QUARANTE-DEUX
QUARANTE-DEUX
TRIGGER WARNING : MENTIONS DE TENTATIVE DE SUICIDE
« Larissa, parle-moi. »
« Non. »
« Larissa, bébé, parle-moi. »
« Je ne veux pas te parler ! Je veux parler à mon père ! »
Larissa Cohen, neuf ans, criait après sa mère, Sara, alors qu'elle regardait une photo de son père, Luiz.
Sur la photo, l'homme était assis sur sa Ferrari tandis que sa petite fille était assise sur le siège conducteur, les mains sur le volant, et ça faisait mal à l'enfant de voir le sourire sur le visage de son père.
Un qu'elle ne reverrait plus jamais.
Elle avait fêté son anniversaire quelques jours auparavant, ainsi que celui de la mort de son père et c'était son tout premier sans que son père soit là, mais ce n'allai certainement pas être le dernier.
Parce qu'il ne reviendrait pas.
« Bébé, tu dois t'excuser auprès de Pete, tout ce qu'il voulait, c'était te donner un bon anniversaire. » dit Sara Cohen à sa fille de neuf ans, la voyant essayer de retenir les larmes qui étaient dans ses yeux froids et marron foncé.
« Non, je ne le ferai pas. Je t'ai dit que je ne voulais pas d'anniversaire. Je veux mon père. » Larissa regardait avec envie la photo de son père.
Tout ce qu'elle voulait, c'était un dernier câlin de son papa.
Juste un.
« Mais tu n'avais pas besoin de faire ça ! Pete essayait de te rendre heureuse. »
« Je ne veux pas être heureuse ! Je veux MON PÈRE ! » cria Larissa à sa mère, renversant la table au milieu de la pièce dans sa colère.
« Pete méritait ce coup de poing ! Ce n'est pas mon père ! »
« Ton père est mort, Larissa ! Tu dois te rentrer dans la tête qu'il est parti ! »
Sara Cohen regretta les mots qui étaient sortis de ses lèvres aussitôt qu'elle les avait prononcés puisqu'elle avait immédiatement réalisé qu'elle s'adressait à sa fille.
Qui n'avait encore que neuf ans.
Elle n'aurait pas dû être forcée de grandir aussi vite qu'elle l'avait été, mais elle n'avait pas le choix.
« Ouais, il l'est. » Larissa lança un regard trahi à sa mère.
« Mais j'aurais aimé que ce soit toi à sa place ! Je te déteste ! »
Larissa se précipita vers sa chambre jusqu'à ce qu'une main attrape son poignet, attirant l'enfant pour refaire face à sa mère.
« Où crois-tu aller ? »
« Je vais chez oncle Micky ! Au moins, il sait comment me traiter correctement ! Je te déteste ! »
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« Larissa ? »
Larissa Cohen, ivre, leva la tête au son d'une voix familière, avant de porter sa main à son visage, qui tenait une grande bouteille en verre remplie d'alcool.
Ses yeux roulaient presque vers l'arrière de sa tête à cause de la quantité d'alcool qu'elle avait bu.
Elle s'était appuyée contre le mur extérieur d'une maison, car elle s'était forcée, d'une manière ou d'une autre, à marcher jusqu'à un endroit où elle savait qu'elle serait en sécurité.
Le problème était qu'elle n'avait aucune idée de comment elle avait réussi à y arriver.
Elle avait dû marcher pendant tout le chemin, et compte tenu de son état d'ébriété et du fait qu'elle avait bu à Milan qui était en Italie et était maintenant en Suisse, elle avait dû marcher pendant très longtemps.
« Petite, que t'est-il arrivé ? »
Fernando Alonso se força à s'accroupir devant sa nièce, voyant à quel point elle était à peine consciente, soit à cause de l'épuisement, soit à cause de l'alcool.
« Lewis me déteste. »
La Brésilienne marmonnait, sa tête se balançant violemment d'avant en arrière alors qu'elle luttait pour garder la tête immobile à cause de son état d'ébriété.
Fernando faisait appel au mur contre lequel sa nièce était appuyée pour la relever et la remettre sur ses pieds, tout en enroulant un de ses bras autour de sa taille pour lui permettre de mettre tout son poids sur lui.
« Allons à l'intérieur. »
Il avait dû, en gros, traîner la jeune femme ivre chez lui, avant de la tirer les escaliers et dans une chambre d'amis de sa maison, qui lui était uniquement réservée.
Il tira doucement les couvertures du lit et la plaça dessus, avant de retirer soigneusement ses chaussures pour pouvoir mettre les draps sur son corps.
Il lui retira la bouteille d'alcool des mains et porta sa main à son visage pour lisser les parties de ses cheveux qui étaient étalées sur sa tête.
« Lewis me déteste, oncle Nando. » La voix brisée de Larissa lui transperça les oreilles, lui brisant presque le cœur face à la vulnérabilité qu'il pouvait entendre.
« Lewis ne te déteste pas, petite. »
« Il ne répond plus à mes appels. » Larissa sanglotait contre la poitrine de son oncle Nando, sa voix brouillée alors qu'elle pleurait.
« Je l'ai amené à me détester, n'est-ce pas ? Mon propre frère me déteste. »
« Il ne pourra jamais te détester. Tu es sa petite sœur, sa famille. Cet homme t'aime plus qu'il n'aime quoi que ce soit d'autre au monde, Larissa. »
Le corps ivre de Larissa commença à secouer la tête d'un côté à l'autre alors qu'elle refusait de croire les paroles que son oncle lui disait.
Lewis la détestait.
Il le devait.
Parce qu'elle se détestait.
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Jenson Button criait.
Ses mains se tendirent devant son corps afin de saisir le petit corps de Larissa Cohen alors qu'elle sortait devant une voiture.
Ses mains ramenèrent son corps sur le trottoir et sur sa poitrine alors que la voiture la dépassait, évitant de peu de la heurter et de lui faire du mal.
Larissa regardait dans le vide, étant ailleurs et n'ayant pas remarqué l'air d'inquiétude et de peur qui était manifestement évident sur le visage de Button.
« Petit pétard, est-ce que je dois te porter à chaque fois que tu traverses la toute ? » Jenson fronça les sourcils en lui prenant la main pour l'éloigner du bord de la route.
Il remarqua à quel point elle semblait regarder dans le vide, ce qui l'amena à secouer légèrement les épaules de la jeune femme afin de la sortir de ses pensées.
Il savait qu'elle avait du mal, mais il était là pour elle, comme beaucoup de ses autres amis.
Il avait toujours vu la jeune fille comme si elle était sa nièce, puisqu'elle était toujours dans le paddock lorsqu'il était en Formule 1.
Elle avait été l'une des premières personnes à le féliciter lorsqu'il avait remporté son titre de champion du monde avec Brawn en 2009.
Il se souvenait de la confusion sur son visage alors que l'enfant de dix ans avait couru vers lui, avant même qu'il n'ait pu rejoindre son équipe, et l'avait félicité avec un sourire éclatant.
Il s'était presque évanoui lorsqu'il avait découvert que la fille qu'il pensait être la fille d'un membre de son équipe, était en réalité la fille de feu Luiz Cohen.
« Vas-y, vois si je m'en soucie. » marmonna Larissa dans sa barbe tandis que l'homme l'attirait à ses côtés et commençait à marcher avec elle.
« Tu devrais, parce que je tiens à ce que tu ne sois pas classé comme étant une accidentée de la route. »
« Mon père a été classé comme étant un accidenté de la route. »
Les yeux de Jenson s'écarquillèrent lorsque les mots quittèrent ses lèvres comme si c'était rien et sentit une sensation de nausée monter en lui.
« Ton père a été classé comme étant l'un des meilleurs pilotes de de Formule 1 de tous les temps. »
« Ma mère le considérait comme un gaspillage d'espace.
« Ta mère était considérée comme une pute. »
Jenson remarqua le sourire narquois qui remplit le visage de la fille alors qu'elle lâchait un grognement, qui fut rapidement suivi d'un grand rire.
Il était au courant de tout le scandale de la tromperie, mais aussi de bien plus encore.
Il savait aussi comment la mère de la fille Cohen avait également tenté de le séduire lui et nul autre que Sebastian Vettel.
Les deux hommes avaient immédiatement refusé.
Sebastian avait presque fini par s'étouffer avec son propre vomi à l'idée de la femme essayant de coucher avec lui.
Il ne le ferait jamais.
Il préférerait mourir.
« C'est la meilleure chose que tu aies jamais dite, Jensie. » Larissa leva les yeux vers l'homme britannique, voyant son sourire éclatant se diffuser sur elle.
« En fait, je pense que la meilleure chose que j'ai jamais dite, c'est que tu pourrais battre Jackie Chan. Je t'ai vu te battre et je ne veux plus jamais revoir ça, c'était terrifiant. »
« Je prie pour mon grand-père quand je mettrai la main sur lui. »
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« Donc, tu n'as pas de sentiments pour moi ? »
Carlos Sainz interrogeait la femme Cohen alors qu'il était assis en face d'elle dans un café, ayant été invité par elle à discuter.
« J'en avais, à l'époque de mon accident à Shanghai, mais les choses ont changé. Je suis désolée. » admit Larissa en prenant une gorgée de son double expresso, essayant de forcer ses mains à arrêter de trembler.
Carlos hocha la tête de haut en bas pendant qu'il réfléchissait. « Alors quand je t'ai embrassé, tu n'as rien ressenti, n'est-ce pas ? »
« J'ai ressenti quelque chose. »
Carlos releva la tête pour lui faire face alors qu'il haussait les sourcils, la surprise étant évidente sur ses traits.
« Mais pas pour toi. »
L'Espagnol laissa échapper un petit rire, essayant de cacher la douleur dans sa poitrine face à ses paroles. Il s'y attendait de toute façon depuis qu'elle s'était figée sur place, mais ça lui faisait quand même mal de le lui dire en face et aussi brutalement qu'elle l'avait fait.
« D'accord, aïe. » Carlos se forçait à rire en voyant la Brésilienne lui lancer un regard sympathique.
« Je suis désolée, Carlos. Je tiens à toi, mais seulement en tant qu'ami, et si ça signifie que ça change quelque chose entre nous et nous rend incapables d'être amis, alors je comprends. » Larissa commença à se lever, offrant à l'homme un petit sourire.
Il remarqua comment elle sortit une liasse de billets et la posa sur la table où il était assis.
« C'est pour moi, c'est le moins que je puisse faire. »
Carlos regardait avec des yeux tristes et le cœur lourd la fille dont il était amoureux s'éloigner de lui, décidant de lui laisser le temps de décider ce qu'il voulait faire.
Et honnêtement, il ne le savait pas.
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Larissa Cohen se détestait.
Elle s'était toujours détestée, depuis la mort de son père.
Sa mère l'avait pratiquement abandonnée lorsqu'elle était enfant, son grand-père n'avait jamais été là et avait assassiné son père et était maintenant en cavale et son voisin Pete avait eu une liaison avec sa mère.
Son oncle Michael avait eu un accident de ski et n'était plus le même depuis, son frère Lewis la détestait après qu'elle lui ait donné un coup de poing et elle avait brisé le cœur de Carlos Sainz.
Pierre et Zahra n'avaient pas répondu à ses messages, Sebastian n'avait pas répondu à ses appels et Kimi avait disparu de la circulation, dans son pays natal, la Finlande.
Daniel était occupé à garder son neveu et était alors incapable de répondre à ses messages, George rendait visite à sa famille et Alex avait emmené Lando en Thaïlande.
Lucy restait avec son mari et ses enfants et les avait emmenés à Disneyland en Floride, Fernando était d'humeur et ne répondait à personne et Mick était allé aux Etats-Unis pour regarder Gina lors d'un événement équestre.
Jenson passait du temps avec sa compagne et ses enfants, Marc était occupé à gérer de jeunes pilotes comme Oscar et Yuki était au Japon pour l'anniversaire d'un membre de sa famille.
Nico Rosberg ne lui parlait pas pour le moment en raison d'une dispute qu'elle avait eu avec lui, Anthoine était avec sa famille et Nico Hulkenberg était en Allemagne.
Elle ne parlait même pas à Max, et elle ne pouvait pas parler à Charles ou Arthur puisqu'ils étaient occupés à s'occuper de leur mère depuis qu'elle était tombée malade.
Esteban était en vacances et n'avait pas de réseau téléphonique, Kevin se remettait d'une beuverie de trois jours et Nyck était occupé à s'entraîner car il voulait obtenir une place en Formule 1.
Larissa était seule.
L'anniversaire de son père n'était qu'une question de jours, tout comme son anniversaire et Larissa ne savait pas quoi faire.
Une partie d'elle voulait contacter sa mère et sangloter dans ses bras, mais le reste d'elle savait que ce n'était définitivement pas une option.
Toutes les personnes dont elle était la plus proche étaient occupées avec leur propre vie alors qu'elle était seule dans l'appartement qu'elle partageait avec Charles.
Elle était recroquevillée sur le sol devant la porte et sanglotait silencieusement, les larmes coulant sur ses joues comme une cascade qui n'arrêterait jamais de couler.
Ses yeux étaient rouges et gonflés car elle pleurait depuis des heures, car sa peau était presque grise ayant perdu toute sa couleur.
Ses cernes étaient sombres et violets puisqu'elle n'arrivait pas à dormir et elle ressemblait à une zombie, puisqu'elle n'avait pas dormi depuis plus d'une semaine.
Ses membres étaient fatigués et douloureux car elle avait tenté de surmener son corps pour essayer d'oublier ce qui se passait dans sa tête.
Mais elle ne le pouvait pas.
Elle voulait juste que tout s'arrête.
Elle ne voulait pas avoir vingt ans.
Elle ne voulait pas piloter à Monza.
Elle ne voulait pas avoir à compter une année de plus sans son père.
Elle n'en voulait tout simplement pas.
Elle voulait juste que tout s'arrête.
Les cauchemars, l'insomnie, la peur, les flashbacks, les souvenirs, le chagrin, la culpabilité, le désir, la douleur.
Elle voulait juste que tout disparaisse.
Larissa se releva du parquet froid sur lequel elle était allongée et entra dans la salle de bain attenante de sa chambre.
Elle se regardait dans le miroir et remarqua le mascara tâché et dégoulinant qui avait coulé sur ses joues à cause des larmes en pleurant et ouvra l'eau du robinet de la salle de baignoire.
Elle regarda l'eau commencer à se remplir avant de se retourner vers son reflet dans le miroir, espérant voir son père debout derrière elle.
Mais il n'y avait rien.
Personne.
Personne à part une Larissa Cohen, brisée et endommagée.
Elle commença à retirer lentement les vêtements qu'elle portait, un par un avant d'être complètement nue.
Dès que sa baignoire fut pleine d'eau, elle ferma le robinet, empêchant l'eau de déborder et d'inonder l'appartement du pilote monégasque de Formule 1, Charles Leclerc.
Son corps entra lentement dans l'eau avant qu'elle ne prenne son temps pour s'asseoir, sentant la froideur de l'eau sur sa peau puisqu'elle n'y avait pas du tout ajouté d'eau tiède.
Larissa Kimi Cohen ferma les yeux pour la dernière fois avant de prendre une profonde inspiration et de s'enfoncer sous la surface de l'eau.
Sans aucune intention d'en ressortir vivante.
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