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SOIXANTE-QUATRE

SOIXANTE-QUATRE

« Bonjour, vous devez être nouveau dans le quartier, je suis ravie de vous rencontrer. »

Larissa Kimi Cohen souriait intérieurement alors qu'elle se tenait devant une maison qu'elle connaissait trop bien, puisqu'elle était juste à côté de la sienne.

Le propriétaire de la maison se tenait debout avec une grande boîte dans ses mains et un grand sourire qui semblait être celui de l'excitation, sa partenaire debout à coté d'eux tout en tenant également une boîte.

« Enchanté de vous rencontrer, je m'appelle Esteban. »

Esteban Ocon riait alors qu'il se tenait devant sa meilleure amie qui venait de quitter sa propre maison voisine pour l'accueillir alors qu'il emménageait.

« Et je m'appelle Zahra, mon copain et moi sommes tombés amoureux du quartier parce que nous avons une amie qui habite près d'ici. »

Zahra Bailey avait ri alors qu'elle se tenait à côté de son petit ami, puisqu'ils emménageaient ensemble, même s'ils avaient encore tous les deux leurs appartements à Monaco pour quand on avait besoin d'eux en Europe.

Ils s'écartèrent tous les deux de la porte pour que la Brésilienne puisse entrer par celle-ci, entrant dans la maison que Zahra avait passée la semaine précédente à peindre avant d'y emménager, souriant à la différence qu'elle voyait par rapport à ce dont elle s'en souvenait.

La maison était beaucoup plus lumineuse puisque Zahra avait peint les murs de toute la maison d'une couleur bleu pastel pour correspondre au parquet en bois gris clair qu'elle avait posé avec l'aide de Pierre.

Ils étaient déjà occupés à accrocher des photos et des décorations qui remplissaient la maison de beaucoup plus d'amour que ce qu'elle contenait auparavant.

Il n'y avait plus de photos de Pete avec son père, ou de Pete avec sa mère ou de Pete avec elle, mais à la place de nombreuses photos de Zahra et Esteban ainsi que du couple avec plusieurs de leurs amis, dont Larissa.

Le couple sourit lorsque la fille Cohen saisit l'une des boîtes et la souleva vers le salon pour les aider à déballer leurs affaires pour leur nouvelle maison.

Elle fredonnait doucement une chanson brésilienne avec laquelle elle avait grandi tandis qu'elle déballait les choses des cartons et les plaçait sur les gros meubles qui se trouvaient déjà dans la maison.

Elle ne savait même pas qu'elle faisait cela depuis des heures et qu'elle avait utilisé plus de dix cartons différents jusqu'à ce que le couple qui vivait là, entre dans la pièce et l'entraîne loin et sur le canapé.

« Merci de nous aider, Lar. Nous savons que ça doit être étrange pour toi d'être ici. » Esteban sourit doucement alors qu'il était assis entre ses deux filles préférées, ses deux bras enroulés autour de leurs épaules.

« Tant qu'aucun de vous ne se tient de façon effrayante à la fenêtre, je suis sûre que tout ira bien. » Larissa gloussa en voyant leurs visages s'illuminer.

« On pourrait peut-être avoir un âne de compagnie. »

Zahra laissa échapper un grand sourire sur son visage rayonnant, remarquant et entendant le cri qui quitta les lèvres de sa meilleure amie qui bondissait d'excitation.

« Vraiment? »

Larissa haleta de surprise, un sourire recouvrant son visage qui ne pouvait être décrit que comme enfantin, l'homme français jeta un coup d'oeil à sa petite amie, ayant l'impression qu'ils ne voyaient pas Larissa, pilote de Formule 1 de vingt ans, en ce moment.

Ils voyaient une Larissa Cohen très jeune, pleine d'innocence.

« Nous pourrions l'appeler Kimi Raikkonen III. »

Zahra gloussa devant le visage choqué de sa meilleure amie car le nom lui rappelait son âne de compagnie qui était la deuxième génération de Kimi Raikkonen, un cadeau de son père Luiz.

Sans prévenir, Larissa se jeta sur le corps du Français pour serrer dans ses bras sa meilleure amie, et les deux femmes avaient immédiatement éclaté de rire, auquel Esteban se joint rapidement en voyant à quel point elles semblaient toutes les deux heureuses.

« Il doit aimer la glace! »

Larissa éleva la voix alors qu'elle s'allongeait sur ses amis, avant qu'ils ne rient tous les trois, le bonheur les inondant car ils avaient presque l'impression que tout allait bien dans le monde.

Et c'était presque le cas.

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Pour la première fois de la saison 2019 de Formule 1, Larissa Cohen ne s'était pas qualifiée dans le top 3.

C'était le Grand Prix d'Autriche et tout le monde pouvait voir la frustration sur le visage de la fille Cohen alors qu'elle sortait de sa voiture après s'être qualifiée en cinquième position.

Ce n'est pas qu'elle avait fait une erreur ou qu'il n'y avait pas eu de défaut sur la voiture qu'elle conduisait mais plutôt que la séance avait été interrompue par un drapeau rouge après qu'une Red Bull ait eu un accident, par coïncidence juste après avoir obtenu la pole, ce qui signifiait qu'elle ne pouvait pas revenir et battre son temps.

La Red Bull dont elle parlait?

Celle de Max Verstappen.

Le Néerlandais avait été surprise de voir Cohen debout près du garage Red Bull alors qu'il sortait de sa voiture, marchant vers elle avec les sourcils froncés de confusion.

« Quoi de neuf? Est-ce que ça va? »

Max Verstappen demandait alors qu'il s'arrêtait devant la fille aux cheveux noirs d'un mètre cinquante-deux qui le regardait fixement.

« Je t'ai démasqué, connard. »

Larissa Kimi Cohen regarda Verstappen avec haine, le faisant tressaillir de surprise devant le regard qu'elle lui lançait.

« Quoi? Je ne- »

« Ce ne peut pas être une coïncidence si tu réussis à battre Leclerc pour la pole position et puis, juste au moment où je m'apprête à faire mon tour, tu as un accident. Tu sais contrôler ta voiture mieux que la plupart de ces connards, alors ne fais pas l'idiot avec moi. » Larissa s'approcha de manière à ce que sa poitrine touche la sienne, le faisant déglutir de nervosité.

« J'ai bloqué mes roues. »

« Si tu as bloqué tes roues alors mon père est en vie. »

Max s'éloigna d'elle de quelques pas lorsque ses mots parvinrent à ses oreilles, une douleur le touchant en pleine poitrine au ton accusateur qu'elle employait.

Il s'attendait à cela de la part de ses rivaux mais il n'avait jamais vu Larissa comme une rivale.

Il l'avait simplement vue comme Larissa.

« Je comprends que tu essayes de défendre le fait que j'ai battu ton petit ami mais- »

« Ne le mêle pas à cette affaire. Je suis suffisamment professionnelle pour ne pas mélanger tout ça. » Larissa lui cracha dessus avec colère, la rage inondant ses veines alors qu'elle se demandait comment il osait l'accuser d'être partiale.

« C'est le fait que littéralement trois secondes après avoir obtenu la pole, tu as eu un accident et la séance a été arrêtée par un drapeau rouge afin que personne ne puisse te battre. Qu'est-ce qui ne va pas Verstappen? Effrayé? »

« Si tu es une si bonne pilote, tu pourras me dépasser sans problème. » Max haussa nonchalamment les épaules tandis qu'il commençait à laisser déborder son arrogance, observant le regard de champion scintiller dans ses yeux marron foncé.

« Donc tu l'admets. » La fille Cohen poussa un court soupir, secouant la tête avec incrédulité.

« Et alors, si je l'ai fait? Que vas-tu faire? »

Max demanda avec intrigue, la regardant commencer à s'éloigner de lui et à se diriger vers son garage, un sourire narquois compétitif collé sur ses lèvres.

« Tu vas voir ce qu'un Cohen peut vraiment faire. »

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Est-ce une coincidence si, alors que Larissa Cohen dépassait Max Verstappen, en première position, leurs voitures s'étaient percutées?

Larissa dirait non mais d'un autre côté, elle était en première place et l'autre voiture était en train de perdre sa position pour avoir subi de graves dommages.

Cela signifiait que Leclerc, Bottas, Vettel, Gasly et Norris avaient tous réussi à dépasser la Red Bull en panne qui faisait maintenant de son mieux pour garder sa voiture dans les points et rester dans la course pour éviter de devoir abandonner la voiture et quitter la course.

« Enquête en cours sur ta collision avec Verstappen. Ecarte-toi. »

Son ingénieur radio lui avait parlé, lui donnant les informations que la Brésilienne avait besoin de connaître mais qu'il ne dirait pas franchement pour éviter de se faire crier dessus.

Elle avait déjà traumatisé son ancien ingénieur radio, Matthew, qui était désormais l'ingénieur radio de Daniil Kvyat, alors il savait qu'il ne fallait pas la déranger ni l'ennuyer à la radio.

« C'est exactement ce que je fais. »

Larissa avait répondu avec un ton beaucoup moins méchant que celui qu'elle avait l'habitude d'avoir lorsqu'elle courait avec Toro Rosso, se concentrant uniquement sur le fait d'aller le plus loin possible.

Elle n'avait pas pu aller aussi loin qu'elle l'aurait souhaité car elle savait qu'elle-même avait subi des dommages mineurs, ce qui signifiait qu'elle avait un autre pilote visible dans ses rétroviseurs mais cela ne la dérangeait pas.

C'était Charles Leclerc, après tout.

Elle avait dîné avec Leclerc et sa famille deux jours auparavant et elle avait vraiment apprécié.

Ils l'avaient accueillie comme si elle allait rester là pour toujours ce qui avait fait gonfler sa poitrine de bonheur de se sentir réellement désirée par une famille et une femme qui était une mère.

Parce qu'elle n'avait jamais eu ça quand elle était petite.

Charles lui racontait souvent des histoires de son enfance sur l'amour et l'attention que sa mère lui portait et lui porte toujours, ainsi que des histoires sur son père qu'elle n'avait jamais rencontré mais qu'elle avait vu de loin lors de quelques anciennes courses où ils s'affrontaient mais ne se parlaient jamais.

Il lui avait également dit que sa mère était la personne qui lui coupait toujours les cheveux, peu importe son âge, ce qui l'avait presque s'évanouir tellement cela semblait adorable.

Pascale Leclerc avait même proposer de coiffer aussi Larissa puisqu'elle avait eu l'idée de peut-être se teindre les cheveux en blond mais n'en était pas sûre. Au moins, elle savait que si elle le faisait, elle aurait quelqu'un pour l'aider à le faire.

Lorsque Larissa avait finalement franchi la ligne d'arrivée en première place, Charles n'était qu'à quatre secondes d'elle ce qui signifiait que si elle subissait une quelconque pénalité, c'est le Monégasque qui remporterait la victoire à sa place.

La première victoire de Charles Leclerc n'était cependant pas encore arrivée.

On avait considéré que c'était un incident de course et Larissa Cohen était donc de retour sur la première marche du podium avec un sourire suffisant tandis que Max Verstappen avait tout juste réussi à rester dans les points, battu par son oncle Kimi et avait donc terminé à la dixième place.

Son oncle Sebby avait terminé troisième ce qui signifiait qu'il y avait deux pilotes Ferrari avec elle sur le podium, dont l'aîné qui l'avait soulevée pour pouvoir la porter sur son dos.

Charles se recula avec un sourire affectueux sur son visage tandis qu'il les regardait tous les deux célébrer une fois de plus, avant de pulvériser sa bouteille de champagne sur eux deux ce qui provoqua de fortes acclamations de la foule.

Pete Gibson se tenait à l'arrière de la foule tandis qu'il levait les yeux vers le podium, regardant la jeune fille Cohen qu'il avait vu grandir en train de célébrer d'avoir remporté une autre course.

Il avait un don sourire sur son visage tandis que ses mains l'applaudissaient, sachant que même si elle savait qu'il avait aidé à la mort de son père, il l'avait également aidée à obtenir justice pour son père en aidant à metrre son grand-père en prison et en vendant sa maison pour qu'elle n'ait pas à voir son visage tous les jours en vivant à côté.

Il n'avait pas prévu à l'origine de vendre la maison à Esteban Ocon puisque la première personne à avoir réellement essayé d'acheter la maison était en fait Lance Stroll, mais lorsque son offre avait été battue par celle de Zahra Bailey, il avait pensé que les gens que Larissa connaissait essayaient d'acheter la maison pour qu'elle se sente plus à l'aise.

Même si Zahra avait finalement dû se rétracter car Esteban avait offert bien plus que la valeur de la maison, elle avait quand même gagné au final puisque le Français avait toujours prévu de partager la maison avec sa petite-amie.

Alors que la cérémonie du podium était terminée et que les trophées étaient distribués, le champagne arrosé, Pete s'éloigna de la scène, ne voulant pas que les gens le voient.

Mais il était toujours fier d'elle.

Il n'avait simplement pas remarqué que les yeux de trois personnes l'avaient en fait repéré, un jeune couple et un oncle de la jeune femme du couple. Zahra, Esteban et Kimi.

Parmi la foule se trouvaient également leurs camarades pilotes qui les encourageaient et les applaudissaient, même si le pilote néerlandais regardait fixement le vainqueur de la course, blessé.

Il savait désormais qu'il ne fallait pas s'en prendre à un Cohen.

Notamment Larissa Kimi Cohen, future Championne du Monde.

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