Légère, je me réveillais la tête comme vidée. Je sentais la douce odeur des dras frais et leurs fraîcheurs sur ma peau. Je portais les mains à ma tête, elle avait été bandée. Je m'assis alors et entendis un murmure de réprobation provenant de ma droite et un de surprise à ma gauche.

-Tu ferais mieux de te couvrir jeune fille, ton corps n'est pas un objet de spectacle ! Dit une vieille voix fatiguée en me couvrant le dos et la poitrine d'une couverture rêche.
Je m'étonnais de ne rien voir, j'avais beau avoir les yeux grands ouverts le noir persistait tout autour de moi.

-Es qu'il fait nuit ? Quelle heure est-il ? Demandais-je à mon interlocutrice.

- Bah non il fait jour ! T'es aveugle ou quoi ?! Me balança alors une voix de jeune homme tout juste sorti de l'adolescence.

Je cherchais à tâtons mes yeux sur mon visage, ils n'étaient pourtant pas bandés !

-Qu'es qu'il se passe alors ?! Pourquoi es que je ne vois plus rien ?! Pourquoi ?! Mécriais-je prise de panique.

Je voulu me lever mais on me rallongeai brutalement sur le lit qui n'avait plus la même douceur, je voulais me débattre mais mes mains n'étaient plus libres. Je voulais sortir, voir le soleil, ce soleil que je recherchais depuis trop longtemps et qu'il ne m'était pas donné de voir. On me maintient les yeux ouverts pendant un moment. Je sentais du mouvement autour de mon visage mais j'étais incapable de dire ce qu'il se passai autour de moi.

-Elle réagit aux signaux lumineux, sa cécité n'est pas naturel... jeune fille d'où venez vous donc ? Me demanda - t-on.

J'aurais réellement souhaitée répondre à cette question mais les dernières images me venant étaient la forêt. Aucun autre souvenir ne me venait, trop occupée à vouloir sortir de cette forêt je ne mettais jamais demandée... quel était mon nom. J'allais déverser toute ma tristesse quand je me souvins que je ne connaissais aucune des personnes autour de moi. Alors je répondis simplement:

- Je ne peux pas vous dire d'où je viens, ni même quel est mon nom... mais se que je sais, c'est que je ne vois rien.

Les nuits qui suivirent cette annonce furent longues, réfléchissant aux événements de ces derniers jours dans ce lit qui voyait ma guérison se faire. Mais mes souvenirs n'allaient pas plus loin que la forêt noire.

Les jours suivant on me posa des questions sur mon identité on me pesa, prit on poux. Je détestais le contact de ces mains inconnues toucher ma peau nue. Je détestais ne rien voir, me cogner dans les meubles, on du m'aider à marcher, me rééduquer, m'instruire sur le lieu où je me trouvais.

Après m'être faite arrêtée j'avais fait un malaise, je devais manger et dormir. Les jours passèrent... et je pus enfin remarcher.

Un jour un homme du nom de Vadim, robuste commandant de la garde, vint me rendre visite accompagné d'un de ses garçons. La vieille guérisseuse le pria de m'accepter au sein des apprentis guerrier de la grande tour, foyer des jeunes garçons ayant décidés de protéger le peuple. Le jeune homme l'accompagnant réagit de suite à cette demande.

- Une fille dans nos rangs ? Vous n'y pensez pas ? Cette celle sale grâce qui m'a attaquée le jour de sa capture !

Le jeune homme du nom d'Andreas ne savais pas encore qu'il venait de lever sa sentence en parlant de moi ainsi. C'était donc lui qui m'avait balancée pour mordre la poussière... il ne payait pour attendre.

- Seshat, ajouta le commandant, avec tout le respect que je te doit, elle ne vois rien ! Pour un soldat c'est totalement impossible !

Seshat, après avoir longtemps débattu avec Vadim, réussit à le décider je ne sais comment, mais je sentis bien à la voix grave et sèche de l'homme que je ne passerai pas les jours les plus agréables de ma vie dans la garde.