VINGT-TROIS

Larissa Kimi Cohen se réveilla dans un entrepôt vide.

Sa tête palpitait comme une folle, un mal de tête traversant son crâne alors qu'elle était forcée de plisser les yeux, car l'entrepôt sombre manquait de lumière, ce qui l'empêchait de voir quoi que ce soit.

Son environnement était silencieux, pas un son autour d'elle ou au loin signalant que personne n'était là.

Elle força son petit corps à bouger, son pied entrant en contact avec quelque chose qu'elle réalisa bientôt être son sac, qui, espérons-le, contenait toujours, son téléphone.

Ses mains étaient attachées avec une corde, qui était attachée au mur afin qu'elle ne puisse pas atteindre son sac avec ses mains, mais, si elle prenait son temps, alors peut-être qu'elle pourrait rapprocher son sac d'elle, avec ses pieds.

Elle grogna en étirant ses jambes, sentant la sangle de son sac s'enrouler autour de son pied, lui permettant de tirer lentement sa jambe vers son corps, jusqu'à ce qu'elle puisse saisir le sac avec ses mains et l'ouvrir.

Son téléphone n'était pas là.

Elle plissa les yeux une fois de plus alors qu'elle observait l'environnement sombre autour d'elle, avant qu'une ampoule ne semble s'allumer dans sa tête.

Ses mains fouillèrent dans son sac et en sortirent une très petite trousse de maquillage qui, une fois ouverte, révéla le métal argenté d'une lime à ongles, gravée des initiales de son père, car elle lui appartenait autrefois.

Sa petite main se resserra autour d'elle alors qu'elle commençait à couper lentement la corde qui liait ses poignets, et bien qu'incroyablement lente, elle faisait le travail.

En trente minutes, ses mains furent libérées de leurs liens, lui permettant de se remettre lentement sur ses pieds, se retrouvant légèrement vacillante de ce qu'elle supposait être une dose de quelque chose pour la maintenir dans un état d'inconscience jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'entrepôt.

Elle s'avança lentement vers la sortie, gardant le dos contre le mur pour s'assurer que son grand-père ne pourrait pas la surprendre par derrière.

Ce n'était pas la première fois qu'elle était kidnappée de sa vie, car depuis qu'elle était la fille d'un riche pilote de Formule 1, les gens la voyaient comme un moyen facile de gagner de l'argent et elle avait donc déjà été enlevée à l'extérieur de son école en rançon pour son père.

Son père avait immédiatement payé l'argent pour la libération de la fillette de sept ans, mais avait découvert que ses ravisseurs avaient perdu l'enfant car elle était assez intelligente pour s'échapper dans les rues de São Paulo.

C'était la raison pour laquelle Luiz avait décidé de la scolariser à la maison, car il ne faisait pas confiance aux rues de São Paulo pour protéger une fois de plus sa précieuse petite fille des grands méchants qui se cachaient dans l'ombre.

Elle s'était vite rendu compte qu'elle se trouvait dans l'entrepôt de son grand-père où il gardait son avion, puisqu'elle était capable de repérer la silhouette de l'avion dans l'obscurité.

Les pas de son grand-père se faisaient entendre au loin, de la direction d'où elle venait, la rendant encore plus nerveuse.

Elle n'allait pas mourir ici, seule.

Elle se dépêcha silencieusement à travers l'entrepôt, jusqu'à ce qu'elle atteigne le bureau de l'homme, trouvant son téléphone posé à côté d'un écran d'ordinateur qui affichait l'image de plusieurs caméras de surveillance.

Elle connaissait la sortie, mais elle ne pouvait pas le faire sans l'avertir de son emplacement et lui permettre potentiellement de l'attraper, donc elle n'avait aucune idée de ce qu'il fallait faire.

« Bien, bien, bien. »

Le corps de Larissa se figea sur place à sa voix résonnant directement derrière elle.

« Tu es une petite fille intelligente, n'est-ce pas ? »

Il faisait encore nuit noire, mais rien qu'à la proximité de sa voix, elle savait à quelle distance il se trouvait derrière elle.

Ses mains glissèrent son téléphone dans la ceinture de son pantalon, puisque son pantalon n'avait malheureusement pas de poches, et serrèrent fermement un objet dont elle connaissait au préalable l'emplacement depuis qu'elle avait été dans le bureau de l'entrepôt auparavant.

« Va te faire foutre ! »

Elle grogna en se tournant le corps pour frapper son grand-père autour de la tête avec un porte de sortie avec force, avant de continuer à courir, suivant la route qu'elle avait précédemment empruntée lors de sa dernière visite ici, pour échapper, espérons-le, à ses griffes meurtrières.

Elle sauta vers la porte métallique qui se trouvait devant elle et commença rapidement à l'escalader car elle pouvait entendre la voiture de son grand-père approcher alors qu'il la poursuivait.

Dès que ses pieds atterrirent de l'autre côté de la porte, elle recommença à courir, remerciant silencieusement son entraîneuse, Lucy, de l'avoir aidée à développer suffisamment son endurance pour pouvoir potentiellement lui sauver la vie.

Les phares de son grand-père de sa voiture s'approchaient rapidement derrière elle, pendant qu'elle courait, mais elle savait que peu importe la vitesse à laquelle elle courrait son grand-père la rattraperait et la reprendrait.

Elle prit un visage serré vers la droite, courant dans une zone boisée, qui n'était heureusement pas adaptée à une voiture, ce qui signifiait que son grand-père devait la poursuivre à pied, donnant à la jeune fille l'avantage dû à sa jeunesse.

André la poursuivit à pied, armé d'une pelle, et était furieux qu'elle ait pu prendre le dessus sur lui et s'enfuir, sachant que si le monde la croyait, il passerait le reste de sa vie à pourrir dans une cellule de prison qu'il ne méritait pas.

Ce sur quoi il ne comptait pas non plus, c'était qu'elle courra assez loin pour atteindre une route principale et trébucha au milieu de la route, où une voiture s'arrêta brusquement devant elle.

« Monte maintenant ! »

Kimi Raikkonen cria à sa nièce, qui n'avait certainement pas besoin qu'on lui dise deux fois, son corps se jetant sur le siège passager et permettant à son parrain et à son oncle d'appuyer fortement sur la pédale d'accélérateur, pied au plancher, loin de l'homme qui avait assassiné son père.

Dès qu'ils furent partis en toute sécurité et de retour dans un environnement familier, Kimi arrêta la voiture pour se tourner vers sa nièce et sa filleule, constatant l'état désordonné dans lequel elle se trouvait.

Ses cheveux étaient emmêlés et ensanglantés, parsemés partout avec des morceaux de feuilles, de brindilles et de bâtons à cause de sa course désespérée dans les bois.

Son visage était pâle, égratigné et ensanglanté, avec des cernes violets proéminents sous ses yeux et ses joues étaient humides de ses larmes.

Son corps était battu et contusionné, des coupures et des égratignures jonchaient sa peau en guise de paiement pour son évasion, et sa poitrine se soulevait et s'abaissait rapidement à cause de sa respiration lourde et frénétique.

« Qui t'as fait ça ? » Kimi expira d'inquiétude pour sa petite fille.

« Vovô. » hoqueta-t-elle alors qu'elle tentait de calmer sa respiration terrifiée.

« Quoi ? Pourquoi te ferait-il ça ? Où est-il ? Je vais le tuer ! » Kimi grimaça en apprenant que sa petite fille avait souffert des mains de son propre grand-père.

« Il-il- il a tué... il a tué papa. » Larissa commença à s'effondrer lorsque les mots quittèrent ses lèvres, les larmes coulant sur ses joues comme une cascade.

Kimi sentit une boule se former dans sa gorge en apprenant que son meilleur ami avait en fait été assassiné. Il se souvenait d'avoir désespérément essayé d'éteindre les flammes de la voiture de son meilleur ami, entendant les cris désespérés d'agonie de l'homme.

Il n'avait pas réussi à sauver son meilleur ami à cause du beau-père de l'homme qui l'avait assassiné et il ne le savait même pas. Il avait encore des cauchemars de ce jour-là, les cris de son meilleur ami et l'odeur de sa chair brûlée.

Il avait été si proche de l'atteindre, si proche.

Son meilleur ami, son frère, lui avait tendu la main, et ses doigts avaient effleuré ceux du Brésilien, juste au moment où la voiture explosait, le tuant sur le coup.

« Il- il a tué Luiz ? » La voix de Kimi se brisa aux mots qu'il n'aurait jamais pensé dire.

« Il savait pour les freins, il l'a envoyé là-bas et a ignoré l'avertissement de papa de ne pas avoir de freins. » Larissa pleura.

Kimi se précipita vers sa nièce, la serrant aussi fort qu'il le pouvait dans l'espoir de lui offrir un peu de réconfort.

« Comment- comment tu m'as trouvé ? »

« Yuki a dit à Anthoine que tu ne l'avais pas retrouvé au moment où tu devais le faire. Anthoine a trouvé ta voiture et a remarqué tes clés dans la portière, alors il m'a contacté pendant que je parlais à Toto, me disant que quelque chose n'allait pas et que tu étais disparue. » expliqua Kimi.

« J'ai tracé ton téléphone et Toto a dit qu'il avait reconnu l'endroit. Je savais que quelque chose n'allait pas alors je suis venu directement ici. »

« Aarre, ça va aller. Tu vas bien aller. »

« Tu es en sécurité maintenant. »

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« Papouille, oh mon dieu. »

Anthoine Hubert se précipita vers sa meilleure amie, la serrant contre sa poitrine alors qu'il passait doucement ses doigts dans ses cheveux châtain foncé emmêlés.

« Je ne voulais pas avoir raison. » La voix d'Anthoine se brisa tandis qu'il parlait, voyant et sentant les larmes couler sur ses joues comme une rivière.

Il ne s'était pas attendu à ce que Yuki l'appelle pour lui demander s'il avait eu des nouvelles de la Brésilienne, et en traçant sa voiture jusqu'à un parking et en trouvant les clés dans la portière, il sut.

Il savait que ça ne pouvait que signifier qu'elle était en danger, la sensation dans son ventre le rendait presque malade.

Elle était pratiquement sa sœur, et il ne pouvait qu'espérer et prier qu'il se soit trompé, mais juste au cas où ce ne serait pas le cas, il contacta son oncle Kimi, puisque le Finlandais était le seul de ses oncles dont il avait le numéro.

« Est-ce que ça va, Papouille ? »

« Je vais bien, asticot. Je vais bien. » murmura doucement Larissa dans son épaule, sentant ses bras s'enrouler étroitement autour de son corps dans une tentative de lui offrir confort et sécurité.

« Bien sûr, je suis toujours appelé asticot, même quand je t'aide. » grommela Anthoine en entendant de petits rires sortir de ses lèvres.

« Je suis fatiguée. » Larissa bâilla, étirant son corps alors que l'épuisement remplissait son corps.

« Viens ici, espèce de koala. » Anthoine sourit en levant les bras en l'air.

Il la souleva dans les airs, riant tout seul alors qu'elle enroulait ses bras et ses jambes autour de lui comme un koala, sa tête reposant sur son épaule alors que sa respiration se stabilisait alors qu'elle s'endormit bientôt dans ses bras alors qu'il la portait à son appartement.

Il l'aimait, même si elle était ennuyeuse, et il ne savait pas ce qu'il ferait sans elle dans sa vie.

Il ne pouvait pas non plus attendre qu'elle reste fidèle à sa promesse et lui permette de descendre l'allée avec elle à son mariage.

Eh bien, quand elle aura finalement trouvé un idiot pour l'aimer romantiquement, de toute façon.

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« S'il te plaît dis-moi que tu n'as pas délibérément mis d'ananas sur ma pizza et que c'était un accident. »

« Je ne peux ni confirmer ni infirmer. »

« Nooooon ! » Nicholas Latifi pleurnicha alors que son amie riait de son malheur en voyant son visage s'illuminer devant la pizza entièrement recouverte d'ananas.

« Oh c'est pas de chance. » Larissa eut un sourire narquois devant l'air navré sur le visage du Canadien.

« Tu as pris ma pizza préférée et tu as mis un million de morceaux d'ananas dessus ! POURQUOI ? TU SAIS QUE JE DÉTESTE L'ANANAS ! » gémit Nicholas en cognant son visage contre la table devant lui.

Nicholas Latifi était le coéquipier de Larissa Cohen en Formule 2, avant qu'elle ne soit promue en Formule 1 et ne le laisse avec les idiots de ses autres amis, Alex, Lando et George, puisque le seul mature était Anthoine.

Ils avaient toujours été étiquetés comme un duo très chaotique, car certaines personnes les avaient en fait comparés au duo Red Bull de Max Verstappen et Daniel Ricciardo.

Il était exactement ce dont elle avait besoin pour se distraire de la dure réalité qu'elle était forcée de vivre.

« C'EST MARRANT ! » Larissa rit de son ancien coéquipier, la voyant se cogner la tête à plusieurs reprises sur la table alors qu'il faisait semblant de pleurer.

« Tu es méchante. » gémit Nicholas de défaite, prenant une tranche de pizza et mordant dedans, grimaçant à cause de la surcharge d'ananas.

« Tu m'aimes vraiment, Nicky. » Larissa gloussa face au dégoût de l'homme alors qu'il mangeait la pizza garnie d'ananas.

« Mensonges. »

« Non pas du tout. »

« Mensonges. »

« Non pas du tout. »

« Mensongeees. »

« Je vais te gaver d'ananas. » Larissa lança un faux regard furieux à son ancien coéquipier, voyant un sourire narquois couvrir ses traits.

« Et je viderai tout ton Nutella à la poubelle. » menaça Nicholas, voyant son visage devenir choqué alors qu'elle laissa échapper un hoquet.

« Tu n'oserais pas, tu aimes le Nutella autant que moi. »

« Regarde moi. »

Nicholas se leva alors qu'il tentait de courir dans sa cuisine pour détruire son Nutella, mais se retrouva à pousser un cri aigu alors qu'elle le plaquait au sol.

« Pas question, Nicky, pas question. »

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Depuis qu'elle avait été kidnappée par son grand-père, ses oncles, Fernando, Sebastian et Kimi, étaient déterminés à la protéger.

Ils avaient été informés par le Finlandais de ce qui s'était passé et que le vieil homme était responsable de la mort de leur meilleur ami, et ils avaient immédiatement juré sur leur vie de protéger leur fille et de faire en sorte qu'André Santos tombe pour le meurtre de Luiz Cohen.

Ils avaient essayé de trouver des plans pour l'exposer, mais après réflexion, ils avaient malheureusement réalisé que ces plans ne fonctionneraient pas.

Tous souffraient encore secrètement de cauchemars et de trouble de stress post-traumatique à la suite de la mort de leur meilleur ami, puisqu'ils étaient là quand il a rendu son dernier souffle.

Tous les trois se sentirent coupables de ne pas avoir pu sauver le quintuple vainqueur du championnat du monde des pilotes de l'étreinte de la mort, tous ayant le sentiment qu'ils n'avaient pas seulement laissé tomber leur meilleur ami.

Mais aussi sa fille.

Ils commencèrent à douter s'ils allaient jamais pouvoir obtenir justice pour leur meilleur ami, leur mentor, leur frère.

C'était juste dommage que personne n'ait réalisé que Larissa Cohen avait accidentellement et sans le savoir enregistré l'intégralité des aveux de meurtre de son grand-père.

Tout ce qu'elle avait à faire était de vérifier ses mémos vocaux sur son téléphone, et elle serait en mesure de s'assurer qu'il passerait le reste de sa vie à pourrir dans une minuscule cellule de prison.

Mais elle n'en avait aucune idée.