VINGT

« Papa, que se passe-t-il si tu ne gagnes pas le Grand Prix du Canada ? »

Luiz Cohen sourit alors que sa fille était assise sur les épaules de l'enfant qu'il encadrait, Sebastian Vettel, alors qu'elle interrogeait son père.

« Je gagne ! » Sebastian sourit, l'interrompant avant que son mentor et meilleur ami ne puisse répondre.

« Tu ne gagnes jamais. » Larissa, huit ans, taquina l'Allemand, qui commença immédiatement à lui chatouiller les côtes et fit un grand sourire en l'entendant crier.

« C'était quoi, hein ? »

« Je suis désolée ! Je suis désolée ! S'il te plaît, arrête ! » cria Larissa, essayant désespérément de reprendre son souffle.

« Si je ne gagne pas, j'éliminerai mes concurrents, c'est ce qu'il fait. »

Luiz sourit fièrement à sa fille avec l'Allemand, voyant qu'elle allait être entre de bonnes mains, si quelque chose tournait mal pendant qu'il conduisait et le rendrait incapable d'élever sa petite fille.

Parce qu'il avait l'intuition que bientôt, son cauchemar récurrent se réaliserait.

Il ne pouvait qu'espérer que sa fille irait bien sans lui.

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« Gamine ! Gamine ! Tu m'entends ? »

Larissa cligna des yeux lorsque son volant devint plus net et entendit son directeur d'équipe, Franz Tost, et son ingénieur radio, Matthew, dans ses oreilles comme s'ils essayaient frénétiquement de la joindre.

Elle sentit des mains l'entourer, la tirant hors de la voiture qui avait commencé à fumer et la fumée s'assombrissait de seconde en seconde.

Elle fut transportée en lieu sûr et à l'écart de la voiture accidentée et placée contre l'avant d'une autre voiture alors que quelqu'un commençait à vérifier qu'elle n'était pas blessée.

Elle pouvait à peine se concentrer et ne se souvenait même pas avoir tapé la voiture de quelqu'un, la faisant déraper et perdre le contrôle de sa voiture pendant l'entraînement.

Elle sentit son casque être soigneusement retiré de sa tête, suivi de sa cagoule, avant que des mains douces ne soient placées sur ses joues pour apparemment la sortir de sa transe.

Elle cligna des yeux à plusieurs reprises, ses yeux enfin capables de se concentrer et elle vit un garçon debout devant elle avec un air inquiet sur le visage.

« Ma Chérie, ça va ? Tu étais consciente mais immobile, alors même que de la fumée se formait. » dit Pierre Gasly avec ses mains posées doucement sur les joues de sa coéquipière, les sourcils froncés d'inquiétude.

Pierre avait été la voiture derrière celle de sa coéquipière, et il l'avait vue taper la voiture de Lance Stroll lorsqu'il refusa de la laisser passer et avait riposté pour l'empêcher de le dépasser dans sa course à domicile, qui fut jugée comme conduite dangereuse en raison du fait qu'il l'avait forcée hors de la piste une fois auparavant et l'avait presque poussée dans le mur, ce qu'il aurait fait si le coéquipier de la fille n'avait pas freiné pour lui permettre de se faufiler derrière le Canadien.

Il l'avait vu déraper et perdre le contrôle, avant de s'arrêter parce qu'elle avait dérapé hors de la piste et heurté une barrière. Il avait entendu les ingénieurs radio essayer de lui parler, alors il se gara derrière elle pour la faire sortir avant que les commissaires ne le puissent.

Il ne savait pas quoi penser lorsqu'il la vit fixer son volant, alors même que la fumée s'échappait de son véhicule.

C'était comme si elle était figée dans le temps.

« Je vais bien. » La voix cassée de Larissa tira le Français de ses pensées. « Je ne sais pas ce qui s'est passé. »

« Stroll est un connard, c'est ce qui s'est passé. » Pierre serra la mâchoire, les narines légèrement dilatées.

Dès qu'ils revinrent au paddock, elle sentit des bras s'enrouler autour de sa taille, alors qu'elle était tirée contre la poitrine de quelqu'un.

« Ça va, Lar ? » demanda Esteban à sa meilleure amie en la prenant dans ses bras.

'Ouais je vais bien, j'ai juste un peu mal à la tête, c'est tout. » Larissa sourit doucement alors qu'elle s'appuyait contre la poitrine de son ami, sentant qu'il lui serrait la taille alors qu'il la serrait dans ses bras.

« Le docteur t'a autorisé à piloter ? » Zahra interrogea sa meilleure amie puisqu'elle revenait de son voyage à cause de l'enterrement de sa grand-mère.

Pierre prit la valise de la fille de sa main et la porta vers la remorque de pilote de sa coéquipière.

« Oui. » Larissa hocha la tête, avant de remarquer que quelqu'un passait devant le garage de Toro Rosso.

« HÉ ! »

Larissa sortit en trombe du garage et ses mains frappant le torse de Lance Stroll, regardant le garçon trébucher de surprise à cause de sa force inconnue. Lance la fixa sous le choc de la puissance de sa poussée, du regard agressif cousu sur son visage.

« A quoi tu joues putain d'idiot ! » Larissa fulminait contre le Canadien, sous les yeux d'autres pilotes et de personnes dans le paddock.

« Quoi ? » Lance fronça les sourcils de confusion.

« Tu m'as fait déraper ! Après tu m'as presque poussé dans un mur ! Puis tu m'as foncé dedans, ce qui m'a fait avoir un accident ! T'es fou, putain ! » cria Larissa de colère au Canadien, ses mains frappant à plusieurs reprises son torse, le faisant trébucher plusieurs fois.

Les yeux de Lance étaient écarquillés de surprise et remplis de peur. Il ne l'avait jamais vu réagir comme ça à quoi que ce soit. C'était comme si elle avait perdu la tête.

« Je suis désolé, je suis désolé... » marmonna-t-il doucement alors que son corps commençait à trembler devant le pur regard haineux qu'il recevait de la fille Cohen.

« Tu vas être désolé, putain ! Si jamais, JAMAIS, tu sabotes à nouveau ma course, je jure que je vais te ruiner putain ! » La Brésilienne fut emmenée par Pierre et Zahra et ramenée au garage Toro Rosso pour tenter de la calmer.

« Lis, Lis, calme-toi d'accord. Respire. » Zahra essaya de calmer sa meilleure amie. « Tu dois te calmer, sinon tu pourrais recevoir une pénalité pour la course. »

« Il le méritait pourtant. » marmonna Pierre dans sa barbe, avant de lâcher un cri lorsque Bailey le gifla à l'arrière de la tête.

« Ça n'aide pas, Gasolina. » Zahra lui lança un regard noir avant de s'accroupir devant sa meilleure amie qui bouillonnait de colère. « Calme-toi, d'accord. Tu ne veux pas te faire plus d'ennemis alors que tu essaies d'obtenir une meilleure place pour la saison prochaine. »

« Elle essaie d'avoir une meilleure place la saison prochaine ? » Franz se tenait derrière eux, les sourcils froncés.

« Ne sois pas si surpris. » Zahra se leva, les bras croisés devant sa poitrine. « Tu l'as traitée comme de la merde. »

« Vrai. » marmonna doucement Pierre.

« Je ne sais pas de quoi vous parlez, Miss Bailey, mais je sais que vous n'êtes pas autorisée dans ce garage. » Franz croisa les bras alors qu'il fixait la fille à la peau foncée, mais la trouva également en train de le fixer.

« Tu l'as traitée avec moins de respect que tu ne traiterais la vermine, khar. Tu blâmes son sexe, sa nationalité, son nom de famille, mais tu ne blâmes jamais le problème, n'est-ce pas ? » Zahra resta ferme, sachant qu'elle avait maintenant développé une foule d'autres chefs d'équipe et pilotes.

« Et quel est le supposé problème ? »

Zahra fit un pas en avant, les yeux froids et durs alors qu'elle fixait l'homme. « Toi. »

« Quant à être banni ici, je m'en fous. Tu n'aimes pas la vérité froide et honnête que je n'ai pas peur de te dire. Tu veux que tout le monde croie que tout est soleil et arcs-en-soleil, mais c'est loin d'être le cas. Ton meilleur pilote aurait pu mourir d'une blessure à la tête, parce que tu ne lui permettais pas un régime alimentaire approprié, parce que tu voulais un pilote attrayant qui ait l'air mince. Tu as donné à ton meilleur pilote, une séance d'entraînement concentrée sur ses fesses, parce que pour toi, c'est sa meilleure qualité et c'est évidemment ce que les gens peuvent voir quand elle est assise dans une voiture. » fulmina Zahra, sa voix s'élevant pendant qu'elle parlait. « Je sais que je ne suis pas la seule personne ici qui connaisse la vérité. »

Quelqu'un se racla la gorge derrière elle, alors elle tourna son corps pour voir sa meilleure amie les regarder tous les deux avec une expression indéchiffrable.

« J'ai un contrat jusqu'à la fin de la saison, dont tu pourrais t'en libérer, si tu es prêt à me payer des millions de livres parce que c'est la clause de sortie. » Larissa haussa un sourcil à son directeur d'équipe. « Mais c'est ainsi que nous procéderons jusque-là. »

« Tu vas me traiter avec le respect que mérite un Cohen, un pilote et un futur champion, ou tu ne tiendras pas jusqu'à la fin de la saison en tant que directeur d'équipe. »

Franz ne prêta même pas attention à ses paroles, car pour lui, à ce moment-là, il ne voyait pas Larissa Cohen.

Il regardait fixement le quintuple champion du monde, Luiz Cohen.

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Après l'accident de l'entraînement et l'altercation avec Lance Stroll, Larissa Cohen avait reçu l'ordre de prendre le départ de la course depuis le fond de la grille et avait reçu une pénalité de dix secondes qui serait ajoutée à son temps à la fin du Grand Prix.

Pierre se qualifia 16e, donc ça n'allait pas trop bien pour le duo, mais ça ne voulait pas dire qu'ils n'allaient pas tout donner.

Tant qu'ils finissaient tous les deux devant Stroll, ils étaient heureux.

Dès que la course commença, Pierre grimpa à la 14e place, dépassant les deux voitures McLaren.

Larissa, eh bien, elle fonça jusqu'à la 17e place, devant Stroll et freina, obligeant le Canadien a poussé sa voiture par derrière.

Vengeance.

Elle serait probablement pénalisée pour ça, mais elle avait déjà une grosse pénalité, donc ça ne la dérangeait pas trop.

Elle était confrontée aux deux McLaren devant elle, ce qui pour elle était amusant car cela signifiait une double bataille.

Pour eux, cela signifiait qu'ils étaient tous les deux doublés dans le même virage, alors qu'elle les dépassait en entrant dans le virage et qu'elle restait devant eux à la fin du virage.

Un tour que lui a enseigné un certain Australien en costume Red Bull.

Charles Leclerc de Sauber aurait pu à la fois rire et pleurer lorsque les deux Toro Rosso le dépassèrent, bien qu'il ait pu reprendre une place en dépassant son ami français.

Magnussen dérapa alors qu'il se défendait d'une Toro Rosso conduite par son amie brésilienne, ce qui lui donna ensuite la place de le dépasser, alors qu'elle lui faisait le doigt d'honneur avant d'accélérer après la voiture à la 10e place.

Qui s'est avéré justement être conduit par un Mexicain.

Larissa trouvait amusant de voir la Force India de Sergio Perez utiliser des mouvements connus grâce à son père, et elle rit encore plus lorsqu'il utilisa le mauvais, lui permettant d'utiliser la connaissance des tactiques de conduite de son père, pour le dépasser et gagner la 10e place.

Amateur.

« Bon travail, Sainz ensuite, il a 1,8 secondes d'avance sur toi. »

Son ingénieur radio, Matthew, lui parla alors qu'elle essayait de se concentrer sur la conduite. Pourquoi doivent-ils constamment critiquer ? Elle conduisait, pas eux.

« Laisse-moi tranquille, ne me parle pas à moins que j'ai besoin de passer aux stands. »

Elle se battit rapidement avec Carlos, Esteban et Hulkenberg, et les dépassa tous les trois. Elle était consciente que Nico reculait lentement après leur bataille, signalant que quelque chose n'allait pas avec sa voiture.

Triste, mais pas son problème.

Elle occupait désormais la 7e place, les tours s'écoulant rapidement puisqu'elle était aux côtés de Daniel et de sa Red Bull, avec son oncle Kimi juste devant eux.

« Chuchuzinho, tu peux le faire. » Elle entendit la voix de son père dans sa tête, ce qui lui fit presque perdre le contrôle, mais il lui semblait qu'une rafale de vent avait gardé le contrôle de sa voiture.

Daniel et la Brésilienne réussirent tous les deux à dépasser son oncle Kimi, les deux se serrant de chaque côté comme un sandwich.

Il semblait que Daniel avait décidé de rester avec elle, puisqu'ils avaient tous les deux dépassé Lewis ensemble, plaçant Larissa en 4e et Daniel en 5e.

Qui se transforma rapidement en 3e et 4e, car Bottas semblait avoir un problème mécanique, le faisant chuter rapidement en position.

Cependant, elle aurait besoin d'au moins dix secondes entre elle et l'Australien si elle voulait conserver son podium, alors quand elle remarqua Hamilton derrière Ricciardo, le forçant à se défendre, elle accéléra et s'éloigna pour trouver l'autre Red Bull de Max Verstappen.

Max regarda dans ses rétroviseurs et ne vit rien, et cligna des yeux, pour voir qu'au cours de cette milliseconde, une voiture appartenant à Toro Rosso était juste derrière lui, sur le point de le dépasser.

Sebastian Vettel était le leader de la course et entendit son ingénieur radio lui dire qu'il était tranquille et qu'il gagnerait la course parce que personne n'était à proximité de lui.

« Qui est en second ? »

« Il y a actuellement une bataille entre Verstappen et Cohen pour la deuxième place. »

« Qui gagne ? »

« Cohen. »

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Elle avait écopé d'une pénalité de dix secondes au départ du Grand Prix, mais avait-elle réussi à prendre dix secondes d'avance sur le troisième, Max Verstappen ?

C'était une Cohen, bien sûr.

Il est vrai qu'il n'avait que quelques millisecondes d'écart, mais elle avait réussi à conserver sa deuxième place.

Deux podiums de deuxième place, en deux courses.

Juste sans s'évanouir cette fois.

Ce qui le rendit encore meilleur, c'est que son coéquipier, Pierre, avait également marqué un point en terminant à la 10eplace.

Dès qu'elle commença à monter sur le podium, elle put voir Zahra crier pour elle alors qu'elle était sur les épaules de leur oncle Kimi Raikkonen.

Elle pouvait voir le pur plaisir sur les visages de son coéquipier et de Charles alors qu'ils se tenaient tous les deux à côté de Daniel.

Elle pouvait voir Esteban et Checo applaudir pour elle, comme s'ils étaient super fiers d'elle.

Et, l'espace d'une seconde, elle vit son père debout à côté de son oncle Fernando, avant que son visage fier et souriant ne disparaisse, ne laissant à sa place que l'Espagnol.

Sebastian Vettel occupait la première place, avec Max en troisième, alors que l'Allemand tapotait la tête de sa nièce avec un sourire narquois sur le visage.

« On dirait que j'ai échoué en tant qu'oncle, gamine. » dit doucement Sebastian la faisant froncer les sourcils. « Je n'ai pas sorti la concurrence pour que tu puisses gagner. »

Larissa roula ses yeux sombres vers son oncle, sachant exactement à quelle conversation il faisait référence.

« Descends de mon podium, idiot. Tu ne gagnes jamais. »

Max rit en remarquant que les deux se chamaillaient et se tiraient l'un l'autre, essayant de pousser l'autre à la deuxième place, et commença à secouer son champagne, avant de l'asperger sur le duo.

Larissa applaudit lorsqu'elle réussit à retirer son oncle de la première place, avant qu'elle ne soit attrapée par la taille et hissée sur ses épaules.

C'était leur victoire.

Ensemble.