chapitre 5 : le front
- Elle a bien progressée n'est pas ?
C'est Seshat, la chamane du village qui parlait. J'étais à plusieurs mètres d'elle mais je l'entendais distinctement. Nous étions à l'entraînement quotidien de la garde, le soleil léchait ma peau et faisait perler des gouttes de sueur sur mon visage. J'étais épuisée de me battre mais il fallait que je continue, je ne voulais pas laisser percevoir une seule once de la douleur de mes bras endoloris.
Andreas à gauche manipulait son poignard, je reconnaîtrais le son cristallin de la lame entre mille. On m'avait décrit ce poignard plus d'une fois, le manche finement sculptés dans un bois aux rainures rosées, la lame effilée et brillante comme l'eau claire et pure d'un lac. Il le manipulait pour attirer les filles comme à son habitude, sa principale préoccupation était que sa lame soit aussi net que dense était la foule de femelles gravitant autour de lui... pathétique.
Quant à la vieille femme je l'entendais discuter avec le commendant de la garde de la ville, il avait une voix forte et autoritaire, son pas était lourd, certains m'avaient dit qu'il avait une énorme balafre sur le visage et qu'il lui manquait un oeil. Mais j'étais presque sûre que l'on s'était moqué de moi.
- Oui. Entendis-je dire d'une voix neutre.
- Ça te fait mal de l'avouer mais elle a tout de même réussie en quelques mois à arriver au niveau de garçons ayant 3 ans d'expérience ! Ajouta Seshat.
- Tu avaid raison, j'ai eu tort une fois de plus, ton ego a t-il besoin d'une annonce publique sur la grandeur de ta sagesse vieille chouette ?
-Non. répondit elle, le tien en revanche aurait besoin de redescendre. Ricana alors celle-ci. Toi qui pensais qu'une infirme ne pouvait plus que servir aux plaisirs de la chair...Dame Nature nous as envoyée là une belle, jeune et talentueuse guerrière.
- Cela fait presque un ans, et depuis deux mois que je te dis qu'elle est enfin prête au combat. Je ne comprends pas...c'est toi qui as insisté pour qu'elle intègre la garde alors pourquoi ne pas l'envoyer sur le terrain ? Demanda Vadim.
- J'ai mes raisons et que tout soit bien clair, si tu la baptise pour l'inclure dans les rangs je trouverais de quoi te clouer au lit chaque jeudi soir. L'avertit la chamane.
La voix du si respecté commandant se brisa et devint telle a celle d'une petite fille apeurée.
- Comment ? Réussit t-il à articuler.
- Soit plus discret et évite la rue des impasses pour aller rejoindre ta maîtresse. Ta femme commence déjà à se poser des questions. L'avertit la chamane.
Cela faisait longtemps que le commandant souhaitait m'envoyer au front. Je mais sentait prête. Certes j'avais réussi à m'intégrer à cette ville mais je rêvais d'en sortir, voyager, voir le monde dont je ne me rappelais toujours rien. Mais mes yeux m'empêchaient encore de voir quoique se soit et Seshat avait abandonné tout espoir de trouver le mal qui me touchait.
L'entraînement terminé je rejoignais Morgan. Morgan m'avait été présenté dès que j'avais pu marcher, il m'aidait à me déplacer même si je n'avais plus besoin de lui à présent pour me débrouiller seule. Mais cela me demandait une grande concentration et je préférais encore qu'il reste avec moi.
Nous étions peu à peu devenus amis et c'est grâce à lui que j'avais rencontré mon premier amis à la garde. Sacha s'était présenté comme un beau blond aux muscles d'acier. Morgan lui, m'avait assurée que c'était un grand blond, bien taillé certes mais moins fort que ce qu'il en disait. En retour Sacha m'avait décrit Morgan comme un gringalet sans charisme, le nez toujours plongé dans les vieux volumes poussiéreux de la grande bibliothèque de la ville.
C'est Kenza, secrètement amoureuse de celui que j'appelais " ma vue " qui me l'avait décrit un jour. De ce que j'avais compris entre les soupirs de celle-ci, Morgan était un jeune homme brun aux yeux d'un mélange d'un vert auréolé de jaune, curieux quoique trop enclin au stress est inséparable de Sacha depuis l'enfance.
Tous deux avaient un grand point commun qui les liait. Le goût de la découverte était une véritable addiction. Mais cette passion se manifestait differement chez les deux garçons. Sacha rêvait comme moi de découvrir le monde et ses limites tandis que Morgan préférai le lire dans les masses de volumes qu'il consultait à la grande bibliothèque de la ville.
Quant à moi je continuais à aller et venir entre ma vie sociale compliquée l'apprentissage de la vie sans la vue.
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