Chapitre 7
Aurore n’est rentrée que le dimanche au soir. Elle m’a rapidement saluée, me promettant de me raconter sa journée et sa nuit avec son rencard, le lendemain. Ses cheveux étaient encore humides de la douche qu’elle avait dû prendre, ses yeux rêveurs et son corps vraisemblablement fatigué. Elle a filé dans sa chambre.
C’est elle, tout crachée.
Elle sait rendre fous les hommes, qui finissent par en redemander encore et encore. Vous voyez, ces gars, qui sortent chaque soir avec une fille et ne la vois qu’une seule fois avant de passer à la suivante ? Eh bien, c’est typiquement Aurore, sauf qu’elle espace les hommes, ne les cumulant pas tous les soirs.
Les relations sérieuses ne sont pas pour elle. Nous nous ressemblons sur ce point.
Nous sommes à présent lundi. Aurore se réveille doucement, son sourire encore endormi plaqué sur son visage radieux. Comment fait-elle pour être si mignonne un lundi matin, au saut du lit ?
– Bonjour…
– La belle au bois dormant se réveille enfin ? la taquiné-je.
Elle se gratte l’arrière de la nuque, venant poser un baiser sur ma joue avant d’ouvrir le frigo pour en sortir le jus de fruit.
– Cet homme m’a épuisé ! Excuse-moi de ne pas avoir terminé la soirée avec toi.
– Arrête tes conneries, Aurore. On se fiche complètement de ça. Dis-moi plutôt comment il était.
À défaut de vivre ces instants, je les imagine par procuration.
Ses yeux se perdent vers le sol, un sourire rêveur et heureux. Elle soupire d’aise avant de relever son visage vers moi, haussant innocemment les épaules.
– L’un des meilleurs coups que j’ai eu. J’ai passé toute la nuit dans ses bras, et je crois que je n’ai jamais été aussi bien avec quelqu’un.
– Dans un lit avec quelqu’un, nuance.
Elle râle en se tournant et en reposant le jus. Elle s’avance vers moi, me pointant furieusement du doigt. Ai-je réveillé la bête qui sommeille en elle de bon matin ?
– Tu peux parler, toi. Au moins, je sais passer du bon temps avec un homme.
– Je sais le faire aussi…
Elle ricane fortement, comme si je venais de lui raconter la meilleure blague du siècle. Mon ego en prend un coup.
– Et c’est quand, la dernière fois qu’un homme t’a fait grimper au ciel ?
Elle pose ses mains sur ses hanches, l’un de ses sourcils se relevant, un brin moqueur. Je m’appuie sur le plan de travail, croisant mes bras contre ma poitrine.
– Eh bien… hésité-je, avant de laisser tomber mes bras contre mes cuisses. Bon d’accord, il n’y a eu personne depuis Chris.
– Donc tu es très mal placé, ma chère, pour me faire la moindre remarque !
– Je ne mets peut-être pas d’hommes dans mon lit, mais j’ai déjà eu de vrais petits copains, de mon côté.
– Tu parles d’une référence ! Chris n’a rien d’un bon petit ami, tu le sais.
Je refrène ma boule d’aigreur qui se forme dans ma gorge. Je déteste parler de lui. Il fait partie de mon passé, et je hais le faire revenir par fragment de cette manière dans mon présent.
Je tente le tout pour le tout en lui répondant timidement :
– Il y avait eu Josh avant lui, je te rappelle.
– Bon, tu veux me prouver quoi, au juste, de bon matin ?
– Je trouve ça dommage que tu n’arrives pas à rester avec le même homme, c’est tout, réponds-je en haussant les épaules.
Ses yeux se plissent avant qu’une étincelle y brille. Son regard change complètement, se faisant plus sûr et arrogant.
– Très bien, tu sais quoi ? Je vais tenter le coup.
– Éclaire ma lanterne, je ne te suis plus.
– Je vais me trouver un copain et te prouver que, si je le souhaite, je sais garder un homme à mes côtés. Le prochain mec que je rencontre sera l’heureux élu.
J’incline ma tête avant de la secouer.
– Ça ne marche pas aussi facilement. Peut-être que lui ne voudra pas de toi ?
Elle ricane avant de montrer son corps de haut en bas avec sa main.
– Qui ne voudrait pas de ça, sérieusement ?
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