CINQUANTE-SIX

"Tu sais que tu es un connard, n'est-ce pas?"

Fernando Alonso se moquait de son meilleur ami alors qu'ils marchaient l'un à côté de l'autre, le bras de l'autre homme enroulé autour de ses épaules, même s'il le plaçait occasionnellement sur le dessus de sa tête pour l'ennuyer et le taquiner à cause de sa taille.

"Tu m'aimes pour ça, Nando."

Luiz Cohen rit en remarquant l'Espagnol essayant de retenir un sourire au grand sourire de son meilleur ami qui était si plein de merde qu'il était insensé et complètement ridicule que cela ne s'appelait pas un égout.

"Je vais te rentrer dedans." Fernando tenta de faire semblant d'être en colère contre lui, les yeux plissés en fentes, mais cela ne fit que faire rire Luiz plus fort.

"Oh s'il te plait, mon pote, pour me rentrer dedans, tu dois en fait être capable de m'attraper sur la piste. La seule façon pour toi de faire ça en ce moment, c'est quand je te dépasse." Le taquina Luiz, lui poussant légèrement la joue avec sa main, sautant à l'écart juste au moment où l'Espagnol tentait de retirer ses jambes de dessous lui.

"Je vais empoisonner ta nourriture."

"Tu ne sais pas cuisiner."

Luiz remuait ses sourcils d'un air suffisant, son sourire grandissant même s'il ne semblait pas possible de le faire.

"Je vais demander à l'un des autres de te faire sortir."

"Allons allons, Nando. Il n'y a pas besoin de pleurer." Luiz marchait devant Alonso mais marchait à reculons, faisant semblant d'essuyer les larmes des yeux de l'autre. "Tu ressembles à Webber quand tu pleures."

"Non!"

L'extérieur salé de Fernando fondit lorsqu'il entendit les rires grandissant du Brésilien, les deux meilleurs amis riant côte à côte alors qu'ils commençaient à marcher à l'unisson.

"Comment va le bébé Cohen?" Fernando prit la parole, mentionnant comment son meilleur ami avait accueilli une petite fille quelques mois auparavant.

Il venait chaque mois avec des jouets et des vêtements pour le bébé, et des bières pour Luiz, mais il demandait toujours car, en tant qu'oncle, il voulait vérifier si la petite allait bien.

"Bébé Cohen sait vraiment comment réussir le regard Cohen, je te le dis. Sara me l'a donnée à nourrir et le regard qu'elle lui a lancé, putain, ça fera bien plus peur quand elle sera plus grande." Luiz gloussa, se souvenant du visage de son adorable petite fille.

La petite fille qu'il avait appelée Larissa, du nom de sa mère.

Kimi avait obtenu le rôle de parrain et son nom comme deuxième prénom, mais c'était principalement parce que le Finlandais avait conduit Luiz à l'hôpital juste au moment où Sara était sur le point d'accoucher.

Luiz jurait qu'il avait enfreint au moins une douzaine de lois sur la conduite automobile.

"Nous verrons quand elle courra et que les gens l'énerveront, ce regard les fera se chier dessus." Fernando sourit en imaginant la scène, sa petite nièce dans une voiture de course de Formule 1 avec son père et ses oncles qui la regarderaient fièrement depuis son garage.

Son garage rouge vif, car il n'y aurait jamais de doute sur l'équipe pour laquelle elle piloterait. Ferrari.

"Combien de titres mondiaux va-t-elle remporter, à votre avis?"

"Huit, c'est sûr. Ma fille peut en avoir huit." dit Luiz instantanément, la fierté gonflant dans sa poitrine, sachant que son petit anjo pourrait facilement remporter huit titres de champion du monde.

Sa fille était née pour battre des records.

Il pourrait mourir heureux, sachant qu'il pourrait voir sa petite fille atteindre huit titres de champion.

Elle devait atteindre les huit.

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Larissa Cohen avait dix ans.

Cela faisait deux ans qu'elle avait perdu son père bien-aimé à cause des anges et des étoiles dans le ciel nocturne et d'une panne de freins, l'homme étant devenu un ange dans le ciel, tout comme sa grand-mère dont elle portait le nom.

Elle participait à une course de Formula 1, les feux d'artifice autour d'elle lui faisaient presque éclater les tympans, mais heureusement, elle avait les cache-oreilles qui lui avaient été offerts par un pilote de la grille.

Elle n'était pas vraiment sûre de qui il était mais il portait un drapeau français sur le côté, avec les initiales de R.G. mais le nom de l'homme qui les lui avait offerts ne lui venait tout simplement pas à l'esprit, ce qui avait commencé à l'irriter.

C'était la dernière course de la saison, et alors qu'elle était censée être surveillée par un pilote d'essais appelé Nico, elle avait réussi à lui échapper.

Ses yeux trouvèrent ceux du gars qui venait apparemment de gagner la course à Abu Dhabi, un Britannique aux cheveux clairs et aux yeux bleus, son nom était quelque chose comme Jason Zipper ou quelque chose comme ça, elle avait du mal à s'en souvenir aussi.

La jeune fille de dix ans courut vers lui aussi vite qu'elle le put, voyant un grand sourire sur son visage alors qu'il réalisait qu'il avait réussi à remporter son premier titre de champion.

Il fronça les sourcils en sentant les plus petits et les plus légers coups sur les jambes de sa combinaison de course, baissant la tête vers le sol pour voir un enfant le regarder avec un petit sourire sur le visage.

"Oh hé gamine, tu es perdue?"

Il parlait avec confusion, puisque les enfants n'étaient pas vraiment autorisés à se promener librement dans le paddock ou quoi que ce soit du genre, mais il remarqua que personne ne courait partout à la recherche d'un enfant et fronça les sourcils, ses sourcils se fronçant étroitement.

Il s'accroupit pour être au niveau de la taille de l'enfant, ne voulant pas l'effrayer d'être si grand par rapport à son étroit et petit corps.

De plus, il pourrait aussi l'entendre un peu mieux. Il pourrait même l'aider à retrouver ses parents.

"Félicitations pour votre victoire, Monsieur."

Sa voix grinçait d'une voix aiguë, comme si elle était sous hélium, mais en réalité ce n'était qu'une enfant dont la voix n'avait pas encore baissée.

"Je euh, je-je, euh merci." Le gagnant de la course bégaya de surprise, se demandant qui était l'enfant qui l'avait félicité et pourquoi elle était si polie en le faisant.

On ne l'avait jamais appelé Monsieur auparavant.

"Tu as botté le cul d'oncle Sebby!" Elle rigola joyeusement, voyant l'homme sourire à son bonheur, l'ayant visiblement trouvé contagieux à ses oreilles.

"Seb c'est ton oncle?"

"Ouais! C'est l'oncle cool, mais pas glacial parce que c'est l'oncle Kimi. Oncle Nando est juste l'oncle déprimé." expliqua Larissa, ne comprenant pas que l'homme qui était accroupi devant elle n'avait en réalité aucune idée de qui elle était.

"Lewis est le frère ours de la famille." Elle sourit avant de lui tapoter l'épaule. "Vous leur avez montré qui est le patron! Jason Zipper, champion du monde!"

Jason Zipper?

L'homme rit du prénom qu'elle avait eu faux, la voyant le fixer avec un air exaspéré sur son petit visage qui lui fit pousser un profond soupir.

"Je m'appelle Jenson Button, mais tu n'étais pas loin du tout, petit pétard." Jenson lui sourit, lui poussant légèrement la joue avec sa main, ce qui la fit se tortiller, un grand sourire éclatant son visage.

"Jason Zipper sonne mieux, mais peu importe, mon père m'a toujours dit de ne jamais être impoli avec un champion du monde, car il dirige le monde. Oncle Sebby dit toujours la même chose, mais dit toujours que le champion du monde peut couper la tête de quelqu'un mais j'aime ma tête."

"Qui est ton père? Puis-je le rencontrer?" Jenson sourit, voulant rencontrer le père de la douce jeune fille à qui il parlait, voulant la féliciter.

"Bien sûr, vous pouvez le rencontrer. Tout ce que vous avez à faire est de remonter dans votre voiture, d'accélérer et de rouler tout droit dans un mur à deux cent quatre vingt dix kilomètres à l'heure. Tu pourras lui dire bonjour de ma part, quand tu le feras." Larissa continuait de bavarder, ricanant doucement parce que même si cela faisait vraiment mal de savoir que son père n'était pas là, elle trouvait toujours en elle-même le courage d'en faire des blagues.

Si elle n'en faisait pas des blagues, elle savait avec certitude qu'elle n'arrêterait jamais de pleurer.

Et elle ne voulait plus pleurer.

Elle n'avait même pas remarqué l'expression de pur choc et de sympathie qui avait traversé le visage de Button, sa lèvre inférieure tremblante alors qu'il craignait d'avoir bouleversé la jeune fille. Mais il avait tout reconstitué dans son esprit, le faisant froncer les sourcils une fois de plus.

"Quel est ton nom de famille?"

"Cohen."

Jenson fut forcé de fermer les yeux pendant un court instant alors que le nom quittait ses petites lèvres, luttant pour retenir ses larmes alors qu'il réalisait pourquoi personne ne la poursuivait et pourquoi aucun parent ne cherchait son enfant.

Son père était Luiz Cohen. Luiz Pele Cohen. Cinq fois champion du monde et ange dans le ciel nocturne. Son idole.

"Luiz était ton père?"

"Il l'est toujours." marmonna tristement Larissa, baissant la tête de honte. "Ce n'est pas parce qu'il est mort qu'il cesse d'être mon père."

"Où est ta mère?" demanda le Britannique à la jeune fille Cohen, remarquant comment elle haussait les épaules avec nonchalance.

"Je ne sais pas. Elle ne vient pas aux courses, même pas quand je cours. Oncle Sebby dit qu'elle oublie probablement, mais oncle Kimi dit qu'elle va au spa et ne vient pas." Larissa commença à se mordiller la lèvre inférieure, grattant la peau autour de ses ongles.

"Je suis désolé, gamine." Jenson lui présenta ses excuses.

Larissa roula juste des yeux.

"Tu viens de gagner un championnat du monde et tu me présentes tes excuses. Arrêtez d'être aussi déprimé comme oncle Nando, et allez faire la fête!" Son sourire revint sur son visage, déposant doucement un baiser sur sa joue en guise de félicitations avant de s'éloigner de lui et de lui dire au revoir.

Jenson Button vit la jeune fille crier de bonheur, s'enfuir alors qu'elle était pourchassée par le jeune pilote d'essai allemand de l'équipe Williams, dont le nom était Nico.

Il secoua la tête d'un côté à l'autre tout en riant intérieurement, souriant au sol à la pensée de l'enfant qui avait été le premier à le féliciter.

La fille de Luiz Cohen l'avait félicité.

Mon Dieu, il avait tellement de chance.

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Jenson Button était allongé sur le dos, regardant le soleil qui brillait sur lui, sa peau absorbant toute la lumière du soleil et les rayons qu'il lui donnait.

Il était allongé sur le pont d'un bateau, ou plus précisément d'un yacht, un petit sourire évocateur collé sur ses lèvres alors qu'il se souvenait de sa vie, de son passé et de sa victoire au championnat.

Il bougea doucement son bras alors que quelqu'un s'allongeait à côté de lui, ses cheveux noirs s'étalant sur tout son visage alors qu'il posait sa tête sur son bras qui était tendu à ses côtés.

Il commença à tousser, se forçant à cracher une partie des cheveux de sa bouche avant d'utiliser ses doigts pour les éloigner de son visage et de ses yeux, entendant de doux rires à côté de lui.

Quelqu'un avait fait ça exprès.

"Ça va, Jensie?"

Larissa Kimi Cohen souriait comme un chat du Cheshire alors qu'elle posait sa tête sur le bras de Button, sachant que ses cheveux s'étaleraient partout et l'ennuieraient.

Ils n'étaient actuellement que deux sur son yacht, puisque Mark Webber était avec eux plus tôt. Le mot clé étant était.

Il ne l'était plus, parc que la fille Cohen l'avait poussé à l'eau et avait fait partir le bateau pour qu'il doive retourner au bateau à la nage s'il voulait remonter à bord.

Elle n'avait pas vraiment de raison, elle pensait juste que ce serait drôle.

Ce qui était le cas, car tous deux l'entendaient se rapprocher du bateau, criant qu'il rendrait son geste une fois remonté à bord et la pousserait dans l'eau cristalline de l'océan.

La prochaine fois, elle le pousserait dans un aquarium à requins.

Il n'y avait donc que Jenson Button et elle-même, puisqu'ils l'avaient rejoint pour s'assurer qu'elle ne sortait pas seule sur son yacht, ce qu'elle trouvait agaçant de la part de Webber.

De Jensie? Elle n'en attendait pas moins.

"Ouais, je pensais juste, c'est tout." Jenson la rassura, la regardant tourner la tête pour lui faire face.

"A propos de?"

"Toi, en fait." Button ferma les yeux alors qu'il souriait au soleil. "Quand nous nous sommes rencontrés pour la première fois."

"Ouais?" Jenson hocha la tête une fois. "Quand tu as rendu l'ambiance complètement déprimante quand je te félicitais pour avoir remporté un championnat? Mon Dieu, tu sais vraiment comment tuer l'ambiance, n'est-ce pas!"

« Je ne sais pas comment je n'ai pas compris tout de suite. Je veux dire, Seb, Kimi et Nando tes oncles, Lewis ton frère, et tu portais un maillot de football du Brésilien Pelé. C'était tellement évident maintenant, avec le recul, que tu étais sa fille. »

« Et pourtant, tu ne l'as pas compris, parce que tu es un imbécile. Tout comme Webber. »

Jenson riait bruyamment, se levant juste au moment où Mark avait réussi à monter à bord, trempé par sa longue baignade.

« Est-ce correct ? »

Les deux hommes se sourirent, un plan se formant dans leur esprit exactement au même moment, les deux hommes se précipitant en avant pour saisir le corps de la fille Cohen.

Ils applaudirent bruyamment alors qu'ils jetaient tous deux la Brésilienne par-dessus bord, à la mer, les bras levés en l'air en signe de victoire, même si elle fut de courte durée.

Parce que lorsque Larissa Cohen refit surface, elle tenait quelque chose dans sa main en l'air, ce qui fit crier à l'un d'entre eux à quel point elle était douée pour les vols à la tire, mais là encore, elle avait toujours été douée pour ça, ayant grandi dans le quartier le plus difficile de Sao Paulo, avec un esprit plein de malice et un corps de petite taille.

Le téléphone de Jenson Button.