Isabelle - Jour 3 (1/2)
Le cours d'hier avait été un véritable cauchemar. Non seulement j'étais arrivé en retard, mais j'avais aussi complètement oublié que les élèves avaient un labo à l'horaire. Je fus d'ailleurs fort surprise d'entrer dans ma classe et de voir les élèves avec leur sarrau sur le dos et leurs lunettes sur le nez. Je leur demandai d'enlever tout le matériel du laboratoire, qui allait être reporté, et de sortir leur cahier.
Je tentai en vain de faire un cours à la classe et de leur expliquer la nouvelle matière à apprendre, mais j'écorchais tant de mots que mon discours en devenait incompréhensible. C'était comme si j'avais une pomme de terre invisible en bouche qui m'empêchait d'articuler correctement et que, peu importe ce que je faisais, combien je m'efforçais, je ne pouvais la faire disparaître. Cette anxiété me tuait.
Les élèves ne comprenaient absolument rien à mon charabia et, désespérée, je leur demandai de faire des exercices dans leur cahier de chimie. J'essayais de répondre aux questions individuelles que les élèves me posaient, et bien que je m'exprimais un peu mieux seul à seul, j'en bégayais un peu quand même.
Je finis ma journée dans la déception et la tristesse. Dans le stationnement, je marchai vers ma voiture, et dès que je m'installai à l'intérieur et ferma la portière, j'éclatai en sanglots et pleurai toutes les larmes que mon corps pouvait contenir.
***
On m'a demandé aujourd'hui de me présenter aux bureaux du Ministère de l'Éducation. Ils n'avaient pas spécifié la raison de ma convocation, mais je savais que, dans de tels cas, c'était rien qui promettait d'être bon. Ils allaient me parler du cours de la veille, j'en étais convaincu. Et probablement me congédier par la suite.
Après tout, peu importe ce que le directeur en pensait, j'étais véritablement incapable de m'adresser à une foule sans complètement massacrer ma diction et parfois même figer. J'étais un peu triste que mon séjour en tant que professeure se termine si tôt et de cette façon, mais j'avais déjà fait mon deuil. J'étais prête à faire face à ma sentence.
L'immeuble du Ministère était immense. Juste à observer sa hauteur, j'en ressentis des papillons dans le ventre. Je pris une bonne inspiration, me mis au pas et entra dans l'édifice.
Je pris l'ascenseur et sortit à l'avant-dernier étage. Je me dirigeai vers le bureau que l'on m'avait indiqué et je toquai à la porte.
J'appréhendais l'accueil et le redoutait plus que tout. Mon cœur s'agitait de tous les côtés dans ma poitrine, comme s'il voulait s'échapper de ma cage thoracique et partir pour ne plus jamais revenir.
Enfin, quand laporte s'ouvrit, je crus bien avoir une crise cardiaque.
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