Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

📚 La saga de Leif Deux-Vies

Lynkha3

Avancement de lecture : Chapitre 35

Sans Spoilers

Résumé : Leif se croyait mort. Transpercé et pendu sur des terres lointaines, il ne doit son salut qu'à l'intervention des dieux (qui n'en ont pas fini avec lui) et d'Aisha, la fille d'un dignitaire ottoman qui se passionne pour la flore scandinave. Elle voit en Leif une passerelle vers ce territoire aussi fascinant que dangereux. Mais Leif a perdu ses souvenirs à la lisière de la mort. Sans, il se trouve vulnérable, et pourrait bien précipiter leur expédition vers les ennuis.


Compliqué de vous parler de ce livre, parce que je ne sais pas par quel bout commencer. On va donc commencer par présenter l'autrice, Lynkha. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Lynkha n'en est pas à son coup d'essai avec cette saga nordique, autrice prolifique, elle se spécialise dans la fantasy historique. Sa recette ? Choisir une période, un lieu, compulser un maximum de sources sur le sujet et tisser une intrigue aussi tentaculaire que réfléchie.

J'avais beaucoup aimé les Cinq Soldats de Bambou dans la saison 1 de ce « concours », qu'en est-il de cette nouvelle saga polaire ?

Les plus attentifs auront remarqué que c'est encore un livre que je n'ai pas terminé. À cause de la longueur, certes. Mais très franchement, j'aurais pu lire jusqu'au bout, car j'étais bien dans l'histoire et que c'était très agréable de suivre les nombreuses péripéties.

Ce qui m'a décidé à arrêter, c'est le fait qu'il s'agisse d'un tome 1. Lynkha a signé un contrat avec Plume Blanche pour les 2 tomes (ce qui est génial et mérité !). Donc même si je finis le tome 1, je n'aurais pas le fin mot avant la sortie du 2 d'ici... 2026. Et connaissant ma mémoire de poisson rouge, aucune chance pour que je me rappelle du premier tome ou que j'ai la foi de le relire.

D'autant que, entre nous, je ne vois pas ce que je peux apporter à Lynkha (de plus que son éditrice) sur ce texte. Ce sera donc un avis, encore une fois, très personnel qui vaudra ce qu'il vaudra.

Cette introduction est beaucoup trop longue, pardon.


Une œuvre techniquement parfaite

Rappelons qu'on a affaire à une autrice chevronnée. Ça se sent. L'écriture est précise, travaillée et poétique. Et quand je dis « poétique », ce n'est pas au hasard, car Leif est l'apprenti d'un scalde (l'équivalent du poète en norrois si je dis pas de connerie), il déclame donc régulièrement des vers aussi acérés que des coups de couteau.

Les descriptions fleuves nous brossent tantôt une peinture vivante des intérieurs chaleureux des Nordmenn, tantôt le froid givrant des fjords. Recourant à moult figures de style, la richesse du style nous saute aux yeux. Plutôt que de vous en parler, prenons le temps de savourer un extrait :

Outre le style, c'est bien sûr la rigueur extrême portée à la cohérence historique. Pas d'anachronisme, pas de vocabulaire hasardeux ou de personnages réels dévoyés, Lynkha tient à la justesse du cadre et on admire les centaines d'heures de recherche que cela a dû nécessiter.

L'intrigue est soigneusement préparée en amont. Lynkha est une architecte pure qui ne laisse aucun élément sans réponse et assemble les pièces petit à petit avec la minutie de ces types qui reproduisent des maquettes du Titanic en allumettes x)

Je craignais de m'ennuyer, ou que l'intrigue patauge — vu le nombre de chapitres — il n'en fut rien : Lynkha nous réserve toujours un rebondissement et nous laisse rarement bâiller aux corneilles.

Les personnages s'inscrivent dans un spectre d'archétypes variés et crédibles. Ils forment une belle brochette dont les motivations, bien que diverses, finissent par se recouper, tout en restant cohérentes et évolutives.

Ici, c'est avec Leif que j'ai vu le mieux cette évolution subtile, comme un papillon qui sort d'une chrysalide tardive. Le voir gagner en assurance et en sagesse, à mesure qu'il récupère les bris éparpillés de ses souvenirs, est l'aspect du roman que j'ai préféré.

J'ai essayé de résumer succinctement tout ce qui fait que ce livre deviendra sûrement LE livre préféré de certaines personnes : c'est pro, c'est carré, c'est divertissant, mais vous vous doutez bien que si je dis ça, c'est qu'il y a un « mais ».

Précisons que si je passe vite sur les (pourtant très nombreuses) qualités du roman, c'est parce que je les ai déjà relevées sur d'autres de ses œuvres et Lynkha, étant d'une constance formidable, a su conserver et polir son talent. Je pourrais (et devrais sans doute) m'arrêter là, mais elle m'a donné son feu vert pour « y aller franco » sur Leif, donc c'est parti.

Les défauts de ses qualités

Vous reprenez tous les points que j'ai cités juste avant, et je pense que vous voyez à peu près comment ces atouts peuvent se transformer en freins pour certains lecteurs.

Le style est beau, certes, mais tombe, parfois dans la lourdeur.

Ce ne sera jamais qu'une impression subjective, j'en conviens. Chacun a son échelle d'appréciation entre beauté et lourdeur. Difficile, donc, de caractériser cette « lourdeur », mais si je devais donner des exemples :

1) La personnalisation systématique des éléments descriptifs.

Si je vous dis :

Il y a fort à parier que vous trouviez ça plus classe que « C'est le matin, il fait encore froid et moche. » Sauf que le recours au procédé descriptif de sujetisation du décor est quasi permanent. À force de s'imposer, il a fini par me lasser. D'autant que les descriptions étaient souvent détachées de l'action. On ne les reliait pas toujours à un élément de progression de l'intrigue. Une fois que je m'étais figuré un environnement vaguement scandinave, j'avais tendance à passer ces longs morceaux descriptifs malgré leur attrait lyrique indéniable.

2) La dépersonnalisation des personnages.

Comme le texte a tendance à imposer le décor ou les objets en sujets, ce sont les personnages qui y perdent au change. Dans Leif, on ne dira pas « Machin et Truc se battent », mais « Les deux épées se saluèrent dans un tintement à peine audible par-dessus le vrombissement de l'incendie. ». Et c'est très bien. Les recours très fréquents à la métonymie enrichissaient le style... et avaient tendance à me désengager des scènes d'action. Parce qu'à force de parler du « foulard » ou du « jambiya » pour désigner les personnages, se concentrer sur les faits me demandait plus d'attention.

Encore une fois, je ne soulève pas des « défauts ». Si j'ai eu du mal à m'immerger dans ce roman, c'est à cause de l'accumulation de plein de petits détails ; conjugué au fait que je n'avais pas forcément le mindset adéquat pour apprécier une lecture exigeante à ce moment-là. Parlant d'exigences...


Le contexte historique

On n'a pas tous un master en Histoire des peuples nordiques au Xème siècle. Lynkha en a bien conscience et je vois les efforts qu'elle fait pour rendre accessibles ses connaissances : il y a un lexique, une liste des personnages en annexe pour nous aider à nous y retrouver, ou même à approfondir le contexte historique dépeint.

Est-ce que j'ai davantage trébuché sur le contexte dans Leif que dans ses autres romans ? Je crois, oui. Dans les Cinq Soldats, par exemple, la Chine Antique me semblait surtout faire office d'arrière-plan, je n'avais pas besoin de connaître les dynasties des royaumes. Dans Leif, je trouve que les personnages historiques ne passent plus comme de simples caméos, mais ont un impact tangible sur l'intrigue.

Donc, quand j'étais confronté à des répliques de ce type :

J'allais jeter un œil à la liste des personnages, pour savoir de qui on parlait :

Les Nordmenn manquent quand même d'imagination sur les prénoms. Ajoutez à cela du vocabulaire arabe, latin et surtout norrois, et vous finissez par accepter que vous ne pouvez pas TOUT intégrer.

S'il y a une suggestion que j'aimerais faire à ton éditrice, ce serait de transformer cette liste de personnages en arbre généalogique. Parce que dans cette saga, ils sont tous le « fils » ou le « frère » de quelqu'un, vu que sont intégrés dans les liens familiaux les relations entre combattants d'un même hird, ou les pères / enfants « adoptifs ».

Bien sûr, tout ceci n'est qu'une barrière à franchir. Même en ayant pour unique socle de connaissance la série Vikings (c'est-à-dire, que dalle xD), j'ai fini par saisir à peu près le contexte et à enfin commencer à m'intéresser à l'histoire.


Les personnages

Je parlais des personnages historiques plus haut, parlons maintenant des personnages fictifs. Ils sont assez nombreux dans Leif. Régulièrement, ils se séparent, se réunissent, se re-séparent. Comme je le disais, ils sont aussi tous liés entre eux d'une manière ou d'une autre... à un point où je finissais par trouver ça artificiel.

Quand perso A rencontre perso B, ça ne peut pas juste être des inconnus. Il faut forcément qu'ils aient un lien (dont ils n'ont parfois pas conscience), et je veux bien que la population nordique ne soit pas démographiquement au top au Xème siècle, mais ça faisait beaucoup de coïncidences.

Même dans leurs interactions, j'avais du mal à trouver ça naturel, car les dialogues devaient servir.

Bien sûr, les personnages sont variés, cohérents et plutôt bien caractérisés. Mais au risque de tomber dans certaines mécaniques un peu caricaturales. Par exemple (sans trop spoiler, c'est une scène du début) : on a la reine mère, qui est présentée dans tout le cliché que vous pouvez imaginer de la sorcière qui tire les ficelles en sous-main, et qui manipule donc le roi :

Je me figure un peu une image comique de la scène avec le roi qui gonfle le torse tel le corbeau flatté par le renard. Et c'est pas un problème d'avoir ça dans un roman, mais je trouve que c'est en décalage avec le sérieux et le scientifique porté au cadre.

C'est surtout avec LE Méchant que ce côté caricatural m'a frappé. J'ai regretté qu'il soit aussi unilatéral dans sa méchanceté. Je sentais un contraste entre « il est bien habile pour s'être hissé à sa position » et « il devient mauvais dès qu'il est confronté aux gentils ». Typiquement, il va aller traquer les Gentils à l'excès, n'hésitant pas à dézinguer des innocents dans le passage, donc on est vraiment sur quelqu'un de très très méchant. Mais qui fait montre d'une retenue bien pratique lorsqu'il a l'occasion de tuer un Gentil.

Pour contrebalancer, je précise que j'ai quand même révisé mon jugement (en bien !) sur certains personnages. Typiquement, Sigmund, que je trouvais assez transparent au début, prend du galon. Et, bien sûr, Leif devient plus intéressant à mesure qu'il récupère ses souvenirs. Cette phase est d'ailleurs très bien gérée avec les flashbacks au présent et à la première personne, stratégie déjà testée et validée dans les Cinq Soldats, mais que je trouve encore plus aboutie ici.

Globalement, c'est difficile de parler des personnages, parce que j'ai eu du mal à m'attacher à eux. Je pense que c'est une concordance de plein de petites choses : les interactions mécaniques et foncièrement utilitaires ; le fait que tout semble déjà calculé et prévu pour eux, qu'il n'y a pas de place pour leurs initiatives personnelles ; les rencontres ellipsées entre Leif et des personnages attendus de son passé (le passage du frère en Normandie). Je pense que j'ai aussi du mal à comprendre certaines de leurs réactions (la honte de Leif à dire qu'il a perdu la mémoire, les personnages qui s'excitent pour un poème), mais parce que c'est une culture différente, et que certains éléments ne peuvent être compris que plus tard, lorsqu'on apprend les griefs passés. Bref, tout est logique, mais sur le moment, quand tu ne connais pas l'histoire...


Le destin

La source de l'histoire de Leif, c'est un pari entre Odin et Loki. Dans cette saga, les dieux existent, ils vaquent parmi les hommes et les branches d'Yggdrasil nouent le destin des hommes.

C'est donc très pratique pour justifier d'un deus ex machina ou d'une rencontre hasardeuse, mais ça n'en reste pas moins trop providentiel pour paraître naturel.

De mon côté, ça a cassé l'inquiétude que je pouvais me faire pour les personnages, parce qu'il se trouvait toujours un corbeau pour intervenir au moment opportun, un draugr ou une mouche pour semer la zizanie quand il y en a besoin, des retrouvailles fortuites...

Malgré cette sensation de savoir où le récit veut aller, je ne peux pas prétendre que « ah j'ai tout vu venir », non pas du tout : il y a des twists, des surprises, des rebondissements très bien amenés.


Conclusion

Comme je n'ai fait qu'effleurer la surface de cette impressionnante saga, je ne peux pas donner un avis tranché. Commençons par redire qu'il s'agit d'un travail colossal qui ne peut laisser qu'admiratif. Qu'en plus des recherches historiques, Lynkha a pensé son intrigue dans les moindres détails.

Hélas, j'ai eu du mal à rentrer dans cet univers, sans doute trop complexe pour moi, et parce que certaines interactions ou ressorts scénaristiques m'apparaissaient mécaniques.

Malgré tout, je ne peux pas être sévère avec un livre qui nous offre autant de richesse.

D'autant que j'ai passé un très bon moment de lecture. Je me suis surpris à cliquer frénétiquement sur « chapitre suivant » pour en découvrir plus. Passé les révélations sur le passé de Leif, j'ai ressenti moins d'attrait. Elles étaient très bien, mais le vent du suspens ne me poussait plus autant.

À qui je le conseille ?

Franchement ? Laissez-vous séduire. L'autrice ne se moque pas de vous, vous en aurez pour votre argent. Si vous aimez les vikings (même s'il ne faut pas les appeler comme ça), les divinités nordiques, les scénarios précis et les plumes étoffées, vous aimerez très sûrement Leif !

Ne faites pas comme moi, ne soyez pas effrayés par la densité du contexte historique. La magie des fjords et la poésie des scaldes auront tôt fait de vous embarquer.

Et évidemment, merci Lynkha pour le partage 🙏



Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro