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57-

Warning trigger : Ce chapitre peut contenir des scènes et des propos difficiles psychologiquement.

Je vous rappelle que cette histoire est inscrite avec un contenu mature. N'hésitez pas à interrompre votre lecture et changer de chapitre.

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Note : Le personnage de Youngjae n'a aucun rapport avec une idol d'un groupe.

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Je devais délirer.

Je devais rêver, cauchemarder. Ça ne pouvait pas être réel.

Youngjae ne pouvait pas être là.

Ce n'était pas possible.

— Tae, c'est bien toi ?

Mes yeux quittèrent le reflet dans le miroir pour me tourner vers cet individu comme pour m'assurer qu'il ne s'agissait pas là, d'une hallucination.

Et pourtant il était bel et bien devant moi.

Il était encore plus grand qu'avant, ses épaules avais pris en carrure et sa mâchoire semblait toujours aussi distincte comme coupée au couteau.

Un franc sourire vint barrer son visage faisant plisser ses yeux.

C'était lui, c'était Youngjae.

— C'est incroyable !

Il fit les quelques pas qui nous séparaient et me prit dans ses bras dans une étreinte chaleureuse et sincère qui me coupa la respiration.

Mon cœur tambourinait de manière totalement désordonnée et l'air me manquait. J'avais l'impression que l'oxygène s'était rarifié dans la pièce et que mes yeux ne parvenaient plus à cligner, me brûlant les pupilles.

Il se décala, me tenant par les épaules, une expression de pure joie fendit son visage.

— Tu es là ! C'est incroyable !

C'était lui.

C'était vraiment lui. Il avait le même visage, la même odeur, le même aura. Il avait grandi, vieillit un peu.

Il était toujours le même que dans mes souvenirs.

Mes yeux virent flous et mon cerveau fut assailli de réminiscences anciennes entre la joie et l'horreur.

Youngjae s'arracha un rire jovial et agréable à l'oreille, toujours en me tenant par les épaules.

— Mais qu'est-ce que tu fais là, tu habites à Seoul maintenant ?

Je ne pouvais pas lui répondre je ne pouvais pas lui parler je me contentais d'essayer de respirer.

Mes yeux cherchaient à s'accrocher à quelque chose et tombèrent sur sa veste, de couleur blanche et surtout sur ce fichu dessin cousu dans le tissu représentant des battes de baseball croisées.

Club de Busan.

Youngjae faisait partie de l'équipe qui allait affronter celle de Jungkook, demain.

Mon souffle se coupa et je me sentis pris à la gorge par un étau de peur.

Je devais délirer.

Je devais rêver, cauchemarder. Ça ne pouvait pas être réel.

— Tae ? Tu vas bien ? Tu es tout pâle ? Tu veux qu'on sorte de là ?

Mon esprit se reconnecta et je repoussais quelque peu sa main.

— N...non, ça va. Je... je dois y aller... on m'... m'attend...

Mais sa main revint serrer mon épaule et il eut une mine un peu boudeuse et infantile.

La même moue qu'autrefois.

— Tu rigoles ? On vient de se retrouver tu ne vas pas partir comme ça. Ça fait des années... on a tellement de choses à se dire !

— Une... une autre fois...balbutiais-je, je dois y aller, Ji... enfin, quelqu'un m'attend !

Mon cœur rata un battement, mon corps s'envahissant d'appréhension.

J'avais failli le dire. Avait-il entendu ?

Il ne le fallait pas.

Ses sourcils se froncèrent et son expression se ferma :

— Parce que cette tapette de Park est là, elle aussi ?

— N...non.

Et puis soudain le choc, la pression sur ma gorge fut réelle tout comme la douleur dans mon dos qui rencontra le mur de carrelage.

— Depuis quand tu mens ?

C'était lui. C'était bien lui.

J'hoquetais et sa prise se desserra sans pour autant se retirer. Il changea d'expression palpant mon cou et mon visage avec une mine émerveillée et juvénile.

— Tu as tellement changé c'est fou... Tu m'as manqué. Où étais-tu pendant tout ce temps ?

Je ne lui répondis pas, je n'en étais pas capable. Je venais de passer de la peur, à la terreur puis au soulagement pour repartir vers de l'inquiétude. Mon corps se mit à trembler légèrement et mon esprit commença à m'abandonner.

Je voulais disparaître, fermer les yeux, me rendre compte que ce n'était qu'un cauchemar, que ce n'était pas réel...

— Tae ? Insista-t-il doucement en voyant que je ne répondais pas.

— J'...je dois y aller...

Et son visage se ferma encore, sa prise sur ma gorge revint avec une force allant crescendo et il marmonna d'un air sombre :

— Alors, il est vraiment là, Jimin ? Lui... lui il t'a gardé auprès de lui tout ce temps, c'est ça ? J'ai été le seul à être mis de côté, hein ?

J'agrippais ses poignets pour lui faire retirer sa poigne alors que la douleur se resserrait autour de mon cou et que l'air commençait à me manquer.

— S'il... te plaît, hoquetais-je. Youngjae, laisse-moi... tu... me fais... mal.

Sa prise se relâcha et ses mains reculèrent, il me fixa surpris. Naïvement surpris.

— Je ne te fais pas de mal, tu sais bien que je ne ferais jamais ça.

Il me caressa les cheveux avec un sourire doux et tendre.

— Tu m'as tellement manqué, je veux qu'on rattrape le temps perdu maintenant qu'on est de nouveau réunis...

Il fallait que je sorte, que je m'en aille, que je m'enfuie rapidement.

— Mon équipe loge à l'hôtel juste à côté, on...

— Je dois y aller ! Coupais-je brusquement et désespérément tout en calculant combien de pas il me faudrait pour courir vers la porte et dévaler les escaliers.

Si j'étais avec les autres, avec le groupe, il ne ferait rien.

Mais ma tentative fut veine car j'avais à peine réussi à atteindre la poignée que mon avant-bras se fit tirer en arrière et que mon corps rencontra la porte d'une cabine violemment.

— Où est-ce que tu vas ? Pourquoi tu fais ça ? Cria-t-il.

Je lâchais un grognement de douleur en me tenant la tête, sonné mais il me secoua pour que mon visage lui fasse face.

Il semblait paniqué, presque désespéré mais cet état ne dura qu'une seconde, balayé par une rage, une fureur et une violence qui me terrifia.

Il agrippa mon col et me secoua, faisant cogner mon crâne contre la porte de bois contre laquelle j'étais écroulé.

— Tu me fuis ? Pourquoi tu me fais ça ? Tu es injuste, Tae. Injuste envers moi. Tu m'as abandonné !

Puis il s'arrêta, dépossédé, me fixant avec une lueur qui me fit mal au cœur. J'avais déjà commencé à pleurer.

— Tu m'as laissé tout seul. Tout ce qui m'est arrivé est de ta faute. Ne me laisse plus. Regarde-moi, je t'en prie.

Mais je ne pouvais pas, je ne voulais pas. Mais ses doigts agrippèrent mon visage durement et je fus forcé de plonger mes yeux dans les siens.

Mes souvenirs affluaient, ma culpabilité, ma peur, mes rires, mes joies. Tout se mélangeait.

Il m'enferma dans ses bras, dans une étreinte forte et intense.

Quand j'étais jeune, quand Youngjae état mon meilleur ami, j'étais si heureux.

Nous étions heureux.

— Qu'est ce qui t'a pris de partir ? Me cria-t-il.

— Je suis désolé...

Il m'emprisonna à nouveau dans une étreinte brûlante et caressa doucement ma tête, embrassant ma tempe.

— Ce n'est pas grave, m'assura-t-il doucement en reniflant, ce n'est pas grave Tae. S'il te plait, viens... viens avec moi, accorde-moi du temps j'ai tant de choses à te raconter.

— Je...

Je ne savais plus, je ne comprenais plus.

C'était lui.

C'était Youngjae.

C'était toute mon enfance, toute mon adolescence, tout mon passé.

Tout mon bonheur.

Tout mon malheur.

Mon cœur battait au rythme des souvenirs que j'avais oublié, de beaux souvenirs.

Il n'était pas si différent de ce gamin du voisinage, tout petit, au crâne rasé, que je côtoyais. Il avait vieilli et grandit comme moi.

Pourquoi tout avait été gâché ?

Je ne voulais pas me souvenir de ça.

Peut-être que ça n'était pas arrivé en réalité ?

Je ne savais plus.

J'avais l'impression de nager dans un rêve, que quelque part au loin, je dormais dans mon lit et qu'à mon réveil tout ceci serait effacé.

J'oscillais entre les rêves, les souvenirs et le cauchemar avec cette impression détachée que ce n'était pas réel.

Je me sentis être remis debout et son pouce essuya mes larmes aux coins de mes yeux. Je sentis son souffle contre ma peau et je reculais légèrement en tressaillant mais il me prit la main lentement.

— Viens avec moi, allons chercher mon sac et partons aux bords d'une rivière. Peut-être qu'il y a un glacier et qu'on pourra manger des glaces à l'eau en faisant du vélo.

Le souvenir me rattrapa, m'emprisonnant dans un sourire. Nous deux, nos vélos, les grillons qui chantaient, la chaleur de la mousson de Juillet, le cerf-volant accroché à la selle de Youngjae. Notre course jusqu'au drapeau vieillit par le temps, près du pont.

Les glaces à l'eau, fraise pour moi, menthe pour lui.

Au loin le son des clochettes accrochées aux maisons qui sonnaient, secouées par le vent et le soir qui tombait. Nous n'avions jamais froid, nous n'étions jamais fatigués.

Je sentis sa main brûler la mienne et la porte des toilettes s'ouvrit. Je ne savais plus vraiment ce qui m'arrivait mais je n'avais plus senti cette main dans la mienne depuis très longtemps.

Elle n'était pas plus grande que la mienne mais plus calleuse, probablement dû aux entrainements de baseball.

Qu'est-ce que je faisais ?

Où est-ce que j'allais ?

J'aurais donné n'importe quoi pour rentrer à Busan, revenir à l'âge de huit ans, faire du vélo, suivre le cerf-volant de Youngjae, courir après le glacier, se vautrer dans le sable et la terre sans que jamais cette journée ne se termine.

C'était la meilleure époque de ma vie.

Mais maintenant ?

Je fixais ce dos sans comprendre. Je voulais chasser les mauvais souvenirs, ne garder que les bons.

Croire.

Je voulais ressusciter une amitié à laquelle j'avais tellement tenu que lorsqu'elle s'était perdu ça ne m'avait qu'enfoncé un peu plus dans le noir.

Il avait raison, c'était de ma faute.

Est-ce que j'allais me réveiller de ce rêve ?

On quitta le restaurant et je n'arrivais plus à savoir comment je devais me sentir.

Mes yeux hagards se perdirent dans la foule alors qu'on traversait le rez-de-chaussée, chargé de bruits, de conversations, de raclements de couverts sur des assiettes et d'odeur de viande grillée.

Mes pupilles croisèrent celles de Yoongi hyung et il fronça les sourcils comme s'il voyait dans mon regard tout mon désarroi, toute ma confusion.

Comme si je disparaissais, m'effaçais, comme si le passé me rattrapait, détruisant mon corps et m'emportait.

L'air du soir me fit cligner des yeux et malgré les passants, les gens, les regards, Youngjae tirait ma main comme quand nous étions enfant.

Avait-il seulement comprit que nous n'étions plus des enfants et que des adultes ne se tenaient pas ainsi dans la rue, notamment quand ils possédaient le même sexe.

Mais même moi ça ne me touchait pas. Car nous nous étions si souvent tenu la main que ça n'avait pas le même sens.

Et aussi parce que je ne cessais de me dire que tout ce qui se passait n'était pas réel.

L'hôtel était à deux pas et je ne pris pas le temps d'observer quoi que ce soit.

Dans l'ascenseur Youngjae souriait comme l'enfant qu'il avait toujours été.

— Tae, tu te souviens du concours de pêche ? Je me souviens encore de ta moue vexée pendant des jours parce que j'avais attrapé plus de poissons que toi !

Un autre souvenir me rattrapa, me forçant à quitter la plage pour le lac au nord de la ville. Je le revoyais lui, l'hameçon dans les doigts qui saignaient et moi tentant maladroitement de mettre un pansement.

Nous avions dix ans, et ce jour-là nous avions pêché nos premiers poissons.

Il ouvrit la porte de sa chambre et enleva sa veste pour chercher un pull dans sa valise.

— Je suis sûr qu'il y a des locations de vélos aux pieds de la rivière Han, on fait un tour ?

— O...oui...

Je fixais son veston sans réussir à détacher mes yeux comme si mon esprit tentait de m'envoyer un message, de me faire souvenir de quelque chose d'important.

— Tu jouais au football...

— J'ai changé d'avis, un type m'a vu jouer au Baseball en dernière année de lycée et il m'a dit que j'étais doué que je pouvais intégrer un programme de sport avancé alors je l'ai fait. Répondit-il d'un air simple en hésitant entre un gros pull noir torsadé en laine ou un hoodie gris.

— Tu as rejoins l'équipe universitaire de Busan. Celle qu'il n'a jamais perdu de match en six ans.

Il fronça les sourcils :

— Tu es bien renseigné, pour quelqu'un qui n'aimait que le badminton.

— Tu joues contre Seoul demain et...

Je clignais des yeux.

Ce n'était pas un rêve.

Ce n'était pas un cauchemar.

C'était réel.

Mon esprit se concentra brutalement sur Jungkook force et fracas, brisant mes souvenirs et m'expulsant de nouveau, dans la réalité. Youngjae aperçu mon changement d'expression et reposa son pull torsadé sur sa valise avant de s'avancer :

— Qu'est-ce qu'il y a ?

Je ne devais pas être là.

Je ne pouvais pas être là.

Il fallait que je m'en aille, à tout prix.

— Je dois y aller...

— Tu ne vas nulle part !

Je sursautais face à son cri et mon cœur s'emballa en reportant mes yeux sur lui. Il me fixait de ce regard terrible qui pouvait être si doux et enfantin mais aussi horrible et dangereux mais la panique me donnait presque des ailes. À présent raccroché à la réalité je pouvais jeter les souvenirs de bonheur de mon enfance loin dans ma tête et j'entrepris de m'élancer en direction de la porte.

Je savais qu'il allait me tirer par le bras alors je parvins à l'esquiver mais je ne réussis pas à anticiper son poing qui vint cogner ma mâchoire.

Je glapis de douleur en m'écroulant contre le mur et il me releva en me tirant par les cheveux.

— Tu comptes te barrer et m'abandonner encore ? Où est-ce que tu vas ?

La douleur était terrible et j'avais l'impression que la peau de mon crâne allait s'arracher.

— Je comptais te donner une deuxième chance, passer l'éponge, mais si tu comptes t'enfuir je ne te laisserais pas faire ça, pas encore !

Il me projeta avec violence contre la petite table près de la fenêtre. Mon ventre encaissa le choc me faisant tordre de douleur.

— Tout est de ta faute Tae ! Beugla-t-il avec férocité, ses yeux écarquillés comme fous et son expression terrifiante. Tu m'avais promis qu'on ne s'abandonnerait jamais ! Comment as-tu osé ?

Il me bascula sur le dos alors que je me défendais de tout mon cœur et de toute mon âme, mais ses coups étaient nettement plus puissants que mes maigres coups de poings sans force.

Bloqué par son corps contre le meuble, je gémissais de douleur et criais mais sa main se plaqua contre ma bouche, m'étouffant presque.

Puis après m'avoir totalement immobilisé, ses gestes s'arrêtèrent et il soupira sans bouger, en respirant fort, son front se colla au mien. Je me débattis encore, mes larmes coulant le long de mes joues se perdant dans ses doigts qu'ils serraient sur le bas de mon visage. Il ressemblait à un bloc de pierre, froid qui ne bougeait pas d'un millimètre malgré mes agissements.

Il me fixait de ses iris noires profondes et je tremblais de tout mon corps, lentement sa main libéra ma bouche me laissant la sensation de ses doigts imprimés sur ma peau. Mon menton me faisait mal.

Il ne bougea pas, ses yeux m'emprisonnaient et j'avais du mal à contrôler mes sanglots qui arrivaient par spasmes.

— Tu as tellement changé, souffla-t-il doucement.

Et la candeur fut remplacé par la noirceur.

— Je te déteste comme ça. Pourquoi tu pleures comme une fillette, au juste ?

— Laisse-moi partir, chuchotais-je sur un ton suppliant.

— Pourquoi ? Pour aller te jeter dans les bras de cette tapette ? Comment as-tu osé laisser Jimin rester dans ta vie et m'éloigner ?

Je secouais la tête violemment.

— Ji...Jimin est quelqu'un de bien ! Bafouillais-je.

— C'est une petite merde homosexuelle, il est malade, Tae !

— Il n'est pas... malade.

Et puis soudain mon téléphone sonna.

La musique se déclencha et Youngjae battit des paupières comme surpris, comme tiré d'une hallucination. Alors que je cherchais l'appareil dans ma poche comme un possédé, il bloqua mon poignet me faisant geindre de douleur et attrapa mon smartphone.

— Jungkook, c'est qui ça ? Demanda-t-il en lisant l'écran de mon téléphone.

— Rends le moi ! M'écriais-je, horrifié.

Il recula en réussissant à me maintenir par le cou et dérocha, avant d'aborder son sourire le plus lumineux.

— Téléphone de Kim Tae, j'écoute.

J'étais à demi relevé, dans une position inconfortable et je grimaçais. Outre mon cou, tout mon corps me faisait mal. Mais surtout, devant mes yeux écarquillés d'horreur, je le vis sourire comme amusé.

— Comment ça qui je suis ? Seo Youngjae, secrétaire personnel de...Tu vas me parler sur un autre ton, gamin !

Mais l'expression de Youngjae dégringola, son visage prit une expression que je ne connaissais que trop bien et je m'élançais, bras en avant pour lui arracher l'appareil mais il recula encore, et sa main me repoussa violement et avec une facilité déconcertante, me bloquant encore par la gorge.

— Tu vas cesser de m'agresser par téléphone petit merdeux ! Cracha-t-il dans le combiné. Tae est avec moi. ... Je suis son meilleur ami, j'ai tous les droits d'être avec lui !

Je me débattais alors que sa main appuyait sur mon cou, me coupant le souffle. Néanmoins j'y mettais tout ce qu'il me restait de volonté et de force pour réussir à me libérer. De mes yeux écarquillés, je fixais la porte. Je réussis dans un cri de rage étranglé à lui administrer un coup de pied dans le tibia et m'élancer vers la sortie.

Youngjae poussa un juron audible et abandonna mon téléphone qui retomba brutalement contre la moquette pour m'agripper par la taille et me jeter sur le lit.

L'air rentra dans ma gorge de manière désordonnée et le voir, au-dessus de moi dans la position où on se trouvait, me terrorisa. Je me mis à hurler en me débattant.

Jungkook. Téléphone. Appel.

Si Youngjae n'avait pas raccroché alors...

— JUNGKOOK ! HOTEL HAMILTON, 2ème ETA ...

Mais mon cri mourut dans les doigts plaqués sur ma bouche et il serra mon visage atrocement, je parvins à mordre sa peau mais une gifle me fit vaciller. Le coup fut si violent qu'il me fit perdre légèrement connaissance.

Voyant que je ne réagissais plus, Youngjae quitta le lit et attrapa le téléphone tombé au sol où il raccrocha en jurant à nouveau.

Je me sentais assommé, mon cœur pesait une tonne et mon esprit troublé l'était d'autant plus car ma vision était floue. Je n'arrivais plus à bouger, seulement à pleurer. Je me sentais comme sur une mer déchaînée, jeté à travers les vagues.

Je me sentais en train de me noyer.

— Qui est ce type ? Me hurla Youngjae en revenant en dessus de moi.

Il me tira par les cheveux et je me mis à pleurer encore plus, sans réussir à maîtriser mes gestes.

Il cria, il hurla, il me donna des gifles puis il se calma. Aussi rapidement qu'on passait d'une mer décharnée sous la tempête à une mère calme et huileuse.

Il me caressa le visage et le cou, doucement, tendrement.

— Désolé... je ne... voulais pas faire ça. Je ne voulais pas te hurler dessus. Tout ce qu'il se passe me trouble...Je ne pensais jamais te revoir, j'étais si malheureux sans toi.

Je papillonnais des yeux sans réussir à les garder ouverts et j'observais son visage aux deux personnalités.

Son corps se pencha, sa poigne ne quitta pas mes poignets mais il posa doucement son front contre le mien.

— C'est de ta faute Tae, chuchota-t-il près de mon oreille. C'est toi qui me rends comme ça.

Je voulais quitter ce lit, cette position avachie qui lui donnait tout pouvoir sur moi mais plus rien dans mon corps ne me répondait.

J'agonisais, mon souffle haché, la douleur dans mes membres, mes larmes, le choc, la violence psychologique, me terrassaient.

— Tu comprends, hein ? Murmurait-il encore. Tout est de ta faute. Tu ne fais rien de ce que tu veux que je fasse. Tu as tellement changé, avant on faisait tout pareil, on se suivait on était comme des frères...

— Laisse...moi... balbutiais-je d'une voix craquée, mes yeux se fermant pour oublier l'horreur de la scène que je voyais.

— Jamais. Cracha-t-il en bloquant mon visage pour me forcer à le regarder. Jamais, tu m'entends ! Il n'y a que nous qui méritons d'exister, Tae. On aurait été heureux si tu n'avais pas laissé Jimin t'influencer !

— Ji.. Jimin m'a protégé, chuchotais-je.

— Protégé ? PROTÉGÉ ? S'emportât-il. DE QUOI CETTE TAPETTE PEUT- ELLE TE...

— Protégé de toi...

Il se figea, se redressant. Il me fixait comme statufié, comme sidéré.

Comme si ce que je venais de dire était la plus grande surprise de sa vie.

Et ça l'était. Ces yeux ne pouvaient pas mentir.

Car je le savais, depuis longtemps.

Je l'avais toujours sur en fin de compte, qu'il ne se rendait compte de rien.

— De moi ? Répéta-t-il.

Libéré soudainement de sa force, je réussis à sentir mes jambes bouger et me redressais de manière bancale sur mes coudes pour tirer mon corps en dehors du sien.

Mais sa main se faufila, glissant timidement sur ma pommette, se perdant derrière mon oreille.

— Tu n'as pas à être protégé de moi, souffla-t-il timidement presque avec crainte.

Je n'arrivais pas à sortir, il était assis sur mes genoux, me bloquant dans ma tentative d'escapade.

Je ne voulais pas le regarder mais ses mains m'y forcèrent, attrapant mon visage et mes cheveux sans brutalité.

— Arrête, arrête... répétais-je en boucle, éreinté.

Mon corps tremblait encore et je me demandais si ça allait s'arrêter un jour.

— Pourquoi ? Répéta-t-il à son tour comme un possédé.

Pourquoi ?

Mes yeux se fermèrent répandant encore un torrent de larmes sur mon visage. Les souvenirs me tuaient à petit feu, à chaque instant il me ballotait entre le bonheur et l'horreur.

Et cette fois c'était l'horreur.

— Ce jour-là...ce jour-là...tu n'aurais pas dû faire ça.

Il recula, comme soudain abattu, secoué, brutalisé par mes mots. Ce fut comme si je venais de le frapper et alors qu'il se levait comme pour se protéger de ce que je venais de dire, je réussis à me recroqueviller sur moi-même, glacé et frigorifié.

Il bougea, déambula comme un lion en cage avant de se figer. Son corps tremblait aussi mais de rage et ses yeux oscillaient entre l'innocence et la brutalité.

— Ce jour-là, siffla-t-il, ce jour-là j'ai fait ce qu'il fallait. Je t'ai aidé ! Je l'ai fait pour toi, ne vois-tu pas ce que j'ai essayé d'accomplir ?

Je me relevais à demi.

Je ne devais pas l'écouter. Je ne devais pas me perdre encore une nouvelle fois dans le passé.

Je visualisais le visage de Jungkook et l'appel, quelques minutes plus tôt, et ça me redonna un regain d'espoir. Comme une étincelle dans le noir, un phare dans la tempête sur laquelle m'accrocher.

Il fallait que je sorte du lit, que j'aille ouvrir la porte. Il fallait que je me contrôle, que j'utilise le peu de force qu'il me restait pour ouvrir le battant. Car je savais qu'il ne me laisserait pas m'enfuir mais au moins quelqu'un pourrait rentrer et m'aider.

Jungkook allait venir me chercher.

Il le fallait.

Il fallait que quelqu'un me sauve.

Je réussis à mettre une jambe hors du lit alors que Youngjae faisait encore les cent pas.

Je réussis à me mettre debout, manquant de m'écrouler sur la table de chevet.

Je réussis à marcher sans qu'il ne réagisse encore.

Je réussis à concentrer mon esprit sur un objectif.

Je me sentais malade, détruit et la vision de mes mains abîmées et du sang qui tachait mes vêtements ne m'aidait pas à me calmer.

— Ce jour-là...

Je me figeais alors qu'il s'était arrêté et sa mine avait empiré. Le peu de surprise, le peu de culpabilité que j'avais réussi à lui insuffler mourait au fur et à mesure qu'il changeait de visage.

— Ce jour-là, je t'ai aidé. Insista-t-il alors que je réussissais à faire quelques pas. Tu n'étais plus toi-même, tu étais comme mort, je devais te réveiller, je devais te ressusciter, te ramener à la raison !

Je ne devais pas l'écouter, je devais me focaliser sur ma mission. Mais les souvenirs de cette journée-là me vrillèrent le crâne avec agressivité.

— Tae... lâcha-t-il en chuchotant doucement. Je ne regrette rien de ce qui est arrivé et je suis prêt à le refaire. Je ne le ferais pour personne d'autre que toi. Tu n'es toujours pas toi-même, tout doit revenir comme avant.

Mes yeux s'écarquillèrent d'épouvante et mon corps vacilla, mon souffle se coupa. Je tournais la tête, horrifié, vers lui.

Non...

Non, non, non, non...

Je fis volteface, me précipitant sur mes jambes tremblantes jusqu'à la porte, je réussis à toucher la poignée avant que mon crâne ne rencontre le battant. Un hoquet de douleur m'échappa mais de par ma volonté ou ma folie, j'accrochais mes doigts sur la poignée froide de métal et me retournai vers lui.

Son poing partit et je tournais la poignée, me projetant contre lui. Il me réceptionna en basculant à la renverse.

La porte était entrebâillée.

Mon esprit se déconnecta, il lâcha.

À présent je savais que quelqu'un pourrait entrer.

L'espoir me tenait éveillé, presque heureux alors que Youngjae se relevait, me tirant par les cheveux pour me traîner à quatre pattes jusqu'aux pieds du lit.

Ma gorge se fit prendre en otage à nouveau faisait rehausser mon corps sous sa force.

Mon dos cogna contre le bas du lit, me faisant atrocement mal mais rien n'était pire que l'étouffement que je ressentais. Rien n'était pire que cette force autour de ma gorge prête à me tuer.

— Regarde toi, grogna-t-il. Regarde ce que tu es, ce que tu es devenu. Si faible... si pleurnicheur... Tu n'es pas Tae !

Il se pencha, me tenant toujours par le cou, son visage à quelques centimètres du mien.

— Mon meilleur ami ne serait pas une fiotte pareille, il ne se laisserait pas faire, il ne m'aurait pas abandonné.

— Je...

Il s'agenouilla devant moi, persiflant :

— Qu'est-ce que tu dis ?

— Mes...parents...sont...

— Crevés. Je le sais me toisa-t-il avec dégoût. Et alors ? Tu n'as pas besoin d'eux pour être toi. On n'avait pas besoin d'eux de toute façon.

Sa poigne libéra mon cou me faisait respirer avec difficulté, je prenais des goulées d'air désespérément. Il garda mon visage face au sien, me fixant avec une sévérité sans nom.

Ses doigts remontèrent avec taquinerie le long de ma mâchoire puis de ma bouche qu'il fixa.

— Tu me dégoûtes. Tu es si pitoyable. Te regarder pleurer est un cauchemar. Il faut que tu te rebelles, Tae. Que tu redeviennes celui que tu étais avant, qui jamais ne se serait incliné sans se battre.

— Rien... ne sera plus jamais...comme avant.

Son poing partit, me cognant la joue et je m'écroulais contre la moquette avant qu'il ne me relève.

Je n'étais plus qu'une poupée secouée de spasmes, pleurant, saignant, et ses yeux me terrifiaient, me terrorisaient.

Tout ça je l'avais déjà vécu avant.

Je voulais que mon cerveau s'éteigne et ma conscience aussi.

Je voulais mourir.

Je voulais que mes souvenirs cessent d'affluer.

J'avais déjà vécu ça et tout se répétait, se reproduisait de la même façon.

Mes pensées avaient été les mêmes.

Mes actes et les siens aussi.

Pourquoi devait-on revivre ça ?

Une vague de courage mélangée à la terreur me fit le gifler et il recula légèrement, figé.

Je me débattis, le repoussant en hurlant et il eut un vague sourire, un très léger sourire.

Un sourire heureux comme si j'avais fais ce qu'il attendait.

Un sourire horrible.

Un sourire que j'avais déjà vu.

J'étais encore et toujours dans ce même cauchemar.

Il bougea vite, d'un réflexe que je ne vis pas venir et sa bouche se plaqua sur la mienne avec violence. Ses dents mordirent mes chaires, ses mains tenant mon visage pour que je ne bouge pas.

Je sentis le sang couler sur ma langue alors que je serrais les dents.

— TAEHYUNG !

Je sursautais mes yeux s'écarquillant. Ce cri venait de loin. Youngjae avait reculé légèrement, tout aussi surpris.

Je n'étais pas tout à fait dans mon cauchemar.

J'étais dans la réalité mais elle était différente. Différente d'il y a des années.

Moi aussi j'étais différent.

Tout était différent.

Je balançai mon genou contre l'entrejambe de Youngjae qui poussa une exclamation de douleur avant de me libérer, mes jambes me lâchèrent et, embrouillé, je parvenais difficilement à me traîner au sol en hurlant de tout mon soûl pour qu'on m'entende.

La porte s'ouvrit avec une violence sans nom et Jimin déboula dans la chambre comme une furie.

Il était revenu me sauver, encore.

Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur alors que le stress était palpable sur sa figure. Il se précipita pour me relever et je me jetais dans ses bras en pleurant.

— Oh mon dieu, balbutia-t-il.

Mais mon réconfort fut de courte durée car je me sentis tiré en arrière par les cheveux pour m'encastrer contre le torse de Youngjae qui me maintint possessivement par la taille.

La figure de Jimin prit une tournure dangereuse.

Une tournure que je n'avais pas vu depuis des années.

— Lâche-le, immédiatement !

— Tiens, Jimini-tapette, ça fait un bail, fit la voix faussement enjouée de Youngjae.

Jimin partit au quart de tour et mon corps retomba à leurs pieds alors qu'ils se saisissaient par le col de chemise pour se frapper.

Je me recroquevillais entendant les bruits, les grognements et les craquements.

Je poussai un cri terrifiant en voyant Jimin tomber devant moi, le nez en sang et me précipitais sur la jambe de Youngjae qui s'était mis à lui donner des coups de pieds dans le ventre.

Seulement, Jimin se releva, même blessé, et son visage était terrifiant dans une colère immense.

Son poing vint cueillir le menton du joueur de Busan soudainement et ils tombèrent à la renverse.

Mais Youngjae était plus grand, plus impressionnant et certainement beaucoup plus habitué à se battre alors il reprit vite le dessus.

Je restais terrorisé, figé et incapable de faire quoi que ce soit, à part crier et pleurer, alors que mon meilleur ami se faisait massacrer.

J'étais terrassé par la réalité.

Je voyais Jimin mis à mal et je pleurais car tout semblait perdu.

Pourtant l'espoir vint, de la manière dont je ne l'y attendais pas.

Avec une violence sans précédent, une bouteille de vin à moitié vide explosa sur le côté gauche du visage de Youngjae, qui tomba, sonné.

Yoongi hyung se tenait devant nous, essoufflé, le visage prit dans une expression de fureur que je ne lui connaissais pas.

J'entendis plus que je ne sentis quelqu'un arriver en courant et me relever. J'étais complètement confus, troublé et désespéré, et Jungkook me serra dans ses bras avec force.

Je m'accrochais à lui, pris de sanglots alors que Youngjae grognait en se tenant la tête, accroché au meuble, et que Yoongi relevait un Jimin couvert de sang.

Jungkook me recula, m'observant. Ses grands yeux étaient écarquillés d'horreur.

Jamais il n'avait eu ce regard si perdu, si confus, si choqué.

Jamais il ne m'avait regardé comme si j'allais mourir et me détruire devant lui.

Puis l'inquiétude se ternit faisant place à la rage, à la haine et je le serrais précipitamment contre moi, le nez dans son cou.

— Jungkook...il faut sortir, ne fais rien, il faut juste sortir... je t'en supplie.

— C'est quoi ce bordel ? Cingla une voix grave.

Les têtes pivotèrent vers les deux nouveaux arrivants présent dans la chambre alors que Youngjae crachait du sang.

Ils étaient de taille et de morphologie différentes mais l'un, au visage de renard, aux cheveux rouge vif, incroyablement petit et maigre nous fixa avec dégoût. Son acolyte était plus grand et trapu, la peau basanée et la mine d'un bonze, impassible.

— Jae, il y a un problème ? S'enquit-il.

— Du tout, répondit le surnommé avec un sourire jovial. J'ai revu un vieil ami mais ses potes ont décidé de s'incruster.

Les deux joueurs de Busan nous fixaient et je sentais Jungkook se tendre en observant leur blouson écarlate.

La chambre était détruite, deux d'entre nous étaient blessés, pissant le sang.

Pourtant les deux joueurs de l'équipe de Busan ne semblaient même pas étonnés.

— Hyung, les gens se plaignent du bruit et du bordel au rez-de-chaussée. Annonça celui aux cheveux rouges d'une voix aiguë et désagréable.

— Ouais ouais, soupira Youngjae, on va ranger, laissez-nous. Je n'ai pas fini.

Jimin cracha du sang en parlant d'une voix éraillée par son nez qui semblait cassé :

— Allons-nous en !

— Vous, vous pouvez partir, cingla Youngjae, Tae reste.

— Ça, tonna Jungkook, il n'en est pas question !

— Besoin d'un coup de main ? T'es sûr, hyung ? Insista celui aux cheveux rouges.

— Non c'est bon, assura Youngjae, sortez.

Mais alors que, sans demander leur reste, les deux joueurs de baseball firent volteface, celui aux cheveux rouges se figea, fixant Jungkook avant de dire :

— Hé. T'es pas un des mecs de l'équipe de Seoul, toi ?

J'avais l'impression que mon cauchemar venait d'empirer et qu'il ne s'arrêterait jamais.

Accroché au bras de Jungkook que je sentais au bord de l'implosion, je tentais de rester debout mais je vacillais sans cesse.

— Mais si, clama le bonze, c'est le Golden Gamin qui court vite.

Une tension supplémentaire venait de s'ajouter dans la chambre et Youngjae avança alors que je reculais.

Il me fixait de ses orbes noires et son regard allait de moi à Jungkook, en se focalisant sur la main qui serrait ma taille.

— Réponds, Golden Gamin, lui intima le bonze. T'es bien de l'équipe de Seoul ?

Jungkook donnait l'image d'une personne prête à tuer quelqu'un à tout moment.

— En effet, grinça-t-il.

Mais alors que celui aux cheveux rouges souriait de manière sadique, son acolyte grogna :

— Jae, on va avoir un tas de problèmes de merde si tu tabasses celui-là.

— On s'en fout, clama le type aux cheveux rouges, mais l'abîme pas trop, je veux pouvoir lui montrer ce que c'est vraiment, demain, de courir vite.

Jungkook partit au quart de tour pour le frapper mais je le retins désespérément avec ce qu'il me restait de force.

Il se calma sans pour autant laisser tomber sa hargne.

— Sortez, répéta Youngjae.

— J'insiste, Jae, ne tabasse pas le Golden Gamin, le manager va nous tuer sinon...

— Ouais, ouais...

Et sans demander leurs restes les deux joueurs de Busan quittèrent la chambre redevenue silencieuse en fermant la porte derrière eux.

Comme si tout était parfaitement normal.

Youngjae grimaça en essuyant le sang de sa tempe avec sa manche de pull.

— Putain t'es petit toi, mais tu tapes fort.

— Je peux recommencer sur l'autre côté, rétorqua Yoongi d'une voix apathique.

Mais Youngjae ne s'intéressait déjà plus à lui, il ne fixait que moi mais Jungkook se mit soudainement entre nous et d'une voix sifflante de haine il prononça :

— Je vais te buter pour ce que tu as fait à Tae...

— Je n'ai rien fait, rétorqua Youngjae en levant les mains en signe d'innocence, c'est de sa faute !

— Éloigne toi de Tae ! Cria Jimin en se mettant aux côtés du maknae.

— Recule, gronda le joueur de Busan avec violence, ne me touche pas, je risquerais d'être contaminé par ta maladie...

— Le seul qui est malade ici c'est toi ! Rétorqua mon meilleur ami.

— On... s'en va... balbutiais-je la gorge douloureuse.

— Pas question, on n'en a pas fini ! Me répondit Youngjae.

— Tu es en minorité, ajouta Yoongi en se mettant devant Jimin. Laisse-tomber.

— Minorité ? Ricana-t-il, ne me fais pas rire, je peux tous vous massacrer à moi tout seul.

Je fermais les yeux, étourdis.

Je sentais sous mes doigts que Jungkook allait exploser, qu'il allait partir au quart de tour.

Je sentais que tout allait empirer.

— Ne fais pas le con, cingla Yoongi hyung, si vous êtes pris en train de vous battre, Jungkook et toi, le match de demain sera annulé. T'as l'air d'un connard mais t'a l'air consciencieux dans ton boulot, ne fais pas merder ton équipe pour ton égoïsme.

Youngjae le toisa avant d'acquiescer presque avec exagération.

— Y en a un au moins un, parmi tes nouveaux amis, Tae, qui en vaut la peine.

Il ria un peu comme content de sa propre blague et je me remis à trembler, je sentais les larmes me revenir.

— On s'en va... insistais-je sans force.

— Très bien, je vous laisse partir.

Yoongi fronça les sourcils et Jungkook se tendit encore plus. Je fermais les yeux, attendant la suite.

— Je vous laisse partir si tu réponds à ma question, Tae. Réponds-moi honnêtement.

Je rouvris les paupières, le regardant derrière l'épaule de Jungkook.

Youngjae se mit à sourire, de son visage avenant et agréable, mais ses yeux étaient aussi froids que la glace.

— Ce Golden Gamin, Jungkook là, c'est qui lui pour toi ?

Mon cœur eut des loupés et je le fixais, la respiration saccadée. Mes mains tremblèrent.

— En quoi ça te regarde ça ! Siffla Jungkook. On part maintenant ! Jimin hyung ! Yoongi hyung, venez !

Le plus pâle bougea mais Jimin, comme moi, restions sans rien faire. Youngjae se délaça comme un prédateur, se penchant légèrement comme prêt à attaquer et Yoongi hyung se figea, Jungkook se remit brutalement devant moi comme sentant un danger.

— Réponds, Tae.

— Je ne répondrais pas, balbutiais-je.

Youngjae bondit brusquement, tirant Jimin par sa veste en jean et l'emprisonna par le cou plaçant un bout de verre de la bouteille, qu'il avait ramassé sans qu'on ne s'en rende compte, sous sa gorge.

Mes yeux s'ouvrirent brusquement, affolés.

Younjae me fixait, ses yeux ne me quittaient pas, il était atrocement sérieux, atrocement dangereux.

— Réponds moi, sans me mentir, ou je le vide de son sang.

Il avait déjà commencé à enfoncer le morceau de verre dans la peau de Jimin qui tentait violemment de sortir de sa poigne, ne faisant que se blesser davantage.

— Lâche le immédiatement ! Hurla Jungkook.

Mais Youngjae recula, menaçant. Malgré sa face ravagée sur le côté droit, son arcade explosée et le sang coulant sur son visage, par sa taille et son aura il dominait de férocité quiconque se trouvant dans la pièce.

— Réponds Tae !

— C'est... c'est un ami ! Lâche Jimin, je t'en prie !

Il me fixa, me sondant et je me mis à déglutir puis il finit par se détendre, le corps de mon meilleur ami s'écroula sur le tapis et Yoongi se précipita pour le relever.

Youngjae soupira, ses iris braquées sur moi.

Puis il eut un léger sourire mutin et un coup d'œil amusé, mon souffle se coupa. Dans un réflexe désespéré, je poussais Jungkook pour l'éloigner de moi, alors que l'instant suivant, dans un cri étranglé, la main de Youngjae vint retrouver sa place dans mon cou me faisant tomber à la renverse.

— TU MENS !

Jungkook se releva et plaqua violemment sa main sur la nuque du joueur de Busan, le tirant en arrière lui faisant lâcher ma gorge.

Ce dernier pivota et ils se mirent à se battre sous mes cris désespérés mais Yoongi intervint en se mettant entre eux, encaissant deux coups avant de parvenir à les repousser.

Il y eut un moment de latence, à couteaux tirés, alors que Jimin s'empressait de m'aider à me relever.

J'avais l'impression d'être enfer, de vivre l'apocalypse.

— Sortez, finit par dire Youngjae en respirant fort. Sortez.

Personne ne bougea jusqu'à ce que Jimin crie :

— Sortons ! Hyung ! Jungkook !

Mon corps tremblait trop pour que je bouge et ce fut Yoongi hyung qui tira sur le bras de son dongsaeng pour rompre la bataille de regard qu'il entretenait avec Youngjae.

Les gestes se firent précipités et Jimin prit ma main pour me faire bouger.

— Tu l'a rendu malade, persifla Youngjae en direction de Jimin, tu l'as contaminé avec ta maladie.

Mais mon meilleur ami n'écoutait pas, lui et Yoongi hyung semblaient à tout prix vouloir nous faire quitter la pièce.

— On se voit demain, Tae.

La phrase du jouer de Busan figea tout le monde et résonna dans la pièce ravagée.

On se voit demain.

Ce n'était pas une question, pas une exclamation, pas tout à fait une constatation. Il y avait comme un goût d'ordre, d'impératif.

Comme un goût d'évidence.

— Tu ne reverras jamais Tae, cingla Jungkook d'une voix forte.

— Bien sûr que si, souffla Youngjae, Taehyung viendra me rejoindre demain après le match qu'on aura gagné. Il viendra ou je balance à tout le public, à la télévision locale qui filmera le match, aux journalistes et aux sponsors qui seront là, que le Golden Gamin est une tapette lui aussi.

C'était l'apocalypse.

Le monde s'écroulait autour de moi.

— Tu es vraiment la pire des enflures ! Beugla Jimin en se précipitant pour le frapper mais Yoongi l'en empêcha en le tirant par la taille.

— Lâche moi je vais le buter ! Lâche-moi !

Mais Jungkook pivota, le visage fermé presque arrogant, chargé de défi :

— Je m'en fous, clama alors Jungkook avec défiance, balance ce que tu voudras je ne te laisserais jamais revoir hyung.

— Tu peux dire au revoir à ta carrière, gamin.

— Je m'en branle, répéta Jungkook avec force. Reste loin de Tae ou je te refais le portait, connard !

Mais Youngjae ricana mais ses yeux froids comme la mort me secouèrent tout entier.

— Tout est encore de ta faute, Tae.

J'eus un sanglot.

J'avais si mal que j'avais l'impression de mourir de chagrin.

Youngjae se tourna vers Jimin et chuchota d'une voix terrible :

— Voilà ce que ça a fait de le garder pour toi. Tu l'as rendu aussi malade que toi ! Quand j'aurais récupéré Tae, quand il sera redevenu comme avant, je reviendrai te tuer.

Et ce n'était pas une menace en l'air, je le savais.

Je serrais mon tee-shirt contre ma poitrine comme si je voulais arracher mon cœur, le souffle me manquait et je sentais les affres d'une crise de panique venir, dans l'après-coup de ce que je venais de vivre.

Mais soudain Yoongi s'interposa encore avec une nonchalance qui donnait presque l'impression qu'il s'ennuyait d'être là :

— Laisse Jungkook en dehors de tout ça. Je pense que tu ne piges pas bien la situation alors je t'explique. Je me suis fait acheter, aujourd'hui, par ton équipe, suffisamment de drogue pour nourrir un régiment. On sait tous les deux que vos analyses de sang sont truquées. Mais que crois-tu qu'il se passerait, si j'appelais les flics et qu'ils venaient faire une descente dans votre hôtel, hein ?

— Chacun de mes camarades te balancera, s'amusa Youngjae, tu te crois intouchable ?

— Moi je ne suis rien, soupira Yoongi avec indifférence, mais même si je tombe je doute que vous, vous puissiez jouer demain, ou un autre jour, ou même jamais. Tu comprends ce que ça veut dire ?

Yoongi s'avança et j'avais l'impression que deux entités dangereuses s'affrontaient sur un ring :

— Touche à Jungkook et je t'envoie les flics.

Youngjae le fixa mais sans paraître tellement intimidé. Néanmoins j'apercevais le coin de sa bouche tressauter légèrement, signe qu'un certain stress commençait à l'atteindre.

Mais il ricana seulement :

— Rien ne m'empêchera de parler et de faire de la carrière du Golden Gamin un vague souvenir, tu sais.

— Touche-le et je fais de ta vie un enfer, siffla Yoongi d'une voix terrible. Touche à la carrière de Jungkook et je ferais en sorte que tu crèves dans une prison ou un asile psychiatrique.

Youngjae se pencha, un sourire factieux sur le visage :

— J'ai bien envie de voir ça.

Mais tout aussi soudainement, il releva la tête vers moi, comme ignorant la menace que prenait l'allure de Yoongi à travers les émotions visibles sur son visage pourtant habituellement inexpressif.

— Tu les laisserais se sacrifier pour toi, Tae, vraiment ?

Mes yeux commençaient à voir flou et je ne respirais déjà plus depuis quelques secondes.

Lentement, doucement il se mit à sourire avec une certaine tendresse, une certaine joie, une innocence non factice.

— On se voit demain, Tae.

Jimin me tira par la main puis aboya à l'encontre de Yoongi hyung, ce dernier, non sans profaner encore quelques menaces glaciales tira Jungkook et nous quittâmes la chambre.

Dehors, sur le pallier, les deux compagnons de Youngjae attendaient comme des gardiens de prison et nous fixèrent avec antipathie. Celui aux cheveux rouges déclara d'un air jovial et détestable :

— A demain pour le match, Gamin Doré.

Jungkook se tendit mais Yoongi l'attrapa par la nuque le forçant à marcher droit devant lui.

Jimin saignait toujours du nez et semblait en mauvais état mais sa marche était décidée, stable, et sa main dans la mienne forte et brûlante.

Cette petite marche en dehors de l'atmosphère apocalyptique de la chambre me fit quelques peu respirer mais dès que nos pas se stoppèrent dans une ruelle adjacente où on entreposait des poubelles, je me sentais encore au bord de l'apoplexie.

Nous nous étions arrêtés car Jungkook venait littéralement de péter un câble.

Il était dans un état que je n'avais jamais vu, déchaîné, mais j'étais bien incapable de l'aider, de comprendre ce qu'il se passait.

C'est Yoongi qui s'occupait de tenter de le calmer alors qu'il hurlait toute sa haine, jurait, et frappait dans tout ce qu'il trouvait.

Jimin qui m'avait paru si solide quelques secondes plus tôt, se tenait dans un coin du mur, l'air mal un point. Et moi, je commençais à faire une crise.

Je sentais remonter la panique.

Je sentais remonter la peur.

Je sentais que mon corps lâchait.

Je sentais que mon esprit saturait.

Dans un dernier espoir, je m'approchais de Jimin et tirai son téléphone de sa poche de mes mains tremblantes et abîmées et je fis défiler les contacts.

Des tâches noires et violettes commençaient à envahir mon champ de vision, mes mains tremblaient violemment et je n'entendais plus bien ce que Jimin me disait.

La sonnerie retentit et la voix de Sehun décrocha :

« Jimin ? Vous êtes passé où ? Ça fait un moment que vous êtes partis, Yeri s'inquiète, Taehyung est avec toi ? »

Mon esprit chancela, les mots furent d'abord incapables de sortir de ma bouche. Depuis combien de temps je ne respirais plus ?

Ma poitrine me faisait mal comme si mon organe vitale tentait quelques derniers battements.

« Jimin ? »

— ...Sehun... Yeri...

« Taehyung ? Qu'est-ce qu'il y a ? » S'inquiéta-t-il soudainement. « Où es-tu ? ».

J'arrivais au bout, je n'avais plus aucune force, plus aucune volonté.

L'apocalypse m'avait eue.

"On se voit demain, Tae."

Mon cœur lâcha et dans une dernière volonté je réussis à marmonner :

— Venez me chercher, je vous en supplie.

Et ce fut tout ce que je parvins à faire avant de m'écrouler.

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Note février 2022 : Vous êtes priez de modérer vos propos. Je vous rappelle que je ne tolère toujours pas les insultes envers les personnages. Je suis fatiguée de faire le ménage sur ce chapitre.
Merci de supprimer vos coms. Respectez cette histoire !

Par ailleurs faites attention avec vos " diagnostic de pathologie. Le personnage de Youngjae n'est pas bipolaire.
La bipolarité ce n'est pas ça !
Vous pouvez blesser des personnes qui souffrent véritablement de cette pathologie.

Merci de votre compréhension.

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