans le couloir de l'orthophoniste, je repris contrôle de moi-même, comme si j'étais de nouveau maître de mes propres mouvements.
Non, je ne partirais sans le lui dire, sinon je pourrais bien le regretter toute ma vie !
Maintenant mue par une volonté de fer, je me retournai et avança en sens inverse avant de refaire irruption dans le bureau de la Nolan Dufort.
– Nolan ?
– Oui ? dit-il en se retournant.
– Est-ce que... Est-ce que vous êtes libre ce soir ?
– Oui, pourquoi ?
– Eh bien, parce que je pensais vous inviter au restaurant italien près d'ici, au coin de la rue. Si ça ne vous dérange pas et que vous n'êtes pas trop occupé, bien sûr.
– Oui, je sais il est où. Ce serait à quelle heure ?
– 19 heures., répondis-je rapidement.
Et il se leva s'approcha de moi. Si bien qu'il n'était maintenant qu'à quelques centimètres de mon visage.
– En temps normal, je ne serais pas supposé accepter des invitations à dîner de mes clients ou clientes, mais puisque, techniquement, vous n'êtes plus ma cliente, car nous n'avons plus de rendez-vous de prévu ensemble, bien, je ne vois aucun problème à dîner avec vous ce soir.
Yes ! Il a accepté ! J'en reviens pas ! Il a accepté ! Ahhhhhhhhhhhh !!!
– Bon, alors, à ce soir dans ce cas, Nolan.
– À ce soir, Isabelle.
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