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Isabelle - Jour 1 (1/2)

  J'étais si anxieuse ce matin-là que je me rendis compte, une fois arrivée à l'école, que j'avais oublié ma boîte à lunch à la maison. Pourtant, je m'étais assuré au moins une bonne dizaine de fois que je n'avais rien oublié avant le départ, mais, à l'évidence, je m'étais attardée trop longtemps sur mes cahiers plutôt que sur ce qui a de plus banal dans la vie d'un étudiant... ou plutôt d'une professeure. Tant pis, j'irai manger à la cafétéria, comme la plupart des élèves.

  J'arrivai à la réception et demandai les directions pour me rendre à ma salle de classe. On m'indiqua que celle-ci se situait au quatrième étage, au fond du couloir à droite. Je notai mentalement le tout et pris l'escalier pour me rendre à ma destination.

  Avant de rejoindre la salle de classe où j'allais désormais passer la majorité de mes journées, je fis un escale aux toilettes pour m'assurer que je paraissais bien ; professionnelle, digne et organisée. Je ne me maquille pas souvent pour être franche, mais lorsque je suis stressée, le fait de rajouter des couleurs à mon visage me fait sentir plus en confiance.

  En me regardant dans la glace, j'appliquai mon rouge à lèvre, quant tout à coup j'entendis une porte s'ouvrir bruyamment derrière moi, accompagné du son d'une chasse d'eau actionné. J'avais sursauté. La fille qui avait sortie tel un tonnerre d'une des cabines me considéra avec un léger sourire. Gênée, je retournai ma tête vers le miroir et vis que le tressaillement de surprise avait fait dépasser le trait rouge sur ma peau, juste au-dessus de mes lèvres.

  – Hé, salut ! me dit-elle.

  – Salut.

  J'aurais voulu discuter un peu plus avec elle, mais disons que j'étais préoccupée à réparer la gaffe que son arrivée soudaine avait causée. Pourtant, j'avais beau frotter, mon rouge s'enlevait péniblement.

  – C'est drôle, ton visage me dit rien, observa-t-elle. Tu dois être une nouvelle, non ?

  – Oui, on peut dire ça comme ça.

  Elle pouffa de rire.

  – « On peut dire ça comme ça ». Tu es drôle aussi à ce que je vois...

  Je pensais qu'elle se moquait de moi au début, mais elle semblait sincèrement me trouver drôle. Pourtant, j'étais vraiment loin d'être la personne la plus marrante que je connaisse et, de toute façon, ce n'était pas supposé être une blague. Tout de même, elle m'apparaissait comme une fille franche et sympa, et je pense qu'on aurait pu devenir meilleures amies, moi et elle, si la situation en avait été différente.

  – Alors, tu commences en quoi ?

  – Chimie.

  – Ah, moi aussi ! s'exclama-t-elle, toute enjouée.

  J'observai mes lèvres dans le miroir et n'y vis aucune trace de ma bévue. Le travail était donc terminée. Je rangeai mes affaires dans ma sacoche, alors qu'elle continua de parler :

  – Mais, c'est bizarre, on nous a jamais dit qu'il y aurait une nouvelle élève dans notre classe. Habituellement, l'école nous le dit une semaine à quelques jours en avance...

  – C'est parce que je suis professeure.

  Elle éclata de rire à nouveau. Cette fois-ci, cependant, elle rit tellement que ça lui prit quelque temps avant qu'elle puisse recommencer à parler.

  – Alors là, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un avec un tel sens de l'humour ! Dis-moi, c'est de quelle école que t'as pu développer autant ton sens de la répartie, hein ?

  – Je ne blague pas. Je suis vraiment professeure.

  Elle esquissa un sourire et ricana légèrement, mais en voyant mon air sérieux, je pense qu'elle comprit que je disais vrai. Je me sentais un peu mal d'avoir cassé l'ambiance ainsi, mais je me sentais pas d'humeur à rigoler. Son attitude débonnaire laissa place maintenant à un air perplexe.

  – Mais, comment... ? débuta-t-elle.

  – Désolé, pas le temps de te parler, je dois y aller, bafouillai-je en sortant des salles des bains.

  Elle voulut me rattraper, mais j'avais fui rapidement vers ma classe. J'avais un cours à préparer et je ne voulais pas être en retard. Du moins, être en retard dans mon organisation, je veux dire...

  Je pris place dans mon local et sortit tout le matériel nécessaire pour le cours d'aujourd'hui. Je vis les élèves entrer un à la suite de l'autre et remplir graduellement la salle. Quelques-uns d'entre eux me dévisageaient, d'autres affichaient des regards méfiants ou confus. 

  Intimidée par leur jugement, je fis semblant de lire une page que j'avais ouvert au hasard dans le cahier de chimie, même si j'en connaissais le contenu par cœur. Je tournais les pages considération quand je remarquai que j'avais la main tremblotante. J'étais déjà nerveuse, et d'après mon téléphone, il ne me restait qu'une minute avant le début des cours. Il fallait impérativement que je me calme, mais mon anxiété avait atteint un tel niveau qu'elle était presque déjà hors de contrôle.

  Deux à trois élèves tardifs pénétrèrent dans le laboratoire et s'assirent au battement de la cloche. Le cours, tout comme mes malheurs, venaient officiellement de débuter.

  Timidement, je clos mon cahier et élevai mes yeux vers la classe. Elle semblait si grande que j'avais l'impression de ne pas voir le fond de celle-ci. Trente-deux paires de yeux m'examinaient tous en même temps, et cette sensation d'attirer autant l'attention ne me plaisait pas du tout. 

  Quelques chuchotements bruissaient, mais dans son ensemble, les élèves semblaient plutôt calmes et dociles. Le silence déconcertant ne fit que me rendre encore plus anxieuse. J'étais comme pétrifié par leur regard. J'essayais de moduler quelque chose avec ma voix, mais c'était comme si un étau invisible me serrait la gorge, et que le moindre mot s'échappant de ma bouche signait mon arrêt de mort.

  Les élèves s'envoyaient des regards embarrassés entre eux et le malaise ambiant ne cessait d'augmenter alors que moi, je restais là, figé comme un épouvantail. Je devais au moins dire quelque chose, parler, prononcer, n'importe quoi et vite, sinon j'allais encore plus passer pour une sotte ! Sans même penser, je dis la première chose qui me vint en tête :

  – Bonjour chère plèbe, euh... plèves, euh, élèves.

  Ce fut l'hilarité générale. Je me sentais rougir sous la honte. Comment avais-je fait pour commettre un lapsus aussi stupide et humiliant ? J'avais envie de pleurer, de partir en courant et de ne plus jamais revenir dans cet école maudit, mais je savais que je devais garder la tête froide. Ça ne ressemblerait pas à Isabelle, la bolée de son collège, qui, après tout, avait trimé si dur pour être là, présente dans cette classe, pour finalement devenir une « recrue », comme sa famille le désirait tellement...

  Je fermai mes yeux et pris de grandes inspirations et expirations. Ça pouvait paraître étrange pour les élèves, mais, comme sédatif naturel, ça marchait plutôt bien. Je serrai aussi dans ma main ma balle antistress, que je traîne toujours avec moi pour les cas comme ceux-ci. Lorsque je me retrouvai un peu plus en contrôle de ma nervosité, je repris la parole :

  – Dé-Désolé, bégayai-je en guise d'excuse à la classe, je suis désolé... désolé pour cette...

  Je perdais mes mots. C'était comme si j'étais distraite par tout sauf ce que je disais. Ces inconnus de mon âge qui m'observaient, les crayons qui dansaient sur les feuilles de papier, le Soleil qui brillait de mille feux à travers la fenêtre, l'incessant tic-tac de l'horloge sur le mur, les yeux inquiets de la fille que j'avais croisée tantôt dans les toilettes...

  Je pouvais revoir encore de la petite Isabelle qui cherchait ses mots parfois pendant de très long moment pendant ses exposés oraux, du professeur exaspéré qui finissait souvent par arrêter le fiasco, et la petite Isabelle retournait à sa place tout penaude et se répétait encore et encore qu'elle détestait les exposés. Cinq ans plus tard, Isabelle n'a pas toujours pas encore changé... et ne changera probablement jamais.

  – Pour cette... pour cette..., répétai-je d'un ton monotone.

  – Isabelle, allez-vous...

  – AAAHHHHHHHHH ! hurlai-je, stupéfaite d'entendre et de voir une enseignante sur le cadre de ma porte de classe.

  – ... bien ? termina-t-elle, alors que j'étais, avant même de le savoir, évanouie sur le plancher.

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