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61-

En me réveillant, je sus immédiatement que j'avais dormi très longtemps, rien que par ma bouche sèche et mon mal de crâne naissant dû à la déshydratation.

Je me relevai, les cheveux en vrac, l'air hagard alors que Jungkook, assis sur le lit, se tourna vers moi. Il semblait dans le même état et il déposa son front sur mon épaule, nous faisant retomber sur le matelas.

J'avais encore sommeil. Je remontai la couverture sur nous alors que Jungkook me serrait dans ses bras, sa tête glissant sur mon torse.

On somnola ainsi un moment jusqu'à ce que je grogne. Monsieur-le-voisin-de-lit avait pris la couette de son côté et je ne pouvais pas bouger pour la récupérer parce qu'il m'écrasait de tout son poids.

— Jungkook, geignis-je pitoyablement.

Il bougea un peu, d'un geste un peu maladroit, et rattrapa la couverture qu'il rebalança de mon côté.

Sans un mot, on resta ainsi, comme deux larves, jusqu'à ce qu'il relève la tête.

— Je veux un verre d'eau, se plaignit-il.

— Moi d'abord, baragouinai-je.

Il s'étira mollement en observant le réveil avant de s'exclamer, soudain paniqué :

— Hyung, tu as loupé le réveil ! Tu n'es pas allé travailler !

— Si...

Je bâillai à m'en décrocher la mâchoire, gardant encore un peu la couverture autour de moi, et en marmonnant, toujours les yeux fermés :

— Le Dr Choi m'a renvoyé parce que je faisais peur à voir.

— Il t'a renvoyé ?

— Oui, pendant une semaine...

Jungkook se recoucha sur moi avant de marmonner :

— Je sais que je ne devrais pas me réjouir mais je vais me réjouir quand même...

Je pouffai et il chuchota en caressant mes hanches :

— Tu sais ce qui serait cool ? Qu'on reste là, qu'on commande à manger dans le lit, qu'on regarde Netflix toute la journée.

J'ouvris les paupières et le fixai en faisant la moue :

— On a déjà fait ça...

— Mais c'était trop cool, non ?

— Oui, avouai-je, sauf qu'il faut que l'un de nous se lève pour aller ouvrir au livreur et ça... c'est chiant.

Oui, on était flemmards jusqu'au bout quand la paresse nous prenait.

— La dernière fois c'était moi, fit-il remarquer.

J'arquai un sourcil suspicieux :

— Évidemment, tu avais perdu au pierre-feuille-ciseaux.

— Non.

— Si.

— Mais non, je me suis dévoué pour toi, je n'ai rien perdu du tout !

— La blague, ironisai-je. Tu avais râlé pendant trois plombes parce que tu avais perdu !

— Mais non !

— Mais si !

On se tût en sachant pertinemment qu'aucun de nous deux ne lâcherait prise.

Ça pouvait durer des heures.

Je chuchotai pour changer de sujet :

— Quelle heure est-il au juste ?

— Quatorze heures dix-neuf.

Mes yeux s'écarquillèrent :

— Sans déconner ?

— Sans déconner.

Visiblement, pour lui comme pour moi, nos corps étaient épuisés et j'étais prêt à laisser mon énergie se recharger en restant avec lui dans le lit, en commandant des sushis, en mangeant des céréales et en matant une série sur Netflix.

Puis brusquement, il releva la tête :

— Hyung !

— Quoi ? m'inquiétai-je soudainement.

— On part en voyage ?

Je clignai des yeux pour être sûr d'avoir compris ce qu'il venait de dire mais soudainement réveillé, Jungkook se releva et balança son bras par-dessus le matelas en quête de son ordinateur portable.

— On part en voyage !

Ah. Donc maintenant ce n'était même plus une question ?

Il s'agenouilla dans le lit et alluma son ordinateur, son visage se barrant d'un sourire heureux.

— Jungkook, commençai-je en me relevant sur mes coudes.

Mon corps était tellement lourd.

— On a une semaine toi et moi, juste nous deux. On peut voyager ! Où veux-tu aller ? L'île de Jeju ? Le Japon ?

— On n'a pas les moyens de partir en vacances, lui fis-je remarquer une fois assis correctement.

Il fit pivoter son ordinateur avant de dire :

— Il y a toujours des offres de dernières minutes super intéressantes !

— Depuis quand tu as mis le lien du site en onglet ? m'étonnai-je.

— Depuis que tu as reçu ton passeport, il y a trois jours.

Oui, l'université m'avait demandé de le faire en vue de la préparation de mon dossier de candidature. Le Dr Young m'avait dit que même si je n'étais pas pris, un passeport serait néanmoins toujours utile pour voyager.

Et visiblement cette idée n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd.

— Regarde !

Il crapahuta jusqu'à moi et me montra sur le site une offre pour deux, pendant quatre jours à Sapporo au Japon, valable encore pendant vingt-trois minutes.

— 128 000 wons par personne ? m'exclamai-je, surpris que ce soit si peu cher.

— Avion et hôtel compris pour quatre jours.

— Tu ne penses pas que c'est une arnaque...? m'inquiétai-je.

— Non, insista-t-il, mon beau père réserve toujours ses vacances avec ma mère sur ce site, c'est lui qui me l'a conseillé, ils n'ont jamais eu de problèmes.

— Franchement je ne sais pas, hésitai-je. Je trouve ça bizarre...

— C'est un site spécialisé dans les offres à la dernière minute. En gros, les compagnies bradent les billets d'avions et les hôtels quand il reste de la place, m'expliqua-t-il avec un ton de professionnel.

— Jungkook, je ne suis pas censé être en vacances, soufflai-je.

— L'hôtel est un onsen traditionnel en dehors de la ville avec sources chaudes dans la montagne, entouré de forêt et de champs de lavande.

Oh nom d'un bimpap.

Sources chaudes, parc, montagne, nourriture japonaise.

Nourriture japonaise.

NOURRITURE JAPONAISE !

— Bon, finalement on a peut-être les moyens de partir en vacances...

Il se mit à rire avant que je ne me lève à mon tour, passant dans le salon pour prendre nos cartes de crédit, mais on se chamailla puérilement pendant dix minutes pour savoir qui allait payer. Grand gagnant du pierre-feuille-ciseaux, on parvint à avoir les billets cinq minutes avant la fin de l'offre.

On se fit un high-five au milieu du lit, en caleçon, avant que je n'aille chercher nos verres d'eau tout en énonçant à voix haute tout ce qu'on pouvait commander à manger avant de partir.

Il fallait que je prépare mon estomac pour ce voyage. C'était d'une importance capitale.

En revenant dans la chambre, Jungkook me murmura :

— Euh hyung...

— Quoi ?

— On a tout reçu, les billets d'avions, le plan pour se rendre à l'hôtel, la réservation de l'hébergement, tout... énonça-t-il.

— Oui, et ?

— On a juste un petit problème. On doit être dans l'avion dans trois heures.

— Et ? repris-je sans comprendre.

— Et il faut une heure pour aller à l'aéroport de Gimpo de chez nous, si on choppe le bon métro à l'heure...

— Et ?

— Il faut être là-bas deux heures en avance, pour l'embarquement.

— En gros, balbutiai-je, il faut qu'on parte... maintenant ?

Ma mâchoire se décrocha et Jungkook me fixa intensément avant qu'on ne se lève précipitamment dans la panique générale.

— Toutes mes affaires sont dans la machine à laver ! criai-je. Il faut que je passe chez moi !

— On s'en fout, prends des trucs à moi !

— Tu as une valise ?

— Non, j'ai un sac...

— Où tu as mis ton sac de voyage ?

— Purée, j'ai oublié mon sac au bar hier soir...

— Non, c'est ton capitaine qui l'a, je ne pouvais pas le porter en plus de toi...

— On n'a pas le temps, hyung ! Tu as un sac chez toi ?

— Non, mais j'ai une valise !

— On a le droit à combien de kilos ?

— C'est toi qui devais regarder ça !

Une heure dix plus tard, assoiffés et clairement affamés, on arriva avec le métro directement dans l'aéroport.

Dans notre précipitation, on avait réussi à balancer des vêtements dans ma valise, des produits pour la douche et des chaussures avant de filer à la gare.

Au bout de ma vie et rêvant presque des sushis à déguster dans le lit, qu'on avait loupés, je laissais Jungkook me guider.

Il avait l'air de s'y connaître, et je traînais notre valise commune en faisant une liste dans ma tête.

J'étais sûr qu'on avait oublié quelque chose, mais quoi ?

— Il faut qu'on aille s'enregistrer à la borne, m'indiqua-t-il.

Je ne lui répondis pas, je me fichais bien de cette borne, je me sentais de très forte mauvaise humeur sans raison et il chuchota :

— Après on ira manger.

— Où est cette fichue borne ?

Une fois cela fait, passeports scannés devant mes yeux émerveillés comme si je découvrais la technologie, on chercha un restaurant. Enfin.

Faim. Faim. Faim.

FAIM !

— Hyung, tu me fous les jetons là.

— Ça fait dix minutes qu'on a commandé et personne ne vient... grognai-je en tenant mes baguettes férocement.

Il gloussa.

— Ce n'est pas drôle, me vexai-je.

— On dirait un Gremlins...

— Retire-ça tout de suite !

Mais avant que Jungkook n'en rajoute une couche sur ma capacité à devenir un vrai monstre si on ne me nourrissait pas, la serveuse arriva avec mon plat.

J'étais sauvé.

Alors que je dévorais mon Bibimpap, il regardait son téléphone :

— Il y a une liste d'activités à faire mais ce sera payant. Visiblement l'hôtel propose des activités comme les cérémonies du thé et les cours de ski, les visites de musées d'histoire. Tu as envie de faire quelque chose ?

Mais j'étais bien trop concentré à remplir mon estomac pour l'entendre.

— Hyung ? tenta-t-il à nouveau.

Mais Jungkook se mit à soupirer en souriant avant de manger son plat à son tour, entre deux bouchées de ramens, il souffla :

— Tu as déjà pris l'avion au fait ?

L'avion ?

— Non...

— Ok, répondit-il seulement en reprenant une bouchée.

En mâchouillant, je le fixai.

— C'est comme prendre le train, non ?

— Bah non, hyung, ça vole... c'est plus impressionnant.

— Impressionnant comment ?

Il haussa les épaules et mon cerveau commença soudainement à s'inquiéter.

Une inquiétude qui se fit grandissante alors que je passai le portique de sécurité après avoir sonné deux fois.

Comme si j'étais un dangereux terroriste.

Je voyais au loin Jungkook se moquer ouvertement de ma tronche alors que je devais vider mes poches, enlever ma ceinture, mes chaussures, ma montre pour tout remettre, pour rien.

C'était une cabine d'essayage en fait ce truc.

Une fois assis dans mon siège côté hublot, j'agrippai les accoudoirs, tout sauf rassuré.

— Ça va aller, hyung, me souffla-t-il, franchement on a que deux heures et demie de vol, tu vas voir ça va passer très vite.

— Et si on se crashe ?

— On ne se crashera pas.

— Mais ça peut arriver...

— Hyung, me coupa Jungkook. Quand tu prends le train tu ne flippes pas de savoir qu'il peut dérailler, si ?

— Bah non...

— Bah là c'est pareil.

— On va voler dans le ciel, persiflai-je, ce n'est quand même pas la même chose.

— Je t'assure qu'il n'y aura pas de problème.

— Mais...

Alors que j'allais batailler avec des arguments en béton, les deux sièges à côté du notre furent pris par une mère et son enfant d'une dizaine d'années qui paniquait et pleurait à chaudes larmes que l'avion allait « peut-être s'écraser dans la mer ».

Jungkook m'envoya un regard en coin, moqueur, et je lui tapai sur la main sans répondre.

Ok, je ressemblais peut-être à ce gosse mais au moins lui, il me comprenait.

Lorsque l'avion se mit en marche et que le commandement de bord parla, j'agrippai la main de Jungkook.

— En fait on ne va pas à Sapporo, balbutiai-je nerveusement, je ne le sens pas...

— Hyung ça va aller, me murmura-t-il, semblant complètement insensible à ce que je vivais.

Je sentis sur moi le regard de la mère du gamin mais je fis mine de l'ignorer.

L'avion commençait à rouler.

— Tu sais quoi, on a qu'à sortir...

— On ne peut pas faire ça, soupira-t-il en cherchant ses écouteurs dans son sac à dos.

— Je suis sûr qu'on a oublié un truc, paniquai-je.

— Certainement, on a tellement fait la valise à l'arrache...

— On fait comment, si c'est un truc super important ?!

— T'inquiètes pas, me chuchota-t-il à l'oreille avec un ton plaisantin dans la voix, j'ai pris le lubrifiant, c'est le plus important...

Ma bouche s'ouvrit, outré, et alors qu'il riait comme un gamin, l'avion décolla.

Je me fis scotcher à mon siège, le souffle coupé, et agrippai ses doigts que je torturai par vengeance en fermant les yeux.

J'allais mourir.

Ça y est, je sentais ma dernière heure arriver.

Adieu monde cruel.

Adieu nourriture délicieuse que je ne pourrai jamais manger.

C'était horrible, je me sentais écrasé dans la poitrine et pourtant à un moment, ça se calma. J'ouvris un œil courageusement, près de moi le gamin de dix ans jouait à la console, tout le monde avait l'air parfaitement normal, se levant même pour marcher et je me remis à respirer.

Jungkook récupéra ses doigts en grimaçant avant de me sourire, doucement amusé.

— Tu vois ? Rien de grave.

Je lui envoyai un regard mi agacé, mi vexé, et il me tendit un écouteur que je pris à contre cœur.

— En fait ça va, murmurai-je quelques minutes plus tard.

— Je te l'avais dit, c'est impressionnant c'est tout...

— Hum...

— Allez, plus que deux heures avant qu'on arrive ! s'enthousiasma-t-il.

Je me mis à sourire mais le coin de mes lèvres retomba soudainement.

— Attends. On va devoir atterrir avec cet avion, non ?

— Bah évidemment...

Mes yeux s'écarquillèrent et il soupira bruyamment.

J'allais mourir, c'est sûr.

Laissez-moi sortir de cet avion !

*******


Deux heures et vingt minutes plus tard, j'étais sur le plancher des vaches.

Jungkook et moi attendions l'arrivée de notre valise sur le tapis.

J'étais fatigué alors qu'on n'avait rien fait de la journée. Jungkook m'avait trouvé pâle mais je supposais que c'était le stress du vol qui m'avait bousillé toute mon énergie.

Il fallait que je mange, voilà la solution.

Jungkook était à fond, et heureusement parce que je ne me voyais pas prendre les rênes du voyage avec mes jambes flageolantes.

J'étais au Japon. J'avais du mal à m'en rendre compte.

Et dire que ce matin même je faisais le trajet pour aller travailler à l'hôpital. La blague.

La valise arriva et Jungkook la souleva pour la faire glisser sur le sol.

— On va aller voir les réservations de taxi et de bus pour se rendre à l'hébergement, m'informa-t-il.

Le soir commençait à tomber et je le suivis. Autour de moi, les gens parlaient d'autres langues. On avait beau tous se ressembler, je voyais la différence entre ceux qui étaient coréens et ceux qui ne l'étaient pas.

— Tu as des notions en japonais ? me demanda-t-il.

— Euh oui, je n'étais pas trop mauvais au lycée.

On s'approcha du stand et avec ma voix cassée, je bégayai un japonais approximatif pour demander comment se rendre à notre hôtel.

La jeune femme nous dirigea vers une compagnie de bus et on attendit dehors, alors que le jour disparaissait peu à peu.

Le trajet jusqu'à l'hôtel prit presque une heure et demie, j'étais littéralement claqué et affamé, le bus diffusait les chansons d'une radio locale dans ses enceintes et je ne comprenais qu'un mot sur dix. Jungkook pianotait sur son téléphone, m'informant qu'il avait prévenu tout le monde de notre voyage improvisé.

Ça me rappela que je n'avais toujours pas rechargé mon téléphone qui devait moisir au fond de notre valise.

Si je l'avais emmené...

Ah.

C'était peut-être ça que j'avais oublié.

Je n'étais plus sûr de ce que nous avions fichu dedans dans la précipitation. Ma tête sur son épaule, je regardais le paysage défiler avant qu'il ne fasse trop sombre pour apercevoir quoi que ce soit.

Une fois descendus du bus, on marcha quelques mètres avant de repérer une allée illuminée de lampions traditionnels qui menaient à une auberge tout en bois.

Une réceptionniste en kimono nous accueillis en parlant un coréen très correct et quand elle acquiesça en lisant notre réservation, je poussai un soupir de soulagement.

On était arrivés.

On défit nos chaussures et elle nous guida à travers les couloirs de l'auberge entièrement faite d'un bois sombre.

Il y avait un mélange entre le moderne et l'ancien plutôt discret et elle nous indiqua notre chambre.

Ma bouche et mes yeux s'ouvrirent simultanément alors que Jungkook s'inclinait respectueusement en prenant les documents en coréen qu'elle nous donnait.

Il s'agissait d'une suite, de deux pièces. La première pièce possédait des fauteuils près de la vitre proche du balcon, un sol en tatamis, une grande table de bois laqué basse avec des coussins pour dîner.

L'autre pièce ne comportait que des futons qui avaient l'air extrêmement confortables et une porte menait à une salle de bain moderne tout en bois et en pierre.

Cette différence de décoration entre l'ancien et le moderne me surprit.

Je m'approchai de la baie vitrée et fis glisser la porte-fenêtre pour me rendre sur le balcon. Ce dernier donnait sur une forêt. En dessous, quelques mètres plus bas, une allée de galets posés sur une pelouse parfaitement coupée semblait se diriger vers les sources chaudes à quelques mètres qui dégageaient de la chaleur visible sous la lumière.

Toute la luminosité de l'endroit, intérieur comme extérieur, était tamisée et douce.
Le décor était incroyable.

— C'est magnifique ! m'exclamai-je en me retournant.

— Ça en valait la peine de souffrir en avion, hein ? me taquina Jungkook.

— Carrément !

— Oh, les bains aux sources sont ouverts toute la nuit, c'est en libre-service, on peut s'y rendre quand on veut mais ils déconseillent d'y rester trop longtemps et juste après un repas, prononça-t-il en lisant les prospectus.

J'écoutais seulement d'une oreille distraite, trop émerveillé par le décor, je sortis l'appareil photo de Jungkook de son sac mais grimaçai en me rendant compte que les clichés nocturnes ne ressemblaient pas à la réalité.

— On peut réserver les petits déjeuners mais c'est payant, continua Jungkook, tous les repas ne sont pas compris dans l'hébergement. Il y a des bus qui passent devant l'auberge toutes les heures pour se rendre sur Sapporo, on y est en trente minutes mais... ils conseillent de visiter plutôt les villes aux alentours car c'est plus typique et traditionnel.

Je trifouillais les réglages de l'appareil quand il me demanda :

— On fait quoi ? Je commande à manger pour ce soir et demain matin ?

— C'est combien ?

Je grimaçai en voyant le prix et il souffla :

— Juste ce soir alors, demain on ira en ville et on mangera sur place. On avisera pour demain soir ?

J'acquiesçai et on sortit de la chambre pour retourner à l'accueil. Je fis un tour dans le jardin extérieur, émerveillé par le décor.

— Le repas sera apporté dans vingt minutes, je remonte prendre une douche, souffla Jungkook alors que je continuais mes photos ratées. Tu restes là ?

— Je fais un rapide tour des lieux et je te rejoins.

On se sépara et je gardai l'appareil photo serré contre moi.

J'avais hâte d'être au lendemain pour voir tout ça de jour. Néanmoins, il faisait plus froid qu'à Séoul en cette fin avril. J'espérais que dans notre organisation chaotique on avait pensé à emmener des pulls supplémentaires.

Après avoir marché un long quart d'heure, vérifié l'emplacement des bains et déambulé dans le jardin éclairé par des lampions, je décidai de rentrer. Plutôt frigorifié.

Complètement réveillé et ma faim presque oubliée, je retournai vers la chambre alors que Jungkook sortait de la salle de bain. Ma mâchoire se décrocha alors qu'il se séchait les cheveux avec une serviette.

— C'est quoi ce kimono ?

— Ce n'est pas un vrai kimono, on dirait un peignoir, précisa-t-il, ou une robe de chambre. Il y en a plusieurs dans la salle de bain.

Puis il se mit à sourire :

— Tu prendras les mêmes que moi parce que je pense qu'ils ont pensé que tu étais une femme, il y en a des plus petits qui sont roses.

Je levai les yeux au ciel.

Jungkook était canon dans cette tenue, mais avant d'avoir pu dire quoi que ce soit on toqua et des serveuses en kimono apportèrent le repas.

Je défis mon manteau et on s'installa devant la table basse alors que j'ouvrais les yeux, émerveillé par tous les petits plats qu'elles disposaient devant nous.

C'était un repas de roi.

— Partir en voyage est la meilleure idée que tu aies eue ! lui avouai-je.

Il gloussa, content de lui.

Je pris mes baguettes en lançant joyeusement un :

— Itadakimasu.

Je pris ma première bouchée d'Omurice avant de soupirer de plaisir.

J'allais me régaler.

On dîna en échangeant sur tout ce qu'on avait envie de faire le lendemain et ce qu'on connaissait sur le Japon.

Autrement dit, pas grand-chose.

Néanmoins, malgré la fluidité de notre échange et l'ambiance enthousiaste et impatiente du voyage, je sentais peser sur nous tous les non-dits de la veille.

Je l'avais senti toute la journée. J'avais pensé qu'on aurait eu le temps d'échanger un peu, mais nous nous étions tellement dépêchés de partir qu'une fois à l'aéroport l'environnement n'avait pas aidé à aborder des questions cruciales.

En sortant plus tard de la salle de bain, je trouvai Jungkook accoudé au rebord du balcon de bois. Je m'approchai doucement de lui.

Il faisait froid mais j'étais encore réchauffé par la douche brûlante que j'avais prise. Il n'y avait pas de vent, pas de bruit, peu de lumière.

Nous qui venions de la ville qui ne dormait jamais, c'était incroyablement étrange et reposant à la fois.

Je serrai sa taille et posai mon front contre sa nuque. Jungkook se redressa imperceptiblement avant de chuchoter :

— Je t'ai fait les réglages pour l'appareil photo, ça donne mieux pour les clichés nocturnes.

— Merci.

On resta ainsi un moment jusqu'à ce que, frigorifiés, on retourne dans la chambre en refermant la porte-fenêtre et les rideaux.

Je captai le regard de Jungkook sur ma personne avant de chuchoter, gêné :

— Ne me regarde pas ainsi, j'ai l'air vraiment horrible avec mon cou...

C'était le cas, d'autant plus que le kimono était vraiment très plongeant au niveau du torse et on voyait trop bien la démarcation de couleur.

Mais il ne semblait pas m'écouter du tout et en le voyant approcher, je ne bougeai pas.

Je me perdais complètement dans ses pupilles sombres braquées sur moi. Je connaissais ce regard, je savais ce qu'il attendait, mais jamais je n'y résisterais.

— On a beaucoup de choses à se dire, hyung, souffla-t-il.

— Oui, acquiesçai-je.

Nous ne pouvions pas repousser encore et encore cette discussion car la liste des choses à se confier s'agrandissait au fur et à mesure.

Je frissonnai imperceptiblement en sentant ses doigts frôler mon cou meurtri avant de descendre lentement vers ma clavicule et de poursuivre leur route.

Jungkook suivait le tracé, comme fasciné par ma peau.

— Est-ce qu'on veut avoir cette conversation maintenant alors qu'on est en voyage ou à notre retour ? chuchotai-je fébrilement.

— La question est de savoir si ça ne va pas commencer à nous peser, répondit-il sur le même ton en recalant ses yeux dans les miens. Je veux profiter de ce voyage avec toi, chaque seconde, sans avoir à me poser mille questions sans réponses...

— Alors parlons.

Mais la pulpe de ses doigts ouvrait un peu plus grand le nœud qui tenait ma tenue.

— C'est que, murmura-t-il, tu portes un kimono là...

Il s'approcha et je me mis à sourire doucement.

— Quelle faiblesse, minaudai-je, capituler pour une tenue...

Il était inutile qu'il sache l'effet qu'il me faisait lui-même habillé ainsi.

— Faiblesse ? railla-t-il en chuchotant. Hyung, c'est toi qui trembles là...

Je mordis ma lèvre alors qu'il avait atteint le nœud qu'il tira lentement, le tissu glissa sur ma peau doucement.

Pourtant, les doigts de Jungkook remontèrent jusqu'à mon cou et son expression passa à la tristesse.

— J'ai besoin de savoir, hyung, ce que tu lui as dit, ce qu'il a fait, ce qu'il s'est passé.

J'acquiesçai en frissonnant encore car son autre main glissait dans le bas de mon dos.

— J'imagine des choses horribles, chuchota-t-il, comme s'il t'avait pris, comme si tu lui appartenais, comme si tu t'étais donné à lui pour ne surtout pas...

Je l'arrêtai en rompant la distance entre nous.

— Ce n'est pas le cas, je ne me suis pas plié à lui, pas à son chantage. Je lui ai seulement rappelé ce qu'il me devait, j'ai seulement gagné contre lui, j'ai repris le contrôle.

Je ne voulais pas souffler son nom dans notre conversation, j'avais l'impression que si je le faisais cela détruirait le moment, cela lui accorderait une importance que je ne voulais surtout pas lui donner.

Jungkook acquiesça, sa main glissa sur ma nuque en remontant dans mes cheveux.

— Il mérite qu'on lui fasse du mal hyung, articula-t-il péniblement. Il mérite de payer pour ses crimes, pour tout... Je m'en veux de n'avoir rien fait, de l'avoir laissé rentrer à Busan sans conséquences, sans...

— Jungkook.

J'effleurai ses lèvres avec les miennes.

— Laisse-le derrière nous, un jour il paiera pour ses fautes, j'en suis persuadé. Le passé reste au passé, tout ce qui m'importait c'était ton futur...

— Je l'aurais fait pour toi, hyung, tout assumer.

— Je sais.

Je me mis à sourire :

— Mais nous savons tous les deux les conséquences que ça aurait eu. Ne nous précipitons pas.

— Ça te convient vraiment, souffla-t-il contre la peau dénudée de mon épaule, d'être un secret ?

— Oui, affirmai-je en souriant, je préfère cela qu'être ta peine.

— Tu ne le seras jamais.

Je pouffai un peu avant de l'embrasser doucement au coin des lèvres.

— Hyung, il faut qu'on parle... J'ai l'impression que je vais exploser si...

— Je sais. On va parler.

Je le regardai dans les yeux :

— Mais je veux que tu m'embrasses avant.

Il s'y plia délicatement et j'attrapai son visage. Ses lèvres caressèrent les miennes tendrement, plusieurs fois de suite.

Ses mains glissèrent jusqu'à mes hanches dénudées alors que nos souffles s'emballaient.

On se recula doucement et il posa son front contre le mien.

Mes mains caressèrent ses mèches sombres et on s'échangea un regard brûlant.

Nos lèvres se retrouvèrent avec ferveur et je m'agrippai à ses épaules alors qu'il me soulevait. Mes jambes s'enroulèrent autour de son corps alors qu'il marchait en direction des futons installés au sol dans la pièce d'à côté.

Jungkook continua de m'embrasser en s'accroupissant pour m'allonger, nos langues se cherchaient, se caressaient de plus en plus intensément, et je dû reculer mon visage pour reprendre ma respiration. Ma pause fut courte car déjà la bouche de Jungkook revenait à l'assaut de la mienne alors que son corps commençait à se fondre sur le mien.

J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je ne l'avais pas embrassé.

Pas comme ça.

Pas pour ça.

Il y avait tant de choses à se dire et tout ressurgissait ainsi, dans cet échange : la peur, la colère, la frustration, la victoire, la joie, l'amour, le soulagement.

Tout était chaotique, doux, brûlant, effréné, passionné, tendre.

Je resserrai ma prise sur ses cheveux, l'empêchant de s'arrêter de m'embrasser et même de respirer.

Je ne savais pas vraiment ce qu'il m'arrivait, d'habitude c'était lui qui était meneur des baisers endiablés, pas moi. Moi ça me balayait, ça me terrassait à chaque fois mais là je voulais avoir ce contrôle-là. Je voulais l'agripper à moi pour toujours et en reculant il se mit à respirer difficilement.

— Wow... hyung, doucement, chuchota-t-il, tu vas me tuer...

Mais je repris possession de ses lèvres, les effleurant, les mordillant, laissant ma langue glisser, s'insérer, effleurer la sienne.

J'avais envie de l'entraîner avec moi dans tout ce que j'éprouvais et il n'eut que peu de répit face à mes ambitions.

Plusieurs minutes plus tard, écroulés l'un contre l'autre, le souffle coupé, en sueur, Jungkook  souffla :

— Je rêve où tu as essayé de prendre le dessus sur moi ?

— Tu ne rêves pas.

Il me fixa, un peu abasourdi, et je me mis à glousser. Il me suivit et sans qu'on ne sache comment ni pourquoi, on se mit à rire.

C'était nerveux.

Peut-être que nos nerfs lâchaient, c'était possible.

— Tu as presque réussi à m'avoir, ajouta-t-il encore essoufflé en se redressant, tu ne m'avais jamais embrassé comme ça.

— Comme ça ?

Et je plaquai mes lèvres aux siennes, le faisant retomber en arrière.

On ne se détacha pas une seule seconde alors que nos bouches reprenaient leur ballet, leur combat de domination mêlant nos langues. Je grimpai sur lui en m'asseyant sur son ventre et il recula son visage pour respirer.

— Tu m'impressionnes chaque jour, hyung.

— C'est parce que je veux que tu m'aimes pour toujours.

Il parut surpris et je l'embrassai à nouveau en laissant mes mains caresser son corps parfait, je le sentis gémir quand je fis glisser mes doigts sous la peau de ses cuisses.

— Va savoir, raillai-je, peut-être qu'un jour tu me laisseras être au-dessus...

Il fronça les sourcils en ouvrant la bouche puis la referma sans un son avant de marmonner :

— Peut-être...

Ce fut à mon tour de me figer et je battis des paupières :

— Qu'est-ce que tu as dit ?

— Rien...

— Tu as dit « peut-être » ! m'exclamai-je.

— Non.

— Si !

Il me fit basculer sur le dos, se remettant au-dessus de moi. On resta ainsi à se fixer.

Je l'embrassai à nouveau, encore et encore, mais il se détacha à contre-cœur.

— Ne me rallume pas... chuchota-t-il sur le ton du reproche. On a déjà du mal à avoir cette conversation alors ne complique pas les...

— Pierre-feuille-ciseaux pour savoir qui se lance ?

— Vendu, acquiesçai-je.

Jungkook perdit, il baragouina quelque chose de mi-vexé mi-adorable avant de se caler confortablement près de moi. On se fit face ainsi et après un temps de latence où je voyais danser dans ses yeux toutes ses interrogations, ses inquiétudes, les non-dits, les vérités et le reste, il souffla d'un air grave :

— Hyung, si tu pars à l'étranger, qu'est-ce qu'on fait ?

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