
10- Bain de sang & Arène
Pendant plusieurs secondes, mes yeux ne distinguent que du noir. Je respire bruyamment. Mais d'un coup, un flash lumineux m'atteint les yeux et instinctivement je ferme mes paupières, pour les ouvrir quelques secondes plus tard. Je suis dans l'arène, sur la plateforme. Ce n'est pas le moment de sauter avant le gong.
Je lève la tête et distingue l'imposante corne d'abondance faite de métal, et tout autour tout ce qu'il faut pour survivre. Soudain, un grésillement et une voix, celle de Lucky Templesmith me coupe dans mon observation.
-Chers tributs, que les 4ème jeux de l'expiation commence ! Et puisse le sort vous être favorable.
Le décompte s'affiche alors en un hologramme au dessus de la corne. 60 secondes qui se mettent à défiler. 60 secondes pour repérer les lieux.
Dans la corne, des armes, du matériel de survie, des sacs, des médicaments. Je remarque automatiquement un set de couteaux dans le fond de la corne. Trop loin. Plus près, plusieurs sacs semblent m'attendre. Je sais que j'en prendrais un.
-50 secondes.
Je tente de chercher une arme du regard, quand mes yeux se posent alors sur un sabre posé sur un établi, près de la corne mais plus accessible que les couteaux. Un regard plus haut me permet de découvrir qu'un autre tribut, la fille du 5 je crois, vise aussi le sabre. Quand elle croise mon regard, ses yeux semblent me tuer d'avance.
-40 secondes.
Les tributs. Tous en rond autour de la corne. À côté de moi, Esta. De l'autre côté, le garçon du 10. Je ne vois pas Kaleb, il doit être à mon parfait opposé, caché par la corne, tout comme Gleam ou Leven que je ne vois pas. On peut voir de la peur sur le visage de beaucoup, de la détermination, de la haine et d'autres émotions.
-30 secondes.
Je viens à peine de remarquer la brise glaciale qui me frappe le visage. Je frisonne et laisse mon regard porter au loin, derrière moi. Des montagnes enneigées se dresse de toute leur hauteur. Je ne préfère pas savoir ce qu'elles réservent. Toujours derrière moi mais plus près, un immense cours d'eau qui semble faire tout le long de l'arène. De nombreuses roches s'étendent de ce lac jusqu'à la corne. Le sol est fait de toutes ses roches, entre lesquelles s'écoulent de minces filets d'eau.
-20 secondes.
À ma droite, une forêt d'immenses sapins. Un bon moyen de se cacher, mais cette forêt n'est pas très dense et je peux même voir à travers. Je ne préfère pas savoir ce qu'elle réserve non plus. En face de moi, toujours ses nombreuses pierres qui montent petit à petit en une colline qui continue à ma gauche pour se transformer en herbes moyennement hautes mais qui font plusieurs collines. Le paysage paraît idyllique pour mourir.
-10 secondes.
Déjà. Je rassemble toutes mes forces et me met en position de sprint, visualisant d'abord le sac puis le sabre. Ensuite je filerais dans la forêt en espérant pouvoir retrouver mes alliés. Mon souffle est saccadé et ma peau déjà agressée par le froid qui règne.
-5 secondes.
Dernières prières et derniers adieux pour ma part. Derniers mots qui passent en boucle : Survie.
Le gong retentit et je saute le plus agilement et rapidement possible de ma plateforme pour atterrir sur les pierres. Je manque de tomber, elles sont affreusement glissantes ce qui m'empêche de courir trop vite. Mais je remarque alors que nos chaussures permettent de ne pas trop glisser et je m'élance à nouveau. Ces quelques secondes d'hésitation m'ont fait perdre mon avance, d'autres se dirigent déjà vers les sacs. Mais beaucoup glissent et je suis la première à réussir à attraper le sac que je voulais. Je fonce tête baissée sans faire attention à ce qu'il se passe autour de moi. Il n'y a que moi et rien autour, que des bruits flous. J'hisse alors mon sac sur mon épaule et me dirige dans la direction de mon sabre. Merde, où-est-il ? Je ne trouve plus l'établi.
Je m'arrête un instant et me retourne pour constater qu'il est à l'opposé. Je m'élance à nouveau de toutes mes forces et je constate que quelqu'un est en train de faire la provision d'armes à l'établi quand il se retrouve par terre, un couteau dans la nuque. C'est ma chance. Je fonce le plus vite possible et prend mon sabre. Pitié, faites que je ne me prennes pas moi aussi un couteau. Mon sac sur mes épaules et mon sabre dans la main, je déguerpis le plus rapidement possible en piquant un dernier sprint vers la forêt, quand tout à coup, une énorme force me propulse contre la parois de la corne, j'en ai le souffle coupé. Et merde merde merde. J'étais tellement dans ma bulle, que je n'ai même pas pris le temps d'observer mes adversaires. Quelle idiote.
Ma vue se brouille. Putain c'est pas le moment de mourir ! Pas le premier jour, pas à la corne ! J'ouvre les paupières et distingue devant moi le colosse de 17 ans du district 7, Alwin si je me souviens bien. Il me tient au cou rien qu'avec sa main droite, mais me coupe ainsi la respiration. Il est bien trop musclé pour que j'arrive à me libérer. D'une voix grave et pleine de haine il balance :
-Tu peux dire au revoir à ton jumeau chéri, 3.
Un élan de rage me prend soudainement, je ne peux pas mourir maintenant ! Je serre les dents, et dans un mouvement d'espoir je fais ce qui me semble le geste le plus spontané possible, lui balancer un bon coup de pied là où ça fait mal.
District 7 se tord de douleur et j'en profite pour m'échapper, le gorge encore serrée et le souffle court. Mais je m'oblige à continuer, à courir toujours même quand je suis enfin dans la forêt. Je suis paralysée par la peur, il est impossible que j'arrête de courir.
Mais après 30 minutes de course sans croiser personne, je m'arrête contre un grand sapin et m'adosse à celui-ci pour reprendre mes esprits.
C'est alors que je me rappelle. Mes alliés.
Je suis vraiment trop bête ! Pendant ma précipitation pour échapper à district 7, j'ai complètement oublié de chercher mes alliés. Je ne sais même pas si Kaleb est vivant. Mais pour l'instant je chasse ses pensées et me concentre sur moi et ma gorge endolorie.
J'ouvre mon sac qui laisse dévoiler une gourde. Mais le plus surprenant, c'est qu'elle est remplie d'eau. Je suis intriguée, jamais ou alors presque jamais les tributs n'ont eu d'eau dès le départ. Je sens le mauvais coup des juges et décide de ne pas tout boire. Mon sac contient également des gants que je décide de garder pour plus tard, une paire de chaussettes de rechange, une grosse corde, de la viande séchée, des fruits secs, ainsi qu'une petite boîte de pommade pour blessures superficielles. Automatiquement j'en mets sur mon cou en espérant que ça va apaiser la douleur. Mon regard se pose sur le beau sabre qui est étendu sur le sol à mes côtés. J'enlève le fourreau dans lequel il est et distingue sa lame. Tranchante. Meurtrière. Je range l'arme dans son fourreau et je me confectionne une ceinture avec la corde, en attachant le tout avec une nœud apprit à l'entraînement. Puis je glisse l'arme dedans, au moins j'aurais mes mains libres.
J'ai survécu à la corne d'abondance, ça y est, j'ai réussit. Je m'apprête à continuer à marcher, préférant ne pas m'attarder ici pour la nuit surtout si je dois la passer seule, quand un bruit sourd me parvient aux oreilles. Un coup de canon.
Un, puis deux. Il s'arrête au nombre de 7.
7 tributs qui sont morts. Je suis choquée, ce n'est pas beaucoup pour des Hunger Games. Il y en a eu rarement au dessous de 8. Je suppose que le fait que la plupart des tributs soient des enfants de vainqueurs y est pour quelque chose. Mais ce sont quand même 7 morts de trop. J'espère que Kaleb n'en fait pas partie, je le prie de tout mon cœur.
Je me remets tout de même en route vers un endroit où passer la nuit. Le froid s'est légèrement calmé dans la forêt, mais j'ai trop peur de rentrer en hypothermie pour arrêter de marcher. Cette peur me fait continuer. Seul le bruit du vent vient troubler le calme de la forêt de sapins. Plusieurs fois je tente d'escalader un de ces arbres pour y passer la nuit mais le tronc est glissant, je ne peux pas m'assurer une prise.
Je tente une énième fois d'escalader un tronc d'arbre quand un bruit m'interrompt. Pas le bruit du vent non, des bruits de pas. Plusieurs bruits de pas. Il est encore temps de fuir tant que je le peux, je ne veux même pas voir qui est derrière moi. Je fais le moins de bruit possible toujours sans regarder derrière moi avant de m'élancer comme une furie dans la forêt. Mais je n'ai même pas le temps de faire plus de 5 mètres, qu'un épieu me coupe la route et passe à moins de 10 centimètres de ma tête, venant de ficher dans l'arbre à côté de moi. Un peu plus et j'y passais. Je reste sans bouger, stoïque à cause de la peur qui me ronge.
-Alors comme ça on se balade seule ?
Je connais cette voix. Je ne la connais que trop bien. Je ravale ma peur et laisse place à un autre sentiment, la haine. Je me tourne à 45 degrés pour faire face à des personnes que je ne connais eux aussi que trop bien. Les carrières. Hunter, Laïley, Leven et Karil. Mais pas que. Derrière, une petite tignasse blonde apparaît. Je mets du temps avant de reconnaître la personne qui se tient devant moi, Finnick.
***
NDA : Je ne sais pas si j'ai très bien réussit à décrire l'arène mais imaginez vous l'Alaska : c'est à ça que ressemble l'arène que je me suis imaginée ! Vous pouvez de toute façon la voir dans les médias et avec ces deux liens : http://cdn.andrewskurka.com/wp-content/uploads/buchannon-pass.jpeg
http://planetsave.com/wp-content/uploads/2012/09/alaska-wilderness-stream-mountains.jpeg
J'espère que cette partie vous a plût, surtout que c'est la première dans l'arène ! J'attend vos avis avec impatience, c'est ce que j'aime le plus ! Et sinon... Quand j'écris on en est à 699 vues. Alors 699 fois merci ❤️
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