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25-

La fuite. Voilà ce qu'était mon plan.

Fuir.

Personne ne me retint, personne ne faisait vraiment attention à ma personne de toute façon.

Cela me permit de quitter le balcon en quatrième vitesse. Tout le monde était bien trop concentré à se hurler dessus, Jimin criait sur son petit ami complètement figé de stupeur pour que ce dernier lui explique la situation, Jin criait à la fois sur Namjoon, à la fois sur Jungkook et à la fois sur sa copine. Cette dernière pleurait toutes les larmes de son corps alors que le maknae, lui, déversait toute sa rancœur et toute sa haine à son encontre.

Yoongi fut le seul à me regarder partir, sans me retenir, me lançant un dernier regard perçant que je ne sus pas interpréter tant j'étais en colère contre lui.

En traversant la pièce, je croisai le regard de Bambam qui était avec ses collègues de dortoir et qui me fixait comme choqué avant de reporter son regard en direction du balcon bruyant, comme tout le monde dans la pièce.

Une vingtaine de personnes observait le spectacle et tout le quartier devait profiter de leurs règlements de compte assourdissants. Je tentai de fuir, incapable de supporter cette situation plus longtemps.

J'avisai la porte avant qu'une main n'agrippe mon épaule, me faisant sursauter et me forçant à me retourner. Je fis face à Sehun, en tremblant, tentant de m'écarter de lui comme s'il représentait soudain une menace potentielle mais il fronça les sourcils et prit ma main, observant l'énorme hématome sur mon avant-bras. Il voulut dire quelque chose alors que Yeri arrivait, inquiète, à côté de lui mais je me dégageai et m'en allai.

— Hyung ! Cria Bambam d'un air désespéré mais je m'engouffrai dans les escaliers, dévalant les sept étages en manquant de me briser la nuque une multitude de fois. Dehors, j'entendais encore la dispute féroce entre mon ainé et Jungkook sur le balcon.

Dans l'ascenseur de mon immeuble, j'essayai de respirer normalement sans réussir à contenir mes larmes. Je tenais mon avant-bras douloureux tout près de mon corps. J'arrivai chez moi, jetai mes chaussures et fonçai vers la baie vitrée pour fermer les rideaux d'un coup sec et désespéré avant de me laisser tomber sur le sol, essoufflé. Je me pris la tête entre les mains, mon cerveau saturant de toutes ces nouvelles informations. Yoongi avait tout mis en scène, quitte à me forcer et à me martyriser pour tester la réaction de Jimin. Il avait, par ailleurs, insinué que c'était Jimin qui était venu à lui et non l'inverse. Puis Jin et Namjoon s'étaient vus, se connaissaient et visiblement ne s'appréciaient pas. Enfin, Jin sortait avec l'ex petite amie de Jungkook.

Yoongi savait tout ça.

Il savait tout et il avait attendu que tous les personnages se réunissent au même endroit, inconscients du sort qui les attendait, pour voir le spectacle. Pourquoi avait-il fait ça ?

Jungkook n'était-il pas son ami, son dongsaeng le plus cher ? Pourquoi ne l'avait-il pas protégé de la vision de son ex, au bras d'un hyung qu'il côtoyait ? Pourquoi voulait-il tant rendre jaloux Jimin ? Parce qui lui-même jalousait Namjoon ? Mais Namjoon et lui étaient amis. Non ?

Et pire, il m'avait forcé à l'embrasser, il avait affreusement utilisé la force sur moi pour que je me retrouve les deux pieds dans ce merdier avec lui. Et surtout, il avait sous-entendu qu'il se doutait de quelque chose entre moi et Jungkook. Je regardai mon avant-bras droit en grimaçant, j'avais un hématome douloureux sur la surface et ma main fourmillait toujours. Je ne comprenais pas la réaction de Bambam et encore moins celle de Sehun. Je n'arrivais pas à penser clairement.

J'aurais dû me rendre compte que la copine de Jin était l'ex de Jungkook. Je les avais observés pendant presque toute leur relation. Seulement elle n'avait plus les cheveux roses. Mais voilà, jusqu'alors je n'observais jamais réellement les gens. Je ne retenais pas leurs visages parce qu'ils ne m'étaient pas importants.

Jusqu'à maintenant.

Jimin n'avait jamais nommé son petit ami par son prénom même quand il parlait avec Jin, et ce dernier n'était jamais venu aux concerts de rap. Si ça avait eu lieu qu'une seule fois, cette catastrophe du jour aurait-elle été évitée ? Si j'avais su, j'aurais pu éviter ce carnage si seulement je m'étais intéressé un peu plus fortement à mes amis et à leur vie. Je me sentais coupable de tout ça. Pire, je me frottais la bouche, essayant de contenir mes tremblements. Yoongi m'avait embrassé de force et bien que ça ne réveillait plus le traumatisme en moi à proprement parler, je haïssais cette sensation-là. Il m'avait fait peur, vraiment peur.

Peur comme autrefois.

J'attendis un moment, inspirant et expirant, assis par terre, me mettant à compter pour me calmer, les genoux repliés contre mon corps avant de sentir l'affreuse course de mon cœur ralentir et une part de mon angoisse quitter mes épaules. Il fallait que je réfléchisse à tout ça, calmement.

Mais c'était le « calmement » qui était le mot de trop car j'entendis distinctement quelqu'un maltraiter le verrouillage numérique de ma porte d'entrée, avant de rentrer, de claquer la porte, de retirer hâtivement et violemment ses chaussures et de débouler dans mon salon.

Je relevai la tête, voyant Jungkook dans un état d'énervement comme jamais je ne l'avais vu jusque-là. Il fulminait littéralement et je tournai la tête, surpris, vers la baie vitrée, dans l'espoir de voir ce qui se tramait de l'autre côté de la rue, avant de me rappeler que j'avais fermé les rideaux.

— Je peux savoir ce qui t'a pris de partir? Cria-t-il, me faisant affreusement sursauter.

— Hein ?

— Tu t'es enfui comme un lâche après ce qui s'est passé ! Qu'est-ce que tu faisais avec Yoongi hyung ? Pourquoi tu l'embrassais, hein ?

Il hurlait de tout son soûl et je le fixai, ébahi par ce ton avant de tendre mon avant-bras meurtri :

— Il m'a forcé, il ne m'a pas laissé le choix, je...

— TU RACONTES N'IMPORTE QUOI !

J'essayai de me relever en me défendant alors qu'il arrivait vers moi :

— Je te dis la vérité ! Arrête de crier ! Il savait tout ! Tu comprends, Jungkook, il savait ce qui allait arriver, il a tout provoqué exprès. Je...

— Ferme-la ! Hurla mon voisin. Je t'ai vu l'embrasser, tu ne l'as pas repoussé !

— Je n'ai pas eu le choix, Rétorquai-je en montrant mon bras, il m'a forcé ! Regarde ! Regarde, je te dis !

— JE TE HAIS, TU M'ENTENDS ! T'es qu'un connard ! Qu'une sale pédale qui me manipule depuis le début !

Je le fixai, scandalisé et profondément blessé alors qu'il continuait de m'insulter.

Et puis ça me percuta d'un coup, comme si j'avais reçu un jet d'eau glacée dans la figure.

Il pleurait.

Je tendis la main vers ces larmes qui dégoulinaient de ses yeux électrisés par la rage. Il la repoussa brutalement, respira fort avant de me crier d'un coup :

— NE ME TOUCHE PAS, PUTAIN !

Mon bras retomba le long de mon corps, choqué, mais à l'inverse de ce qu'il venait de dire, Jungkook me tira vers lui et me prit dans ses bras. Par réflexe je l'agrippai aussi alors qu'il se lâcha de tout son poids et que mes jambes, frêles, ne pouvaient le supporter. On tomba à genoux et il enfonça son visage, pleurant sur ma poitrine et je caressai sa tête avec douceur. Il finit par se calmer, se relevant gauchement et avec un air se voulant viril sur le visage.

— Je t'interdis de dire à qui que ce soit que j'ai pleuré, hein ! Je t'interdis de...

— Pourquoi est-ce que je dirais ça à qui que ce soit ?

Sa lèvre trembla et sa mine prit une grimace contrite, je m'approchai de lui, cherchant son contact et il se laissa faire.

— Jungkook, soufflai-je, c'est à cause d'elle ?

À l'évocation d' elle, il se crispa et sa mâchoire se contracta. D'abord il secoua la tête puis finalement il sembla abandonner les armes.

Je me doutais que je n'en tirerais pas grand-chose ce soir, mais quelque part en moi le fait qu'il soit venu ici directement me rassurait. Une part de moi se galvanisa d'être aussi important pour qu'il se dirige directement sur moi, comme si j'étais nécessaire à quelque chose pour lui.

Je ne pus m'empêcher de me sentir mal par contre en pensant que ça n'avait pas été le cas de Jimin.

— Et ta soirée ? Soufflai-je.

— Je m'en fous, les gens partiront en boîte de toute façon, siffla-t-il.

— Et Jimin ?

— Je ne sais pas, je suis parti après Namjoon hyung et...

Il se crispa encore avant de souffler en se passant une main sur le visage.

— Putain.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Il secoua la tête, encore plein de colère :

— Cette salope, je lui avais interdit de revenir ici et pourtant elle se pointe là comme une fleur ... et avec Jin hyung en plus ! S'écria-t-il.

— Jin hyung ne savait pas que c'était ton ex, soufflai-je, il ne pouvait pas le savoir et visiblement elle ne lui a jamais dit non plus...

Soudain je m'arrêtai, me rendant compte de ma bêtise. Je n'étais pas sensé savoir que c'était son ex, moi non plus. Heureusement mon voisin semblait si dépassé et bouleversé qu'il n'y fit pas attention.

— Et Namjoon hyung connaissait Jin hyung ? Repris-je.

— Oui, je crois... mais je n'en sais rien, je ne les connais pas vraiment...

Il s'arrêta et lâcha abruptement :

— Depuis combien de temps est-ce qu'elle sort avec lui ?

Il me fixait, sa question paraissait anodine mais il y avait tant de sérieux dans ses prunelles que je tiquai un peu.

— Je ne sais pas. Quelques temps, je suppose.

— Combien de mois exactement ? Insista-t-il.

— Je ne sais pas, répétai-je. Je... enfin aux vacances d'hiver dernières, ils étaient déjà ensemble...

Quelque chose sembla se fissurer dans le cœur dans mon interlocuteur, ça se vit sur son visage. Il se crispa mais cette fois-ci comme si une dernière muraille venait de s'écrouler à nouveau.

— Jungkook, soufflai-je le plus doucement possible, qu'est-ce qu'il y a ?

Mais il ne répondit pas, alors je m'avançai à genoux sur le tapis de mon salon pour attraper les bords de son visage, il ferma les yeux lorsque ma peau toucha la sienne avant de les rouvrir et de souffler :

— Elle me trompait.

Je relevai la tête soudainement et il rigola d'un rire sans joie affreusement faux :

— Qui l'aurait cru, hein ?

— Pourquoi tu dis ça ?

— Si les gens l'apprenaient, ils se foutraient bien de ma gueule, tiens...

— Pourquoi feraient-il ça ?

Il secoua la tête avant de soupirer :

— Toi, tu es différent hyung.

Ses épaules s'affaissèrent et je retirai mes mains mais il les agrippa, les collant au sol avec les siennes, comme s'il voulait garder ma présence non loin de lui. Il ne me regarda pas en face alors qu'il reprenait :

— Elle me trompait, je ne voulais pas le croire mais les gens la voyaient, les rumeurs couraient et elle, elle niait toujours. Mais je n'avais plus confiance en elle, on se disputait tout le temps puis un jour elle m'a dit qu'elle avait des sentiments pour quelqu'un d'autre et elle m'a quitté.

De mon salon, à l'époque je n'aurais jamais pu savoir ça. Je ne voyais que les images sans son, ça m'avait paru une rupture déchirante mais commune. Alors qu'en fait ce n'était pas le cas. Jungkook l'avait vraiment aimée, je n'en avais jamais eu le moindre doute et elle aussi l'avait aimé. Mais c'était avec le cœur brisé qu'il avait enchaîné les filles sans jamais s'arrêter même encore aujourd'hui. Dans le fond toutes ces filles ressemblaient à une seule et même personne : elle. Il n'avait pas de critère de beauté, il n'en avait qu'un unique : elle. Quelque part au fond de moi, j'eus un étrange pincement mais je secouai la tête.

— Tu penses qu'elle te trompait avec Jin hyung ?

J'avais posé la seule et unique question qui flottait au-dessus de cette conversation et je le vis se raidir encore.

— Je ne sais pas, avoua-t-il à demi-mot.

— Si c'est vrai, soufflai-je en m'approchant un peu encore, ça veut dire que Jin hyung ne le sait pas non plus qu'elle l'a trompé...

Il me fixa avant d'acquiescer et je marmonnai :

— Il faut que vous parliez tous les deux. Vraiment.

— Hors de question !

— Pourquoi ?

— Parce que !

— Je ne comprends pas. Pourquoi tu ne veux pas ?

— Parce que je veux pas savoir, s'agaça-t-il.

Il était là, avec tout son amour pour elle, fixé sur ce point douloureux de savoir si l'infidélité de son ancienne petite-amie avait été une réalité ou non. Il ne voulait pas se confronter à la vérité.

— D'accord, acquiesçai-je.

On resta silencieux, ainsi, solennellement. J'avais l'impression que nous avions souvent ce genre de moments suspendus, juste entre nous, à base de murmures et d'échanges secrets protégés par les murs de mon appartement et uniquement du mien. Mais il se tourna vers moi d'un coup, ses sourcils se fronçant et ses mains broyèrent un peu les miennes :

—Tu as embrassé Yoongi hyung !

Son ton de voix était acide mais je ripostai à nouveau.

— Il m'a forcé ! Regarde mon bras.

Cette fois le gamin baissa enfin ses yeux et les écarquilla avant d'attraper mon avant-bras et d'effleurer l'hématome.

— Il me tenait, il m'a forcé, m'écriai-je. Il savait, Jungkook. Il savait ce qui allait se passer, il a provoqué ça délibérément !

— Hyung n'aurait jamais fait ça !

La force de sa voix me fit reculer et je le fixai hébété avant de répondre :

— Il faut que tu me croies, il savait qu'elle allait venir, il savait que Namjoon connaissait Jin... Il a manipulé tout le...

— Tais-toi ! Cria Jungkook. Je ne te crois pas ! Je connais hyung, il n'est pas comme ça !

Une déception m'empoisonna le cœur et je me sentis retomber mollement sur mes cuisses sur lesquelles j'étais assis, sidéré.

Jungkook ne me croyait pas.

Abasourdi et triste, je le fixai alors qu'il semblait vraiment impossible à convaincre, son expression était ferme et tranchante.

— Tu ne me crois quand même pas capable de l'embrasser ? Interrogeai-je.

— Qu'est-ce que j'en sais, hein ? Cracha-t-il. Tu l'as embrassé, lui !

— Je ne l'ai pas embrassé ! Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me croire ?

— Parce que je sais ce que j'ai vu ! Cria-t-il.

— Et la marque sur mon poignet c'est quoi à ton avis ? Ripostai-je avec véhémence.

— Je n'en sais rien !

— Yoongi hyung n'est pas celui que tu crois !

— Tais-toi ! Je le connais mieux que toi, tu ne sais rien de lui !

— Je sais qu'il vend de la drogue ! M'époumonai-je.

— Et alors ? Répondit Jungkook avec arrogance.

Je le fixai, choqué :

— Et ça... ne te fait rien ?

— Rien, je m'en fous, c'est son business !

— Même si c'est à cause de ça que tu t'es fait cambrioler la dernière fois ?

Il se figea puis fronça les sourcils.

— Tu pensais que je ne ferais jamais le rapprochement ? C'est ça ? Soufflai-je.

— C'était une erreur, ça ne se reproduira pas.

— Tu te rends bien compte que ça attire les problèmes ! Des gens t'ont cambriolé Jungkook !

—JE M'EN FOUS ! Hurla-t-il.

Il se leva, comme voulant partir, une vague de panique me traversa et je me levai à mon tour, grimaçant sous l'engourdissement de mes jambes et le rattrapai.

— S'il te plaît Jungkook, ne... Je ne veux pas me fâcher avec toi.

Surtout pour Yoongi hyung.

— Ne redis jamais que Yoongi hyung est un manipulateur ! Me menaça-t-il.

On se fixa droit dans les yeux, lui voulant à tout prix mon assentiment et moi cherchant à comprendre à travers les flots sombres de ses yeux pourquoi ce sujet semblait tant lui tenir à cœur. Pourquoi ne pouvait-il pas voir la vérité ? Pourquoi devait-il le croire, lui ? Un affreux sentiment de jalousie m'étreignit et puis je me rendis compte alors à quel point j'étais moi aussi dans un certain déni. Parce que Yoongi était peut-être un manipulateur mais je n'étais pas sûr qu'il soit un menteur. Et s'il ne mentait pas alors Jimin avait fait quelque chose de mal. Et j'étais incapable de croire ça.

J'abdiquai en hochant la tête. Contrairement à Jungkook, ma fierté n'avait pas vraiment d'importance en cet instant. Seul m'importait le fait de le garder avec moi comme dernier pilier dans ce chaos. C'était la seule chose que je voulais : rester accroché à lui, attendre que la tempête passe. Mais je me leurrais, bien évidemment.

Car j'étais pris dedans et à présent je ne pouvais plus regarder les choses comme un simple spectateur neutre. Je ne pouvais plus et je ne voulais plus. Mais j'étais moi, que pouvais-je faire pour eux ?

Avaient-ils seulement besoin de moi ?

Face à ma soudaine docilité, Jungkook sembla se détendre, mais ses doigts trituraient le bas de son tee-shirt comme s'il était encore trop tôt pour crier victoire. Il restait nerveux, comme encore troublé. Néanmoins il vint reprendre mon avant-bras en fronçant les sourcils. Je le laissai faire, à bout de forces. J'en avais marre de cette soirée, je me sentais épuisé psychologiquement. Le pire c'était que je savais que je serais incapable de me concentrer pour réviser. Cette soirée était fichue, trop de choses tournaient dans ma tête.

Je le fixai, ses cheveux bruns tombaient un peu sur ses yeux, il avait la mine fermée, concentré sur mon hématome comme s'il essayait de comprendre quelque chose. De mon côté je ne gardais, en rancœur intérieure, que ce sentiment offensant que Jungkook me croyait menteur. Il préférait Yoongi à moi.

Cela me fit vraiment mal et je tentai de retirer mon bras et de m'éloigner de cette source de malaise intérieure qui résidait en sa personne. Malheureusement il ne fut pas de cet avis et m'agrippa sans y mettre trop de force.

— Je ne veux pas rentrer chez moi, je peux rester là ?

— Fais ce que tu veux, lâchai-je d'une voix égale sans le regarder.

— Hyung...

— Fais ce que tu veux, répétai-je en lui tournant le dos, prêt à m'isoler sur ma table haute.

— Pourquoi tu ne me regardes pas ?

— Pour rien.

— Hyung ?

Il me fit pivoter par les épaules et j'évitai son regard. Je ne comprenais pas ma propre réaction, je me sentais presque puéril mais si je savais une chose c'était que j'avais encore envie de pleurer.

Je ne comprenais plus rien à ce qu'il m'arrivait. J'étais trop à fleur de peau ces derniers temps, comme hyper sensible à mon environnement mais incapable de le gérer intérieurement.

C'était trop difficile.

— Qu'est-ce que tu as ?

— Rien, mentis-je.

— Pourquoi tu fais cette tête ?

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

Il utilisa mon menton pour que nos yeux se rencontrent et je le repoussai.

— Tu peux rester là, faut que j'aille marcher.

— Marcher ?

— Oui, marcher, le verbe qui consiste à utiliser ses jambes dans le but de faire un mouvement pour se déplacer à pied.

— Ok, je viens avec toi.

— Non ! M'écriai-je.

Je vis son visage prendre une mine agacée et immature :

— Et pourquoi ça ?

— Parce que je préfère marcher seul !

— Donc tu vas me laisser là, tout seul !

— Tu es un grand garçon, tu devrais t'en sortir !

Il s'arracha un ricanement froid :

— Tu t'en fous de moi, alors ? Tu ne vois pas que j'ai besoin de quelqu'un là ?

— Je ne m'en fous pas, je... je ne sais pas ce qu'il faut faire, avouai-je, je...

Je ne savais pas gérer la situation alors j'avais besoin de marcher.

J'avais besoin de réfléchir, j'avais l'impression que j'allais imploser.

— Hyung, qu'est-ce que tu as, tu me fuis ?

— Je... non. Je vais marcher, balbutiai-je.

Ses yeux s'écarquillèrent :

— Tu as hésité !

— Je n'ai pas hésité.

— Tu veux me laisser là et ne pas t'occuper de moi !

— S'il te plaît, suppliai-je, il faut que je respire, je ne me sens pas bien...

— Et moi alors ! Cria-t-il sa colère soudain revenue.

Mais elle redescendit aussi vite qu'elle était montée parce qu'il prononça :

— S'il te plaît hyung, ne pars pas. Pas maintenant.

Le ton de sa voix avait tout d'un coup affreusement changé, comme une supplication. Il évita cette fois mes yeux avant de marmonner :

— Ne me laisse pas tout seul.

Je le toisai, balancé entre deux ressentis que je peinais à contrôler. Tout ça m'envahissait, accaparait mon esprit et me rendait confus. J'éprouvais un mélange de pitié, d'empathie et de colère envers lui et jusqu'alors je n'avais jamais ressenti ces trois émotions être aussi exacerbées.

— Pourquoi je resterais ? Tu penses que je raconte n'importe quoi de toute façon !

Tiens, la rancœur était là elle aussi.

— Hein ?

— Je ne te mentais pas, tout à l'heure ! Je ne sais pas mentir ! M'exclamai-je en tirant sur mes cheveux.

Il fronça les sourcils et les sanglots que j'essayais de contenir me montèrent à la gorge :

— Pourquoi tu ne me crois pas ? Il m'a fait du mal, tu comprends ? Il m'a forcé, il m'a blessé le bras et m'a embrassé de force et toi tu le défends ! Je n'arrive pas à comprendre et ça me bouffe !

Il sembla lutter contre un agacement certain avant de prendre une grande inspiration :

— Je ... ne...

— Il m'a fait peur ! Criai-je. Je ne voulais pas l'embrasser mais il a tout fait pour y arriver ! Pourquoi tu m'accuses, moi ? Pourquoi tu crois que je ferais ça, hein ?

— Peut-être parce que je crains tout le temps que ça arrive.

Sa voix avait été si basse comme un murmure que je ne fus pas sûr de l'avoir bien compris.

Il fuyait mon regard et se racla la gorge. Je secouai la tête, désorienté :

— Répète ce que tu as dit.

— Non.

— Jungkook, s'il te plaît...

— Non.

— S'il te plaît !

— Non, ne me demande pas ça hyung, je me sens pas bien, je suis pas dans mon état normal, je ne sais pas ce que je pourrais faire si...

— Réponds-moi.

Il s'agitait, se passant une main dans les cheveux, fit quelques pas comme pour tenter un mouvement puis se redirigea vers moi et lâcha brutalement :

— Ça m'a mis hors de moi que tu l'embrasses, voilà !

Je fronçai les sourcils :

— Ça, j'avais vu, mais je ne comprends pas pourquoi tu...

— Moi non plus je ne comprends pas ! Cria-t-il.

— Arrête de me crier dessus !

— Arrête de me faire dire des trucs que je ne veux pas dire !

— Mais pourquoi tu es autant en colère contre ça ? M'excédai-je face à son comportement.

— Je sais pas ! Ça me plaît pas !

Mais alors que j'ouvrais la bouche il poursuivit, férocement :

— Ça ne me plaît pas que tu l'embrasses !

Les bras m'en tombèrent et je secouai ma tête plus fort. J'avais l'impression de nager en plein délire où tout s'enchaînait sans cohérence. Tout s'embrouillait dans mon esprit et je n'avais envie que d'une chose : me vider la tête, me soulager de toutes ces lourdes pensées. Marcher me ferait du bien, même si je devais faire vingt kilomètres pour trouver un parc, tant pis. J'en avais cruellement besoin.

— Pourquoi tu ne dis plus rien ? Demanda Jungkook d'une voix un peu tremblante.

— Parce que je ne sais pas quoi dire.

On resta silencieux et je soupirai, éreinté :

— Écoute Jungkook, il faut que je me vide la tête. J'ai l'impression d'être à deux doigts d'exploser. Je vais...

— Hyung.

Il me prit la main, m'empêchant encore de partir et je le suppliai à moitié :

— S'il te plaît, arrête. Cette soirée m'a perturbé, embrouillé, j'ai l'impression que mon cerveau va exploser ! Tout commence à m'angoisser, il faut que je me calme sinon... sinon je vais faire une crise. Je sais que ce n'est pas facile pour toi non plus, mais je ne sais pas comment faire pour tout ça. Ça fait trop de choses à supporter pour moi, tu comprends ?

— Tu crois quoi ? Que moi ça ne me fait pas quelque chose ? Mon ex était là, merde ! Et avec Jin hyung ! Cracha-t-il.

— Je sais mais...

— Non tu ne sais pas ! Tu ne peux pas savoir ! Tu es un égoïste, hyung. Tu ne penses qu'à toi !

— Je... suis désolé, lâchai-je d'une voix tremblante, je suis désolé mais je ne peux pas t'aider, je n'arrive même pas à m'aider moi-même. Je ne sais pas quoi faire de toute façon. J'aimerais t'aider, vraiment... mais...c'est au-delà de mes capacités...

Tout était en train de changer en moi, autour de moi et je m'en rendais compte à présent. Et ça me faisait peur. Je me rendais compte à quel point je nageais dans le flou complet, à quel point ça m'atteignait. Je ne pouvais pas laisser les choses continuer à m'atteindre comme ça, j'allais me briser en milliers de morceaux. Ma propre fragilité me faisait peur et maintenant que je pouvais aussi voir celle de Jungkook ça m'effrayait encore plus. Je me sentais responsable de ça, j'avais envie de faire quelque chose pour lui mais j'en étais incapable.

Mais rien n'était plus frustrant que de constater sa propre inutilité.

— Je sais ce que tu peux faire.

Je relevai la tête vers lui, surpris mais prêt à entendre cette idée comme une soudaine lumière d'espoir face à l'insignifiance et l'inconsistance de mon être. Jungkook s'avança et ses yeux se fixèrent sur mes lèvres. Une pensée fugace me frappa, pourquoi je n'avais pas pensé à ça ?

C'était tout bête mais je n'avais pas pensé à ça.

Mais à l'instant où il posa ses lèvres sur les miennes je me rendis compte que c'était là, la chose que j'aurais dû faire depuis le début. Ma tension se relâcha d'un coup, mon esprit embrouillé s'immobilisa comme si on avait appuyé sur pause. Ne resta que la sensation plaisante de cet instant. J'entrouvris la bouche et sentis le corps de Jungkook se rapprocher du mien, ses mains s'accrochant fermement à mon visage, sa langue jouant avec la mienne. Lorsqu'il fallut respirer, on se détacha mais je gardai les yeux fermés, la respiration un peu saccadée et le cœur s'agitant dans un rythme nouveau mais agréable.

Je sentis les doigts de Jungkook caresser mon visage et l'une de ses mains glisser jusqu'à mon cou, avant de reprendre ce qu'il faisait quelques secondes plus tôt. Plus intensément cette fois. Cette fois je voulais participer pleinement, m'agrippant à ses épaules et m'avançant vers son corps brûlant. J'avais déjà comparé les baisers de Jungkook aux meilleurs anxiolytiques du monde mais cette fois, je le répétais. C'était vrai, terriblement vrai.

Ça me faisait un bien fou.

Mais soudain il se détacha de moi sans crier gare et j'ouvris les yeux subitement pour le voir reculer. Il avait une drôle d'expression sur le visage, en tout cas ses yeux me fixaient étrangement.

— Qu'est-ce qu'il y a ? M'inquiétai-je en murmurant.

— Ce n'est pas suffisant, ça ne suffit pas... Souffla-t-il.

— Co... comment ça ?

Je ne comprenais pas parce que moi-même je me sentais vraiment mieux à présent.

J'avais encore la sensation de sa bouche sur la mienne, c'était étrange mais pas désagréable. J'aimais cette idée qu'à chaque baiser raté qu'on me forçait à faire, il y avait ceux de Jungkook pour les réparer et rétablir l'ordre dans mon corps et mon esprit. Mais mon vis-à-vis était en pleine réflexion agitée. Il croisait les bras, se passait une main dans ses cheveux désordonnés, allait et venait en faisant les cent pas tout en jurant un peu et en se marmonnant des choses incompréhensibles. Je le regardai faire, un peu ahuri.

Qu'est-ce qu'il avait ?

Et après on disait que moi, j'étais bizarre. La blague.

Il retira sa veste en jean qu'il balança dans un coin, restant seulement en tee-shirt blanc comme si sa soudaine agitation lui avait donné chaud. Il se passa une main nerveuse dans sa chevelure sombre. Il ne cessait de me fixer alors que je restais là, les bras ballants. Vraiment, il avait l'air tourmenté.

Je m'avançai un peu vers lui, inquiet, en murmurant :

— Qu'est-ce que tu as ? Qu'est-ce qui se passe ?

Mais il n'osait pas me regarder. Ce fut à moi de forcer le contact. Nos rôles s'inversaient sans cesse et je me demandai depuis combien de temps nous étions là tous les deux à parler, à se disputer et à s'embrasser.

Ça n'avait aucune cohérence. C'était nous, en fait.

— Jungkook, intimai-je.

Mais il se détourna de moi alors, vexé, je lui agrippai le visage, posant mes croissants de chaire sur le bord des siennes. Il s'interrompit, frémit, puis chercha mes lèvres, s'agrippant à mes hanches. Mais je me reculai, content d'avoir de nouveau son attention focalisée sur ma personne.

— Qu'est-ce que tu as ?

Ses doigts s'enfonçaient sur mes hanches et il se mordit la lèvre avant de lâcher :

— Je crois que je vais faire une connerie.

— Comment ça ?

— Le problème c'est que j'ai envie de faire cette connerie mais que je sais que je vais le regretter.

De quoi parlait-il ?

—Comment ça ? Répétai-je.

Il me fixa et ses yeux me déstabilisèrent. Il avait déjà eu ce regard avant, ce regard si brûlant, si dévastateur sur ma personne que ça me fit rougir d'un coup.

— Il me faut plus que ça, hyung, pour me calmer, prononça-t-il.

Ses yeux me foudroyèrent.

—Beaucoup plus que ça, ajouta-t-il dans un soupir.

Je ne bougeai pas, complètement happé par ses prunelles sombres fixées. Ma bouche se fit sèche et je déglutis difficilement.

Il s'avança dans un murmure :

— Je crois que j'ai envie de toi.

Un frisson violent remonta le long de mon dos et alors que sa main se fichait fermement sur le bas de mon dos, l'irradiant d'une chaleur brûlante, je me mis à fixer ses lèvres. Avais-je bien entendu ? Et pourquoi, grand dieu, mon corps réagissait-il comme ça ?

— Arrête-moi hyung, m'intima-t-il dans un murmure.

Mon cerveau rendait l'âme et malgré une angoisse qui commençait à grimper le long de mes jambes, les rendant flageolantes, je ne savais pas quoi faire.

— Arrête-moi s'il te plaît, murmura-t-il dans mon cou, dis-moi que c'est une connerie, que tu ne veux pas...

Mais j'ignorais ce que je voulais vraiment.

Un baiser fugace sur ma gorge m'électrisa tout entier, me donnant une bouffée de chaleur inconfortable. Il en fit un autre et mes mains s'agrippèrent à ses épaules. Puis lentement, lascivement, sa bouche remonta le long de ma mâchoire jusqu'à mes lèvres. Mais cette fois le baiser n'avait rien à voir avec tous ceux que nous avions échangés auparavant. Ça me fit presque l'effet d'un vertige. Jungkook avait pris le dessus, sa bouche embrassait la mienne de plus en plus intensément, me coupant le souffle, faisant dangereusement accélérer mon rythme cardiaque et grimper la chaleur dans mon corps. Je me sentais fiévreux, je perdais complètement pied. Il me retint alors que mes jambes lâchaient, m'attrapant par la taille qu'il encercla de ses bras.

Il ne cessait pas de m'embrasser, de se détacher et de revenir, plus fougueusement, descendant parfois jusqu'à mon cou. Le pire c'était ses mains qui glissaient sur mes vêtements, j'avais l'impression qu'elles étaient partout en même temps. Mon corps entier était pris de bouffées de chaleur, quelque chose commençait à me faire mal vers l'entre jambe et alors que je parvenais à peine à respirer, sa bouche glissa jusqu'à mon lobe d'oreille qu'il mordilla affectueusement. Cette fois ce fut pire, mon corps se tendit littéralement, je perdais complètement pied. Je ne sus pas vraiment comment on arriva dans ma chambre ni comment j'avais fini allongé sur mon lit, j'avais l'impression que le temps agissait de manière incohérente tout autant que ma tête et mon corps qui semblaient se battre pour qui aurait le pouvoir.

Ma tête perdait, littéralement.

Jungkook se mit au-dessus de moi, me surplombant, écartant mes jambes pour s'insérer entre mes cuisses alors que je peinais à comprendre la position incertaine dans laquelle j'étais mis. Mais ce brusque rapprochement entre son corps et le mien me mit mal à l'aise.

Soudain sa main glissa sur mon ventre en dessous ma chemise et je me figeai d'un coup, comme frappé par la foudre. Sa bouche parsemait mon cou tandis que ses doigts grappillaient généreusement quelques centimètres. Tout d'un coup mon esprit gagna, me donnant l'impression de passer sous l'eau froide et je le repoussai violemment.

— Non !

Essoufflé, je tentai de me surélever mais son corps au-dessus bloquait le mien. Malgré mon cri et mon rejet, la main de Jungkook ne bougea pas, elle était là, à l'extrême limite. Lui, il me fixait droit dans les yeux.

— Hyung, regarde-moi.

— Non, enlève ta main de là.

Je voulais la repousser mais il attrapa mes doigts, et alors que je sursautais il posa mon propre index et le sien sur ma cicatrice. Ce contact me crispa, me provoquant un frisson désagréable et il souffla :

— Hyung tout va bien, regarde.

Mais tout n'allait pas bien du tout.

Il fit glisser mes doigts le long de mon ancienne plaie.

— Arrête ça, suppliai-je d'une voix tremblante.

— Tu vois bien qu'elles ne sont pas si affreuses que tu le crois. Tu les avais déjà touchées au moins ?

Je secouai la tête, les larmes au bord des yeux et un goût amer dans la bouche qui me donnait presque la nausée. Il relâcha ma main prisonnière et vint caresser ma joue, en faisant un gentil et beau sourire. Un de ceux qu'il ne me faisait jamais et j'écarquillai les yeux en le regardant. Il devenait tellement beau, ainsi.

— Je me fiche, moi, de tes cicatrices, tu sais, murmura-t-il. Hyung regarde-les, regarde-les vraiment et regarde-toi. Il n'y a rien d'horrible sur ton corps.

Mais je ne voulais pas le faire.

Je les haïssais tant, que jamais je ne voulais les regarder ni en me lavant, ni en me séchant, ni en m'habillant.

Jamais.

Et puis soudain il se baissa et l'embrassa. J'eus un sursaut phénoménal et me débattit tout en criant :

— Arrête ça tout de suite !

Il se figea et je réussis à le pousser, je tentai de m'échapper du lit mais il me retint en arrière, m'agrippant en chuchotant d'une voix suppliante :

— Désolé, hyung, désolé, je... voulais pas.

— Ne les touche pas. Jamais !

— Je sais. Désolé. S'il te plaît, calme-toi.

Mais je restai crispé dans ses bras, les draps serrés entre mes doigts, le dos tendu. Au bout de quelques minutes, et surtout parce qu'il embrassait furtivement ma nuque, je me détendis un peu mais sans pour autant me retourner vers lui. La tournure des événements avait encore des ratés, je le vis s'allonger sur ma couette la tête sur un oreiller comme soudain fatigué.

— On ne dort pas dans un lit sans s'être lavé, lâchai-je mécontent.

Il pouffa de ce rire affreusement moqueur mais qui m'arracha un demi-sourire.

— Espèce de maniaque, va. Regarde, allonge-toi et tu verras que ça ne va pas te tuer.

Il me tira mollement en arrière et j'obtempérai, mon corps se trouvant tout contre lui. Ma tête reposant sur son avant-bras tendu. Mon esprit et mon corps avaient recommencé une bataille acharnée dont j'étais le dommage collatéral. On resta silencieux dans la pénombre et je luttai pour ne pas m'endormir, pour ne pas me coucher habillé qui plus est dans mes draps, sans avoir pris de douche. C'était contraire à tous mes principes mais à cause de ce gamin, des choses ne cessaient de voler en éclats autour de moi.

— Tu me fais peur.

Je le vis rouvrir les paupières qu'il commençait à fermer :

— Pourquoi ?

— Quand tu es là, tout déconne autour de moi, je te comprends pas.

Il rit un peu avant de murmurer :

— C'est toi qui me fais peur, hyung.

— Pourquoi ? Je ne suis pas effrayant.

— C'est quand toi, tu es avec moi, que tout déconne.

— C'est toi qui commences toujours ! Me défendis-je.

— Je sais, c'est bien pour ça que je dis ça, souffla-t-il.

— Et demain ?

— Demain quoi ?

— On fera comme s'il ne s'était rien passé ?

— Évidemment.

Je secouai un peu la tête :

—Tu as l'air calmé, qu'est-ce que tu avais tout à l'heure ?

Il me fixa avant de soupirer :

— Rien.

— Ça n'avait pas l'air de rien.

Mais il ne prononça rien de plus et ferma les yeux, je continuai de le fixer dans le noir avant de m'extirper avec toute ma bonne volonté, de rentrer dans la salle de bain avec mon pyjama sous le bras. Mon reflet m'accueillit avec stupeur, j'avais les yeux explosés, les cheveux complètement en vrac et les vêtements froissés. Je me déshabillai lentement, allumant l'eau mais avant de prendre le pommeau je risquai un coup d'œil. Mon corps maigrichon à la peau mate m'accueillit, et je regardai avec dégoût ces longues marques qui traversaient mon dos, mes côtes, mes jambes et une partie de mon torse.

Comment pouvait-il dire qu'elles n'étaient pas immondes ? Je ne comprenais pas.

Hésitant, je dirigeai ma main vers l'endroit qu'il avait embrassé et frissonnai en sentant la peau rugueuse sous mes doigts. Jurant, je filai sous la douche rapidement et me séchai pour ensuite mettre mon pyjama. Je retournai dans ma chambre dans le noir, me glissant sous les draps. Jungkook bougea dans son sommeil, me tirant contre lui et je me laissai faire.

Quelque chose changeait encore, je le sentais en percevant le rythme de mon cœur.

Je ne comprenais pas vraiment.

Il m'avait effrayé tout à l'heure et pourtant une partie de moi avait aimé, vraiment aimé ce que j'avais ressenti.

Un étrange doute m'assaillait, parmi toutes les questions que je me posais encore sur Jimin, Yoongi, Namjoon, Jin hyung... Et si ce n'était pas normal de faire ce genre de choses-là entre amis ? Et si j'étais en train d'enfreindre les limites de l'amitié avec Jungkook ?

Dans ce cas-là, qu'est-ce qu'on deviendrait ?

Qu'est-ce que je serais, alors ?



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Note de l'auteur : Rappelez vous que cette histoire est une tranche de vie, les personnages vont donc grandir, mûrir et évoluer au fur et à mesure de l'histoire. Certes, certains vous paraissent actuellement détestables mais ils ne le sont pas inutilement. Ils ont tous des raisons d'être ainsi. Ne vous fiez pas à vos premières impressions et laissez vous surprendre ;)

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