28-
J'entendis quelqu'un m'appeler et relevai un peu la tête avant qu'une douleur ne m'emprisonne la nuque. Grimaçant face à ce torticolis soudain, je tentai de me relever et la désagréable sensation d'une feuille de papier collée sur la joue me fit comprendre que je m'étais assoupi.
— Hyung ? Chuchota une voix.
Je baragouinai quelque chose d'incompréhensible, encore totalement ensommeillé, endolori dans la position dans laquelle je me trouvais quelques secondes plus tôt. Clairement je m'étais endormi sur mes révisions.
— Hyung, viens, lève-toi.
J'obtempérai face à cette voix que je reconnaissais comme étant celle de Jungkook et sortis un peu de ma léthargie.
Quelqu'un me portait à moitié et je papillonnai des paupières.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Quelle heure il est ?
— Cinq heures dix du matin.
Je grognai en apercevant mon lit derrière mes paupières tombantes :
— Je ne peux pas me coucher, pas lavé, dans mon lit...
— T'es pas croyable, soupira Jungkook, tu laveras les draps demain et puis c'est tout.
Je me laissai tomber et me tournai, cherchant la chaleur de ma couette et le confort du matelas. J'entendis des vêtements se froisser et quelqu'un rentrer dans le lit. Je cherchai une position convenable, un peu réveillé et en même temps proche d'un état comateux.
Des bras s'enroulèrent autour de ma taille et je grognai en essayant de me décaler.
— ... pues l'alcool... Baragouinai-je.
Jungkook gloussa :
— À peine...
Je me décalai et bougeai à nouveau avant de marmonner :
— T'étais censé ne pas sortir, parce que tu as des matchs décisifs avant tes examens... Ou je ne sais pas quoi...
— Dernière soirée avant matchs et examens, concéda-t-il, j'ai à peine bu.
— Menteur.
Ses mains brûlantes se posèrent sur mes hanches et glissèrent sous mon tee-shirt. Je grognai plus fort, me décalant à moitié.
— Dégage de là.
Il gloussa encore, mais contre toute attente je sentis ma propre main droite se faire kidnapper et rentrer en contact avec une peau chaude. J'ouvris les yeux d'un coup avant de me retourner brusquement vers lui. Jungkook tenait ma main et l'avait posée sur son torse un peu à droite vers l'épaule.
— Tu la sens ?
Qu'est-ce que... Je voulus me dégager mais il me maintenait étroitement.
— Qu'est-ce que tu fiches, sifflai-je, presque complètement réveillé.
Mon doigt effleurait une zone étrange et je plissai les yeux.
— J'ai dégringolé d'une falaise quand j'avais cinq ans, ça m'a cassé l'épaule, on sent encore la cicatrice, expliqua-t-il. Et là...
Il fit descendre sa main sur ses côtes où mes doigts sentaient l'irrégularité de sa peau sur cette zone.
— J'ai voulu faire le malin avec mon frère aîné et j'ai sauté par-dessus des fils barbelés, j'avais sept ans, sauf que je suis retrouvé pris dedans et ça m'a arraché la peau. Et là...
Sa main guida la mienne jusqu'à son avant-bras :
— Au lycée je me suis fracturé le bras en faisant du skate, l'os était presque complètement sorti...
— Je sais ce que tu essayes de faire, l'arrêtai-je.
Il me fixa avec un léger sourire et je soupirai :
— Pourquoi tu insistes autant sur ce point ?
J'étais bien trop fatigué pour paniquer et m'énerver, je me sentais juste lasse.
— Pour te montrer qu'on peut avoir des cicatrices mais que ce n'est pas bien grave.
— Les tiennes sont minuscules.
— Hyung, commença-t-il...
— Arrête.
— Tu ne peux pas continuer à haïr ton corps de cette manière.
— Et pourquoi pas ?
— Parce que ce n'est pas une bonne chose et tu le sais.
— Je fais ce que je veux à ce que je sache ! Cinglai-je.
Ah si, finalement je n'étais pas assez fatigué pour ne pas m'énerver. Ce sujet était vraiment le meilleur moyen de se disputer et je me demandais pourquoi il en revenait toujours à ça. Je me détournai et m'emmitouflai dans les couvertures. Mais je le connaissais suffisamment bien, d'autant plus alcoolisé, pour savoir que ça n'allait pas suffire. Je me défis de ses mains qui essayaient de me rattraper. Je ne m'attendais pas, par contre, à ce que sa bouche se colle à mon cou.
C'était vraiment traître de faire ça.
— Hyung, souffla-t-il près de mon oreille.
— Arrête ou je vais te frapper ! Lançai-je.
— Je n'ai pas de problème avec tes cicatrices, moi, répondit-il en remettant ce sujet sur le tapis. C'est toi que ça choque...
— Et alors !
— Hyung, je ne vais pas te demander pourquoi elles sont là, d'accord ?
Je me crispai en sentant ses doigts remonter le haut de mon pyjama.
— Ne me force pas, suppliai-je.
Il s'arrêta subitement. Pendant un long moment aucun de nous ne bougea. Est-ce qu'il s'était endormi ? Après une grande inspiration, je me tournai sur le dos. Il était à demi au-dessus de moi et son regard accrocha le mien. Soudain il dégringola, son visage tombant sur mon torse et dans un geste rapide, il prit ma main comme précédemment et la fourra lui-même dans ses cheveux.
Visiblement il adorait ça.
Naturellement mes doigts s'agitèrent entre ses mèches et je l'entendis soupirer contre moi. On avait l'air encore bizarre mais cette position me détendait. Je caressai sa nuque et ses cheveux lentement, dans des gestes répétitifs.
— Pourquoi tu tiens autant à cette histoire ? Finis-je par murmurer.
— Je crois que je veux que tu t'aimes.
Je m'arrêtai et il releva la tête, ma main resta accrochée à sa nuque sans bouger.
— Je crois que, parfois, j'ai envie de réparer ce qui est brisé en toi...
Mon cœur rata une multitude de battements, comme il avait eu trop souvent l'habitude de faire ces deniers temps en sa présence.
— Tu me trouves... brisé ?
— Non, souffla-t-il. Ce n'est pas ce que j'ai dit. Mais je crois qu'à présent je te connais bien, en entier, je vois toutes tes qualités, hyung, tes défauts et le reste. Ces parties de toi dont tu ne parles jamais et que tu crois qu'elles te rendent bizarre.
Une émotion me remonta le long de la gorge alors que ma main retombait mollement contre le matelas.
— Ça me rend bizarre, insistai-je.
— Non.
— Pourquoi ? Gémis-je en tremblant. Pourquoi tu veux faire ça ?
— Parce que je pense que c'est important pour toi. Si tu ne peux pas les réparer seul alors je t'aiderai.
Sa main droite prit mon visage alors que son autre main agrippa ma hanche.
— Hyung, regarde-moi.
— Pourquoi tu dois toujours être comme ça quand tu as bu ? Soupirai-je en fermant les yeux sous son contact.
— Ça te rassurerait si je te dis que je n'ai pas bu ?
J'ouvris les yeux et fronçai les sourcils :
— Menteur.
— Je n'ai pas beaucoup bu, rectifia-t-il avec un sourire, pas suffisamment pour être bourré. Il m'en faut une sacrée quantité maintenant pour ça... Je n'ai bu que trois verres cette nuit.
— Et tu me fais ça quand même ?
— ... Oui.
— Tu n'as plus l'excuse de l'alcool, du coup.
— ...Non.
Il eut l'air gêné autant que moi mais ses yeux se recalèrent sur les miens. On se regarda longtemps et, lentement, très lentement sa main gauche commença à grimper sur la peau de mon ventre. Je me figeai, agrippant son avant-bras et pourtant je ne le repoussai pas. Sa main droite se retira de mon visage et vint doucement enlever les boutons de mon haut de pyjama. Je tremblais, je le sentais par le froissement de mon corps sur les draps. Je fixais son visage, son expression alors qu'il se concentrait sur sa tâche. Enfin, mon haut de pyjama s'ouvrit et je grimaçai en frissonnant. Il se recula d'un coup, s'asseyant en face de moi comme s'il attendait la suite. Je me relevai sur mes coudes. On se fixa à nouveau de cette manière. J'avais encore la sensation que le temps était suspendu où je ne savais plus ni l'heure, ni le jour qu'il était. Comme si rien que ce moment n'existait. Lentement, Jungkook m'aida à retirer ma première manche puis l'autre, enfin je me retrouvais torse nu, devant lui.
C'était effrayant.
J'essayai de me cacher mais il m'en empêcha, ses yeux balayèrent ma peau, s'arrêtant sur chaque cicatrice une à une, comme s'il les redécouvrait. Je me plaquai les mains sur les yeux pour ne pas le voir, comme si ça allait annihiler tout ce qui se passait. J'entendis qu'il bougeait et risquai un coup d'œil avant de l'arrêter alors qu'il tendait la main vers l'interrupteur de la lampe de chevet.
— Non !
— Hyung, tout va bien...
— N'allume pas la lampe !
— J'ouvre le rideau alors ?
Je ne répondis pas et il prit ça pour une affirmation. Il descendit du lit et d'un coup sec ouvrit le rideau épais. La luminosité extérieure entra dans la chambre, jetant des ombres froides sur la pièce. D'une certaine manière nous étions toujours dans le noir, et c'était la seule luminosité que j'étais capable de supporter, à cet instant, sur ma peau. Jungkook bougea, se mit derrière moi et sembla mettre un moment à regarder mon dos puis il revint vers mon visage. J'avais vraiment froid alors il me chuchota de retourner sous la couette, ce que je fis rapidement, m'y emmitouflant en tremblant. Son corps se faufila sous la couverture et ses bras vinrent m'encercler à nouveau, son corps surplombant un peu le mien. Il était brûlant, c'était un vrai chauffage humain. Craintivement je cherchai sa chaleur, enfonçant mon visage angoissé dans son torse.
— Hyung, chuchota-t-il, qu'est-ce qui s'est passé pour que tu en aies autant ? Tu n'es pas obligé de répondre à cette question mais je ne pouvais pas m'empêcher de te la poser.
Je ne répondis pas. J'aurais voulu que jamais nous n'ayons cette conversation. Mais je savais que ce moment allait venir, un jour ou l'autre. Je crois qu'inconsciemment je le savais à partir du moment où je lui avais fait, sans réfléchir, la promesse de l'emmener voir mes grands-parents.
C'était une demi-plaisanterie. Mais en réalité c'était bien plus que ça.
J'étais prêt. Presque prêt à lui ouvrir les zones sombres de ma vie, de mon cœur. Jimin savait tout ça mais il avait aussi compris, bien avant moi, qu'un jour je serais prêt pour le dire à Jungkook. Peut-être était-ce pour ça qu'il avait été si jaloux, car quelqu'un d'autre que lui allait bientôt connaître tout de moi.
— Juste, dis-moi que ce n'est pas ... ce type-là ? Grinça Jungkook avec un ton de voix amer et colérique.
— Non, ce n'était pas lui.
Je me reculai un peu pour que nous soyons face à face, de profil dans mon lit. J'étais un peu plus réchauffé que je ne l'étais jusqu'alors.
— J'ai eu un accident de voiture quand j'avais quinze ans.
Il écarquilla les yeux et cette fois, sans même frissonner, je laissai sa main brûlante se poser sur ma peau. Il toucha les cicatrices encore, traçant leurs contours comme pour retenir leur emplacement mais sans paraître le moins du monde dégouté. Il me fixait juste, d'un air si doux et si sensible que je sentais un poids considérable se retirer de mon cœur.
— La voiture est sortie de la route en pleine montagne. Les secours ont mis cinq heures à me sortir de là. Les arbres ont freiné la chute de la voiture de la falaise, les branches se sont enfoncées partout dans le véhicule et surtout... dans mon corps.
Il s'arrêta et je fermai les yeux.
— Je me suis presque vidé de mon sang, mais j'ai eu de la chance, mon visage a été épargné et ma colonne vertébrale aussi.
— Et tu en as aussi sur les cuisses et les jambes ?
— Oui... Soufflai-je.
Il y eut un instant de battement et je vis Jungkook déglutir en baissant les yeux vers le bas de mon corps. Ce fut moi, cette fois, qui amorçai le premier geste : je défis le nœud de mon pantalon de pyjama et le fis glisser dans le lit. Je restai en caleçon, toujours caché par la couette.
Jungkook agrippa ma main, comme si cette fois il était bien moins confiant et je le guidai, à l'aveugle, vers les cicatrices sur mes cuisses, mes genoux et mes mollets.
— Tu as dû terriblement souffrir... Marmonna-t-il.
— Oui. Mais j'ai récupéré toutes mes fonctions, ne sont restées que les cicatrices...
Il allait dire quelque chose mais je l'interrompis.
— C'est tout ce que j'ai envie de te dire maintenant. Je sais que tu voudrais savoir autre chose, mais... pas encore.
— Pas encore ?
— Est-ce que tu veux toujours venir avec moi à Daegu, cet été ?
Il hocha la tête plusieurs fois avant de dire :
— Je ne te demande pas de tout me confier, hein ? Précisa-t-il nerveusement. Je...sais que...
— Je sais.
Puis il resta un silence nouveau mais calme cette fois. On resta ainsi, à se regarder jusqu'à ce que Jungkook se penche sur mes lèvres. Ce fut le baiser le plus délicat et le plus doux que nous n'avions jamais échangé. Il se recula et j'ouvris les yeux doucement. Mon cœur avait augmenté son rythme et je frissonnai mais pas vraiment de froid, cette fois.
Jungkook me fixa longtemps, très longtemps, je ne parvenais pas vraiment à déchiffrer les expressions de son visage ni l'ébauche de ses pensées mais ses mains agrippèrent mon visage. Il m'embrassa de nouveau, rapprochant nos corps d'un coup. Il se mit au-dessus de moi, remontant par la même occasion la couverture et lui offrant une vue plus grande sur mon corps.
Le rideau de ma chambre était toujours ouvert, on entendait les voitures passer en sourdine et leurs phares se refléter au plafond.
— Hyung, souffla-t-il, tu es vraiment magnifique.
Je sentis mes joues chauffer et mon cœur tambouriner.
Le baiser qui suivit ce compliment n'avait rien à voir avec le précédent, il était bien plus brûlant, plus intense, bien plus fort. Je m'accrochai à ses avant-bras comme si j'allais tomber. Mais ce baiser m'entraînait, faisant danser ma langue avec la sienne et mon cœur et mon esprit valsaient ensemble au point où j'avais l'impression d'en perdre les pédales. Bientôt, Jungkook raccourcit la distance entre son corps et le mien et nos baisers devinrent complètement chaotiques.
Je ne savais pas trop ce qui m'arrivait mais j'avais affreusement chaud.
Mon corps bougeait, réagissait à toutes ses caresses, comme cherchant un contact plus important et ses mains allaient et venaient sur ma peau sans que ça ne me dérange plus d'aucune façon. Sa bouche glissait dans mon cou par moments et tout mon corps réagissait à ça, ce fut pire quand il atteignit le lobe de mes oreilles. Mes mains ne savaient pas quoi faire, elles passaient de ses cheveux à son dos, à son torse, son ventre, à ses hanches. Je ne comprenais rien de ce qui m'arrivait, comme envahi par une fièvre forte et absolument ingérable.
C'était trop pour moi, trop nouveau. Je ne savais pas comment gérer ça. Mon esprit avait clairement décidé de m'abandonner en cet instant et le pire c'était que mon corps, ce traître, lui, n'avait l'air d'avoir envie que d'une chose. Être touché encore et encore.
La langue de Jungkook descendit sur mes clavicules et je retins un son qui menaçait de sortir de ma gorge. Pourtant ce fut entendu. Pendant plusieurs secondes, Jungkook ne bougea pas. Après un moment, alors que je peinais à reprendre ma respiration, il se releva. Je crus que c'était terminé, qu'il allait fuir d'un coup. Son expression avait changé. Mais contre toute attente, il écarta mes cuisses, se glissa entre elles et m'embarqua dans un autre baiser passionné et son corps fondit sur le mien d'un coup.
Entre mon souffle saccadé, mon cœur en train de faire un marathon et mon esprit complètement désorganisé, je ne parvenais pas du tout à comprendre ce qui m'arrivait, encore moins ce qui nous arrivait.
J'étais foutu et à présent que nous avions commencé, je voulais que jamais cela ne s'arrête. Et pourtant ce fut le cas et ce fut presque une délivrance. Tout le corps de Jungkook se crispa au-dessus du mien.
On resta là, ainsi, essoufflés, perdus, encore absorbés par l'euphorie de cet échange.
Qu'est-ce qui venait de se passer ?
Mon corps tremblait de trop de choses contenues et j'arrivais à peine à réfléchir un mot après l'autre. Jungkook bougea, ce fut le premier de nous deux et il se laissa tomber près de moi. On ne se regarda pas, reprenant notre souffle.
Nous venions de sexualiser notre amitié.
Là comme ça, aussi simplement que ça.
Nous ne l'avions pas vraiment fait mais c'était tout comme. A présent comment allions-nous faire comme si rien ne s'était passé ? En serai-je seulement capable à présent ? Comment ? Pourquoi on en était arrivés là ?
Je ne savais pas.
Ce qui me surprenait le plus, c'était moi.
Moi qui n'avais jamais eu aucune envie concernant la sexualité. Ça ne voulait pas dire que je n'avais pas de désir mais que je n'avais jamais ressenti le besoin de faire des choses sexuelles. Ça ne m'avait jamais attiré, je n'avais jamais senti la nécessité de combler ce besoin. Et pourtant j'étais là, et la désagréable sensation dans mon caleçon me le rappelait bien.
Qu'est-ce qui allait nous arriver ?
Et, jusqu'alors la limite de l'amitié que je portais à Jungkook était plus floue que celle de Jimin, mais je ne m'en inquiétais pas vraiment.
J'avais la sensation que d'une façon ou d'une autre, tant que Jungkook restait ami avec moi rien ne me dérangeait. Même si c'était le chaos, même s'il m'embrassait en ayant trop bu.
Mais là... Là ça rendait la limite encore plus floue qu'elle ne l'était déjà.
Je tentai un mouvement pour me tourner vers lui, il me fixait, sa respiration s'était calmée plus vite que la mienne. Si moi j'étais en pleine réflexion, comme sidéré par mes propres actes, son visage à lui reflétait tout son affolement, comme s'il prenait conscience de ce qu'il venait de faire.
— Je...vais... me laver...
Il avait balbutié ça avant de fuir le lit, scène du crime. Je ne parvins même pas à le retenir encore, moi même surpris par la tournure des événements.
J'entendis l'eau couler dans la salle de bain, longtemps. Très longtemps.
Je m'inquiétai alors je me levai en grimaçant sous l'inconfort de mon sous-vêtement, me passant une main dans les cheveux.
Je ne comprenais rien, plus rien à moi-même.
Avant j'avais la sensation de me connaître mais là c'était mes propres contours qui étaient flous.
Je me dirigeai lentement vers la salle de bain et toquai contre la porte, l'eau s'interrompit puis, enfin, Jungkook en sortit.
Il me dépassa et retourna dans la chambre, s'habillant d'un coup et je fronçai les sourcils :
— Qu'est-ce que tu fais ? Demandai-je.
— Je... je dois y aller.
— Maintenant ? Mais...
— Désolé hyung,...
Sa voix était à peine un murmure mais je sentis un mouvement de panique dans mes membres, je m'approchai rapidement et agrippai son avant-bras.
— Pourquoi tu t'en vas ?
Il fuyait mon regard et se détacha de ma poigne avant de partir en direction de la porte d'entrée pour mettre ses chaussures.
— Jungkook ! M'écriai-je pour l'arrêter.
J'avais peur, de quoi, je ne savais pas, mais j'étais terriblement effrayé.
Il se releva et se prépara à sortir pour de bon.
Qu'est-ce que je pouvais dire ?
Qu'est-ce que je devais faire pour le retenir ?
J'avais l'impression qu'il allait partir pour toujours, que ce qui venait de se passer avait tout détruit.
Que rien ne serait plus jamais pareil.
Peut-être...
Oui, peut-être qu'il n'y avait qu'une seule chose à dire pour maintenir tout ça ?
— Jungkook, marmonnai-je d'une voix tremblante, demain... demain... on fera comme s'il ne s'était rien passé, hein ?
Il s'arrêta d'un coup mais ne se retourna pas. Lentement, ses épaules retombèrent comme un soulagement.
Puis après ce que me parut un temps interminable, il se retourna enfin :
— Oui. Bonne nuit hyung, à demain.
Il ne mentait pas.
Mais moi, oui.
La porte se referma me faisant rester là, les bras ballants, pendant un moment avant que la désagréable sensation dans mon caleçon ne me rappelle que je devais aller me laver.
Mon cœur tambourinait encore sous la douche. Je me frottai mais j'avais presque l'épiderme sensible. C'était comme si je le sentais encore. C'était étrange comme impression. Je savais que je n'arriverais pas à me rendormir.
Quelque chose venait de changer, d'un coup.
Ça m'effrayait.
Et j'avais menti pour garder les apparences.
Comment pouvais-je faire comme s'il ne s'était rien passé maintenant ?
Pourquoi on avait dérapé ?
Qu'est-ce qui s'était passé ?
Il était trop tard pour culpabiliser.
Je plongeai mon visage dans mes mains sous le jet d'eau brûlant.
J'avais peur, j'étais plus terrifié comme jamais je ne l'avais été,jusqu'alors.
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