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62-

— Hyung, si tu pars à l'étranger, qu'est-ce qu'on fait ?

Mon souffle se coupa. Je m'attendais à cette question mais pas maintenant. Je pensais qu'il allait encore me parler de Youngjae. Mais visiblement il avait décidé de mettre ça dans un coin pour le moment, pour s'attaquer au sujet principal.

— Je ne sais pas.

C'est tout ce que je pouvais dire car clairement je ne savais pas ce qu'on allait faire.

Il bougea un peu en fronçant lentement les sourcils.

— Rien n'est encore fait, précisai-je. Je n'ai même pas fini mon dossier de candidature, il me reste ma lettre à terminer.

— Quand est la date limite pour rendre le dossier ?

— Dans dix jours.

— Alors faisons des suppositions. Il le faut, sans ça on sera encore complètement démunis dès que quelque chose se passera, chuchota-t-il.

— Tu as raison.

— Supposons que tu sois pris à l'étranger.

Je secouai la tête :

— Ce n'est pas si simple. Je dois d'abord passer le premier recrutement, recevoir un mail qui m'informe que j'ai passé la première sélection et qui me donnera la date de mon entretien en anglais. Ensuite, si je réussis l'entretien, je dois attendre de savoir si je suis pris. Franchement, je ne sais même pas avancer deux phrases en anglais...

— Supposons quand même, me coupa-t-il.

J'acquiesçai docilement.

— Quand est-ce que tu devras partir ?

— La date est notée au 1er Septembre.

— Donc dans quatre mois et demi.

Jungkook soupira :

— Combien de temps ça va durer ?

— Un minimum de trois à quatre ans est demandé dans le contrat.

Je le sentis se tendre et mes dents mordillèrent mes lèvres.

— On fait quoi, hyung ?

— Je... je ne sais pas...

Je fermai les yeux.

J'avais beau me sentir mieux, bien plus confiant depuis quelques jours, en cet instant tout vacillait.

Je rouvris les paupières, Jungkook me fixait toujours, presque sans ciller.

— Rien n'est encore joué, marmonnai-je. Ça peut ne pas arriver.

— Mais ça peut arriver, insista-t-il. C'est ce que tu veux hyung, non ? Être pris ?

Je me mordis la lèvre avant d'avouer :

— Oui... je crois que j'ai envie de réussir. J'ai envie de prendre cette opportunité. Si... si je ne suis pas sélectionné... je serais vraiment déçu. Mais en même temps j'hésite, je doute, je ne sais pas si je veux vraiment partir...

— Je comprends.

Jungkook bougea en cherchant à remonter la couverture sur nous maintenant que nos chaleurs corporelles étaient redescendues.

— Mais toi ? Toi, tu peux partir aussi, non ?

Il acquiesça :

— Oui et non. Je l'ignore encore. J'aimerais énormément mais ça semble un peu prématuré. Notre entraîneur a dit qu'il fallait attendre les retombées du match, savoir si on intéresse des recruteurs...

— Tu les intéresseras, assurai-je. Ils étaient là au match, ils t'ont vu, tu es trop doué pour qu'ils passent à côté de quelqu'un comme toi...

— Peut-être, hésita-t-il, soudainement peu confiant. Mais les recruteurs étrangers ne s'intéressent pas aux débutants, ça prendra des années avant de se forger une réputation et une carrière.

Sa main caressa ma cuisse.

— Mais toi, ce n'est pas des années dont il est question, mais des mois.

— Oui, mais comme je t'ai dit, repris-je, rien n'est joué. Je ne sais même pas si je passerai les premières sélections ni même si j'arriverai à apprendre l'anglais assez vite pour l'entretien...

— Hyung.

Sa voix fut soudain rauque et ferme.

— Aie confiance en toi. Tu es brillant et d'après les lettres de recommandation que tes profs t'ont faites, clairement il faut avoir de la merde dans les yeux pour ne pas se rendre compte que tu seras un excellent médecin.

— Mais parfois, soufflai-je, j'ai envie d'abandonner, de revenir en arrière...

— Pourquoi ?

— Dès le moment où j'ai choisi de ne plus être pédiatre, de me laisser du temps pour découvrir d'autres services, les choses ont été différentes.

Je secouai la tête en me passant une main dans les cheveux.

— Et cette décision peut aussi m'éloigner de toi.

— Hyung, trois ans ce n'est rien.

— Trois ans à l'autre bout du monde....

On se fixa et je le sentis nerveux.

— Je ne dis pas que ce sera facile, mais tu vas bien avoir des jours de repos pour qu'on s'appelle et puis tu pourras rentrer de temps en temps, non ?

— Je ne sais pas, avouai-je. Tu as vu la charge de travail que j'ai, rien qu'à Séoul ? Imagine là-bas ? Avec le décalage horaire...

— Tu essayes de me dire quoi, là ?

— Je n'essaye rien de te dire, c'est juste que... je ne sais pas...

Ma main chercha soudainement la sienne et j'enroulai mes doigts autour des siens.

— On arrive à peine à se voir quand je travaille et quand toi tu travailleras avec les compétitions, les matchs...

— Mais on a réussi jusqu'ici.

— On était dans le même pays, précisai-je. Tu m'as terriblement manqué, comment ce sera pendant trois ans ?

— Hyung, clama-t-il soudain en fronçant les sourcils. Je ne vais pas te quitter.

Mes pupilles s'écarquillèrent et je sentis l'émotion me remonter à la gorge.

— Je sais ce que tu es en train de me dire, enchaîna-t-il, mais moi je crois qu'une relation longue distance, c'est possible.

— Jungkook...

— J'aurai plus de congés que toi, avec internet aujourd'hui on peut s'appeler partout. Je viendrai te voir en vacances et quand tu rentreras en Corée on se verra aussi...

— Jungkook, soufflai-je d'une voix chevrotante, je vais là-bas pour travailler. Ce sera sûrement un pays à des heures et des heures de décalage avec la Corée. Je ne sais même pas s'il y aura du wifi, ce sera sûrement un pays très pauvre, en guerre...Tu ne pourras jamais venir le visiter...

Il se tendit.

— Je croyais que c'était seulement des pays pauvres.

— Des pays pauvres, ravagés par la guerre aussi. La plupart des urgences se situe en Afrique ou au Moyen-Orient...

— Tu n'as jamais dit que ce serait dangereux ! s'écria-t-il.

Je soufflai par la bouche, renforçant ma prise sur ses mains pour lui transmettre ce que je ressentais et espérer le calmer.

— Je te dis seulement ce que je sais. Si j'arrive à décrocher un entretien, j'aurai une idée de la situation et des conditions de travail.

Il ne répondit pas et j'ajoutai :

— Ces gens ont tellement besoin d'aide, Jungkook. Si nous n'y allons pas, qui peut leur venir en aide ? Les soigner, leur donner des médicaments ?

— Je sais... chuchota-t-il, je sais mais je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit...

Je l'embrassai délicatement.

— Quand est-ce qu'on saura ? Quand est-ce que tu sauras que tu es pris à l'entretien ?

— À la fin du mois prochain, le Dr Young pense que les entretiens de recrutement se feront début Juillet.

Il acquiesça, son pouce caressant la paume de ma main.

— On fait quoi ?

— À part attendre, tu veux dire ?

Il releva la tête :

— J'ai envie que tu réussisses, hyung, je veux t'encourager comme tu m'as soutenu mais... je ne suis pas prêt à ce que tu partes.

— Je ne me sens pas prêt à partir non plus, tu sais, lui avouai-je.

On resta silencieux un moment jusqu'à ce qu'il souffle bruyamment et se rapproche, mélangeant nos jambes. Je caressais sa nuque et son cou alors que son front reposait sur mon torse.

— J'essaye de ne pas y penser, déclara-t-il, mais ça pèse au-dessus de nous cette attente infernale...

— Je sais.

Il releva un peu la tête :

— Je veux qu'on sache ce qu'on va faire, qu'on anticipe. Qu'on prépare des plans.

— Des plans ?

— Plan A, plan B, plan C...

— Tu prépares un casse ou quelque chose ? gloussai-je.

Il se décala, et d'un air à moitié sérieux mais avec un sourire ravageur, déclara :

— Plan A : Tu pars à l'étranger, je vais donc devoir te motiver pour faire du sexe par téléphone...

Je lui donnai une tape sur le torse en riant un peu.

— Plan B, poursuivit-il, tu ne pars pas et je te garde avec moi. On trouve un appart' à nous ou bien je m'installe chez toi le temps que tu finisses tes études...

— Tu as déjà réfléchi à ça ? m'étonnai-je.

Je le fixai avec tendresse et il poursuivit :

— Plan C...

— C'est toi qui pars.

Il acquiesça doucement.

— Je ne partirai pas à l'étranger, enfin je ne pense pas, mais je peux me faire recruter par des clubs de toutes les villes du pays.

— Que ce soit toi ou moi, il faudra qu'on s'organise, lui soufflai-je.

— Oui...

On se fixa et doucement j'avouai :

— Plan D à Z : Je t'aime, quoi qu'il arrive, je t'aimerai toujours.

Il m'embrassa soudainement et je rebasculai sur le dos. On se détacha à bout de souffle et Jungkook colla nos fronts ensemble.

— Je t'aime, hyung.

Néanmoins, je sentais qu'il avait envie d'ajouter « et je ne veux pas que tu t'en ailles ». Je l'entendis presque alors que ses lèvres ne bougeaient pas. Il ne l'avait pas dit, il se retenait. Ça me fit un pincement à la poitrine.

— Je suis désolé, lui soufflai-je en entendant ma voix trembler, je suis désolé d'avoir envie d'aller là-bas...

Je me sentais coupable d'une envie égoïste. Coupable de mon ambition.

— Ne sois pas désolé, me répondit-il en caressant mon visage. Je veux que tu t'épanouisses, que tu fasses le métier qui te plaise indépendamment de ce que moi je veux.

— Qu'est-ce que toi tu voudrais ? questionnai-je en essuyant rapidement mes larmes.

— Te garder enfermé dans ma chambre, attaché à mon lit...

— Là, c'est flippant.

On rit simultanément et je bougeai mes jambes pour les enrouler à ses hanches.

Je pensais qu'il réagirait comme il le faisait toujours mais ce ne fut pas le cas, il me fixait, comme hésitant.

— Qu'est-ce qu'il y a ? m'inquiétai-je.

— Hyung a dit... que si tu partais on devrait mieux se quitter. Une relation longue distance nous détruirait... ça nous donnerait des regrets, nous ferait faire des reproches à l'autre, ça nous rendrait paranos de savoir ce que fait l'autre, qui il fréquente... que le lien de confiance entre nous pourrait se briser...

— Yoongi hyung a dit ça ?

— Oui.

— Laisse-moi deviner, soupirai-je, il trouve que les relations longues distances sont inutiles ?

Jungkook ricana en acquiesçant.

— Rien n'est encore fait, tentai-je, on fait des plans basés sur des événements qui sont à des semaines de se réaliser, si ils se réalisent.

— Justement, hyung.

— Alors... déglutis-je difficilement. Cette conversation est là pour savoir si on va rester ensemble ou non ?

— Je ne te quitterai pas !

Son corps s'écroula sur moi et j'encaissai le choc en refermant mes bras autour de lui. Il embrassa mon torse, ses mains brûlantes m'agrippant.

— Je sais, chuchotai-je, je sais... moi non plus, mais si Yoongi hyung n'avait pas complètement tort ?

Il ne répondit pas et je sus que comme moi, il ne savait pas quoi penser de tout ça. Je restai dans cette position, lui caressant sans même y penser ses cheveux, mes yeux en direction du plafond.

— Jungkook, l'appelai-je, comme je te l'ai dit, rien n'est encore fait. En fonction de ce qui arrivera on prendra des décisions, on changera d'avis, on reviendra sur ce qu'on a dit. Décider maintenant, est-ce que ce n'est pas un peu tôt ?

Il se releva en acquiesçant et j'essuyai ses larmes aux coins de ses yeux.

— Tu as raison. C'est juste que ça me... stresse.

— Moi aussi.

Il se recula mais je renforçai ma prise autour de ses hanches.

— Hyung, me reprocha-t-il.

— On est en vacances, nos premières vacances. Je veux en profiter sans que derrière chacun de nos gestes ne pèse cette menace de l'étranger.

— Facile à dire...

Néanmoins, il me laissa l'embrasser, mes mains glissant sur ses oreilles, agrippant ses cheveux. Mais il se détacha en embrassant mon nez.

— Hyung, ça va bientôt faire un an qu'on est ensemble.

J'ouvris les yeux de surprise et il me donna une pichenette sur le front, me faisant gémir de douleur.

— Je rêve où tu n'as pas compté nos mois ensemble ?

— Si j'ai compté !

— Et ?

Je n'avais pas compté.

— Je suis nul pour me souvenir des dates, tu le sais !

— Ce n'est pas une excuse ça !

Mais il embrassa mon front.

— Tu sais le nombre de fois où j'ai cru te perdre en un an ?

— Je n'ai pas compté non plus...

Il gloussa en me laissant m'asseoir en face de lui, mes jambes toujours de part et d'autre de son corps.

— J'ai l'impression de courir après ça, chuchota-t-il plus sérieusement, d'être sans cesse à deux doigts de te perdre.

— Mais tu ne m'as jamais perdu...

— Ce n'est pas passé loin, avec lui.

Je me tendis.

Il en reparlait, enfin.

Je devais m'y attendre et pourtant je ne pouvais m'empêcher d'être inquiet qu'il aborde ce sujet. Je savais ce qu'il allait dire.

— Il reviendra, hyung. Comment, je ne sais pas, mais j'en suis sûr.

— Il ne reviendra pas.

— Tu es trop confiant, me reprocha-t-il. Il a déjà trahi tes promesses, comment peux-tu être sûr qu'il ne trahira pas celle-ci ?

— Parce que j'y ai mis ma vie en jeu.

Ses yeux s'écarquillèrent et il m'attrapa par les épaules.

— Quoi ? Qu'est-ce que tu as fait ?!

— Je ne voulais pas vraiment mourir, lui confiai-je, je voulais lui faire peur... Je voulais lui montrer que j'étais prêt à tout.

Je le sentis paniquer et j'agrippai ses mains à nouveau.

— Rien n'est arrivé et rien n'arrivera.

— Tu as mis ta vie en jeu ? s'écria-t-il. Mais tu as perdu la tête ?

— Non.

Ma voix ferme le coupa et j'embrassai le dos de sa main droite.

— Ce qui fait sa force à lui, c'était sa domination et la terreur qu'il m'inspirait, mais quand j'ai pu inverser les rôles, lui montrer que je pouvais lui faire peur moi aussi, tout a changé.

Je parvins à raconter alors à Jungkook ce dont je parvenais à me souvenir de ma visite à Youngjae après avoir quitté le bar. Son visage passa par différentes expressions qui m'irritèrent un peu.

— Tu as confiance en moi, oui ou non ? m'agaçai-je.

— Bien sûr, avoua-t-il sans hésiter. Mais de là à ce que tu fasses ça... c'est flippant et surprenant.

— Ce n'est pas flippant, le repris-je.

— Hyung. Tu l'as menacé, non seulement dans tes mots mais dans tes gestes aussi, je... n'arrive pas à t'imaginer faire ça...

— Moi non plus, je ne pensais pas en être capable et pourtant...

Je me redressai un peu en fronçant les sourcils.

— J'ai eu une impression de déjà-vu comme... quand on était petits, lui et moi. Il me suivait partout comme mon ombre, il faisait tout ce que je lui disais.

— Difficile à croire aujourd'hui, grimaça Jungkook.

— La personne que j'ai été était différente de celle que je suis aujourd'hui. Je crois qu'avant, j'aimais ça, diriger des gens, me sentir être un leader...

Je le fixai dans les yeux.

— Maintenant j'ai l'impression d'être un peu l'ancien moi et le nouveau moi. Ça ne m'a pas plu de devenir presque violent jusqu'à le menacer, jusqu'à frôler la folie, mais je savais que c'était nécessaire pour qu'il m'entende. Je savais que j'avais besoin d'être ainsi pour pouvoir me battre, pour me défendre. Ces dernières années, j'ai été soumis à plein de choses de mon environnement, des autres, de mes ressentis. Je me suis laissé faire, je suis resté passif car je ne savais plus comment ressentir les choses, j'avais peur aussi. J'ai changé grâce à toi, mais je ne pouvais plus continuer à me reposer sur toi...

Son expression devint plus tendre mais légèrement plus triste, aussi.

— J'avais envie d'être indépendant.

— Indépendant de moi ?

— Non, rectifiai-je. Je suis dépendant de toi mais je voulais être capable de te protéger et de me protéger tout seul.

— Alors il a gagné.

Je sursautai.

— C'est ce qu'il voulait, non ? siffla-t-il. C'est ce qu'il cherchait, à te « réveiller », non ?

Je battis des paupières devant Jungkook où son expression semblait contrariée sans pour autant que ses yeux n'abandonnent cet air triste.

— Tu as fait ce qu'il voulait et il t'a poussé à bout pour ça. Il ne se remettra jamais en question, il va forcément se dire que tu es redevenu comme avant, grâce à lui.

J'agrippai son visage, le forçant à me regarder.

— Jungkook, je ne serai jamais comme avant. C'est impossible après tout ce qu'il m'est arrivé. Avant j'étais détruit, éparpillé, morcelé, mais maintenant je me sens réparé. Pas pour redevenir celui que j'étais mais pour être mieux que ce que j'ai été. Youngjae n'a pas gagné. C'est tout ce qui est arrivé avant, toutes les personnes que j'ai rencontrées avant de le revoir qui m'ont aidé à me construire et qui m'ont permis de l'affronter.

Je soufflai :

— Youngjae était comme le boss final à la fin du jeu vidéo.

— Tu es sérieusement en train de comparer ça à un jeu vidéo ? grimaça-t-il.

— C'est pour te donner une idée précise de ma façon de voir les choses, m'expliquai-je. C'est ta rencontre qui a changé ma vie.

Je le sentis rougir et bouger, embarrassé.

— C'est toi qui es l'initiateur de tout ce qu'il m'est arrivé, c'est en tombant amoureux de toi que j'ai senti que j'avais la force de régler certaines parties de mon histoire et d'affronter les fantômes de mon passé.

— Hyung.

Je rouvris les yeux que j'avais commencé à fermer sous ses caresses.

Et son visage embrassant mon ventre me fit rater quelques battements de cœur. Il était vraiment magnifique.

— Tu es l'amour de ma vie.

Mon cœur s'emballa d'un coup et mes joues rougirent. J'eus un sursaut qui le fit sourire et je me précipitai sur lui. Nos dents se cognèrent dans le baiser, le faisant gémir de douleur, mais je le renversai.

— Dou... doucement... balbutia-t-il alors que je maltraitais sa bouche avec mes lèvres dans une nouvelle ferveur.

— Je t'aime, je t'aime, je t'aime...

Je ne faisais que lui chuchoter ça et je voyais l'effet que ça lui faisait. Mon cœur tomba pour lui davantage quand je finis par comprendre qu'il était réactif car il était lui-même perturbé par sa propre confession.

J'avais l'impression que mon cœur était trop rempli pour que ce soit normal. Je l'aimais de trop.

Mais ça je le savais déjà, je l'avais toujours su. Mais ça me convenait.

Le sommeil finit par arriver alors que les doigts de Jungkook formaient des ronds continuels sur la peau de mes côtes.

Je m'assoupissais alors je ne parvins pas à articuler quoi que ce soit, me contentant d'un vague « je t'aime » avant de sombrer dans les bras de Morphée.

J'ouvris un œil avec une impression confortable d'avoir bien dormi. Je bougeai dans la chaleur des couvertures. Jungkook dormait près de moi, son bras sur ma taille.

Je papillonnai des yeux sans reconnaître le décor avant de me rappeler que nous étions en vacances.

Je me relevai en sursautant, tirant Jungkook de son sommeil dans un grognement.

Je cherchai son téléphone près des futons avant d'écarquiller les yeux d'horreur.

— Jungkook, il est midi passé ! Lève-toi !

— Pas grave... baragouina-t-il.

— Mais on avait dit qu'on devait faire des visites en début de matinée !

— Pas grave...

Puis il ouvrit un œil et sa main glissa sur ma cuisse.

— Je n'imaginais pas notre premier jour de vacances comme ça, m'inquiétai-je, on n'aura jamais assez de temps pour tout voir si on se lève aussi tard...

Sa bouche embrassa ma peau, sa main remontant le long de mon dos.

— Moi c'est exactement les vacances que je voulais...

Bon.

Pour les visites ça semblait mal parti.

*******

J'adorais le Japon.

Voilà, c'était dit.

J'aimais ce pays, Sapporo, pas seulement pour son curry, ses omelettes, ses sushis, ses ramens, ses udons, sa soupe miso, ses yakisoba, ses brochettes de viandes, ses okonomiyaki, ses viandes grillées, ses fondues, ses tonkastu, ses anguilles grillées et ses crevettes en beignets...

Non. Pas que.

Mais j'aimais ce pays pour son calme, son paysage. Ses mœurs et ses traditions pourtant parfois semblables aux nôtres et pourtant si différentes.

Les japonais étaient plus respectueux encore, plus rigoureux, plus organisés, plus strictes mais leur pays loin d'être ravagé et reconstruit comme le nôtre, offrait des bâtiments d'autres époques à couper le souffle.

Ça faisait trois jours que nous étions là et nous repartions demain matin aux aurores.

Bon, certes.

Jungkook et moi aurions pu faire beaucoup de choses si nous avions passé moins de temps à traîner au lit mais comme il le disait : C'était aussi ça, des vacances. Je regrettais amèrement que les nôtres soient si courtes.

J'avais compté en affirmant, sûr de moi, qu'il faudrait douze jours de vacances précisément pour réussir à trouver un parfait équilibre entre nos parties de jambes en l'air, les grasses matinées, le shopping et les visites touristiques et historiques. Douze jours permettraient d'équilibrer le tout, sans trop passer de temps à faire l'amour, ni trop dormir, ni trop glander, ni trop dépenser en shopping tout en prenant un bol culturel nouveau.

Jungkook n'avait pas été convaincu et avait même dit que j'étais encore trop « maniaque ». À croire que ça sonnait comme une insulte dans sa bouche.

Ça n'empêchait que j'avais fait une liste, au cas où.

En tout cas, à cette période de l'année, le paysage du Japon était vert et pas encore étouffant comme à la mousson. Je regrettais seulement que nous ayons loupé les Hanami, où autrement dit la période des cerisiers en fleurs.

À ma demande, on avait fait beaucoup de parcs et c'était incroyablement reposant. Il y avait des endroits où nous nous pensions seuls au monde, seulement nous en tête à tête avec la nature. Alors sans les regards indiscrets, Jungkook et moi nous promenions main dans la main en déambulant dans les forêts géantes de bambous, au bord d'un lac sous le soleil couchant.

On avait même fait du pédalo, et bien sûr, il avait fallu que je glisse et que je tombe dans l'eau froide. Jungkook avait eu un tel fou rire qu'il ne m'avait même pas aidé à remonter à bord.

J'avais fait la gueule pendant trois heures.

Nous avions pris des rafales de photos en grimpant jusqu'au point le plus culminant du secteur pour observer le paysage. Nous avions fait des achats souvenirs et j'avais découvert que Jungkook adorait acheter des bibelots inutiles à ramener. Nous avions fait le tour des champs de lavande et j'en avais ramené tellement que notre valise entière sentait la lavande.

Nous étions allés jusqu'aux pistes de ski mais il y faisait très froid et nous n'avions pas emmené les tenues nécessaires. Les locations coûtant une fortune pour la journée, nous avions simplement fait une bataille de boules de neige. Jungkook s'était amusé comme un gamin avec une simple luge où ses gamelles, filmées par mes soins, avaient valu une bonne dose de rire et de taquinerie de la part de Sehun et Yeri, trop heureux d'avoir de mes nouvelles.

J'avais tout filmé via le téléphone de Jungkook, car comme je l'avais pressenti, j'avais oublié le mien à la maison.

J'avais réussi, le dernier jour, à traîner Jungkook dans un musée d'histoire où il avait essayé de ne pas s'ennuyer.

Peine perdue.

Du coup, quand j'avais voulu l'emmener à nouveau dans un autre musée, il avait refusé net. Étonnement, quand je lui avais dit qu'il s'agissait du musée de la bière de Sapporo, il avait accepté tout de suite.

À la fin du parcours, il y avait une dégustation de bière locale et on nous avait proposé d'y goûter. Sous les yeux ahuris de Jungkook, j'avais bien consenti à essayer.

Clairement c'était dégueulasse ce truc.

Enfin, et parce qu'on avait fait beaucoup de visites qui ne plaisaient qu'à moi, Jungkook m'avait traîné dans le plus gros centre commercial de la ville.

Et ô malheur, et ô misère, j'avais dû faire du shopping.

— Hyung, la clef d'un voyage réussi c'est d'acheter des trucs et de les ramener ! avait-il dit.

— Mais tu as déjà acheté des souvenirs !

— Je n'ai pas acheté de vêtements.

— Ça n'a pas de rapport !

— Mais si.

— Mais non !

On avait débattu pendant un long moment mais j'avais finalement capitulé devant son entêtement.

Que dire donc de ce voyage, à part qu'il fut bien trop court ?

Et bien que quitter la Corée, même quelques jours, faisait un bien fou ; marcher, déambuler, se promener, visiter, essayer différents stands de nourriture, c'était quelque chose que j'étais prêt à faire pendant des semaines s'il le fallait.

Tout était si intéressant, si passionnant.

Bon, clairement, ce n'était pas très reposant vu que nos nuits étaient bien agitées, mais je me sentais heureux de ce voyage.

J'avais l'impression que mes sentiments envers Jungkook avaient augmenté, même si je ne pensais pas cela possible.

Néanmoins, voyager ensemble avait quelque chose de bénéfique pour mon cœur.

Je me sentais encore plus connecté à lui et j'avais l'impression que nous en étions sortis grandis.

Bien sûr, il y avait eu tout ce qu'il s'était passé avant, mais c'était ces moments de calme, juste nous deux, à percer les abcès, à vider notre sac, à s'avouer des secrets à l'oreille, à se laisser guider par nos désirs, qui étaient euphorisants et rassurants.

Alors évidemment, en rentrant à Séoul, nous étions un peu déprimés.

*******

J'essayais de ne pas bouger trop nerveusement ma cuisse gauche.

Assis sur le fauteuil, en face du bureau du Dr Young au sein de l'université, j'attendais. Les yeux de mon professeur allaient et venaient sur ma lettre de motivation alors qu'il gardait son crayon entre ses doigts, en suspens, prêt à pouvoir corriger quelque chose à n'importe quel moment.

Il lisait très lentement et je me mordillais la lèvre, inquiet et un peu intimidé.

Puis il reposa la feuille avec un léger et étonnant regard impressionné.

— C'est excellent.

Je soufflai d'un coup bruyamment avant de me reprendre, me rappelant que j'étais dans le bureau de mon directeur de promotion, tout de même.

— Il y a deux, trois phrases à modifier mais cette lettre est très bien rédigée. Bon travail.

— Merci, monsieur.

— Je vais garder cet exemplaire-là et l'envoyer au département de langues pour qu'ils la traduisent en anglais.

Il claqua dans ses mains avant de dire d'un air formel, sans quitter son large sourire :

— Votre dossier est officiellement complet, cinq jours avant la date indiquée. Tout est bon, Mr Kim, nous allons pouvoir l'envoyer d'ici demain.

J'acquiesçai en essayant de cacher ma nervosité.

— Vous vous sentez prêt ?

— Pas... encore, avouai-je. J'ai du mal à réaliser.

Il acquiesça comme pour signifier qu'il comprenait et sortit une feuille d'un dossier de son bureau clairement désordonné.

C'est ça qui m'avait le plus surpris en entrant.

Le Dr Young était notre directeur de département, bien qu'il soit plus jeune que la plupart de ses collègues. Toujours propre sur lui, impeccable, agréable et, d'une certaine manière, plutôt gentil avec les étudiants. C'était ce qui faisait sa popularité au grand dam de Mr Do qui, selon les rumeurs, enviait son poste sans jamais réussir à l'avoir.

Mais malgré son attitude, son bureau était dans un désordre général, et pourtant il semblait exactement savoir où chaque chose était sans y réfléchir.

Un bordel organisé, en somme.

— Votre tuteur référent à l'hôpital m'a communiqué votre planning et vos horaires. Ça a été compliqué de faire de la place mais la session d'apprentissage en anglais se fera sur sept jours.

Je pris le document en ouvrant légèrement la bouche devant mon planning.

Je.n'aurais.jamais.dû.prendre.une.semaine.de.repos.bordel !

Entre les heures que je devais récupérer et mes journées sur l'hôpital, le Dr Young avait inséré une semaine du vendredi au vendredi consacrée à un camp d'apprentissage de l'anglais.

Autrement dit, j'étais débordé à partir de maintenant.

— Je sais que ça fait beaucoup mais j'insiste, reprit-il en voyant sûrement mon désarroi. Sans l'apprentissage de l'anglais vous n'irez pas loin. Et puis ces sessions sont des formations en petits groupes, en immersion complète pendant une semaine. Vous verrez, cela facilite la compréhension et les exercices à l'oral. C'est un excellent programme. Ce sera nécessaire pour parvenir à vous faire comprendre et à répondre aux questions de l'entretien.

— Si je décroche l'entretien...

Il acquiesça à nouveau mais sans ciller, comme s'il ne doutait pas du tout de ma réussite.

— Si vous êtes pris, ce que je vous souhaite, je redemanderai une session courte pour vous préparer exclusivement à l'entretien avant la date qu'ils vous enverront.

— D'accord, je vous remercie.

Je me raclai la gorge, remontant le col roulé que Jungkook m'avait fait porter ce matin pour cacher les quelques traces dans mon cou, qu'il me restait depuis mon altercation avec Youngjae.

J'avais beaucoup trop chaud avec ce truc.

— Est-ce que j'ai quelque chose à régler ?

— Absolument pas. L'université prend en charge tous les frais. C'est notre devoir. Nous misons sur vous, Mr Kim. Si vous êtes pris à l'étranger, partout où vous irez vous devrez porter fièrement le nom de notre université.

J'acquiesçai à mon tour et après quelques échanges, il m'autorisa à sortir.

Je pris presque immédiatement le chemin de l'hôpital, attendant patiemment mon bus en lisant et relisant mon emploi du temps pour le mois de Juin.

Le Dr Young m'avait assuré qu'une fois que mon dossier serait transmis, il m'enverrait son mail en copie.

La veille, j'avais fini à la dernière minute ma lettre de motivation. Je ne savais pas si c'était le voyage, notre conversation, ou Jungkook lui-même qui m'avait inspiré, mais au lieu de réfléchir pendant une centaine d'années à la tournure de mes phrases, je m'étais laissé complètement aller.

J'avais écrit ce que je ressentais, comme ça venait, ni plus ni moins.

Jungkook avait été impressionné par ma manière d'écrire et ça m'avait flatté.

Voilà, on y était, la machine était lancée.

Impossible de revenir en arrière.

Je pris une grande inspiration en rentrant dans le véhicule et envoyai la photo de mon emploi du temps à Jungkook.

Ce dernier répondit.

« Et tu dors quand exactement ? »

Je répondis ironiquement : « Jamais, selon mes supérieurs. »

« Je vais les tuer. »

Puis il renvoya :

« Je veux venir avec toi à ta session d'anglais. Je vais me renseigner pour savoir comment faire.»

Je lui envoyai en photo la référence de mon document qui m'indiquait la date et l'organisme qui s'occupait de ça.

« English Professional Camp. »

Visiblement, dans dix jours je devais prendre le train jusqu'à Ilsan puis un bus jusqu'à un village perdu. Le document indiquait d'emmener suffisamment d'affaire pour sept jours.

Mes cours et les activités linguistiques se faisaient sur la journée de 9h à 22h, alternant les thèmes ainsi que l'oral et l'écrit. Si ça ne s'appelait pas du bourrage de crâne ça...

Mon téléphone sonna, m'indiquant un message avec un smiley qui pleurait, alors que Jungkook écrivait :

« Hyung, c'est hors de prix ! Je ne peux pas y aller avec toi ! »

Je me mis à sourire doucement.

C'était évident.

Depuis notre retour de Sapporro, Jungkook s'ennuyait.

Mais il s'ennuyait, vraiment.

Il tournait en rond, allant et venant. C'était comme si à présent que sa compétition était terminée, il n'avait plus rien à faire.

Il allait s'entraîner avec son équipe tout comme avant, mais il semblait comme impatient à l'idée de faire des matchs. Comme un drogué accro à ça.

Je posai ma tête contre la vitre alors que la ville défilait sous mes yeux.

Il ne s'ennuyait pas seulement. Maintenant que ma lettre était terminée, mon dossier rempli, notre conversation sur le sujet faite et refaite, on avait du mal à se séparer l'un de l'autre même le temps de quelques heures.

Ce voyage nous avait beaucoup rapprochés mais ça rendait nos journées frustrantes, de ne pas pouvoir les passer l'un avec l'autre.

Mes yeux observèrent le paysage urbain par la fenêtre. Il faisait vraiment beau aujourd'hui et j'avais envie de retourner en vacances avec lui.

Partir à l'étranger, loin, juste tous les deux pendant des années. Vivre d'amour et d'eau fraîche sans avoir à s'occuper de rien.

Si seulement il n'y avait pas une question d'argent, si seulement nos amis n'allaient pas nous manquer, nos familles, si seulement nous n'étions pas aussi ambitieux.

Si seulement les vacances pouvaient durer des années entières...

Mais il était trop tard pour fantasmer là-dessus.

Le processus de recrutement était lancé.

Les dés étaient jetés.



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