« - Regarde le ciel, Donghyuck, l'enfant pencha la tête en arrière laissant ses cheveux voler au vent,

- Tout parait beau là haut. Juste au dessus de nos têtes, la voix douce de la jeune femme atteignait de façon mélodieuse les oreilles de l'enfant.

- Mais ne te fie pas aux apparences.

Son timbre de voix était devenu sombre et empreint de colère.

- Les nuages te cachent des choses. La capitale du monde repose là haut. Enfin c'est ce qu'on m'a fait croire, la jeune femme avait commencé à se gratter frénétiquement les bras

- Seule la tyrannie existe là haut. Les dieux ont été privilégiés et profitent de leur petits confort pour vivre sur notre dos, le frottement de ses ongles commençait à arracher la peau de ses bras.

- Pourtant, ils nous sont égaux même s'ils se pensent supérieurs, quand sa peau ne résista plus et que le sang se mit à couler de son épiderme, elle rabattit ses mains dans sa chevelure

- Ses yeux bleus m'ont ensorcelés alors qu'en vérité ils étaient aussi noirs que le néant, elle avait créé de géants nœuds sur son crâne et se mettait maintenant à les tirer dans tout les sens

- Si tu vois de la lumière dans le ciel ce n'est pas pour signifier le bonheur. Là haut, c'est les flammes de l'enfer, ses paroles étaient maintenant sous l'emprise d'une frénésie de plus en plus conséquente,

- Surtout, promet moi de ne jamais au grand jamais te retrouver là haut! Ils te tueront! »

La jeune femme était devenue complètement folle. Son corps qui s'était mis à trembler dès ses premiers mots était maintenant secoué de spasmes alors qu'elle agitait violemment les épaules de son fils qui se laissait faire comme une poupée de chiffon. La tête de l'enfant dodelinait de droite à gauche à chaque secousse que lui imposait sa figure maternelle. Elle était devenue incontrôlable et se mit à crier des mots incompréhensibles. Son visage qui semblait au premier abord harmonieux s'était constellé de rides au fur et à mesure qu'elle avait commencé à délirer. C'est comme si son âge avait doublé en moins de trois minutes alors que l'enfant avait toujours trois années de vie derrière lui.

Elle avait commencé à donner des coups dans son ventre pourtant déjà grossi par la vie qui se créait à l'intérieur et son fils qui n'avait fait que regarder la scène depuis le début, finit par instinctivement encercler le ventre de sa mère pour le protéger de sa folie. Mais à la place, il se fit frapper et tenta tant bien que mal de résister aux coups de plus en plus violents qu'il recevait maintenant dans la tête. Malheureusement, il ne tint pas assez longtemps et finit évanoui dans son propre sang.