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35-

Je fixais mon reflet dans le miroir avec un sentiment d'étrangeté.

Je savais que c'était moi tout en me questionnant réellement s'il s'agissait bien de moi. Je ne savais pas trop ce qu'il m'arrivait ces derniers temps, mais je restais persuadé que j'avais un problème.

Chaque jour passant, mon reflet dans le miroir me paraissait être celui de quelqu'un d'autre. Comme si après toutes ces années je m'étais enfin arrêté pour me regarder, me regarder vraiment.

Avais-je toujours eu les yeux ainsi, en amande ? Avais-je toujours eu un nez si gros et mes lèvres avaient-elles toujours eu cette forme, charnues et bien marquées ? Pourquoi personne ne m'avait dit que j'avais un grain de beauté au-dessus de la narine ?

Mes cheveux étaient longs, raides et fins, noirs et commençaient à descendre sur ma nuque. Je me trouvais d'une banalité plaisante jusqu'alors, mais à présent je percevais mes expressions et mes émotions en reflet et ça me paraissait incohérent.

Je ne pouvais ressembler à ça.

Avais-je toujours été si grand, si maigre, si bronzé ?

En fait c'était tout mon corps qui me posait problème.

Avant, il n'avait aucune importance mais aujourd'hui il était présent, dérangeant, lourd, capricieux.

Il était là.

Je le sentais et je n'arrivais pas à comprendre.

Jusqu'à maintenant, jamais je ne m'étais surpris à m'agacer parce que mes cheveux faisaient des épis, parce que mon visage était gonflé, mes lèvres gercées...

Jusque-là.

À présent je ne voyais que ça, je me prenais tous mes défauts en pleine figure et je m'inquiétais.

Je m'inquiétais sans cesse depuis un mois. Je savais que j'avais un problème et encore, s'il n'y avait que mon apparence qui posait problème...

Le rideau s'ouvrant dans un son strident, sec et rapide, me fit sortir de mes pensées et je me tournai vers Jimin dans la cabine d'essayage. Je fronçai les sourcils alors qu'il sortit habillé d'une chemise kaki sur un slim noir.

— Tu en penses quoi ?

— Hein ?

Je clignai des yeux sans comprendre.

— De la chemise, Tae.

— Oh euh... c'est des couleurs que je n'ai pas l'habitude de te voir porter...

— Je sais, mais ça me va bien, non ?

— Oui, tout te va bien, tu sais.

Il me fit un grand sourire avant de se regarder sous toutes les coutures. Jimin était tellement beau maintenant que je m'en rendais compte. Son corps était plus petit que le mien, à quelques centimètres près, mais il y avait quelque chose dans sa façon de se mouvoir, de parler, ses expressions de visage qui dévoilaient tellement de charme.

Je me regardai à nouveau.

Moi, je n'avais pas ça, pas même l'essence de ça.

On ne se ressemblait pas du tout.

— Bon ok, je la prends.

Je raccrochai encore à la réalité, difficilement. Je continuais de m'observer dans le miroir quand il ressortit de la cabine d'essayage.

— Je vais aller payer, tu viens ou tu veux regarder quelque chose ?

— Non, je te suis.

Je traversai les rayons jusqu'à la caisse, et alors que Jimin attendait que le vendeur plie ses vêtements, sa carte bancaire sortie qu'il tapait légèrement sur le rebord, je lui demandai :

— Est-ce que tu trouves que je m'habille mal ?

La surprise marqua son visage et il fronça les sourcils :

— Non. Pourquoi tu demandes ça ?

— Comme ça.

— Tu ne t'habilles pas mal, Tae. Pas depuis que c'est moi qui remplis ta garde-robe.

Il me fit un clin d'œil mais je n'eus pas la réaction qu'il attendait parce que je fronçai les sourcils :

— Mais si je m'habillais plus comme toi, avec des vêtements plus proches du corps, plus serrés, ce serait mieux non ?

— Mieux ? Mieux pour qui ?

Jimin paya, un peu perturbé par notre conversation et, en prenant son sac, il marmonna :

— Allons dans un café, tu as faim ?

— Oui.

On eut juste à traverser la rue pour trouver un Starbucks et, après avoir commandé, je jouai avec mon cappuccino avant de redemander :

— Tu es sûr que je n'ai pas une drôle d'apparence avec les vêtements que je porte ?

Jimin reposa sa tasse et fronça les sourcils :

— Tae, qu'est-ce que tu as, pourquoi tu demandes ça ?

— Juste, réponds à ma question.

— Non, concéda-t-il finalement. Tu n'as jamais aimé les vêtements près du corps. Si tu es confortable dans tes vêtements ainsi, alors il n'y a pas de problème.

— Mais au niveau de l'apparence que j'ai...

— Tae, insista mon meilleur ami, du moment que tu aimes ce que tu portes et que tu te sens bien dedans, ça ne sert à rien de changer.

— D'accord.

Il but une gorgée de son latte avant de reprendre :

— Quelqu'un t'a dit que tu t'habillais mal ?

— Non.

— Alors qu'est-ce qu'il y a ? Tu es étrange ces derniers temps...

— Ah bon tu trouves ?

Ainsi, mon comportement n'était pas passé inaperçu.

— Oui, c'est pour ça que je voulais qu'on sorte tous les deux aujourd'hui, j'avais l'intention de te tirer les vers du nez.

Il se pencha en avant dans une réplique parfaite d'une commère d'un certain âge :

— Aigo mon petit TaeTae, dis-moi tout !

Je souris un peu face à son comportement avant d'avouer :

— Je ne sais pas, je me sens bizarre.

— Bizarre ?

— Oui, bizarre, je ne peux pas te le dire autrement.

— Il s'est passé quelque chose ?

S'il s'était passé quelque chose ?

Elle était bien bonne celle-là.

Évidemment qu'il s'était passé quelque chose, et depuis rien n'était comme avant.

— Jimin. D'un point de vue d'homme qui aime les hommes, comment tu me trouves physiquement ?

Les yeux de mon meilleur ami s'écarquillèrent, il se serait sûrement étouffé avec sa boisson s'il avait été en train de la boire.

— Pardon ?

— C'est très sérieux.

Il s'interrompit et se cala plus confortablement dans le fauteuil.

— Tu es sûr de vouloir entendre ça ? Tu n'as jamais aimé que je te fasse de compliment.

— Je ne veux pas de compliment, je veux un avis objectif !

— Tae, soupira-t-il, je ne peux pas être objectif, je te connais depuis des années...

Je me mordis la lèvre. Pas faux.

— Essaye quand même.

Jimin sembla perdu mais joua le jeu :

— Eh bien je te dirais que tu es pas mal du tout.

Il ne prononça rien d'autre et évita mon regard alors que je secouais la tête :

— C'est tout ?

— Quoi c'est tout ?

— Rien d'autre ? Ça ne veut rien dire « pas mal du tout ».

— Qu'est-ce que tu attends que je te dise, soupira-t-il, que tu es beau ? Bah voilà c'est dit.

— Beau dans quel sens ?

— Bon, Tae, s'impatienta-t-il, qu'est-ce que tu as ? Sérieusement, jamais tu ne m'avais posé ce genre de questions et encore moins questionné sur ton physique. Ça me met mal à l'aise tout ça.

— Je me pose des questions maintenant, justement.

— Mais pourquoi ?

Je ne répondis pas et un silence s'installa entre nous avant que je ne souffle :

— Tu ne me trouves pas passable ?

— Passable ? S'offusqua-t-il.

Il reposa brutalement sa tasse de café latte :

— Bon, on va mettre les choses au clair toi et moi, je ne veux plus jamais t'entendre douter de ton physique ! D'accord ?

Je ne répondis pas et il insista :

— D'accord ?

— Si tu veux...

— Tae, tu es comme ça et avoir des complexes maintenant ne va pas arranger les choses, crois-moi. Tu es beau, tu devrais t'aimer comme tel et cesser de douter. Pourquoi tu doutes au juste ?

— Comme ça.

Jimin soupira :

— Donc moi je peux te confier des trucs mais toi non ? Ce n'est pas un peu injuste comme pratique ?

Il avait l'air agacé et je me mordis la lèvre :

— J'ai fait une promesse.

— Avec qui ?

— J'ai fait une promesse.

— Celle de ne pas m'en parler ?

— De n'en parler à personne.

Il secoua la tête, passant une main dans ses mèches châtains :

— Si ça te rend aussi confus et aussi peu confiant, il faut que tu en parles, tu sais.

— J'ai fait une promesse, répétai-je.

— Bon d'accord, s'agaça-t- il. Mais sache que je suis frustré de ne rien savoir !

On resta ainsi dans le silence et je décrochai encore de la réalité, jouant avec les bouts de mes manches trop longues.

— Jimin, je peux te poser une nouvelle question ?

— Vas-y mais si c'est pour me redemander comment je te trouve, je te mets mon poing dans la figure.

— Non, ce n'est pas pour ça...

— Alors, je t'écoute.

Je me triturai les doigts.

Mes pensées étaient embrouillées et je ne savais pas comment formuler ce que je voulais dire. Pourtant, dans la panique de mes réflexions ça m'apparaissait comme une solution à ce qui m'arrivait.

Mais il fallait que je parle à Jimin sans pour autant vendre la mèche à propos de Jungkook et moi.

— Quand tu couchais avec Yoongi hyung, tu étais accro à la relation physique que tu avais avec lui, non ?

Je vis Jimin se tendre violemment et tourner la tête vers moi, choqué.

— C'était ça qui était malsain selon toi, ce n'était pas normal ?

Il ouvrit la bouche, outré :

— Pourquoi est-ce que tu dois me reparler de ça ?

— Je veux comprendre.

— Tae, s'énerva-t-il, je n'ai pas du tout envie que tu viennes tourner le couteau dans la plaie et si tu fais ça pour me tester sache que ça fait un moment que je ne l'ai pas revu et que je fréquente quelqu'un d'autre !

— Hein ?

Cette information me fit sortir des pensées qui me noyaient le cerveau et Jimin se mordit la lèvre :

— C'est très récent mais j'ai rencontré quelqu'un et j'ai complètement zappé Yoongi hyung.

— D'accord.

Il y eut un silence et il soupira :

— Pourquoi est-ce que tu veux savoir ça ?

Il avait l'air désabusé et je répétai :

— Je veux comprendre pourquoi c'était malsain, pourquoi c'était une mauvaise chose.

Il fronça les sourcils et répondit platement :

— Peut-être parce que j'avais déjà un petit ami, c'était ça qui était malsain.

— Non, après, tu as dû le revoir quand toi et Namjoon hyung vous vous êtes séparés, non ?

Il rougit et détourna le regard avant de boire à nouveau :

— Non.

— Jimin...

— Peut-être.

— Tu as dit qu'avec lui les relations physiques étaient supers mais que...

— Je sais ce que j'ai dit ! s'exclama-t-il en rougissant soudainement.

Il soupira avant de se tourner vers moi :

— Aujourd'hui tu me fais vraiment la totale. Jamais tu ne m'as posé des questions aussi bizarres. Je peux savoir pourquoi tu t'intéresses à ça ?

— J'ai fait la promesse de ne rien dire.

— Tu m'énerves !

— S'il te plaît Jimin...

Il lâcha un soupir bruyant avant de dire :

— Qu'est-ce que tu veux savoir au juste ?

— Tout. Tu couchais avec lui et tu recommençais, est-ce qu'il t'obsédait ? Est-ce que ça te rendait confus ? Est-ce que ça te faisait sentir bizarre ou était-ce l'inverse ? Pourquoi c'était malsain et est-ce que ça te faisait peur ?

Jimin me sonda, jamais il ne m'avait envoyé ce regard auparavant et cela me fit déglutir, il reposa sa tasse vide et croisa les jambes.

— Oui, oui, non et oui.

— Hein ?

— Oui ça m'obsédait, oui ça me rendait confus, non ce n'était pas l'inverse et oui ça me faisait un peu peur.

— C'était mal ?

— Évidemment que c'était mal ! Même après... quand j'ai... quitté Namjoon hyung ça ne convenait pas.

— Pourquoi ?

— Parce que cette attirance me tuait à petit feu, le côté passionnel me rendait déraisonnable et complètement différent de la personne que j'étais. Ça me rendait mauvais tu vois...c'était un jeu malsain et ça me faisait peur tout autant que j'adorais ça.

— Pourtant une fois célibataire tu étais libre de faire ce que tu voulais avec lui, non ?

— Oui, avoua-t-il. Mais rien de bon n'en sortait. Alors certes j'ai pris mon pied comme jamais mais ce n'était pas une relation, tu vois ?

Il se pencha en avant, les coudes sur ses genoux comme tout d'un coup perdu dans ses pensées :

— J'avais l'impression d'avoir un problème, comme si j'étais un nid à pulsions, je me comportais vraiment n'importe comment. Jamais je ne m'étais vu comme ça et quand j'ai percuté ce que je faisais, j'ai détesté me voir comme ça. Tout était exacerbé et instable, je ne me reconnaissais pas. Rien n'était simple, tout était compliqué et dans le fond ça me faisait du mal.

Il soupira avant de s'agacer :

— Rappelle moi déjà pourquoi tu veux savoir tout ça ?

— Non c'est bon, tu as répondu à ma question. Comment tu t'en es sorti de tout ça ?

— J'ai pris du recul, je me suis fait violence, j'ai fait une pause dans cette boucle infernale et ça m'a permis de remettre les pendules à l'heure, cet été.

J'acquiesçai et il soupira :

— C'est derrière moi et puis il ne m'a pas rappelé.

Il ricana :

— C'est con, mais je crois que j'aurais voulu qu'il s'attache à moi afin que je lui brise le cœur mais hyung est bien au-delà de ça, il n'en a rien à faire de ma tronche. C'est là que je me suis dit qu'il ne fallait pas que je m'attache à quelqu'un comme ça, capable de m'influencer et de me tirer par le fond.

— D'accord.

On resta silencieux, lui perdu dans ses souvenirs et moi confus dans mes pensées. Mon téléphone vibra sur la table et je m'excusai en disant que je devais rentrer.

— Tae, m'arrêta-t-il alors que je me levais. Je sais que tu as promis mais.... s'il t'arrive quelque chose de grave tu dois me le dire, d'accord ?

— Je sais.

Il insista :

— Vraiment.

Je secouai la tête :

— Je sais à quoi tu penses mais ce n'est pas ça...

Il ne bougea pas avant de froncer les sourcils :

— Je veux juste m'assurer que l'histoire avec Youngjae ne se repro...

— Ne dis pas son nom ! m'exclamai-je. Je te dis que ce n'est pas ça ! Je ne suis plus le même et je ne serais pas aussi naïf pour me faire avoir deux fois, admis-je.

Il acquiesça et on se sépara dans une légère tension. Je repris le métro puis le bus pour me rendre chez moi.

Dans l'ascenseur de mon immeuble, mes pensées m'embrouillaient encore et je ne parvenais pas à calmer mes angoisses. La discussion avec Jimin semblait avoir fait disparaître certaines choses et apporté des éclaircies dans l'orage de mon crâne.

Un orage qui s'arrêta dès que je passai le seuil de mon appartement et que Jungkook arriva pour m'embrasser. Mon dos rencontra la porte d'entrée alors que ma bouche s'ouvrait pour accueillir sa langue et que nos corps se rapprochaient.

J'avais un problème, un énorme problème.

Il me souleva et j'enroulai mes jambes autour de ses hanches alors que mon dos percutait encore la porte et que sa bouche s'hasardait dans mon cou.

On avait un problème, je crois.

Je me sentis porté jusqu'au canapé où j'atterris lourdement et où il retira son tee-shirt tandis que je faisais de même. Nos corps se retrouvèrent comme s'ils s'étaient manqués tant bien même que seulement huit heures nous séparaient de notre dernier ébat. Ses dents mordirent mon lobe d'oreille et je m'arrachai un gémissement, faisant interrompre mes mains qui cherchaient à lui enlever sa ceinture.

Cela faisait un mois depuis que ma relation avec Jungkook était passée à l'étape supérieure.

Outre le réveil du lendemain qui avait été difficile et douloureux, vraiment douloureux, la vie avait repris son cours dans la normalité.

Grossière erreur.

Rien n'avait plus jamais été pareil depuis cette nuit-là.

Rien.

Je ne savais pas ce que ça avait réveillé chez moi, quelque chose d'anormal, sûrement.

Mais je ne me comprenais plus moi-même.

Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. J'avais tout le temps envie de lui, tout le temps.

J'étais même incapable de réfréner mes envies, un simple effleurement, une légère caresse et je m'enflammais d'un coup. Mon corps était devenu une zone à cent pour cent érogène sur toute sa surface et il ne me suffisait pas de grand-chose pour gémir et quémander davantage. Le pire, c'était que le gamin ne faisait absolument aucun effort pour m'en empêcher et il jouait de ça avec son abominable sourire de gamin fier et arrogant.

Au final nous ne sortions plus, nous ne parlions plus vraiment, nous faisions l'amour, tout le temps.

Tout le temps.

Je savais que ce soir nous allions le faire, là maintenant, sur mon canapé ou même sur le tapis de mon salon, puis sous la douche puis avant de dormir, puis peut-être demain matin. Tant que j'étais avec lui l'orage de mes pensées s'arrêtait, restait en suspens, ce n'était que lorsque nous devions, quand même, continuer nos vies que tout prenait un sens et se fracassait dans ma tête.

Ce n'était pas normal.

J'avais du mal à me sentir bien dans mon corps, j'avais du mal à comprendre comment ce dernier pouvait être comme ça.

Parfois j'avais même envie de lui, d'un coup, pour rien et j'avais eu honte d'aller me soulager entre deux cours. Ça m'inquiétait, ça m'angoissait, j'aimais ça tout en ne comprenant pas pourquoi je ressentais ça. C'était comme si j'étais devenu un lapin, ou un animal.

Pire : un nymphomane.

J'avais voulu regarder à la bibliothèque pour me renseigner.

Grossière erreur, bis.

La nymphomanie ou satyriasis pour les hommes, était une maladie psychiatrique et j'avais l'impression de remplir tous les critères de cette hypersexualisation.

Moi je n'avais jamais eu aucun intérêt pour le sexuel avant mais il avait fallu que je prenne mon pied une seule fois pour que mon corps se réveille, que je sois assailli de pulsions, de rêves érotiques, de fantasmes, de désirs inarrêtables.

Le pire...

Oui, parce qu'il y avait pire.

Je n'arrivais plus du tout à penser à autre chose.

Je ne parvenais pas à réviser, à me concentrer, à suivre en cours. Mes notes avaient vraiment chuté depuis le début de l'année mais tous mes amis avaient mis ça sous le coup du stress de la rentrée.

Ce n'était pas le stress de la rentrée.

Et ça, mes amis l'avaient aussi compris parce qu'ils commençaient à s'inquiéter de la même manière que Jimin, aujourd'hui, ils se rendaient compte que quelque chose clochait chez moi. Mais je ne pouvais pas me contrôler, il suffisait que je voie Jungkook pour avoir envie de lui sauter dessus.

Je me sentais mal dans les rares moments où je percutais ce qu'il m'arrivait.

Je me sentais mal de devenir ainsi et subir quelque chose d'incontrôlable bien que délectable.

Je commençais à m'angoisser.

Et il fallait que je fasse quelque chose avant que la crise ne vienne.

Après avoir fait l'amour sur le canapé puis dans la douche, comme je m'y attendais, nous avions décidé de commander à manger.

Je l'entendais pianoter sur son téléphone alors que je sortais mes révisions du soir. J'essayais de sortir mes révisions du soir. Je n'avais pas du tout envie de m'y mettre.

— Sinon c'était bien avec Jimin hyung cet après-midi ?

— Hein ? Ah oui...

— Tu as acheté quelque chose ?

— Non... on y est allés pour lui.

— Oh, il a déjà trouvé son costume alors ! s'exclama-t-il

— Quel costume ?

— Le déguisement pour la soirée qu'Hoseok organise, tu sais, le truc caritatif où il faut venir déguisé...

Ça me disait quelque chose cette histoire.

— Ah. Non, ce n'était pas un costume.

— Tu es sûr de ne pas vouloir y aller ?

Je le sentis se rapprocher dans mon dos et me tendis imperceptiblement en continuant de sortir mes fiches de révision.

— Sûr. Tu as une idée de déguisement que tu voudrais prendre ?

— On m'a dit de me déguiser en lapin...

Je pouffai en l'imaginant avant de perdre le sourire. Pourquoi je le trouvais sexy même comme ça ?

— Mais j'avais envie de porter le costume de l'attaque des titans...

— Tu veux dire être un titan ?

— Mais non, hyung, soupira-t-il, amusé. Le costume des humains, l'uniforme.

Oh.

Je l'imaginais un instant avant de froncer encore les sourcils.

Il avait l'air sexy aussi.

Merde.

— Tu révises quoi ce soir ? Je croyais que tu devais faire un dossier avec Jin hyung ?

— Pas qu'avec Jin hyung, on est quatre, expliquai-je. On a quatre cas cliniques et on doit spécifier le diagnostic que l'on ferait si on rencontrait ces personnes dans nos cabinets.

— Oh et ça marche ?

— Non. Aucun de nous n'est d'accord sur le diagnostic, entre Yeri qui veut devenir psychiatre, Bambam qui veut finalement s'orienter vers la chirurgie réparatrice, moi qui veux devenir pédiatre et Jin hyung qui ne sait toujours pas...

Jungkook se mit un peu à rire avant de se diriger vers la porte alors que mon interphone retentissait. On récupéra nos pizzas et on mangea tranquillement devant un épisode d'anime.

Jungkook déteignait carrément sur moi, je commençais à regarder trop de ces trucs ces derniers temps.

Encore une raison supplémentaire de ne pas travailler...

Qui avait inventé ce truc, Netflix, sérieux ?

— Oh.

Je me retournai et il fronça les sourcils devant son téléphone.

— Yoongi hyung veut que je passe ce soir chez lui manger avant d'aller à la soirée...

— Tu viens de manger, fis-je remarquer.

— Il n'est pas obligé de le savoir...

Grosse bouffe, va.

Il se leva et jeta le carton de sa pizza avant de se laver les mains et de dire :

— Je ne rentre pas tard.

— Tu dis ça à chaque fois mais je te connais, tu vas rentrer tard... soupirai-je.

— Sors avec moi alors, on va s'amuser.

— Il faut vraiment que je révise, j'ai pris trop de retard dans ce dossier...

— Ok, je me change et j'y vais.

Je débarrassai aussi et m'attablai à ma table haute habituelle, quand il ressortit de la chambre avec une chemise mon cerveau bloqua dessus.

— C'est la chemise que je t'ai achetée pour ton anniversaire, fis-je.

— Oui, elle est canon, je la mets ce soir. Hyung a insisté « pas de tee-shirt blanc ».

Je fixais toujours le vêtement alors qu'il pestait que personne ne comprenait rien, qu'un tee shirt était un classique indémodable pouvant aller avec n'importe quelle tenue...

Je bloquais beaucoup trop sur sa chemise qu'il n'avait pas encore refermée complètement. Seuls les troisième et quatrième boutons étaient fermés.

Pourquoi ils s'approchaient d'ailleurs ?

— Hyung ?

— Hum ?

Je relevai la tête alors qu'il commençait à s'en aller :

— J'y vais, bonne nuit, à demain, je ne ferai pas de bruit en rentrant, promis.

Il m'embrassa chastement avant de se reculer.

Je restai encore figé, sentant mon cœur s'emballer, nos yeux se croisèrent et j'avançai mes doigts vers les boutons de sa chemise.

Il fallait que je les referme, ce n'était quand même pas décent de sortir comme ça. Alors pourquoi je les ouvrais ? Je sentis la surface lisse du tissu puis sa peau qui frissonna sous la pulpe de mes doigts.

Je me mordis la lèvre en regardant le tracé des frissons et je descendis jusqu'à ses abdos qui se contractèrent. Son souffle irrégulier me parvint et je relevai les yeux pour l'admirer.

Il était vraiment beau.

Il avait quelque chose de naturellement désirable. Parfois il ressemblait à un gamin, un grand ado avec ses airs infantiles et son sourire de lapin, mais dans d'autres moments, comme lorsqu'il portait une chemise entrouverte et un slim sombre, il devenait un homme qui me faisait un effet que je ne comprenais pas.

Dans tous nos ébats, ce dernier mois, j'avais voulu négocier ma place mais il détestait quand je faisais ça et je ne comprenais pas pourquoi. On avait essayé beaucoup de choses après la première fois qui avaient été carrément moins douloureuses à partir du moment où Jungkook avait accepté l'idée qu'il fallait qu'il entre ses doigts en moi pour me préparer.

En fait, monsieur le savait depuis le départ mais il n'avait pas vraiment accepté l'idée sur le moment, m'assurant que c'était étrange de me « mettre un doigt, là ».

Ce moment était révolu.

Mais voilà, moi je n'avais pas le droit de toucher à cette zone chez lui et ça m'agaçait, ça me frustrait et en même temps ça m'excitait.

J'ouvris sa chemise, faisant glisser ma main sur le haut de ses hanches avant de descendre en passant dans son dos, sa chute de rein et son fessier.

Ferme, musclé, parfait.

Le contact de son pouce contre mes lèvres m'électrisa et son regard me transperça de part en part avant qu'il ne chuchote :

— Je vais être en retard, tu sais...

— Je sais.

Ses lèvres s'écrasèrent sur les miennes et je lui retirai sa chemise avant de m'accrocher désespérément à sa nuque.

Je me sentis remis debout et déshabillé à nouveau.

Pourquoi est-ce que nous étions comme ça ?

Pourquoi ?

Pourquoi j'avais si peur de tout ça, au final ?

*******

— Lamentable, Kim.

Je vis ma copie jetée glisser jusqu'à moi et Mr Do, l'horrible, se détourner et continuer la distribution de ses copies.

Ça n'allait plus du tout.

La semaine avait de nouveau recommencé et j'avais dû me concentrer de toutes mes forces pour faire le travail en commun avec mes collègues, j'avais cependant bâclé le plus important.

Et l'affreux Mr Do, grand dictateur et antipathique professeur de médecine générale, venait me rappeler que mes notes étaient sur la pente descendante.

Direction le fond des enfers, en aller simple, direct, sans correspondance.

Bambam m'envoya un regard désolé et Jin hyung fronça les sourcils. Ils avaient des notes basses, comme toujours avec Mr Do, mais meilleures que la mienne.

Je me surpris à me sentir en colère, si jusqu'alors chacune des petites piques de Mr Do, depuis la rentrée, n'avait fait que creuser le sentiment d'étrangeté de moi-même, cette fois, ça me fit sortir de mes gonds.

Profondément.

Ça ne pouvait plus durer, il fallait que je fasse quelque chose. Je n'avais plus le choix. Mon avenir était en jeu, mon appartement était en jeu et c'était deux choses fondamentales dans ma vie.

En sortant de cours, Yeri tenta de me réconforter en me tapotant le dos, de manière maternelle.

— Ne t'inquiète pas, ce sont les notes à l'année qui comptent pour l'appartement, pas ce genre de petit travail sadique qu'il adore nous donner.

— Exact, assura Bambam.

— Tu vas très bien t'en sortir Taehyung, ne t'inquiète pas, me sourit Jin hyung.

Je détestais qu'ils me réconfortent. Je n'avais pas besoin d'être réconforté, certainement pas.

Mon égo en prenait un coup et en passant devant moi, le sourire abominable de Donghae, Jaewoon, Sejin... merde comment il s'appelait le deuxième du classement ?

Bon bref peu importe.

Son sourire me donnait envie de lui fourrer mon poing dans la figure.

Mr Do avait donné un nouveau travail à faire et cette fois j'allais le réussir, il s'agissait du dernier avant les cours de pratique et le stage de l'année.

Tout le monde se réjouissait de la fin des cours théoriques pour laisser place à la pratique.

La plupart de nos professeurs nous donnait davantage de cas cliniques à diagnostiquer, seul Mr Do continuait de nous rabâcher la théorie pure et dure jusqu'au bout.

Foi de Kim Taehyung, j'allais arracher une note excellente à ce dossier.

Je rentrai chez moi encore nettement agacé et légèrement incontrôlable. De toute façon, en ce moment, rien chez moi n'était contrôlable, je n'étais qu'une coquille ballottée aux tendances du moment, désir, pulsions, énervement, pleurs et plein d'autres choses...

Il fallait que je parle à Jungkook. Vraiment.

Le souvenir de la conversation avec Jimin le week-end dernier me revint en mémoire et lorsque Jungkook rentra de son entraînement, une heure plus tard, les cheveux encore trempés de sa douche, je lâchai :

— Faut qu'on parle.

Il allait m'embrasser mais son sourire s'évanouit et il fronça les sourcils :

— Je t'écoute, qu'est-ce qu'il y a ?

Mes mains s'agitaient nerveusement, j'avais l'impression d'être un camé en manque.

En manque de quoi, je ne savais pas, mais j'essayais d'éviter de le regarder de peur de flancher et de perdre définitivement toutes mes bonnes résolutions.

— Mes notes ont chuté, mes devoirs à Mr Do sont catastrophiques, j'en ai un dernier à faire, faut que je le fasse, que je le réussisse à la perfection. Donc, il ne faut pas que tu me déconcentres, tu comprends ?

Voilà c'était dit.

Un soupir de soulagement m'échappa.

Bon Dieu, pourquoi les trucs lourds étaient aussi difficiles à dire ?

Jungkook continua de me fixer, faisant une étrange tête d'incompréhension :

— Oui et alors ?

— Comment ça et alors ?

— Et alors, répéta-t-il, c'est bien hyung, fais-le, je suis sûr que tu vas avoir une bonne note.

Ce fut à mon tour de faire une tête d'incompréhension et je repris :

— J'en ai bien l'intention.

— Très bien. C'était de ça que tu voulais qu'on parle ?

— Eh bien oui, c'est important.

— Ok très bien, on commande à manger ? J'ai envie de sushis ce soir.

Alors qu'il sortait son téléphone, je l'arrêtai :

— Tu ne comprends pas !

Il fronça les sourcils :

— De quoi ?

— Il faut que je fasse le devoir de Mr Do, répétai-je.

— J'ai bien compris, hyung. On peut commander à manger avant ?

Je le fixai, choqué, un poil agacé.

Il faisait exprès de ne pas comprendre ou quoi ?

— Jungkook, je dois être seul pour le faire !

— Ah...

Ça y est, ça percutait.

Bah ça avait été long.

Comment ça c'était moi qui expliquais mal ?

— On mange et je te laisse, d'accord ? Dès que tu as fini tu viens dormir chez moi...

Je plissai les yeux. Il n'avait rien compris.

— Non, il faut que je dorme et que j'arrive à suivre en cours demain.

— Attends, tu proposes qu'on fasse lits séparés cette nuit ?

Il s'était arrêté, le téléphone dans la main alors qu'il allait sûrement appeler le livreur de sushis.

— Oui, insistai-je, et ce jusqu'à ce que je le termine.

Une expression passa sur son visage et il releva le menton :

— Et ça va prendre combien de temps pour que tu finisses ce fichu truc ?

— Je ne sais pas... j'espère au moins une bonne semaine.

Il fit la grimace et fourra la main dans sa poche, sa mâchoire se contractant, et il reprit :

— Donc, pendant une semaine on ne dort pas ensemble, c'est ça que tu proposes ?

— Pourquoi tu as l'air contrarié ?

— Je ne suis pas contrarié.

— A d'autres, soupirai-je, je te connais.

— Excuse-moi alors de me sentir légèrement énervé à l'idée que tu ne veuilles pas dormir avec moi pendant une semaine, c'est complètement ridicule comme idée !

— Ce n'est pas ridicule ! rétorquai-je.

— Je ne vois pas en quoi dormir ou non ensemble changera quelque chose à tes révisions...

— Bien sûr que si que ça change quelque chose. Il faut que je prenne du recul sur tout ça, qu'on fasse une pause.

Ses yeux s'écarquillèrent :

— Pardon ?

— Tu m'as très bien compris, insistai-je, heureux de reprendre les termes que Jimin avait lui-même utilisés, ce qu'il faut c'est qu'on s'éloigne pendant une semaine pour que tout revienne comme avant.

Jungkook se mit à agir comme si je l'avais frappé et il n'eut pas du tout la réaction que j'attendais.

— Je te demande pardon ? C'est quoi cette histoire de pause et de recul que tu me sers là ! s'écria-t-il.

Ce fut à mon tour de ne rien y comprendre. J'ouvris la bouche pour dire quelque chose et la refermai avant de clore mes paupières et de les rouvrir :

— Ne te braque pas.

— Que je ne me braque pas ? s'écria-t-il. Non mais tu te fous de ma gueule ? Je ne me braquerais pas si tu ne disais pas tout ça !

— Je ne dis rien de grave, m'agaçai-je à mon tour. Je veux seulement réussir ce devoir, je ne supporte plus que mes notes chutent et avec toi dans les parages, je ne peux plus me concentrer ! J'en ai marre !

Il recula, choqué, et j'embrayai :

— Je veux qu'on s'arrête le temps d'une semaine, le temps que je parvienne à me concentrer sur les cours et à rendre un devoir impeccable ! Mes notes ont diminué ! Ça m'énerve, tu comprends ? Jamais ça n'était arrivé avant, mon avenir est en jeu et toi tu fais un caca nerveux parce qu'on ne va pas dormir ensemble pendant une semaine ?

— Pardon ? s'énerva-t-il. Tu parles de moi comme si j'étais quelque chose qui te gênait dans ta routine. Je ne suis pas un truc que tu prends et que tu jettes le temps d'une semaine !

— Je n'ai pas dit ça !

— Oh si c'est exactement ce que tu as dit, cria-t-il. Pourquoi tu ne peux pas faire ton devoir pendant que je suis là, hein ?

— Parce que je n'y arrive pas, voilà !

— Donc ce truc est plus important que moi !

— Oui c'est plus important ! m'emportai-je.

Jungkook recula, les bras tombants, son expression fut d'abord choquée, blessée puis mauvaise :

— Très bien, tu la veux ta pause ? Tu vas l'avoir.

Pourquoi avait-il une réaction aussi exagérée, enfin ?

— Jungkook, le hélai-je alors qu'il revenait vers la porte pour mettre ses chaussures. Ce n'est que l'affaire d'une semaine tout au plus, histoire de prendre du recul et de comprendre tout ce qui passe, pour moi, dans... enfin bref, j'ai vraiment envie de réussir ce devoir c'est...

— Te fatigue pas, j'ai compris.

Ce n'était pas du tout la réaction à laquelle je m'attendais.

Il se tourna et ses yeux me fusillèrent, je sentais la colère sourde faire presque trembler ses membres et j'ouvris la bouche, surpris.

Ma porte claqua violemment et je restai coi devant.

En me passant une main sur le visage, j'essayai de réfléchir calmement.

Je voulais utiliser cette semaine pour prendre du recul et essayer de comprendre ce qu'il m'arrivait, je savais que s'il était à côté de moi je craquerais, évidemment.

J'avais besoin de me sentir de nouveau comme avant, de me rappeler ce que ça faisait quand nous n'avions pas de rapports sexuels.

J'avais désespérément besoin de faire monter mes notes.

Pourquoi l'avait-il si mal pris ?

Avait-il vraiment besoin de se braquer pour la moindre petite chose ?

Il faudrait qu'on en reparle, demain.

Ou pas.

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