SOIXANTE-CINQ

« J'aimerais que nous puissions rester comme ça pour toujours. »

Charles Leclerc murmurait avec contentement alors qu'il était allongé sur le dos sur le pont du yacht appartenant à son amoureuse, sa petite amie Larissa, qui était recroquevillée à ses côtés et utilisait une de ses mains pour dessiner de petits et doux cercles sur sa poitrine nue.

Il tournait parfois la tête pour déposer des baisers amoureux sur le sommet de sa tête où ses cheveux noirs étaient éparpillés partout, ou sur son front et ses tempes, ne voulant pas trop bouger et la faire s'éloigner de lui et de ses bras.

Sa jambe gauche reposait sur sa taille, de sorte que le bras qui n'était pas enroulé autour de sa taille serrait plutôt sa cuisse nue, son pouce effleurant doucement sa peau ce qui faisait souvent frissonner sa peau bronzée tandis qu'ils se baignaient dans la lumière radieuse du soleil qui brillait sur eux.

« A vrai dire, nous pourrions, mais nous devrions laisser Estie, Zahra et Pierre seuls avec Anthoine et je pense qu'il nous traquerait et nous tuerait. »

Larissa Kimi Cohen gloussait doucement alors qu'elle s'accrochait à son petit ami, sachant qu'ils étaient censés retrouver leurs meilleurs amis pour déjeuner dans moins d'une heure même si aucun d'eux ne voulait bouger de leur position actuelle.

Anthoine aimait ses amis mais il savait que sans Larissa et Charles, il perdrait la tête en quelques secondes car ils étaient capable de le contrôler et de le garder calme.

Il jurait que Zahra avait une mauvaise influence sur les garçons, mais il devait admettre qu'il aimait Bailey comme si elle était sa grande soeur alors il laissait toujours passer.

« Anthoine finirait par devenir comme le FBI ou quelque chose comme ça juste pour nous traquer parce que nous l'avons laissé seul avec les idiots. » Charles éclata de rire, ce qui fit rire son amoureuse qui était avec lui, le couple sachant à quel point cette déclaration était vraie.

« Avons-nous assez de temps pour nager? »

La fille Cohen leva la tête pour fixer le visage ciselé de son amoureux, le voyant hocher la tête une fois, la faisant presser doucement ses lèvres contre sa mâchoire ce qui provoqua un petit gémissement de la part du Monégasque avant qu'elle ne se précipite sur ses pieds pour courir et sauter dans l'eau bleue cristalline qui les entourait, eux et son yacht.

Leclerc avait suivi le mouvement presque instantanément, le couple s'éclaboussant dans l'eau en même temps, la fraîcheur de l'eau étant le paradis pour leur peau en comparaison de la chaleur étouffante du soleil doré qui brillait sur eux.

Alors que le couple était encore sous la surface de l'eau, Leclerc enroula ses bras autour de la taille de l'amour de sa vie, l'attirant plus près de lui jusqu'à ce qu'ils brisent tous deux la surface de l'eau lumineuse, tous deux avalant l'oxygène qui leur fut immédiatement donné.

Le duo rieur ne pouvait s'empêcher de s'éclabousser mutuellement avec l'eau cristalline, chacun d'eux essayant de s'éloigner de l'autre pour éviter d'être à nouveau trempé, se comportant comme de jeunes enfants mais cela ne les dérangeait pas.

Ils étaient ensemble et c'était tout ce qui comptait.

Rien d'autre n'avait d'importance au monde à cet instant. Parce qu'ils étaient ensemble.

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« Eh bien, c'est une surprise, cabezón. »

Tatiana Calderón sourit en ouvrant la porte de son appartement pour voir son amie, Larissa Cohen, debout là, patiemment.

« Laisse moi entrer, loca. »

Larissa se mit à rire en remarquant le roulement des yeux qu'elle recevait de la part de la femme colombienne qui s'écarta de la porte pour qu'elle puisse entrer dans l'appartement.

« Pourquoi es-tu ici, Cohen? » Tatiana sourit, enroulant ses bras lâchement autour des épaules de son amie qui, elle le savait, la soutenait toujours, jusqu'à ce qu'elles prennent toutes les deux place sur son canapé.

« J'ai entendu dire que tu allais perdre ton siège parce qu'il n'y a pas assez de sponsors pour te soutenir. » commença Larissa, sonnant un peu plus brusque que ce qu'elle aurait souhaité mais elle savait qu'elle devait simplement le dire.

« Oui. C'est bon. Je pourrais essayer l'IndyCar et voir s'ils m'acceptent là-bas, ce qui est dommage car j'adore la Formule 2 mais si je ne peux pas rester, alors j'ai des options. » Tatiana sourit tristement.

« Mais tu sais ce que j'ai entendu d'autre? »

Tatiana secoua la tête d'un côté à l'autre.

« J'ai entendu dire que le CRR souhaitait te parrainer. »

« C'est qui ce putain de CRR? » Calderón se mit à rire en pensant que sa meilleure amie avait perdu la tête car elle n'avait jamais entendu parler d'une entreprise avec un nom pareil.

« Cohen's Racing Revolution. »

La bouche de la jeune Colombienne s'ouvrit sous le choc devant le regard de la Brésilienne, se demandant si elle était en fait en train d'halluciner et que rien de tout cela n'était réel et seulement un rêve.

« Non! »

« Oh, si. » La fille Cohen sourit en voyant la réalisation frapper le visage de son amie, faisant perdre tout couleur à sa peau comme si elle allait s'évanouir à tout moment. « Je crois qu'ils envisagent également d'acheter une équipe en Formule 2 dans les prochaines années. »

« Anthoine sait-il que tu essaies de me voler? » Tatiana poussa une profonde inspiration d'oxygène pour tenter de se calmer, sa poitrine lui faisant mal car elle avait été si inquiète de perdre sa chance d'accéder à la Formule 1 tandis que sa meilleure amie créait secrètement une entreprise sans le dire à personne.

« Il m'aide à promouvoir l'entreprise. De cette façon, les pilotes féminines du monde entier savent que quelqu'un, quelque part, les soutiennent. »

« Peux-tu te le permettre? »

« Avec l'argent que j'ai hérité de mon père plus l'argent que j'ai reçu depuis que ma mère et mon grand-père sont tous les deux en prison, et mon salaire et mon accord avec Mercedes... facilement. » Larissa hocha la tête de haut en bas avec confiance.

« Quel était l'accord avec Mercedes? Des contrats de dix ans, c'est du jamais vu et pourtant ils vous l'ont sorti comme si de rien n'était. » La pilote de Formule 2 se retrouva à se poser des questions car même si l'accord avait été sorti depuis un certain temps, elle n'avait toujours pas saisi.

« Dix ans de pilotage pour l'équipe de Formule 1 de Mercedes et toutes les équipes qu'ils possèdent qui ont besoin d'un pilote en dehors de la Formule 1, ainsi que la formation de nouveaux pilotes, tout en faisant la promotion avec Susie pour attirer plus de femmes dans ce sport. » expliqua Larissa tout en parlant, regardant son amie haleter à plusieurs reprises.

« Alors tu pourrais conduire en Formule E? Indycar? Où Mercedes a-t-elle une équipe? » Larissa hocha la tête. « Qui t'a aidé à conclure cet accord? »

« Toto, Susie, Lewis et Zahra. »

« Lar! C'est complètement fou! Et avec ton entreprise qui soutient les femmes en dehors de la portée de Mercedes, c'est tellement bien, c'est quoi ce bordel! »

Tatiana Calderón se précipita en avant pour enrouler ses bras autour du corps de son amie, la serrant aussi fort qu'elle le pouvait en signe de gratitude pour avoir sauvé à elle seule toute sa carrière.

« Que puis-je dire? Je suis une Cohen. »

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« Si tu gagnes cette course, tu seras à une victoire de mon record, tu sais? »

Sebastian Vettel sourit ç sa nièce alors qu'il se tenait devant son garage, vêtu de ses emblématiques tenues ignifugées rouges Ferrari.

« Je sais. Au fait, j'ai l'intention de détruire le record. »

Larissa Kimi Cohen gloussa doucement en regardant son oncle Sebby, remuant ses sourcils noirs de haut en bas puisqu'elle pouvait voir que l'Allemand essayait tellement de ne pas rire de la façon dont elle se comportait.

Il n'avait cependant pas pu retenir son rire lorsque la fille Cohen avait commencé à twerker, essayant de le faire rire ce qui avait fini par réussir, faisant éclater de rire Vettel qui avait fait grandir son sourire en voyant à quel point cela sonnait incroyable.

Il savait que si les autres étaient à proximité d'eux en ce moment, ils auraient eux aussi du mal à respirer à force de rire car tout ce que cela faisait était de leur rappeler des moments familiers.

Comme Luiz Cohen qui remue son cul juste avant d'établir un record au tour de qualifications en 2007.

Elle ne savait probablement même pas pourquoi il riait autant mais cela n'avait pas d'importance car il savait que même quand elle n'avait aucune idée de ce qu'elle faisait, elle était toujours comme son père.

Tel père, telle fille.

Ils étaient une seule personne, même s'il y avait deux corps, deux noms, deux réputations, ils n'étaient toujours qu'une seule personne. Ils étaient les mêmes.

Luiz était né de nouveau complètement dans sa fille.

Ils riaient de la même manière, ils lançaient des regards noirs de la même manière, ils parlaient de la même manière, ils pilotaient de la même manière, ils buvaient de la même manière, ils agissaient de la même manière.

Ils étaient les mêmes.

« C'est un record du tour pour cette piste, gamine! »

Sebastian et Kimi avaient tous deux crié en courant à toute vitesse vers la fille Cohen qui sortait de sa voiture après avoir battu le précédent record de temps pour un tour au Grand Prix de Grande-Bretagne.

Un record, détenu auparavant par son père.

Les deux pilotes avaient prévu de lui foncer dessus pour la soulever dans les airs mais ils avaient découvert qu'elle s'était enfuie pour les éviter ce qui avait abouti à une poursuite de la Brésilienne dans tout le paddock.

Ils savaient que la course de demain allait être incroyable, d'autant plus qu'elle était désormais entrée dans les livres d'histoire du Grand Prix de Grande-Bretagne et qu'elle se rapprochait de plus en plus de battre le record de Sebastian de neuf victoires consécutives en Grand Prix.

Elle en était actuellement à sept.

Son père n'en avait remporté que huit et détenait le record avant Seb mais c'était pour des raisons différentes qui l'empêchaient d'obtenir encore plus de victoires à son actif.

Mais Larissa, elle pouvait facilement battre le record de Vettel et il le savait mais il était d'accord avec ça.

Il était toujours heureux de céder un record à un Cohen. Surtout sa Larissa.

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« Bottas a des dégâts, il ne peut pas tenir très longtemps. »

« Essaie d'être derrière Kimi! Ce n'est pas aussi facile que ça en a l'air! »

Larissa Cohen hurlait ans sa radio alors qu'elle pilotait aussi vite qu'elle le pouvait, coincée derrière son oncle Kimi qui se défendait pour sa vie contre elle et sa Mercedes.

Malgré le fait qu'elle soit partie en pole position, elle était actuellement en seizième position depuis qu'elle s'était arrêtée pour des pneus neufs mais elle avait été percutée et avait subi des dommages après son arrêt ce qui signifiait qu'elle devait s'arrêter à nouveau pour réparer les dégâts.

Ensuite, une voiture de sécurité était entrée en piste ce qui l'avait empêchée de remonter, alors maintenant qu'elle le pouvait, elle faisait de son mieux mais elle avait neuf tours pour revenir à la première place et ce n'était pas facile.

Elle avait essayé le double bluff de son père, elle avait essayé le dépassement en zigzag de son père, elle avait le dépassement en virage, aucun d'entre eux n'avait fonctionné.

Elle avait donc pris son deuxième prénom au sérieux et avait décidé de prendre son parrain Kimi Raikkonen à son propre jeu.

Kimi était satisfait de lui-même car il croyait qu'il gagnait et qu'il gardait sa nièce pour que Leclerc puisse obtenir une première victoire puisque Bottas s'accrochait de justesse à la première place mais il s'était rendu compte qu'il avait tort.

Larissa Kimi Cohen le dépassa alors qu'il faisait un écart, l'ayant vue accélérer et se diriger directement vers l'arrière de sa voiture comme si elle était sur le point de le percuter car il ne voulait pas lui faire de mal, aimant trop sa nièce et sa filleule.

Alors qu'elle le dépassait en trombe, il remarqua les deux majeurs levés vers lui, faisant rire le Finlandais lorsqu'il réalisa qu'elle avait joué sur ses sentiments et son amour pour elle en faisant semblant d'essayer de s'écraser pour qu'il fasse un écart, lui permettant ainsi de dépasser par la ligne intérieure.

Fille intelligente.

A un tour de la fin de la course, Charles Leclerc était ravi d'avoir finalement réussi à prendre la tête puisque Bottas ne pouvait plus s'accrocher à sa coéquipière, les dommages sur sa voiture étant trop importants.

Alors que le Monégasque faisait un signe de pouce vers Bottas en le dépassant, ses yeux avaient surpris le même homme lui faisant un doigt d'honneur, faisant froncer les sourcils du jeune Leclerc, confus.

Puis, l'autre Mercedes l'avait dépassé, reprenant la tête à Ferrari.

« Dites à Bottas qu'il est une légende. »

« Dites à Cohen qu'elle est une légende. »

Les deux coéquipiers de Mercedes avaient parlé en même temps à leurs ingénieurs radio respectifs, chacun d'eux recevant exactement le même message radio, ce qui les avait fait rire tous les deux alors qu'ils franchissaient la ligne avec une Ferrari entre eux.

Cohen première, Leclerc deuxième, Bottas troisième.

Larissa se sentait mal d'avoir encore une fois volé une victoire à son petit ami mais cela signifiait aussi que la prochaine course serait celle où elle pourrait égaler le record de son oncle Sebby.

Alors que les trois finalistes sortaient de la voiture, Charles Leclerc s'était dirigé vers l'homme qui avait terminé à la troisième place, le pointant du doigt.

« Tu lui as volé sa célébration de dépassement. »

Charles fronça les sourcils car Bottas lui avait fait son doigt d'honneur après l'avoir dépassé ce qu'il savait être un truc de Cohen.

« Curaçao, tu t'aurais défendu contre moi si tu m'avais vu venir. Tu as été distrait par lui et j'ai gagné. »

Larissa sourit en s'approchant de son petit ami, faisant un check à son coéquipier avec un sourire fier sur son visage puisque leur travail d'équipe avait réussi à fonctionner parfaitement.

« Mon ingénieur radio m'a fit que tu étais neuvième, je ne pensais pas que je devais m'inquiéter du fait que tu me dépasses soudainement. » dit Charles en déposant un doux baiser sur la tempe de son amoureuse.

« Eh bien, vous pouvez remercier McLaren d'avoir été merdique alors parce que Lando se chiait dessus quand je l'ai dépassé. » La Brésilienne sourit, sachant que la façon dont Lando s'était écarté et lui avait donné beaucoup d'espace, indiquait qu'il avait été absolument terrifié à l'idée d'aller contre elle.

Carlos ne s'attendait tout simplement pas à ce qu'elle dépasse sur la ligne extérieure avec une telle vitesse.

Alors que Pierre et sa Red Bull lui avaient à cent pour cent donné la place sans se battre. Elle avait passé trop de temps avec lui pour savoir que cela ne pouvait être qu'une décision délibérée de sa part de s'écarter de son chemin dès qu'elle s'était approchée de lui.

Elle espérait que cela ne lui coûterait rien et que Red Bull ne le punirait pas.

« Lis! »

Zahra Bailey s'était précipitée vers les trois vainqueurs du podium, s'arrêtant devant sa meilleure amie qui avait levé un sourcil en l'air.

« Anthoine et Juan sont dans ton garage. »

« Quoi? »

« Juan a de la tequila. »

Larissa ferma immédiatement les yeux en riant, sa tête reposant contre ses épaules tandis qu'elle penchait sa tête en arrière.

« Bien sûr qu'il en a. »