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22-

Je me retrouvai sur le pas de la porte du dortoir de Jimin.

Déjà, Bambam m'avait tanné avec cette « soirée ciné » durant ces trois derniers jours, non-stop. Et quand je disais « non-stop », vous n'avez pas idée à quel point il pouvait être insupportable. Du coup, je n'avais pas eu d'autres choix que de lui dire que je viendrais pour qu'il me fiche la paix. Malheureusement Jimin étant son colocataire, très vite il avait été mis au courant. Je ne vous faisais pas un dessin, c'était évident que j'allais me faire piéger.

La porte s'ouvrit et je prononçai immédiatement :

— Mais qu'est-ce que tu fiches là ?

— Salut à toi aussi hyung, répondit gaiement Jungkook en me laissant entrer.

— Tu n'as pas répondu à ma question.

— Bah je viens pour la soirée ciné, quelle question.

— Mais je ne savais pas que tu étais invité, Répondis-je en enlevant mon manteau.

— Tu n'avais pas envie que je sois là, hein, avoue-le ? Plaisanta-t-il en faisant sa moue détestable.

— Pas vraiment non, je vois déjà suffisamment ta tronche tous les jours de ma pauvre existence...

— Ah ah, très drôle, hyung, t'es en pleine forme, dis-moi. Petite bière ?

— Non.

Puis je fronçai les sourcils :

— C'est une soirée ciné, pas une soirée picole, non ?

— Ça n'empêche pas.

Je crois que j'allais rentrer, en fait.

— Hyung !

Tête rouge se précipita, un poil trop enthousiaste, vers moi et je reculai un peu nerveusement, de crainte qu'il ne me saute dessus.

— Je suis vraiment trop content que tu sois là !

— Tu ne m'as pas beaucoup laissé le choix...

Bambam gloussa et attrapa mon poignet malgré ma grimace, pour me tirer jusqu'au salon. Jimin y était déjà, avachi sur le canapé, à sa droite le dénommé Jackson sirotait sa bière dans une grande canette et de l'autre Jaebum regardait son téléphone, la clope au bec.

— Tae ! Tu es en avance ! S'exclama Jimin.

—Ah bon ?

— Bah, il est seulement vingt-et-une heures.

— Tu m'as dit de venir à vingt-et-une heures...

— La règle, hyung, ironisa Jungkook en s'asseyant sur un bras du fauteuil en cuir un peu plus loin, c'est que lorsqu'on te donne un horaire, il faut venir une à deux heures après.

— Pour quoi faire ?

— C'est comme ça, répondit-il en haussant les épaules avant de boire dans sa bière.

— C'est stupide, affirmai-je.

Mark gloussa et Bambam répondit précipitamment :

— C'est très bien que tu sois à l'heure, les pizzas ne vont pas tarder. Je t'ai réservé la meilleure place dans le sofa, tu vas voir...

Tête rouge avança jusqu'au centre du salon avant de croiser les bras et de lâcher :

— Jackson hyung, est-ce que tu peux changer de place, s'il te plaît ?

— Non.

Bambam rougit d'un coup et reposa sa question, la nervosité transparaissait dans sa voix et je fixai ce spectacle sans vraiment comprendre.

— Je peux très bien me mettre ailleurs...tentai-je.

— Non, argua Bambam, c'est toi l'invité.

Puis il se tourna vers Jackson mais ce dernier l'envoya bouler de manière virulente, sans attendre le plus jeune se tourna vers Jaebum :

— Hyung ! Geignit-il. Dis quelque chose.

Ce dernier sans même lever l'œil de son smartphone cingla :

— Jackson bouge.

— On s'en fout d'où elle se met la grosse tête, il n'a qu'à...

— Ne l'appelle pas comme ça, rétorqua Jungkook en levant les yeux du téléphone de son voisin, Yugyeom qui était en train de lui montrer quelque chose.

— Ne commencez pas...

— C'est lui qui m'emmerde ! Cracha Jackson.

— Bambam a demandé, depuis le début de la semaine, de garder la place pour son hyung, fais un effort, répondit stoïquement Mark.

Jackson grogna alors que Jimin revenait, une pile de pizzas brûlantes dans les bras.

— À table, les gars !

Un peu déboussolé, je laissai Tête Rouge me tirer de nouveau vers la place recommandée et m'enfonçai dans le canapé avant d'ouvrir grand les yeux. Grand dieu, ce sofa était tout bonnement hyper confortable !

En face de moi, Jungkook pouffa devant mon expression ahurie.

— Calme toi hyung, c'est juste un canapé.

— C'est le meilleur canapé du monde, soufflai-je.

Rien à voir avec le rigide canapé qu'ils avaient fichu dans mon appartement quand j'avais emménagé.

— C'est la meilleure place, s'excita Bambam, celle où le dossier et l'assise épousent parfaitement le dos et qui se trouve pile en face de l'écran.

— Merci.

Tête Rouge rougit à nouveau alors que Jackson me fusillait du regard en s'enfonçant dans un des poufs au ras du sol.

— Mais l'autre côté doit être pareil, non ?

— Non, Jinyoung hyung a ramené son chien un jour et il a bouffé l'assise, on l'a changée mais ça ne fait pas pareil, expliqua Bambam.

Soudain le maknae du dortoir éclata de rire avant de dire :

— Ça c'est la fausse histoire qu'il a inventée, la vraie c'est que Jinyoung hyung a vomi sur le canapé et qu'on n'a jamais réussi à le détacher.

— Je t'emmerde ! Cria le dénommé.

— Alors cette histoire de chien, ce n'était pas vrai ? Demanda naïvement Bambam.

Yugyeom continua de rire, accompagné dans son hilarité par Jungkook alors que le fameux hyung, un peu rouge, avoua :

— Je n'ai pas de chien.

Cela semblait en rajouter sur le comique du moment.

Jimin s'assit à même le tapis et le dénommé Mark revint avec des bières, cela sembla mettre fin à cette histoire ridicule. Tout le monde commença à manger goulûment en piochant dans les boîtes de pizza alors que je continuais mon observation du salon. Dans mes souvenirs il était quand même bien plus bordélique que ça et l'idée même que le « ménage » avait été fait, me rassura un peu. Enfin « ménage » était un bien grand mot mais admettons.

— Taehyung, une bière ?

— Non merci, Répondis-je en prenant des mouchoirs sur la table pour m'essuyer les doigts après ma part de pizza dévorée.

— Un whisky, du soju, du vin, un...

— Non, rien, ça ira, merci.

— Tu ne bois rien ? S'étonna Jinyoung.

— Non.

— Ne commencez pas... Murmura Jimin.

— On a du lait ou du jus de fruit, déclara Bambam en se précipitant déjà dans la cuisine.

— Non ça ira, de l'eau ce sera très bien.

— C'est quoi encore ce délire ? Cracha Jackson.

— Eh bah, on doit bien s'amuser avec toi en soirée, déclara sarcastiquement Yugyeom.

— Tae ne boit pas, je vois pas où est le problème, les coupa Jimin.

— S'il ne picole pas à quoi ça sert qu'il vienne ?

— Hyung ! S'écria Bambam outré, en direction de Jackson.

— Je ne comprends pas, admis-je, quel problème est-ce que ça pose ?

— Aucun, trancha Jaebum en lâchant enfin son téléphone, ils s'excitent pour rien, fais pas attention à eux.

— C'est une soirée ciné, en plus, rajouta Jimin.

— Ce n'est pas une vraie soirée ciné si on n'est pas bourrés, déclara Yugyeom.

— T'inquiète, ce qu'il ne boit pas, je le boirai, déclara Jungkook toujours juché sur l'accoudoir du fauteuil surplombant tout le monde.

— Et tu ne bois jamais ou ce soir c'est exceptionnel ? Demanda Jinyoung avec beaucoup d'intérêt.

— Qu'est-ce qu'on s'en tape, franchement, grinça Jackson en terminant sa bière et en prenant le whiskey sur la table.

— Je ne bois pas. Du tout, Répondis-je honnêtement.

— C'est bien les mots de quelqu'un de chiant qui ne sait pas se sortir le balai qu'il a dans le cul, critiqua Jackson d'un ton acerbe.

— Bon ça suffit, coupa sévèrement Jaebum, je peux savoir pourquoi tu es autant de mauvais poil comme ça ?

— Pour rien, grommela l'interpellé.

Il risqua un coup d'œil peu avenant en direction de Bambam qui le fixait, offensé. J'avais comme le pressentiment que l'animosité du chinois avait un rapport avec Tête Rouge mais je n'en comprenais pas vraiment le sens. Est-ce que ces deux-là se détestaient ?

Pourtant Jimin disait souvent que dans leur colocation tout le monde s'entendait très bien.

— Mais est-ce que c'est un choix ou un problème lié à l'alcool ? Demanda Jinyoung toujours en me regardant intensément.

— Ne l'emmerde pas avec ton interrogatoire, sermonna Jaebum.

— Non mais attends, se défendit ce dernier, c'est super intéressant !

— Je vois pas en quoi c'est intéressant, coupa Yugyeom avant de se tourner vers son voisin, mais pourquoi tu traînes avec ce mec au juste ?

Jungkook lui fit un sourire malicieux sans répondre, en buvant tranquillement son verre et en se gavant de pizza. Mais le dénommé Jinyoung ne semblait pas vouloir me lâcher, en finissant de manger ma dernière part de pizza je compris qu'il voulait une réponse.

— C'est un choix, admis-je.

— C'est un choix intéressant, surtout à nos âges, ça te pose pas de problèmes en soirée, avec les autres, avec les filles et les groupes ?

— Non.

— Sérieusement ? Mais c'est bizarre ! S'écria le maknae.

— Comment tu fais en soirée ?

— Je bois du coca.

— Nan mais à un moment faut savoir lâcher la bride... Souffla Mark en levant les yeux au ciel.

— Je m'amuse autrement, admis-je timidement face à cette avalanche de remarques.

Je croisai rapidement le regard de Jimin et ce dernier se faisait désolé.

— Quelqu'un qui picole pas ne sert à rien, lâcha Jackson.

—Tu racontes n'importe quoi, répondit Jimin brutalement comme pour mettre fin au débat.

— Laissez le tranquille, il a le droit de ne pas boire, c'est tout ! Riposta Bambam.

J'étais surpris par la fougue que Tête Rouge mettait à me défendre mais je ne réussis qu'à hausser les sourcils.

— Tu dois trop te faire chier en soirée n'empêche, cingla Yugyeom.

— Non, pas vraiment, admis-je.

— Mais, poursuivit Jinyoung qui semblait toujours vouloir rester sérieux parmi ce débat qui commençait au sein du salon, il s'est passé quelque chose ? Tu as eu une mauvaise expérience ou quelque chose comme ça ?

— Hyung, l'arrêta Jimin, tu veux bien lui foutre la paix ?

Tout le monde se parlait toujours comme ça dans cet appart ?

— Je suis curieux. Quelqu'un qui ne boit pas en étant étudiant est forcément hors norme. Ça me rend curieux. Mais je ne juge pas, ajouta-t-il

précipitamment.

Je ne comprenais pas tout le bazar que ça mettait, simplement à cause d'une affirmation de ma part.

— Hors norme, et merdique, oui, cracha Jackson.

— Bon, on va arrêter cette conversation tout de suite, lâcha Jaebum avec autorité. Désolé pour ça, Taehyung.

— Non, non ça ne me dérange pas, hyung.

— Ça devrait ! Je n'ai pas envie d'être associé à une merde comme lui !

— Jackson, ça suffit !

Soudain Bambam se leva, la colère se peignant sur son visage mais avant que quiconque n'ait eu le temps de faire quoi que ce soit, il avança dans le salon et gifla Jackson. Le bruit siffla dans l'air sous la vision choquée de tout le monde. Même la victime semblait surprise mais se releva bien vite de ses émotions et aborda une mine si haineuse que Jimin se leva d'un coup pour essayer de l'empêcher de riposter. Bientôt, et devant mes yeux choqués, tout le monde bougea pour empêcher ces deux-là de se battre.

Seul Jaebum lâcha un soupir bruyant avant de dire :

— Bingo vous deux, vous gagnez le droit de mettre de l'argent dans la cagnotte !

— T'es vraiment un gros con, hyung, cria Bambam, hyung est mon ami pourquoi tu dois être méchant avec lui ?

— Qu'est-ce que ça me fout qu'il soit ton ami ? Hein ?

— Mais calmez-vous ! Cria Mark en les poussant tous les deux d'un côté et de l'autre.

— Ce serait mieux si quelqu'un était honnête avec lui-même, on n'en serait pas là, s'époumona Jimin en lançant un regard lourd de sous-entendus au chinois.

Ce dernier eut une expression démesurément dangereuse mais la poigne de Jungkook et de Yugyeom semblait le maintenir à distance. Tête Rouge se laissa tomber à côté de moi et je clignai des yeux, ébahi.

— Mais... Tentai-je.

— Je suis désolé, hyung, souffla Bambam d'une voix tremblante d'émotions contenues, je... ne souhaitais pas ça pour ta première soirée ici.

— Je... non ça va.

J'avais loupé un wagon, quelqu'un pourrait-il m'expliquer la situation ?

De l'autre côté, Jimin et Jackson se livraient un duel de regards sous l'air curieux de Jungkook. Jaebum ordonna aux deux de sortir leur argent et à contre cœur, chacun sortit son portefeuille et glissa un billet dans la hanse de l'urne prévue à cet effet.

— Tu peux te brosser pour que je m'excuse ! Cracha Jackson.

— Déjà paye ton dû et on en reparlera, ordonna Jaebum avec sévérité.

— Bon, quelqu'un veut un autre verre ? Taehyung hyung exclu, bien sûr, lâcha Yugyeom avec bonhomie comme si tout était parfaitement normal.

Chacun se resservit mais l'atmosphère resta lourde un moment. Tout commença à s'apaiser devant mes yeux perdus lorsque Yugyeom reprit la parole à son quatrième verre de soju.

— Ça manque de filles quand même, venez on invite Jennie et ses copines !

— Certainement pas, je peux pas l'encadrer, siffla Mark.

— Je confirme, ça manque de filles, admit Jungkook cette fois avachi dans le fauteuil dont il avait squatté l'accoudoir.

— Ce n'était pas censé être une soirée ciné ? Demandai-je à Bambam toujours assis à côté de moi et encore grognon depuis son altercation avec le chinois.

— Si, mais ils ne semblent pas décidés à regarder un film.

Donc c'était une soirée, soirée. Me voilà bien avancé, tiens.

— Je peux appeler Seulgi et ses colocs, proposa Yugyeom.

— Elles sont chiantes...

— D'ailleurs en parlant d'elle, vous en êtes où avec le pari ? Demanda soudainement Jinyoung.

— A rien, admit Jackson toujours de forte mauvaise humeur.

— Elle a un nouveau mec du coup il veille au grain... Expliqua Jungkook, mais ça suit son cours.

On parlait bien de cette affreuse histoire de fille où il fallait vérifier si elle simulait son plaisir ou non ?

— Je vous dis qu'elle ne simulait pas ! S'exclama Yugyeom soudain agacé.

— C'est à confirmer...

— Moi, j'ai un doute n'empêche...

Jimin qui était assis devant moi, toujours sur le tapis, se tourna dans ma direction m'envoyant un nouveau regard désolé auquel je secouai la tête. Je me sentais fatigué et las de tout ça. Je ne savais même pas pourquoi j'étais là, au centre d'un débat qui avait fini en dispute. Dans le fond je ne me sentais pas à l'aise, et ce soudain rejet de la part de Jackson m'avait plus blessé que surpris. Ma différence, ma bizarrerie n'était pas acceptée. Certes, ça je le savais, mais ça faisait longtemps qu'on ne me l'avait pas jetée en plein visage.

Je me sentais hypersensible aux remarques balancées dans un ring dans lequel je ne savais pas me battre. Ça avait quelque chose d'humiliant et de déprimant. Le pire étant cette fougue qu'avaient mes amis à me défendre comme pour me protéger. Mais c'était raté, le mal était fait. Pourtant j'essayais de rester, de suivre ce qu'ils faisaient, me noyant dans la masse mais ça paraissait maladroit, anormal pour moi.

Je ne savais pas ce qui m'arrivait en ce moment mais ça n'allait pas comme avant. Quelque chose désordonnait ma routine, mon système d'exploitation. Rien que le fait que je sois là, à une soirée, était déjà une nouveauté en soi.

— Bon, on se le met ce film ? Finit par demander Jimin au bout d'une heure de conversation autour du sexe et des filles.

Le débat s'ouvrit pour savoir quel film regarder et la majorité finit par l'emporter, moi je restais calé dans ce coin de sofa le plus confortable au monde, extérieur à tout ça. Je n'arrivais pas à me sortir de la tête les phrases et les expressions de Jackson qui n'avait plus regardé dans ma direction depuis la fin de l'altercation.

Pourquoi devais-je me prendre cette haine en pleine figure ? Parce que j'étais différent ? Et pourquoi ça m'importait autant ? Merde.

Le film choisi fut un blockbuster à gros budget mais avec peu de scénario et au bout de quarante minutes de film j'eus une fulgurante envie de dormir. À un moment Mark se leva pour aller dans le canapé, se plaignant que le sol n'était pas « confortable pour son beau fessier » et Jaebum et Bambam se serrèrent pour lui laisser une place.

Je me trouvai collé à Tête Rouge qui s'excusa, semblant avoir oublié toute sa contrariété précédente. Il était bruyant pendant le film, chuchotant, commentant, riant et échangeant avec Jimin assis toujours devant moi. Moi je ne regardais que d'un seul œil, trop assoupi pour y prêter attention. Je me rappelais pourquoi je n'allais jamais au ciné, maintenant. Parce que ça me faisait dormir.

Puis dans la chaleur et le confort du canapé je finis par définitivement fermer les yeux.

*******


— Debout.

— Mais laisse-le ! Tu vois bien qu'il dort !

— Je m'en fous, on rentre ! Hyung !

J'ouvris un œil et grimaçai en me tenant la joue, probablement marquée par les plis de l'accoudoir. Qu'est-ce qu'il se passait ?

Devant moi Jungkook me secouait, l'expression de son visage était fermée et derrière lui, Jimin levait les yeux au ciel, dépité.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Balbutiai-je.

— On rentre, il est trois heures du matin.

— Hein ?

Je consultai ma montre et papillonnai des yeux avant de me rendre compte que non seulement une couverture épaisse avait été posée sur moi mais aussi que Tête Rouge dormait complètement sur ma poitrine, me serrant dans ses bras.

Qu'est-ce que...

— Lui, tu le bouges, allez viens on rentre !

Jungkook vira Bambam violemment, ce dernier grogna en se réveillant et dans la précipitation la couverture tomba me faisant frissonner de froid alors que le voisin d'en face me relevait d'un coup sec, manquant de me faire tomber.

— Mais arrête de le brusquer ! S'énerva Jimin. Tae ça va ? Tu veux dormir là ?

— Hein ? Non !

— Tu dormais profondément mais l'autre grosse brute t'a réveillé !

— Je...

Ah oui je dormais et bien en plus.

— Tu veux dormir ici ? Me demanda Jimin.

— Il rentre avec moi !

— Tu peux rentrer tout seul ! Ce n'est pas à toi que je parle à ce que je sache !

— Non... non, bégayai-je complètement déboussolé, je vais rentrer.

— Tu es fatigué Tae, et...Commença Jimin.

— Je ne comprends pas comment j'ai fait pour m'endormir... Avouai-je.

C'était tout simplement improbable, jamais je ne dormirais quelque part où ma peluche Tata n'était pas. C'était fondamental. C'était impossible que je reste à un endroit bordélique, dérangé, chez des gens que je ne connaissais pas et qui ne m'aimaient pas, pour m'endormir.

Qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

J'avais dû penser à haute voix parce que Jimin me fit un petit sourire :

— Tu étais sûrement très fatigué, mais c'est une bonne chose tu ne crois pas ?

— Je ne sais pas.

— On rentre de toute façon ! Coupa Jungkook en me tirant vers la porte où se trouvaient nos chaussures entassées.

— Mais pourquoi tu insistes autant ? Demanda mon meilleur ami avec irritation.

— Parce que ! Hyung t'es réveillé, c'est bon ?

Il me secouait par les épaules et je le repoussai en me frottant les yeux.

— Hyung ? Tu t'en vas ? Demanda Bambam d'une voix pâteuse.

Ses cheveux étaient décoiffés et je devais sûrement avoir la même mine engourdie que lui.

— Oui... on se voit lundi.

— Mais tu ne peux pas rester ? Pourquoi tu dois rentrer ?

La réponse à cette question étant trop longue, je ne répondis rien alors que Jungkook semblait agacé et nerveux, me refourguant méchamment mes chaussures dans les mains.

— Mets tes chaussures, on y va !

Pourquoi était-il aussi pressé ?

Dans le salon les autres ne dormaient pas mais un nuage de fumée épais et odorant flottait au-dessus de la pièce, et ce n'était pas l'odeur des cigarettes de Jaebum hyung. Tous avaient l'air plus ou moins assoupis mais pas par le sommeil. Fronçant les sourcils et avec des gestes lents, je regardai les pupilles dilatées du voisin d'en face, rouges et imbibés d'alcool et aperçus les cadavres de bouteille joncher le sol. Le film, lui, était fini depuis longtemps et un autre était diffusé sur l'écran blanc mais personne n'y prêtait attention.

Note à moi-même, ne plus jamais revenir faire une soirée « ciné » chez eux. C'était un mensonge, pire : une excuse pour picoler et se droguer.

Agacé par ma lenteur, Jungkook me mit mes chaussures me faisant presque tomber alors que Jimin secouait la tête, affligé.

— Sérieusement, quelle mouche t'a piqué ?

— Aucune, on se casse !

— Hyung, marmonna Bambam d'une petite voix ensommeillée, tu reviendras hein ?

— Toi on t'a pas sonné ! Cingla Jungkook avant de se tourner dans ma direction. Toi, tu me suis c'est clair ?

Hein ?

— Ne leur parle pas comme ça ! Le réprimanda sévèrement Jimin.

Mais avant d'avoir le temps de comprendre quoi que ce soit, je me sentis tirer vers l'extérieur. Mes chaussures étaient lacées si fort qu'elles me firent mal aux pieds.

Jungkook marchait par grandes foulées brutales et je trottinai derrière, perdu et mal réveillé. Par moment, il se retournait, m'offrant des regards désagréables avant de m'attendre et de suivre sa route.

— Mais on ne doit pas prendre un taxi ? Finis-je par demander.

— Non, j'ai pas la thune, on a un bus de nuit pas loin, marche et tais-toi !

Mais je n'arrivais pas à suivre alors à un moment il revint vers moi et je reculai de crainte. Mais enfin qu'est-ce qu'il avait ?

Il lâcha un soupir chargé d'animosité avant de dire :

— Monte sur mon dos.

— Hein ?

— Fais ce que je te dis !

— Non.

— Hyung, menaça-t-il...

— Je n'ai pas envie de monter sur ton dos.

— Tais-toi et fais ce que je dis !

— Mais qu'est ce tu as ?

Mais je n'eus pas le loisir d'avoir une réponse car il s'agenouilla et tira mes avant-bras, projetant mon faible corps engourdi sur son dos et il me souleva avec facilité avant de caler ma position. Surpris, je me crispai autour de ses épaules. Il continua de marcher brutalement, rendant ma position inconfortable.

— Tu es défoncé, hein ? Interrogeai-je.

— Ta gueule.

— Yah !

Il me remonta parce que je glissai et ma tête manqua de cogner contre la sienne.

— Descends-moi de là c'est ridicule.

— Hyung, souffla-t-il, ne dis rien par pitié ...

Ça sonnait comme une menace, pire : une supplication murmurée du bout des lèvres et un peu déboussolé, j'abdiquai. On aurait dit qu'il était à deux doigts d'exploser d'une minute à l'autre et ça m'inquiétait.

Au bout d'un moment ses pas se firent moins colériques et, bercé par sa marche, je commençai à somnoler à nouveau. Décidément quelque chose n'allait pas. Je dormais beaucoup trop et dans des situations où jamais je n'aurais dormi auparavant.

— On est arrivés.

Réveillé à nouveau, je me laissai glisser au sol, on attendit un moment sans un mot alors que je ne cessais de fermer les yeux puis la lumière des phares d'un bus m'éblouirent et, à ma plus grande horreur, je découvris qu'il était rempli de monde. Surtout de gens alcoolisés.

Chahuté au redémarrage du bus je me recroquevillai, noyé dans la masse humaine et clairement étouffé par les odeurs d'alcool, de transpiration et de vomi qui suintaient de partout. Je sentais que j'allais tourner de l'œil. Si certains dormaient, d'autres semblaient encore très motivés pour faire la fête. Un groupe d'hurluberlus bruyants emplissait tout l'espace sonore par des rires gras et des phrases incompréhensibles sauf pour eux-mêmes.

Le bus roulait mal, freinant durement, projetant tous les joyeux lurons bourrés et moi-même, totalement ensommeillé, au sol mais le bras de Jungkook me rattrapa, m'évitant une chute catastrophique. Je me dégageai de son étreinte et après quelques arrêts, j'avisai une place laissée vide et m'écroulai sur le siège inconfortable en frissonnant de froid.

Ce trajet était un périple que je ne voulais jamais revivre.

Le bus freina à nouveau et je me retins au siège en face pour ne pas me le prendre en plein visage.

— Hyung, on descend. Bouge, m'ordonna Jungkook qui ne s'était pas libéré de sa forte mauvaise humeur.

Lentement je le suivis à la descente du bus, on marcha quelques rues avant de voir nos immeubles au loin.

— Je ne savais même pas qu'un bus de nuit s'arrêtait dans le coin, fis-je remarquer alors que mes pas étaient mécaniques.

Jungkook ne me répondit pas et je trébuchai d'un coup, me prenant le pied dans une bouche d'égout et mon genou cogna violemment le sol avant que je ne pousse une exclamation étouffée de douleur.

— Non mais tu le fais exprès !

Je ne réussis pas à répondre, le visage déformé par une grimace de douleur vive mais passagère. Il me releva brutalement et sans ménagement avant de soupirer.

— T'es bourré ou quoi ?

— Non... Répondis-je en contenant la douleur, tu sais bien que non. Je suis fatigué...

Jungkook fronça les sourcils puis se remit à genoux pour que je monte sur son dos.

Cette fois je ne rechignai pas, j'avais trop mal. Et puis c'était, étonnamment, confortable.

Jungkook me ramena chez moi mais au pas de ma porte il défit ses chaussures et rentra.

— Tu ne vas pas te coucher ? M'étonnai-je.

— Si mais j'ai faim, t'as des trucs dans le frigo ?

— Heu...non je ne crois pas.

Toujours les genoux douloureux, je pris la direction de la salle de bain où je décidai de prendre une rapide douche et constatai les dégâts. Ça ne saignait pas, c'était déjà ça, mais j'allais avoir un sacré bleu. Sous l'eau brûlante, les coups brutaux frappés à la porte de la salle de bain me firent sursauter.

Il était encore là, lui ?

— Mais qu'est-ce que tu fous ? Cria-t-il.

— Je me lave.

— A quatre heures du mat ?

— Et alors ?

Parce qu'il y avait une heure pour se laver maintenant ?

En grommelant je me séchai rapidement et enfilai mon pyjama avant de retourner dans le salon. Le gamin était toujours là et je secouai la tête.

— Qu'est-ce que tu fais encore ici ?

— Pourquoi tu te laves à cette heure-là ? Demanda-t-il suspicieusement.

— Pourquoi pas. Je ne peux pas dormir dans mon lit si je suis sale.

— C'est stupide.

Je soupirai en me massant le genou.

— Écoute Jungkook, on en débattra plus tard, je suis fatigué, bonne nuit.

Il ricana comme si j'avais dit quelque chose d'aberrant et, ne cherchant pas à comprendre, je m'engouffrai dans ma chambre, fermai la porte et me couchai dans mon lit. Le confort de mon matelas me fit échapper un soupir d'aise et je me calai dans ma position habituelle, ma peluche en forme de cœur serrée contre moi, pour m'endormir. Ce qui n'allait pas tarder. Bientôt je me sentis glisser dans les songes et mon corps se détendit, lentement, encore tiède de la douche quelques instants plus tôt. Mais une masse informe me réveilla en sursaut en sautant sur ma couette, me coupant dans mon élan de sommeil. Jungkook était à présent assis sur le lit, entièrement, d'après ce que je voyais dans le noir.

— Mais qu'est-ce que tu fiches ? Demandai-je d'une voix pâteuse.

— Pardon ? Non, mais tu rigoles j'espère ! Qu'est-ce que toi tu fous ? Cracha-t-il.

— Je dors...

— Comment ça tu dors ? Sans même parler avec moi ou me remercier ou rien ?

— Hein ?

Il semblait hors de lui et j'essayai de me relever sur mes coudes.

— Euh bah merci de m'avoir porté... Il est tard, je peux dormir maintenant ?

— Non !

— C'est quoi le problème ? Marmonnai-je, mes paupières retombant comme le reste de mon corps sur le lit. Il est tard, va te coucher.

— Non.

— Jungkook... soupirai-je.

Mais c'était quoi son problème ? Alors certes, il était chiant et parfois agressif avec l'alcool, mais visiblement quand il fumait il était encore plus bizarre. Le poids du lit se rapprocha comme s'il avançait vers moi et je me risquai à ouvrir les paupières avant de sentir la couette se lever et un corps se glisser sur le matelas près de moi.

Qu'est-ce que... Non mais il n'était pas sérieusement en train de faire ça ?

— Sors de là ! Qu'est-ce que tu fiches ?

— Je dors là.

— Certainement pas ! Pas lavé en plus !

— En quoi c'est grave ?

— C'est grave, assurai-je, on ne se couche pas sale dans un lit !

— Je me lave le matin figure-toi.

— Ça ne compte pas !

— Si ça compte, tu es vraiment tordu avec toutes tes règles. Laver deux fois les baguettes avant de les utiliser, toujours mettre les verres dans un certain sens dans le placard, changer les éponges toutes les semaines... Ironisa-t-il. T'es trop maniaque, Hyung !

— Je m'en fiche, sors de là ! Tu as ta chambre de l'autre côté de la rue !

— Non, je dors là ! S'époumona-t-il.

— Mais pourquoi tu ferais ça ? Lâchai-je, dépité.

Mais avant que je ne réussisse à articuler une phrase offensée par cette soudaine liberté de dormir dans le lit des autres, notamment le mien, une main se glissa jusqu'à ma taille et me fit sursauter.

Je grognai et me décalai avant de dire :

— Non mais qu'est-ce...

Mais son corps surplomba le mien à moitié et je sentis ses bras m'enserrer brutalement. Ça m'agaça d'un coup, à demi encore dans le sommeil je tentai, en vain, de me dégager.

— Qu'est-ce que tu fabriques ?

J'avais l'impression d'être pris au piège. Comme dernier recours, je me retournai vers lui, lui faisant face et fronçai les sourcils :

— Mais qu'est-ce qui te prend ? Ne me touche pas !

— Ah parce que moi je ne peux pas mais l'autre crétin, lui, il a le droit ?

— Quoi ?

— Ne fais pas le malin ! Tu vois très bien de qui je parle !

Son souffle se percuta contre mes lèvres avant qu'il ne grogne :

— Putain tu me fais chier, Hyung.

Sa prise se resserra et je me sentis presque étouffer avant qu'il ne m'embrasse, je ne répondis pas au baiser et cherchai à m'éloigner.

— Jungkook arrête ça, tu avais dit que tu ne le referais pas, ne...

Raté, il ne m'écoutait pas.

Quand je pus enfin reprendre mon souffle, il se suréleva, un air dur sur son visage dont je voyais les traits dans la pénombre, à présent. Il retenta sa chance et une vague de chaleur se propagea dans mon corps, je me laissai presque aller si seulement sa présence dans mon lit et mon état de fatigue ne me perturbait pas.

Je le repoussai, en grognant :

— Je veux dormir, fous moi la paix et...

Mais il ne me laissait pas le temps de parler, ses mains froides venant de nulle part passèrent sous mon tee-shirt et effleurèrent une partie de ma peau. Ça m'électrisa d'un coup, me réveillant en sursaut, de peur.

Je sursautai, me relevant brutalement des couvertures, le repoussant au bout du lit.

— Arrête ça tout de suite ! Hurlai-je.

Son expression immature me força à élever la voix encore plus :

— Je t'interdis de me toucher ! Tu comprends ça ? Rentre chez toi !

Mais contre toute attente il s'avança encore, me toisant d'un air mauvais.

— Donc moi je ne peux pas te toucher si j'en ai envie mais l'autre con peut le faire sans que tu ne dises rien !

Sa voix était sifflante et mauvaise.

— Pardon ? De quoi tu parles ?

— Moi je me fais rejeter si je te touche, j'ai eu le droit à une crise de cinglé parce que je t'ai embrassé par mégarde mais avec l'autre, là, ça te fait à peine ciller ! Tu t'es bien foutu de ma gueule, hein ?

— Quoi ?

Non mais c'était quoi ce délire ?

— Arrête de nier, je l'ai vu !

— Je ne comprends rien...De quoi est-ce que tu parles ?

— De Bambam ! Hurla-t-il.

Mon expression contrariée se fit ahurie et je répétai pour être sûr d'avoir bien entendu :

— De Bambam ?

Il souffla, lourdement, ses yeux me lançant des éclairs.

— Je ne comprends toujours rien, quel rapport avec Bambam ?

J'essayai de me relever mais il me maintenait sur le matelas, je ne réussis qu'à me surélever un peu avec mes coudes.

— Quel rapport avec Bambam ? Mima-t-il avec moquerie. Tu te fous vraiment de ma gueule...hein ?

— Je ne me fous de rien du tout, m'énervai-je subitement. Je suis fatigué, il est tard, tu es défoncé et tu...

— Et je quoi, hein ?

— Tu me touches, avouai-je, je n'aime pas ça.

Il ricana :

— C'est là tout le problème, tu ne disais rien avant quand on s'embrassait alors pourquoi...

— Pas là !

Jungkook eut un instant de réflexion qui le calma subitement, puis il sembla comprendre ce que je voulais dire.

— Là ?

— Là. Maintenant va-t-...

— Là tu veux dire, précisa-t-il en glissant sa main sous mon pyjama.

Je sursautai de nouveau.

— Dégage ta main de là !

— Qu'est-ce que ça fait qu'elle soit là ?

— Jungkook arrête, suppliai-je, ne...

Mais ses doigts remontaient le long de mes hanches et de mon dos, et je pris peur. Je me mis à me débattre comme un forcené au point où il me lâcha. Je reculai contre la tête de lit en position de repli. Il marqua de nouveau un temps de pause, son expression suffisante se muant en réflexion avant qu'il ne dise :

— C'est parce que j'ai touché une de tes cicatrices ?

— Tais toi !

— Hyung, soupira-t-il, je les ai déjà vues, qu'est-ce que ça change que je les touche...

— Ça change tout ! Ne refais jamais ça !

Mais ça ne sembla pas le convaincre parce qu'il se rapprocha alors que je maintenais mes genoux repliés contre ma poitrine.

— Hyung...

Son ton de voix changeait et je secouai la tête.

— Tu ne m'auras pas avec ta gueule d'ange, dégage de là. Va dormir...

Il posa ses mains sur mes genoux puis sa tête dessus, me toisant de ses yeux défoncés avant de dire :

— J'ai une question.

— Non.

— Si, je vais te la dire.

— Non.

— Tant pis, je la dis quand même. Tu ne vas pas m'expliquer pourquoi tu as ces cicatrices sur le corps ?

— Non.

Ses mains enserrèrent mes genoux doucement et il reprit.

— J'ai une autre question.

— Jungkook, soufflai-je en l'implorant, tais-toi, va-t'en, je t'en prie.

— Tu rejettes l'idée que je touche à tes cicatrices ou que tout le monde y touche ?

— Qu'est-ce que ça change ?

— Réponds à la question.

— Tout le monde... Avouai-je. Maintenant va-t'....

Il releva un peu la tête :

— Donc que ce soit moi ou n'importe qui, tu réagirais pareil ?

— Évidemment ! Si tu les as vues, tu sais comment elles sont alors...

— Ce ne sont que des cicatrices, plutôt grandes mais elles n'ont rien de choquant, tu sais.

— Non. C'est faux. Tais-toi ! M'écriai-je.

Il rouvrit la bouche et je me plaquai les mains sur les oreilles mais ce fut une mauvaise idée car ça laissait mes jambes à découvert et il en profita pour les tirer vers lui et me re-coincer entre son corps et le matelas. Sa main refit le même chemin et je me secouai dans tous les sens.

— Hyung, je suis désolé, chuchota-t-il à mon oreille, détends-toi.

J'avais envie de pleurer et il dut s'en apercevoir parce qu'il arrêta tout et me serra contre lui. Son odeur m'envahissait de partout et je me sentais mal, fiévreux presque.

— Elles ne sont pas si horribles que tu le crois.

— Tais-toi, répétai-je de ma voix tremblante étouffée par son tee-shirt.

— Hyung...

Il souffla contre mon cou et j'en tremblai. Ses lèvres se posèrent lentement sous ma mâchoire et je me crispai. Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait, ni ce qui se tramait dans la tête de Jungkook.

— Tu... avais dit que tu ne voulais pas refaire ça, chuchotai-je.

— Je sais.

Ses lèvres glissèrent sur les miennes et je fermai les yeux directement, cette fois mon cœur bondit de joie dans ma poitrine tant je retrouvais le goût et les sensations voluptueuses de ce moment.

En reprenant notre souffle, je chuchotai :

— Alors pourquoi tu le fais ?

— Je ne sais pas.

— Tu vas encore regretter demain, hein ?

— Certainement, avoua-t-il en soufflant sur mes lèvres, sans alcool dans le sang je suis bien incapable de faire ça.

— Pourquoi ?

— Parce que tu es un mec.

— Et alors ?

— Ça change tout, hyung.

— Ça change tout, pour toi.

— Pourquoi, toi, ça ne te prend pas la tête ? Demanda-t-il d'un coup. Comment tu fais ? Moi, ça m'obsède tous les jours...

— Pourquoi ça devrait me prendre la tête ? Demandai-je alors que mes lèvres effleuraient lentement ses joues et son nez.

— Ça devrait, on s'embrasse, non mais t'imagines...

— Et alors ? Si c'est agréable et que ça ne change pas notre amitié pourquoi se prendre la tête ?

Soudain il s'éloigna, me faisant frissonner par le changement de température.

— Et si ce n'était pas moi qui faisais ça ?

Le ton de sa voix était plus haut et fort que nos murmures échangés jusqu'alors et je secouai la tête en me relevant sur mes coudes.

— Quoi ?

— Avant dès que quelqu'un te touchait tu rejetais tout en bloc... maintenant.... Maintenant les autres te touchent et tu ne dis plus rien...

— C'est faux, le coupai-je.

— Bambam te touche à longueur de temps, il dormait même sur toi tout à l'heure !

— Il ne me touche pas à longueur de temps, rétorquai-je. Je n'aime pas les contacts, tu le sais et je ne me suis pas rendu compte qu'il était sur moi puisque je dormais, je te rappelle !

— Menteur !

Le Jungkook contrarié était de retour et ses yeux me lançaient des éclairs meurtriers.

— Est-ce que tu es en train de me traiter de menteur ? Répétai-je, abasourdi.

Il me poussa pour me surplomber en se rasseyant sur mes genoux.

— Imagine que je sois Bambam qu'est-ce que tu ferais, hein ? Tu te laisserais faire ? Non ?

— Quoi ? Non mais de quoi est-ce...

— Il est aussi ton ami, non ? Tu as confiance en lui, tu sais bien qu'il ne te ferait pas de mal, non ?

Je clignai des yeux.

— Et Jimin hyung, tiens, s'énerva-t-il, lui aussi tu le laisserais faire, non ?

— N'importe quoi, jamais je n'embrasserais Jimin !

— Parce que Bambam, oui ? Cria-t-il.

J'ouvris la bouche, choqué, mais il s'agitait déjà en tous sens pour sortir des couvertures.

— Non mais ça ne va pas bien dans ta tête ou...

Soudain il fut tout près de mon visage, si près que je reculai de surprise, me cognant au matelas.

— C'est dans ta tête, Hyung, qu'il y a un problème. Tu ne fais pas la différence, voilà ton problème !

— La... différence ?

— Entre moi et les autres !

Il rejeta les couvertures et posa pieds au sol dans des gestes furieux.

— Bien sûr que si, que je...Tentai-je.

— Vraiment ? Cingla-t-il d'un ton acerbe. Je ne crois pas, car « tant que ça ne change rien à notre amitié » ça peut s'appliquer à tout le monde, non ?

J'ouvris la bouche et la refermai, ahuri.

— Qu'est-ce que tu fais ? Où tu vas ? M'inquiétai-je.

— Tu voulais que je me barre, bah voilà, je m'en vais !

— Non !

Je sortis des couvertures à mon tour et lui attrapai le poignet.

— Ne pars pas !

— Pourquoi ? Hein ? Hurla-t-il. Pourquoi je ne m'en irais pas ?

Je m'en serais cogné la tête contre les murs tant la situation m'échappait et qu'une panique sourde envahissait ma poitrine.

— S'il te plaît, intimai-je d'une voix plus faible en tirant mollement sur son bras.

Contre toute attente il se laissa faire, me surprenant tant son attitude contrastait avec ce qu'il disait à l'instant.

Voulait-il que je le retienne ?

Cette question resta en suspens dans ma tête et je m'y accrochai comme ultime espoir pour désamorcer une situation dans laquelle je m'embourbais. Comme deux naufragés sur leur épave, secoués par une tempête, on se blottit à nouveau dans mon lit, parmi les couvertures défaites comme des vagues qui s'échouaient sur une plage. Je ne lâchai pas son avant-bras que je sentais se crisper sous ma paume.

Par où commencer ? Quoi dire ?

— Je fais une différence.

Il renifla dédaigneusement, me snobant presque, méfiant.

— Je fais la différence, insistai-je avec un peu plus de courage. Non mais tu m'as bien vu, tu crois vraiment que je ferais ça avec d'autres personnes ?

Mais il ne me croyait pas, je le voyais. Sans avoir d'autres arguments, je me hissai un peu sur mes cuisses et déposai mes lèvres sur les siennes, doucement. Il ne réagit pas tout de suite. Puis après plusieurs essais il finit par se laisser aller, m'agrippant le visage avec ses deux mains. Mon cœur sautilla à ce geste sans que je n'aie aucun contrôle sur lui.

— Tout est en train de partir en sucette, hyung, avoua-t-il à demi-mot.

— Pourquoi tu dis ça ? Chuchotai-je.

— Pourquoi je fais ça ? Pourquoi on fait ça ?

Il secoua la tête :

— J'ai trop fumé, merde...

— Tu n'as pas bu ?

— Aussi.

— Tu m'embrasses toujours quand tu bois, fis-je remarquer.

— C'est bien là le problème, j'en perds complètement le contrôle.

Il soupira d'un air tracassé :

— Il faut qu'on arrête tout ça, hyung. Ça ne peut pas continuer. Je ne le supporte plus, ça me met dans de drôles d'états, non mais tu as vu ?

Il fit un grand geste pour embrasser la chambre comme pour parler de ce qui venait d'avoir lieu.

— Pourquoi y'a que moi à qui ça prend la tête ? Geignît-il en se prenant le crâne. Pourquoi toi tu ne te poses pas de question, hyung ?

— Pourquoi je m'en poserais ?

— Tu ne comprends rien !

— Je ne comprends pas les choses comme toi, c'est différent.

Il soupira encore et se rallongea sur les couvertures.

— Dormons, demain on fera comme s' il ne s'était rien passé.

— Et tu comptes quand même dormir là ?

— Oui...

Je soupirai à mon tour, mon esprit embrouillé par notre conversation sans queue ni tête, je rabattis les couvertures et attrapai ma peluche.

— Tu es obligé de dormir avec ce truc ?

— Oui, sans ça je ne dors pas.

— Dois-je te rappeler ton âge, hyung ? Se moqua-t-il.

— Je m'en fous. Tu n'as pas d'habitude de sommeil bizarre toi ?

— Non.

Mais il parut hésiter.

— Enfin, peut-être que si...

— Laquelle ? Demandai-je curieux.

— J'ai du mal à dormir seul.

Je ne répondis pas et il se retourna, on se retrouva à la même hauteur, se faisant face, les yeux ouverts dans la pénombre.

— Hyung, je crois que je deviens cinglé.

— Tu te prends trop la tête, Jungkook, admis-je.

— Il y a de quoi, non ?

— On en revient toujours à cette conversation.

Je soupirai :

— Si j'avais été une fille, les choses auraient été différentes ?

— Bien sûr ! S'exclama-t-il.

Puis je le vis froncer les sourcils :

— Mais je t'aurais sûrement traité de la même manière que les autres filles...

— Super rassurant, ironisai-je.

— Non, hyung, tu es... spécial. Jamais de ma vie je n'ai envisagé d'embrasser un garçon mais avec toi c'est pas pareil...

Il bougea comme gêné par ses propres mots et je remontai la couette sur nos épaules.

— Personne ne le saura, hein ? De toute façon on ne recommencera pas, hein ?

— Hum.

Je n'en étais pas convaincu et une partie de moi avait du mal à admettre que je ne voulais justement pas que ça s'arrête.

— Pourquoi tu m'embrasses, toi aussi ! M'attaqua-t-il d'un coup.

— Ah, ça va être de ma faute maintenant ?

—C'est forcément de ta faute ! Tu m'as fait un truc, c'est pas possible !

Je lui donnai un coup de pied sous la couette et il cria de surprise.

— Je te rappelle que dès que tu bois et que tu fumes tu me sautes dessus ! Ça ne vient pas uniquement de moi !

— Mais tu ne me repousses pas !

— C'est agréable, pourquoi je te repousserais ? M'écriai-je.

Il marqua un temps.

— Tu trouves vraiment ça agréable ?

— Oui, avouai-je peu sûr de la tournure de notre conversation à présent. C'est ce que tu voulais non ? C'était le but de la manœuvre, tu te souviens ?

— Comment l'oublier... Mais oui c'était ce que je voulais, mais je ne pensais pas qu'on en arriverait à ça. Qu'est-ce que tu ressens quand je t'embrasse ?

— Pourquoi tu veux savoir ça ? Rétorquai-je sur la défensive.

— Je ne sais pas, pour comprendre...

— Je ne te le dirai pas.

— Mais pourquoi ? Geignit-il.

— Parce que... je ne trouve pas les mots, je... c'est étrange et agréable à la fois et... je n'en sais rien, voilà ! Arrêtons de parler de ça !

Mes joues chauffaient et je remerciai la pénombre de me cacher dans ce grand moment de malaise. Ça m'en donnait des sueurs froides. Une sorte de tension flottait à présent dans l'air.

Puis je le fixai.

— Pas toi ?

— Si et c'est bien là tout le problème, confessa-t-i là voix basse.

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