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26-

Le malaise.

Voilà à quoi se résumait le fond de ma pensée en ce lundi matin. J'étais là, installé dans l'amphithéâtre pour un cours d'oncologie. À ma droite Kim Seokjin, mon hyung, au teint pâle, aux cernes visibles, ne m'avait qu'à peine décroché un « bonjour » quelques minutes plus tôt. À ma gauche, Tête Rouge, aka Bambam, était arrivé il y a quelques secondes mais n'avait, lui non plus, pas décroché un mot et contrairement à d'habitude, restait silencieux. Et puis il y avait moi, complètement compressé par cette atmosphère angoissante, qui ne savait absolument pas quoi faire.

Je me raclai la gorge, suppliant presque mentalement le Dr Kwon d'arriver pour faire son cours. Qu'est-ce que j'étais censé faire ? J'avais envie que tout le monde se comporte comme avant, mais malheureusement cette soirée chez mon voisin d'en face s'était non seulement terminée en désastre mais surtout avait tout changé.

Tout.

Je tournai la tête vers Bambam qui avait l'air d'éviter mon regard depuis son arrivée. Je ne comprenais pas trop sa réaction. Est-ce qu'il se sentait aussi démuni que moi d'être dans l'incapacité de faire quelque chose ? Où était-ce le fait d'avoir vu cette mise en scène par Yoongi, qui l'avait déçu ? Parce qu'un garçon embrassait un autre garçon ? Serait-il aussi fermé que ça ? Non, ce serait illogique parce qu'il appréciait Jimin hyung tout en étant conscient de sa sexualité...

Je fermai les yeux.

Un début de migraine commençait et je me triturai les doigts sous la table. Bon dieu mais qu'est-ce que j'étais censé faire dans cette situation ?

Je tournai la tête vers Jin hyung dont la mine était si fermée et si sévère qu'il m'effraya un peu. Là, je sentais notre écart d'âge et ce tempérament si éloigné de sa douceur habituelle.

Il m'inquiétait.

Et c'était bien là tout le problème, je m'inquiétais, pour lui. Pour quelqu'un d'autre que ma famille ou mon meilleur ami. C'était bien là une prise de conscience de la place qu'il avait pour moi sans que j'en aie vraiment été conscient jusqu'alors.

Tout avait changé.

Peut-être surtout moi, en fait.

Bon, allez... quand fallait y aller, fallait y aller.

— Hyung, tu...

Mais le Dr Kwon rentra à cet instant et mon plan tomba à l'eau. Maladroitement, je me mordis la lèvre et attrapai mon crayon pour prendre des notes.

Au déjeuner, Bambam nous quitta sans préambule, balbutiant qu'il devait manger avec d'autres personnes et sans même pouvoir discuter avec lui, il partit en trombe. Je restai donc seul avec Jin hyung dont la mine ne s'était pas détendue du tout depuis ce matin, soit quatre heures auparavant. Il fallait dire qu'on sortait de trois heures de cours de médecine générale avec Mr Do, ça n'aidait pas non plus.

— Hyung ?

— Hum.

— On... on va manger ?

— Bah oui, lâcha-t-il avec dédain.

Ok, donc, je n'étais clairement pas aidé.

Pitié que quelqu'un me vienne en aide.

Dans la file d'attente pour le réfectoire, je triturai encore mes doigts avant de commencer à balbutier :

— Hyung, tu sais... à propos de...

— Non. Taehyung. Je sais ce que tu vas me demander mais je ne veux pas en parler.

— Comment tu sais que j'allais parler de ça ? M'étonnai-je.

— Tu n'es pas très discret...

Il lâcha à contre-cœur un vague sourire moqueur et je fronçai les sourcils.

— Tu es sûr de...

— Certain. Sinon, hier j'ai vu mon frère et tu sais ma petite nièce qui...

Comme il l'avait dit, le sujet ne fut pas abordé. Du tout.

Et ce durant toute la semaine.

D'ailleurs cette même semaine ne fut absolument pas de tout repos pour ma personne. J'ai nommé, en tant qu'élément perturbateur de ma routine : Park Jimin.

Mon meilleur ami m'ignorait superbement, peut-être qu'il me fuyait, qu'est-ce que j'en savais. Ça n'empêchait que je ne le vis pas une seule fois de la semaine et qu'il ne répondit pas ou très peu à mes messages et encore moins à mes appels. La mauvaise humeur de Jin hyung, je pouvais gérer. Cette idée de ne pas en parler était pour moi un soulagement égoïste, car parler des histoires de couple avec l'ex de Jungkook n'était clairement pas ma tasse de thé. Mais après ce qui avait eu lieu le week-end dernier, je voulais parler à Jimin.

Pire, je devais lui parler.

Mais lui, visiblement, n'avait pas envie d'aborder le sujet avec moi. Ce simple fait me mettait dans un état de confusion et de stress étrange. J'avais beaucoup de mal à me concentrer sur mes révisions. C'était bien la première fois que ça m'arrivait. L'idée même que chaque soir en me couchant, je n'avais pas rempli mon quota d'apprentissage en vue des examens, me faisait mal dormir.

Et encore s'il n'y avait que ça.

Bambam agissait vraiment étrangement envers moi. Quand je lui avais demandé ce qu'il se passait il m'avait répondu « Rien, rien, hyung, tout va bien ». Mais ce n'était pas vrai. Notre trio avait repris, mais notre routine semblait avoir changée. Ce n'était pas flagrant mais quelque chose était différent. Déjà Jin hyung n'était vraiment pas bien mais refusait d'en parler. Il n'avait pas l'air très doué pour faire semblant, ce qui rendait la situation un peu gênante. Pour Tête Rouge, il m'évitait un peu. Quand nous étions tous les trois il agissait à peu près comme avant, mais jamais plus il ne se retrouvait seul avec moi.

Je ne comprenais pas.

Mais ça encore, ce n'était pas ma priorité alors je faisais pareil qu'eux, je jouais au jeu de « faisons comme s'il ne s'était rien passé ». Clairement, j'étais bien meilleur à ce jeu qu'eux.

Enfin, et pas des moindres. Le problème Jeon Jungkook.

Et là, la difficulté était de taille : Monsieur avait passé sa semaine à picoler.

Mais vraiment, beaucoup, picoler.

Il rentrait dans des états catastrophiques et cette fois ni Yeri, ni Sehun ne le ramenait. Il en était malade comme un chien le lendemain mais il recommençait tout de même. Il allait en cours dans cet état et chaque soir il ressortait quelque part. Il dormait à peine. Par deux fois il rentra sous les coups de cinq heures du matin pour dormir dans mon lit, me réveillant pour me parler et m'embrasser mais je ne comprenais tellement rien à ce qu'il me disait, ni à ce qu'il faisait, que je m'agaçais contre lui et le forçais à dormir. J'avais encore de la chance qu'il ne vomisse pas dans mon lit.

Dieu merci.

Les autres fois il rentra chez lui avec des filles. Je les avais croisées alors qu'elles sortaient de l'appartement précipitamment tandis que moi, en tant qu'ami et bon voisin, j'allais vérifier qu'il était réveillé pour aller en cours. Et là pareil, je me sentais totalement inutile, carrément impuissant.

Qu'est-ce que j'étais censé faire ?

*******


J'ouvris les yeux dans le noir avec l'impression que mes paupières étaient extrêmement lourdes. Je les refermai comme gêné. Le sommeil me happa, remplissant mon esprit, j'étais à deux doigts de sombrer à nouveau quand un grognement et une voix reconnaissable me tirèrent une nouvelle fois hors des limbes. Je grognai, mécontent, et un poids conséquent m'encercla, m'étouffant presque.

Une main brûlante et fugace passa la barrière de mon pyjama pour se poser sur mon ventre et cette fois-ci, telle une décharge électrique, j'ouvris les yeux dans la pénombre. Je repoussai le corps de Jungkook mais il était trop lourd pour ma faible carrure. Il puait l'alcool à plein nez.

— Jungkook, dégage de là, bordel ! Jurai-je en essayant de me faufiler pour me tirer de ce guêpier.

Il parlait mais je ne comprenais rien à ce qu'il me disait. Par contre ses mains et sa bouche allaient et venaient sur ma peau comme si elle lui appartenait. Mais étonnamment, ce qui me surprit le plus c'était l'odeur de chlore qu'il dégageait, en dessous des relents d'alcool et le bruit caractéristique du plastique comme s'il s'était habillé avec une bâche. Je le repoussai d'un coup et le sentis tomber du lit. J'étirai mon corps pour allumer la lampe de chevet et le spectacle qui me fit face me choqua. Jungkook était bien là. Il portait un tee-shirt sur une combinaison de plongée, son visage était ravagé par du maquillage. On avait sûrement dû lui écrire des choses mais c'était devenu incompréhensible et ses cheveux avaient été colorés en jaune. Mal colorés, précisément.

Il était dans un état plus pitoyable que je ne l'avais vu jusqu'alors.

Lamentablement, il essayait de remonter sur le lit, sa taille était encerclée par une bouée pour enfant en forme de canard jaune, il portait aussi des brassards.

— Hy..ung...faut que...je..tu... compr..ends, hein ?

— Je ne comprends rien. Mais qu'est-ce que tu fiches dans un accoutrement pareil ?

Il tanguait à présent complètement debout, s'accrochant à tout ce qu'il trouvait. Je me doutais que cet accoutrement ridicule et cet état d'ébriété fort avancé devaient être en lien avec ce foutu concours idiot. Je lui reprochais parfois de continuer ce challenge grotesque mais il ne m'écoutait pas.

Il ne m'écoutait jamais, ce n'était pas une nouveauté.

Et puis soudain, je le vis se pencher en avant comme s'il allait régurgiter quelque chose. Mes yeux s'ouvrirent avec horreur et je m'arrachai précipitamment à mes draps pour courir chercher une bassine, un sceau ou n'importe quoi. Malheureusement je ne fus pas assez rapide, car je l'entendis vomir.

Putain.

Je fermai les yeux d'effroi avant de prendre une grande inspiration et de revenir dans la chambre. Visiblement il s'écroulait, ne tenant pas sur ses jambes, et je n'eus pas d'autres choix que d'essayer de le porter jusqu'à la salle de bain.

C'était la pire nuit de ma vie.

Et je vous épargnerais bien les détails de la traversée de mon salon alors que cet abruti congénital vidait son estomac et probablement ses intestins sur le sol. Je me surprenais à avoir des réflexes et un self-contrôle aussi digne. C'était bien la première fois que cette situation m'arrivait mais je n'avais qu'une seule chose en tête : l'aider.

Et lui foutre une tarte dès son réveil demain pour avoir vomi dans mon appartement, mais passons.

Visiblement, le corps de Jungkook évacuait le trop-plein d'alcool qu'il avait pu boire et il régurgitait tellement que c'était comme si son corps se vengeait de la semaine. Il me faisait pitié, vraiment.

C'était un sentiment qui m'empoignait le cœur, je me sentais mal pour lui.

Lorsqu'enfin il se calma, il tremblait de tous ses membres et il pleurait.

— Je suis tellement désolé ...

Il répéta ça, sans cesse, pendant plusieurs minutes.

Je n'eus pas d'autres choix que de le dévêtir vu l'odeur immonde qu'il dégageait. Il se laissa faire comme une poupée, la tête dodelinant dans tous les sens presque à deux doigts de s'évanouir.

Règle numéro un de la maniaquerie de Kim Taehyung :

*Jamais sale dans un lit tu ne te coucheras. *

Je n'avais pas d'autres choix que de le laver moi-même tant il semblait incapable de faire quoi que ce soit. En réalité, il s'accrochait à moi comme un enfant qui avait fait une bêtise, pleurant et me murmurant à quel point il était désolé.

— Je ne voulais pas faire ça... je te jure... je suis désolé...

Le laver fut la chose la plus gênante et la plus étrange que je n'avais jamais faite. Je savais que ça allait me rester comme un souvenir mi-cuisant et mi-étrange pendant longtemps. Le maquillage fut particulièrement dur à enlever mais je réussis quand même à lui rendre une tête potable. Il me fallut utiliser toute ma force pour le hisser hors de la douche, tant j'avais l'impression que ses jambes ne supportaient plus son poids.

Je le séchai délicatement en essuyant toutes ses larmes.

— Jungkook, soufflai-je, mais pourquoi est-ce que tu te mets dans un état pareil ?

Il était incapable de me répondre, secoué par des sanglots et peut-être même incapable de m'entendre. Je lui fis enfiler un de mes pyjamas et le ramenai jusqu'à ma chambre.

Chanceux dans mon malheur, il n'avait pas vomi dans les draps. Je lui fis boire de l'eau et le gardai en position demi-allongée. Il eut, tout d'un coup, peur que je m'en aille. Ses mains accrochaient mon corps dans des gestes paniqués. Je n'eus d'autres choix que de m'asseoir en face de lui et d'attendre qu'il ferme les yeux.

Il s'endormit extrêmement vite. Enfin et déjà éreinté, il ne me restait plus qu'à nettoyer.

Vous voyez ce moment où vous regrettez profondément quelque chose, où vous avez l'impression de faire la pire chose de l'univers ? Bah voilà dans quel état je me trouvais.

C'est moi qui manquais de vomir en nettoyant tout mon appartement.

Pourtant j'avais la sensation de ne pas être spécialement en colère, simplement inquiet. Comme si j'étais poussé à faire tout ça, par compassion, par amitié, pour le bien de quelqu'un d'autre. Je ne cessais d'aller et venir dans ma chambre vérifier son état, mais il dormait profondément, des traces de larmes sèches sur les joues.

Règle numéro deux de la maniaquerie de Kim Taehyung :

*Ménage tu commenceras, ménage entièrement tu feras. *

C'était souvent comme ça avec ma personne. Une fois que je commençais à nettoyer, je ne pouvais plus m'arrêter. J'étais comme pris dans une obsession ou des tocs, je ne voyais que les moindres détails de mon appartement. Il me fallut presque deux heures pour tout nettoyer, désinfecter, rincer, frotter, jeter, aérer... Enfin, je terminai par la chambre, alors que la journée commençait. Les fenêtres grandes ouvertes, je frissonnai à cause de l'air frais et suppliai pour que l'odeur disparaisse au plus vite. Je me tournai vers Jungkook et calai les oreillers confortablement pour qu'il puisse glisser et s'allonger en douceur, il ne réagit même pas. Dans la pénombre, éclairé par les lumières matinales du ciel, je fixai son visage.

Allait-il si mal que ça pour se faire subir une chose pareille ?

Et moi égoïstement, j'avais préféré faire semblant de rien...

Cette soirée chez lui avait tout changé.

Tout.

Mais moi je ne voulais pas assister à ce changement. Mais force était de constater que je ne pouvais plus rester dans le déni bien longtemps. Jungkook allait mal, Jin hyung allait mal et probablement que Jimin allait mal aussi... Je frissonnai et me recroquevillai près de lui. C'était un vrai chauffage humain mais pour une fois c'était moi qui quémandais sa chaleur et pas l'inverse.

Mon cerveau réfléchissait à vive allure et au-delà de toutes mes pensées tournées vers mes cours, mes examens, le nombre d'heures que je calculais pour pouvoir réviser une quantité de chapitres, je m'aperçus que la plupart de mes réflexions étaient concentrées sur cette histoire. Je ne savais pas quoi faire et ce sentiment me frustrait, me rendait malheureux.

Et pourtant, je savais, mais je ne voulais pas l'admettre, je savais que c'était à moi de faire quelque chose.

*******

Je me réveillai avec la sensation que quelque chose n'allait pas. J'ouvris les yeux avant de les frotter. Il me manquait beaucoup d'heures de sommeil. Le lit était vide mais encore chaud et je tournai la tête vers la porte de la chambre entrouverte. Je sortis précipitamment des couvertures et refermai la fenêtre en humant l'air. Plus d'odeur, nickel. Je passai le seuil de la chambre pour trouver Jungkook toujours dans mon pyjama, il se trouvait dans la cuisine et buvait de l'eau comme s'il avait marché toute la nuit dans le désert.

Ici aussi je refermai la fenêtre avant de le saluer.

— Tu vas bien ? M'inquiétai-je.

— Un peu mal au crâne, baragouina-t-il.

Il reposa le verre sur le plan de travail et regarda sa tenue.

— C'est... Pourquoi je porte ça ?

— Tu ne te souviens de rien ?

— De quoi... ? Paniqua-t-il.

Je soupirai avant d'aller faire chauffer de l'eau et de préparer une infusion qui aiderait sûrement son estomac. Je lui racontai la scène qui avait eu lieu quelques heures plus tôt. Je n'osais pas lui dire qu'il avait pleuré, car je savais que ça blesserait sa fierté d'homme. Maintenant que je le connaissais, je savais que cette fierté était vraiment importante pour lui.

— Désolé hyung, s'excusa-t-il finalement le visage fermé, je... ne... enfin je ne voulais pas te faire subir ça. Merci.

— Ce n'est rien, éludai-je en lui tendant une tasse qu'il regarda suspicieusement.

— C'est dégueulasse ce truc, grogna-t-il.

— C'est bon pour l'estomac, c'est des plantes, c'est entièrement naturel et sain. C'est ma grand-mère qui les envoie, bois-le.

Il obtempéra craintivement en fronçant le nez.

— Jungkook, tu ferais bien de te reposer, ton corps n'a pas l'air de...

— Je vais très bien ! Cingla-t-il après une grimace en ayant avalé l'infusion d'une traite.

— Tu es sorti tous les soirs de la semaine, commençai-je, et tu rentres dans des...

— T'es mon père ? Non à ce que je sache, donc garde tes conseils de coincé pour toi !

J'écarquillai les yeux alors qu'il rentrait brusquement dans la chambre avant de crier :

— Où sont mes putains d'affaires ?

— Dans la machine à laver, et crois-moi tu ne voudras pas les remettre dans cet état...

Il poussa une flopée de jurons avant de se diriger vers la porte d'entrée.

— Jungkook, où vas-tu ? M'inquiétai-je.

— Chez moi, je te rendrai le pyjama un autre jour !

— Mais attends, tentai-je, je...

Et il sortit en claquant la porte sèchement. Je poussai un soupir bruyant avant de me laisser tomber sur le canapé.

Oui, définitivement, je devais faire quelque chose.

*******


J'avais réfléchi à un plan.

Ça m'avait presque pris la journée du samedi et ça m'avait contrarié pendant mes révisions du week-end. Mais qu'importe, il fallait que je règle ce problème. Jungkook était rentré chez lui et était ressorti depuis, il n'était pas rentré et je ne l'avais pas vu chez moi la nuit dernière. Je le soupçonnais d'être vexé ou je ne sais quoi... Quand je pense que je n'avais pas osé lui dire qu'il avait pleuré de peur de le blesser. Au final on arrivait au même résultat quoi que je fasse.

Mais, revenons au plan. Ma priorité était d'abord Jimin.

De ce fait et stressé comme je l'étais en cet instant, je m'étais levé en ce dimanche, pourtant jour consacré aux révisions intenses, et j'avais traversé Séoul pour aller chez lui.

Comme ça, sans prévenir.

Je me sentais comme un rebelle et étonnamment cette pensée m'excitait un peu. C'était bizarre.

Le cœur tambourinant je sonnai, une fois puis deux puis trois.

Quand même, il était onze heures et demie du matin, pourquoi personne ne m'ouvrait ? Ce fut Jaebum hyung, en baillant, les cheveux en vrac, ne portant qu'un caleçon qui finit par ouvrir la porte :

— Putain il est tôt...

— Il est onze heures et demie, fis-je remarquer.

— Justement.

Mais il m'invita à entrer. Visiblement une soirée avait dû se dérouler ici hier soir vu l'état catastrophique, que dis-je, chaotique du salon.

Seigneur.

— Fais comme chez toi, je vais me recoucher.

— Jimin est là ?

— J'crois bien...

En prenant une grande inspiration et mon courage à deux mains, alors que ce dernier cherchait à se faire la malle, j'avançai timidement et craintivement jusqu'à la chambre de mon meilleur ami. Je toquai avec hésitation et n'entendant aucune réponse, poussai le battant. Visiblement tout le monde dormait dans cet appartement et la chambre de mon meilleur ami était plongée dans le noir. À tâtons je cherchai mon téléphone et essayai, grâce à sa faible lumière, de me repérer là-dedans. C'était un joyeux bazar, comme toujours chez Jimin, des fringues traînaient absolument partout.

Bon, c'était quoi la suite du plan, déjà ?

Ah oui.

Mais le voyant dormir ainsi, recroquevillé de manière adorable entre ses oreillers, toute ma motivation tomba à l'eau.

Est-ce que j'étais vraiment censé faire ça ? Est-ce que vraiment je devais faire ça ?

Au bout d'une longue hésitation, je réussis à me convaincre de poursuivre mon idée. Je m'approchai des volets que j'entrouvris, pour au moins laisser glisser quelques éclats de jour. De ce fait je voyais bien mieux. Je rangeai mon téléphone, défis ma veste et me glissai dans le lit près de lui, il remua et je l'appelai doucement. Il tourna et se retourna avant que je ne l'appelle plus fort. Il entrouvrit un œil, puis l'autre et fronça les sourcils.

— Tae ?

— Salut.

Soudain il sursauta, se releva et cligna plusieurs fois des yeux.

— Mais qu'est-ce que tu fais dans mon lit ? Depuis combien de temps tu es là ? S'écria-t-il.

— Je viens d'arriver.

— J'ai mal au crâne...Il est quelle heure ?

— Onze heures trente passé.

Il jura avant de se retourner et me montrer son dos :

— Il est trop tôt, repasse plus tard.

— Non.

— Dors alors, recommanda-t-il.

— Non plus.

— Putain Tae, tu me fais chier...

— C'est le plan que j'ai instauré pour que tu arrêtes de m'éviter.

Il y eut un silence puis lentement, Jimin se retourna à demi, l'oreiller serré dans ses bras, ses cheveux en pétard. Il parut très mal à l'aise.

— Je ne t'évite pas, finit-il par dire. Et depuis quand tu fais des « plans », au juste ?

— Depuis que tu m'évites.

— Pourquoi je t'éviterais ? Demanda-t-il d'un ton ironique.

— Exactement. Pourquoi tu m'éviterais, au juste ? Répétai-je sur le même ton.

On se toisa et il finit par soupirer.

— Pitié Tae, pas ce matin, je me suis couché à sept heures, je n'ai pas assez dormi, je crois qu'il me reste encore de l'alcool dans le sang alors...

— Je refuse.

Jin hyung m'avait déjà fait ce coup et ça avait été une semaine merdique.

Je tiendrais bon, foi de Kim Taehyung.

— Jimin, il faut qu'on parle de ce qui s'est passé chez Jungkook, avec Yoongi.

Cette fois il bougea vraiment, se relevant :

— Taehyung, sors de chez moi. Je n'ai pas du tout envie qu'on parle de ça !

— Moi non plus je n'ai pas envie !

Il se retourna d'un coup :

— Alors pourquoi t'es là à demander ça ? Rétorqua-t-il sèchement.

— Parce que je le dois, ça ne peut plus durer ! Je... refuse que tu m'en veuilles pour quelque chose que je n'ai pas fait.

— Mais tu l'as fait ! S'écria-t-il d'un coup.

— Voilà, soupirai-je, c'est exactement pour ça qu'il faut qu'on en parle. Je ne comprends pas ta réaction, je ne comprends pas tout ça.

Il ne prononça rien, j'avais presque peur qu'il puisse entendre mon cœur battre bruyamment de nervosité dans ma poitrine.

Cette situation me stressait, vraiment.

Je voulais me cacher sous la couette et attendre que ça passe. Mais j'avais la sensation que c'était comme une épine du pied qui s'infectait, il fallait enlever d'un coup.

— Taehyung, je ne veux pas te parler de ça.... Souffla-t-il.

— Moi je veux que tu me parles. Je veux que tu me dises pourquoi tu couches avec Yoongi hyung.

Il sursauta violemment et le silence accueillit ma tirade. Bon, je ne voulais pas le dire comme ça à la base. J'essayai de formuler de quoi me rattraper dans ma tête, mais avant que je n'aie eu le temps de dire quoi que ce soit d'autre, il se mit à sangloter. Démuni et complètement paniqué, je me relevai et le pris dans mes bras, le coussin entre nous, il s'accrocha quand même à moi. Puis après un moment, il releva la tête en balbutiant, :

— Je suis désolé Tae, je... je sais que j'ai fait quelque chose de mal. Je ne veux pas que tu me détestes.

— Je ne te déteste pas.

— J'ai merdé, j'ai tellement merdé... Marmonna-t-il. Co... comment tu l'as su ?

— Yoongi hyung me l'a sous-entendu, murmurai-je.

Jimin releva la tête, choqué, et je lâchai un soupir bruyant.

— Jimin, tout ce qui s'est passé sur le balcon était une mise en scène. Il savait tout ce qui allait arriver, il savait des choses que nous ne savions même pas. Que Namjoon et Jin hyung se connaissaient par exemple et que Jin sortait avec l'ex de Jungkook...Il avait l'air de vouloir y mettre son grain de sel. Il m'a embrassé de force.

Je montrai mon avant-bras dont l'hématome avait à peine changé en une semaine. Jimin écarquilla les yeux. Même si nous étions dans la pénombre, on pouvait clairement voir une tache noire sur ma peau. Mais contrairement à Jungkook, Jimin ne rejeta pas cette idée, pas du tout. Ses épaules se détendirent et il eut l'air dépité.

— Je crois qu'il l'a fait pour tester ta réaction plus qu'autre chose.

— Tae, je... je suis désolé... j'ai cru...

— Tu as cru que c'était réel ? Prononçai-je d'une voix égale. Je sais, je l'ai vu.

— Je me sens tellement mal maintenant...

Il se remit à pleurer en caressant mon avant-bras.

— Jimin, l'interrompis-je, me sentant pour une fois étrangement impérieux, comme si j'avais un pouvoir sur lui. Il faut que tu m'expliques.

Il acquiesça :

— D'acc.. d'accord. Je vais tout te dire.

On se rallongea dans le lit, l'oreiller n'avait pas quitté ses bras.

— Je... enfin tu sais quand on est sortis la première fois avec Jungkook, Yoongi hyung et la fille là ?

— Je me souviens.

Malheureusement pour moi d'ailleurs.

— Eh bien disons que Yoongi hyung m'avait plus ou moins fait des avances à un moment...mais je ne l'ai pas pris au sérieux. Ça m'amusait de l'allumer en fait...

— Je me souviens, répétai-je.

— Puis Joonie hyung est arrivé et là, tu vois, Yoongi hyung n'a plus du tout fait partie du paysage.

Il soupira en pleurant encore :

— Je suis tellement minable, si tu savais...

Il s'interrompit bien vite.

— J'aime Joonie hyung, lâcha-t-il, j'ai vraiment des sentiments pour lui, c'est la personne la plus extraordinaire que j'ai rencontrée. Depuis qu'on s'est mis ensemble, tout est parfait, même s'il travaille beaucoup. Tout est génial sauf... sur un point.

— Comment ça ?

Je me souvenais que lorsqu'il avait parlé de son couple, quand j'étais venu le rejoindre un soir dans la salle de danse, tout m'avait porté à croire qu'il y avait de l'eau dans le gaz.

— Disons que sexuellement ce n'était pas ça.

Jimin secoua la tête avant de chuchoter :

— Je n'arrive pas à croire que je vais te parler de ça...

— Pourquoi ? Tu es gêné ?

— Bien sûr que je suis gêné ! Même si on est meilleurs amis, on n'a jamais... enfin, parlé de mes relations sexuelles, juste de manière anodine, pas en détail. Ça a toujours été plus ou moins tabou, non ? Et de...

— Jimin, l'interrompis-je, je m'en fous, d'accord ?

Il soupira bruyamment avant de reprendre :

— Disons, pour faire simple, que ce n'était pas terrible. Ce n'était pas mauvais, précisa-t-il en faisant une grimace comme si ses mots dépassaient sa pensée, mais ce n'était pas génial non plus. Quelque chose clochait et j'ai fini par comprendre quoi...

Cette fois, il bougea, mal à l'aise en évitant mon regard.

— Tu... enfin... Putain, ça me gêne de te dire ça. On est obligés de parler de ça ?

— C'est toi qui as commencé à raconter ça.

Il prit une grande inspiration :

— Tu sais que dans les relations entre hommes, il y en a un en-dessous et un au-dessus? Demanda-t-il précipitamment, comme s'il essayait de se débarrasser de cette phrase.

Je fronçai les sourcils :

— Bah oui, comme dans n'importe quelles relations sexuelles, non ?

— Oui... enfin non. Enfin si ! Paniqua-t-il. On appelle ça un bottom pour celui en-dessous et un top pour celui au-dessus.

— Jusque-là je ne vois pas le problème.

— Perso, je... j'aime... bien être le bottom.

J'étais sûr qu'il rougissait et heureusement que la pénombre le cachait. Moi-même je sentais que le sujet commençait à devenir embarrassant et je me raclai la gorge.

Parler de sexualité avec Jimin avait toujours été quelque chose de superficiel jusqu'alors.

Comme lorsqu'il m'avait dit finalement être gay, je n'avais pas posé la moindre question. Nous n'avions jamais parlé de sa première fois, il se contentait de m'expliquer ses relations que sur le plan affectif, le reste n'avait pas de réelle importance.

Jusque-là.

Mais l'entendre parler de ses préférences sexuelles me donnait une autre image de lui. Presque comme si je le voyais dans l'acte. C'était dérangeant et je me sentais redevenu un pervers d'un coup.

— Bref, reprit mon meilleur ami un peu nerveusement, avec Joonie hyung, ça nous arrivait d'inverser les rôles. C'est quelque chose de normal sauf que tu vois... lui aussi il préférait être le bottom.

Je fronçai les sourcils :

— Et ?

— Et... eh bien, expliqua Jimin, nos relations sexuelles étaient clairement mal équilibrées. Tu comprends ?

— Pas vraiment.

— Il y en a toujours un qui donne et un qui reçoit, précisa-t-il cette fois un peu plus à l'aise. Mais on a toujours plus ou moins une préférence. Il faut que les deux parties prennent du plaisir et en général le choix des positions se fait naturellement. Parfois on échange, parfois pas. Personnellement ça ne me dérange pas d'être au-dessus, mais je préfère recevoir. Et si je suis toujours au-dessus ça finit par ne pas me satisfaire. Tu comprends ? Dans ma situation aucun de nous n'aimait vraiment être le top, alors l'un de nous deux devait se « sacrifier » pour faire plaisir à l'autre.

— Oh.

Ça paraissait plus clair maintenant. Jimin soupira encore :

— On n'en a jamais parlé, c'est clairement encore plus dérangeant que d'en parler avec toi. Plus sérieux aussi. Mais je voyais bien qu'aucun de nous deux n'était satisfait de ça. Surtout que pour tout le reste c'était parfait.

Il y eut un silence avant que sa voix ne recommence à trembler :

— Mais... pendant tout le temps de ma relation, Yoongi hyung, et ce depuis que je suis arrivé à Séoul, a continué de me faire des avances. Même si Joonie hyung est un de ses amis...

— Si Namjoon hyung était son ami, pourquoi il ferait ça ?

— C'est la question que je me posais tout le temps et surtout je n'osais pas en parler avec Joonie Hyung ! Il adore Yoongi hyung, il a vraiment de l'admiration pour lui. T'imagines si je détruisais leur amitié ? J'ai pensé qu'il allait se lasser mais Yoongi hyung continuait de me faire du rentre-dedans et ça m'insupportait.

— Voilà pourquoi tu le détestais ?

— Bien sûr ! S'exclama Jimin.

— Qu'est-ce qui a changé alors ? L'interrogeai-je.

Il resta silencieux encore un moment avant de souffler :

— Un jour, on a voulu faire l'amour mais... cette fois-là c'était pire que les autres fois. Du coup, je ne sais pas trop, mais ça a fini en dispute. Une terrible dispute. Je suis parti de chez lui, j'en étais à me demander si ce n'était pas moi qui avais un problème ! Clairement chacun de nous deux savait que ça n'allait pas sur le plan physique et on savait aussi que si ça continuait on ne pourrait pas rester ensemble.

— Pourquoi ?

— Comment ça pourquoi ?

— Pourquoi vous ne pourriez pas simplement rester ensemble malgré tout ? M'étonnai-je.

— Tae, je... tu n'as pas d'expérience de couple, mais sache que quand tu aimes quelqu'un tu dois t'épanouir avec lui moralement, psychologiquement, sentimentalement mais physiquement aussi. Ça compte beaucoup plus que tu ne le crois.

— Donc même si vous étiez parfaits dans toutes les autres catégories, si sur le plan sexuel ça ne marche pas, ça fait tout foirer ?

— Voilà.

Je ne comprenais pas.

— J'étais mal, vraiment, et j'ai décidé d'aller à une soirée, pour boire avec mes colocs. Mais comme d'habitude, je suis tombé sur Yoongi hyung. Je me suis énervé contre lui et...

— Et ?

— Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'ai dérapé.

Il se recroquevilla contre le coussin.

— Tu veux dire que tu as couché avec lui ?

—Oui...

Il avait une voix si petite et si coupable que je fus pris de pitié.

— Je me demandais si c'était chez moi que ça clochait, je doutais de moi. De mon corps de... de tout...

— Jimin... Tentai-je.

— Et même si je déteste Yoongi, lui, il me désirait. Lui il me voulait, il en voulait à mon corps, ça me flattait je suppose, alors...

Il retint un sanglot avant de continuer :

— Tu n'as aucune idée d'à quel point je me suis senti mal, après. Je n'avais jamais trompé personne, je pensais que jamais je ne pourrais faire une chose pareille et pourtant...Je me suis senti tellement minable. Yoongi hyung a obtenu ce qu'il voulait même si j'étais le mec de son ami mais lui, ça ne lui posait aucun problème.

Jusque-là je comprenais.

Jusque-là.

— Je n'ai pas osé le dire à Joonie hyung, j'en étais incapable. Notre relation ne tenait plus qu'à un fil et ça allait tout faire foirer. Je suis vraiment pathétique, je le sais. Je voulais tant que ça fonctionne mais c'est moi qui ai tout détruit.

— Mais pourquoi tu as recommencé, alors ? M'étonnai-je.

Jimin éclata en sanglots à nouveau.

— Mais pourquoi ? M'exclamai-je subitement. Je ne comprends pas. Si tu te sentais aussi coupable....

— Parce que Yoongi hyung est clairement le meilleur coup de toute ma vie.

Je me figeai, papillonnant des yeux en me disant que j'avais dû mal entendre.

— Co...comment ça ?

— Tae, je... j'ai déjà couché avec quelques mecs mais lui... lui c'est carrément un niveau au-dessus.

Je ne comprenais pas.

Il souffla bruyamment en se redressant :

— J'avais accumulé de la frustration dans tout ce qui me manquait avec Joonie sur le plan physique, mais Yoongi hyung me comblait littéralement. C'est comme si c'était l'inverse, tu comprends ? Sentimentalement, émotionnellement Joonie est mon âme sœur, mais physiquement parlant ça ne colle pas. Alors que Yoongi hyung m'insupporte mais sur le plan physique c'est la symbiose totale.

— Et ?

— Alors... alors plus Joonie s'éloignait de moi, plus je couchais avec Yoongi. Et enfin, il y a eu ce qui s'est passé sur le balcon chez Jungkook.

On y était. Enfin.

Jimin se passa une main dans ses mèches rebelles avant de souffler :

— Quand j'ai vu qu'il t'embrassait je ne sais pas ce qui m'a pris, ça m'a mis...

— En colère ?

— Oui, répondit-il, surpris. Vraiment en colère. Je...je ne sais pas trop pourquoi.

— Tu n'aurais pas des sentiments pour lui ? Demandai-je craintivement.

— Pour Yoongi hyung, tu rigoles ! S'écria-t-il, outré. Plutôt crever.

— Dans ce cas-là, pourquoi ?

— Je ne sais pas... ça m'a énervé. Je...ne sais pas trop pourquoi ça m'a mis en colère. Surtout que j'aurais dû plutôt m'inquiéter pour toi... Après Jungkook, c'est lui qui t'embrasse de force, j'aurais dû comprendre que tu n'étais pas d'accord. C'était évident que tu n'embrasserais jamais Yoongi Hyung !

Je n'avais rien à répondre à ça, mon meilleur ami, lui, avait l'air complètement bouleversé :

— En fait, je crois que je me suis accroché à l'idée que si Joonie me lâchait, il resterait quand même Yoongi même si c'est seulement physique. Je crois que ça me flatte qu'il puisse me désirer, c'est comme un jeu, malsain mais un jeu quand même. Mais le fait qu'il t'embrasse toi, ça m'a énervé comme si je perdais le contrôle de quelque chose...Et peut être l'idée que lui aussi puisse m'échapper ça m'a mis hors de moi.

C'était si soudain comme déclaration, je le vis ouvrir les yeux comme si lui-même comprenait aussi le fond de ses pensées. Il se remit à pleurer et je le serrai à nouveau contre moi.

— Qu'est-cequi s'est passé avec Namjoon hyung, après ? Demandai-je.

—Je ne sais pas, sanglota-t-il, ...il n'a rien voulu me dire, on s'est disputés. Je ne sais pas comment ni d'où il connaissait Jin hyung, ni pourquoi il était aussi choqué de l'avoir vu. Je l'ai soupçonné d'avoir une relation avec lui mais...

— Mais Jin hyung n'est pas gay, précisai-je.

— Joonie m'a juste dit qu'il n'avait jamais eu de relation avec Jin hyung mais il ne m'a rien dit de plus....

On resta ainsi serrés l'un contre l'autre, perdus dans nos propres réflexions, avant que mon meilleur ami ne souffle :

— Qu'est-ce que Jin hyung t'a dit, lui ?

— Rien, il n'a pas voulu en parler, il n'est pas bien depuis une semaine...

— Je vois.

— Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Demandai-je.

— Tu veux dire maintenant que Joonie m'a largué ?

Je sursautai furieusement.

— Comment ça ?

— Après la soirée, on s'est disputés, c'est là qu'il a insisté pour dire qu'il n'y avait jamais rien eu entre eux et que je me trompais sur toute la ligne. Et puis on s'est revus deux jours après et il a décidé qu'on devait tout arrêter.

— Il a compris pour toi et Yoongi ?

— Non... absolument pas.

Jimin s'essuya les yeux.

— Pas du tout même. Il avait l'air retourné et... on ne s'est pas beaucoup expliqués. On a juste pleuré tous les deux. Il m'a dit qu'il ne m'aimait plus comme avant et... que...

Sa voix trembla énormément mais il réussit à se contenir :

— Que ça ne marchait pas... Je n'ai rien eu à répondre. C'était vrai... ça m'a brûlé de tout lui avoué mais... j'ai été lâche. Je ne voulais pas qu'il me déteste.

— Et maintenant comment tu te sens ?

— Horrible. Triste. Coupable, tout ça à la fois...

Puis il ajouta, dans un murmure :

— Et soulagé qu'il n'ait rien découvert. C'est tellement horrible de dire ça !

— Jimin, l'interrompis-je.

Que devais-je lui dire ?

— Tu as fait une erreur. C'est fait maintenant, on ne peut pas revenir en arrière. Je comprends que tu t'en veuilles mais...

Mais quoi ?

Je n'étais vraiment pas doué pour ce genre de situations.

Jimin hocha un peu la tête en reniflant :

— Merci d'essayer de me remonter le moral, Tae.

— J'y arrive pas bien, là...

— Tu es là. C'est le principal. Je suis désolé de t'avoir ignoré cette semaine. Non seulement je me sentais en colère contre toi... pour rien en plus ! Mais parce que Joonie est... enfin qu'il m'a...

— Pourquoi tu ne m'en as jamais parlé de ton couple, comme ça, avant ? Demandai-je.

— Comment aurais-je pu ? S'exclama-t-il. Et puis tu donnais cette impression de n'en avoir rien à faire. Je... On ne parlait jamais sérieusement de ça, avant.

— Tu n'avais pas de relation aussi sérieuse avant, non ?

— Surtout sur la partie sexuelle ! Coupa Jimin. Tu es... si pur face à tout ça, Tae.

— Pur ? Je ne suis pas pur.

— Tu n'as jamais eu aucun intérêt pour ce sujet, précisa Jimin. Et puis, tu vois les choses à ta manière, j'avais peur que tu me regardes différemment ou que tu me juges...

— Comment je pourrais faire ça ?

Il rit un peu en s'étranglant dans ses sanglots.

— Et puis... tu es devenu très proche de Jungkook. Je...j'ai...enfin je me sentais mis à l'écart.

Je sursautai encore une fois et baissai les yeux vers lui.

— Comment ça ?

Jimin grimaça :

— J'étais jaloux, voilà.

— Jaloux ? De Jungkook ? Mais pourquoi ?

— Tae, je ne pense pas que tu te rendes bien compte... Soupira-t-il. Mais vous êtes très proches. Certes, avant c'était assez comique parce que tu avais l'air de résister à son envahissement, mais maintenant que tu as passé ce cap j'ai presque l'impression que vous êtes un couple.

Il rit un peu avant de dire :

— Ou du moins, une unité à part entière.

— Une unité ? Répétai-je éberlué.

— Oui... Je ne saurais pas le dire autrement, c'est comme si vous n'alliez pas l'un sans l'autre. Vous vous complétez presque.

— Je ne trouve pas.

— Tu ne t'en rends pas compte... Depuis que tu l'as rencontré tu es différent, Tae.

— Différent ?

— Différent en bien. Je... je me sentais jaloux de ça, comme si Jungkook avait réussi là où j'avais échoué.

— Échoué ? De quoi tu parles ? M'exclamai-je en me reculant un peu pour le regarder.

Jimin lâcha le coussin et se releva quelque peu. Soudain, j'avais la sensation que nos rôles s'étaient échangés et que c'était lui qui dominait l'échange à présent.

— Tae, tu vas mieux, souffla-t-il en me caressant les cheveux. Regarde-toi, tu as l'air tellement plus vivant.

J'ouvris les yeux en grand, le bouche aussi avant de la refermer. Jimin me fit un petit sourire.

— Regarde-toi. Regarde-toi, vraiment. Tu es là pour régler une situation, auparavant tu n'aurais pas pu bouger de chez toi, ça t'aurait effrayé. Tu ne te serais même pas intéressé à ce qui arrive aux autres et surtout pas si ça pouvait déranger tes révisions.

— Mais... Balbutiai-je, ça n'a pas changé, Jimin. Je suis toujours comme ça et toujours effrayé !

— Oui, mais tu es plus que ça maintenant, insista-t-il. Tu éprouves plus, tu vis plus, tu souris plus... Ça me rend heureux, vraiment. J'aurais juste aimé y être... enfin, y être pour quelque chose.

— Qu'est-ce que tu racontes ? M'agaçai-je. Bien sûr que tu y es pour quelque chose ! Jimin, tu es mon meilleur ami, ça ne changera pas. Jamais. Qu'il y ait Jungkook ou pas. Ce gamin m'a peut-être fait sortir de mon monde mais toi tu es mon ami depuis longtemps, et je ne supporterais pas que tu ne sois plus là... Je, tu es...important. Plus que tu ne le crois !

Je rougis d'un coup, conscient d'en avoir dit bien plus que prévu. C'était la première fois que je lui exprimais ce que je ressentais et ça paraissait chaotique, et beaucoup trop sentimental pour lui et moi. Jimin me fixa, surpris, les yeux grands ouverts avant de faire une grimace signe qu'il allait pleurer mais à la place, il me sauta dans les bras.

— Tae, moi aussi je t'aime.

Mon cœur rata un paquet de battements et une chaleur apaisante envahit toute ma poitrine. C'était la première fois que je sentais aussi intensément l'ampleur de ce que je ressentais et ça m'effraya tout en même temps que ça me fit du bien.

On resta ainsi dans cette position un long moment et j'y étais étonnamment bien. Jimin somnola dans mes bras pendant un moment.

— Tu n'as pas prévu de revoir Yoongi hyung ? Supposai-je.

— Non, absolument pas. Rassure-toi, je vais mettre fin à tout ça.

Je le crus, vraiment.

Pendant qu'il se rendormait, je restai les yeux ouverts, dans la pénombre à regarder le plafond. Sous mon crâne, mes pensées et mes réflexions allaient à vive allure.

Première partie du plan, réalisée.

Maintenant il fallait passer à la suite.

La deuxième partie de mon plan s'intitulait : Jin hyung

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