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21-

J'avais passé deux semaines épuisantes et heureusement pour moi, nous étions, enfin, le week-end.

J'allais pouvoir me reposer, réviser tranquillement et appeler mes grands-parents.

C'était ce que je croyais.

Mais non. Bien sûr que non, ça aurait été trop beau.

En ce samedi matin, début avril, j'eus la mauvaise, que dis-je, l'horrible surprise de voir Jungkook, Jimin et Bambam devant ma porte. Mon premier réflexe fut de refermer précipitamment le battant mais le voisin d'en face la bloqua avec son pied et la poussa d'un coup.

— Tu as vu ça hyung, il a essayé de nous ignorer ? Fit-il d'une voix tout sauf innocente.

— J'ai vu, répondit Jimin avec exagération, quelle cruauté. T'es pas heureux de nous voir, Tae ?

— Non.

— J'avais dit qu'il était trop tôt pour venir, s'inquiéta Bambam.

Les trois rentrèrent dans mon appartement alors que je soupirais avec abattement.

— Oh c'est ici que tu vis hyung ? S'extasia le thaïlandais. C'est grand. Oh ! Et en face c'est ton appartement Jungkook ?

— C'est ça.

— C'est génial ! Je n'aurais pas dû refuser l'offre quand ils me l'ont proposée.

— Hein ?

Bambam se tourna vers moi avant de dire :

— On m'a proposé l'appartement quand j'ai fait ma demande pour venir à l'université. Mais j'avais peur de ne pas me faire d'amis alors j'ai choisi la colocation, mon hyung Nickhun, qui a fait ses études ici, me l'a conseillé.

De leur côté, Jimin et Jungkook prenaient leurs aises.

— Faites comme si vous étiez chez vous, ironisai-je.

— Super. Tu as des ramens ?

— Jungkook on vient de déjeuner, fit remarquer Jimin.

— J'ai encore faim.

— T'es un vrai monstre.

— Tu n'es pas censé être levé si tôt, fis-je remarquer, tu avais une soirée hier soir, non ?

— Dans leur coloc', affirma-t-il en les désignant d'un mouvement du pouce. Tu aurais dû venir c'était cool.

Ne pas s'énerver. Ne pas s'énerver Ne pas s'...

Merde.

Pourquoi je m'énervais beaucoup trop facilement ces temps-ci ?

— Qu'est-ce que vous fichez chez moi ?

— On a rendez-vous, me répondit mon meilleur ami.

— Où ?

— Chez le coiffeur.

Je ne le sentais pas tout d'un coup.

— Tant mieux pour vous.

Le sourire amusé de Jungkook me fit plisser les yeux.

— Non.

Il rigola avant de dire :

— Pas le choix, hyung.

— Certainement pas ! Ce sont mes cheveux !

— Tae, fais pas l'enfant, tu as besoin d'une bonne coupe.

— Et d'une bonne couleur, surenchérit le gamin.

— Non ! Mes cheveux sont enfin redevenus noirs.

— Promis, pas de couleur, assura Jimin, mais par pitié ne les fais pas redevenir longs comme avant, ça ne te va pas.

— Je m'en fiche.

— Tae !

Bambam nous regardait comme s'il assistait à un match de tennis mais avec une mine moins concentrée et bien plus interloquée.

— Bon, capitulai-je, dans combien de temps est ce rendez-vous ?

— Dans une heure.

Je soupirai :

— J'ai des devoirs.

— Ah bon ? Jin hyung m'a dit que tu avais fini le rapport demandé par Mr Do, fit remarquer Bambam.

Merde.

— Presque fini, précisai-je pour sauver l'honneur.

— Je pourrais le lire ?

— Non.

Le thaïlandais fit une tête dépitée sous le rire de Jungkook et Jimin nous interrompit :

— Tae va t'habiller, on ne va pas tarder à partir.

— Je suis habillé.

— Non, ce n'est pas tolérable de sortir comme ça.

— C'est mon meilleur tee-shirt...

— C'est ton plus vieux tee-shirt !

De nouveau le match de tennis reprenait sous les yeux ébahis de Bambam. Mon meilleur ami finit par trancher à ma place et je le suivis jusqu'à ma chambre alors qu'il choisissait des affaires dans mon armoire. Je vérifiai deux fois que la porte était bien fermée avant de me changer.

— Ce pantalon est super.

— C'est toi qui me l'as acheté...

— Justement ! S'exclama Jimin avec un sourire gigantesque.

Nous quittâmes mon appartement pour l'arrêt de bus en bas de mon immeuble. Alors que mon meilleur ami et le voisin parlaient, Bambam se pencha et me chuchota sur le ton de la confidence :

— Hyung, ne les crois pas. Ils ont parlé de changer ta couleur de cheveux durant tout le trajet jusqu'à chez toi.

Oh les...

— Je rentre chez moi !

— Tutut hyung, tu restes là, m'attrapa Jungkook alors que le bus arrivait.

Sa main sur mon avant-bras ne provoqua même pas un sursaut mais je n'eus pas le temps d'en apparaître étonné que déjà je me faisais traîner dans le véhicule. Je m'assis sur la banquette du fond, croisant les bras.

— Tae, fais pas la gueule, ça va être cool, on va passer la journée ensemble...

Je ne faisais pas la gueule. Je faisais la gueule. Y'a une nuance, trouvez-la.

Je laissai ma tête reposer contre la vitre et regardai la ville défiler au ralenti, alors que les trois autres riaient en racontant des choses auxquelles je ne prêtais pas attention.

La semaine dernière, après notre mise au clair, Jungkook était bel et bien venu réviser chez moi. Et tout s'était passé le plus normalement du monde. Le reste de la semaine aussi, on s'était rapidement appelés mercredi soir parce que monsieur avait une soirée où il voulait que je vienne.

Sans façon, bien sûr.

J'étais complètement rassuré et j'avais retrouvé un sentiment de plénitude, ma routine ennuyeuse et mon tempérament apathique.

Parfait. Enfin presque. Parce que maintenant que Jimin était là, j'étais presque plus ou moins traîné hors de chez moi à faire des choses comme tout le monde. Rarement la semaine, parce que mon meilleur ami respectait mes révisions, mais surtout le week-end.

Et maintenant qu'il y avait Tête Rouge dans les parages, et bien que je commençai à m'habituer à cet énergumène, mon petit doigt me disait que je m'étais foutu dans une galère pas possible.

Alors les trois réunis c'était pire qu'un problème. C'était un énorme problème.

— On a invité Jin hyung, avoua Bambam alors que j'essayai de me reconnecter à leurs conversations, mais il a dit qu'il avait un truc à faire.

— Il a une copine, je pense, souffla Jimin sur le ton du commérage.

— Tu crois ?

— Il a une copine, affirmai-je.

Trois paires d'yeux pivotèrent vers moi.

— Qui ? Tu la connais ? Comment elle est ?

— Jimin, calme-toi...

— Je suis toujours surpris, hyung, tu t'intéresses vachement aux filles pour quelqu'un qui n'aime pas les filles, remarqua Jungkook.

— Figure-toi que j'ai eu des petites amies au lycée, rétorqua le blond.

— Trois, précisai-je.

— Et demi, insista-t-il.

— Le et demi ne compte pas, repris-je.

— Si, il compte !

— On n'était pas sûrs que ce soit une fille.

— Comment ça, vous n'étiez pas sûrs que ce soit une fille ? Demanda Jungkook avec un air circonspect.

— C'était une fille !

— C'était un garçon !

— C'était ambigu à ce point ?

Je secouai la tête par dépit alors que Jimin surenchérissait :

— J'ai embrassé des filles, je suis même sorti avec quelques-unes même si elles ne m'intéressent plus maintenant, j'aime bien savoir comment sont les copines des amis...

— Et donc la copine de Jin hyung, comment elle est ? Demanda Bambam.

— Belle.

Il y eut un silence et Jimin se frappa lentement le front avant de secouer la tête.

— Des détails, Tae ! On veut des détails ! Évidemment qu'elle est belle, tu as bien regardé Hyung au moins ?

— Que veux-tu que je te dise ? Me défendis-je.

— Décris-la. Petite ou grande ?

— Grande.

J'essayai de me remémorer son visage, en vain.

— Elle a des traits symétriques et une fossette je crois bien.

— Elle doit être en cité universitaire, ajouta Jungkook avec un grand sourire, Hoseok avait laissé sous-entendre qu'il y allait fréquemment.

On descendit à l'arrêt de bus avant de prendre le métro. Dans la rame, Jimin s'assit à côté de moi.

— Tu ne fais pas vraiment la gueule, hein ?

— À moitié.

— Fallait que j'aille chez le coiffeur et Bambam aussi, alors on s'est incrustés.

— J'avais compris...

Je me tournai un peu vers lui.

— Comment va Namjoon ?

Jimin me sourit avant de prendre une mine un peu niaise qui m'arracha un minuscule rictus.

— Il va bien, on n'a toujours pas réussi à trouver une date pour se voir avec toi.

— Pas grave, je peux attendre.

— Entre ses enregistrements, ses concerts et ses petits boulots on ne se voit pas beaucoup.

— Je comprends.

— Il n'est même pas encore venu à l'appartement mais vu ce qui s'y est passé, je préfère encore le voir chez lui.

— Comment ça ?

Le métro commença à freiner et on se faufila vers la sortie.

— Il s'est passé quelque chose de grave dans ton appartement ?

— Non...

Jimin sourit avant de secouer la tête :

— Tu ne vas pas aimer cette conversation.

— Quelle conversation ? Demandai-je.

— De quoi vous parlez ? Questionna Jungkook en se calant à notre rythme.

— Je disais à Tae que je ne voulais pas que Namjoon vienne à l'appart vu les aventures de Yugyeom....

— Les aventures ?

Jungkook éclata de rire et Bambam rougit un peu :

— Vous allez reparler de ça ? S'inquiéta-t-il.

— Quelle est cette histoire ? Répétai-je soudain curieux.

— Les murs sont fins, finit par soupirer Jimin alors qu'on passait les portes de sortie et qu'on prenait les escalators pour gagner la surface, c'est le seul inconvénient de cet appart, c'est mal isolé même si on ferme la porte.

— Ah.

Finalement je n'avais pas envie qu'on parle de ça.

Mais ça rendait Jungkook hilare alors je n'eus pas d'autres choix que d'écouter :

— Yugyeom a ramené une fille l'autre jour et tout l'appartement en a profité, y paraît.

— C'était horrible, gémit Bambam avec une mine contrite.

Oui, j'imaginais bien.

— Elle criait vraiment très fort, grimaça Jimin, du coup certains d'entre nous ont pensé qu'elle simulait.

Oh.

Jungkook commença à rire plus fort alors qu'on prenait la direction de la ruelle du salon de coiffure.

— J'ai vu leur urne à paris et y'en a pour un paquet de fric là-dedans.

— Vous avez tous parié ? Demandai-je, choqué.

— Malgré moi, admit Bambam penaud, Jackson a insisté.

— J'ai parié, m'affirma Jimin, je suis sûr qu'elle ne faisait pas semblant de prendre du plaisir.

— Moi j'ai parié, je suis sûr qu'elle a simulé, surenchérit Jungkook.

— Tu n'étais pas là pour l'entendre !

— J'ai un sixième sens pour ça !

Ok. Où nous menait cette conversation, déjà ?

— Bref, soupira mon meilleur ami alors que le salon de coiffure était en vue, le pari prend fin dès qu'on saura si elle prenait ou non du plaisir.

— Et comment vous allez vous y prendre ?

Jungkook prit son air de séducteur et je regrettai immédiatement d'avoir posé cette question.

— Jackson et Jungkook ici présent veulent contribuer à résoudre ce mystère, ironisa Jimin en levant les yeux au ciel.

— On est en compétition : le premier qui couche avec elle doit l'enregistrer pour le faire écouter aux autres. Si elle crie différemment, alors...

— Elle peut aussi simuler avec toi ou lui, trancha Jimin.

— Ne me sous-estime pas hyung, souffla Jungkook l'air vexé.

—J'essaye juste de te faire comprendre l'ampleur de ta bêtise dans la contribution de ce pari !

Je fixai le gamin avec une mine désabusée.

Irrécupérable.

— Hyung, je suis sûr que tu viens de m'insulter mentalement, là ! S'exclama-t-il.

— Je ne vois pas de quoi tu parles.

Il rit et je soupirai :

— C'est quand même dégueulasse de faire ça.

— Je ne m'attendais pas à ce que tu surenchérisses sur le pari, admit-il.

— On est arrivé, c'est là ? Demanda Bambam pour changer de sujet.

L'étrangère, dont je ne me souvenais plus du nom, m'accueillit en me parlant comme si on était devenus les meilleurs potes du monde et j'eus du mal à lui répondre. Bon gré mal gré je me laissai tirer jusqu'aux sièges pour me faire laver les cheveux. Bambam et Jimin étaient très à l'aise, discutant avec les coiffeurs respectifs de leurs coupes et de leurs futures couleurs de cheveux.

— Dis-lui que je ne veux pas changer de couleur.

Jungkook prononça un truc en anglais mais je me méfiais de son sourire. Étonnamment j'étais moins crispé que la première fois où j'avais mis les pieds ici. Et puis, c'était toujours agréable de se faire masser le cuir chevelu.

Ce ne fut que lorsque la coiffeuse me réveilla en me secouant que je compris que je m'étais assoupi.

Elle défit ma blouse et je papillonnai des yeux, j'eus le malheur de me retourner, les trois autres étaient déjà prêts et me fixaient. Jimin avait adopté une couleur rose bonbon qui me surprit mais il avait l'air très content de lui. Bambam avait fait foncer son rouge qui virait maintenant au bordeaux, Jungkook les avait juste fait couper en les coiffant avec une raie sur le côté.

— Eh bah, hyung... Commença le voisin d'en face.

— Tae, tu es...

— Magnifique, termina Bambam complètement ahuri.

Les deux autres pivotèrent vers lui, surpris de ce compliment et je fronçai les sourcils.

— Qu'est-ce que vous racontez ?

J'avais comme un affreux doute.

Je cherchai le miroir et en voyant mon reflet je poussai une exclamation d'horreur.

— J'ai les cheveux gris !

— Argentés, s'il te plaît, précisa Jimin.

— J'ai les cheveux gris ! M'écriai-je.

— Ça te va à merveille, hyung, surenchérit Bambam.

— J'ai les cheveux gris !

— On a compris ! Grogna Jungkook.

— Mais... rendez-moi mes cheveux noirs !

— Tae...

—Je ne vais pas sortir comme ça !

— Pourquoi pas ?

— Bougez-vous, on sort de là, lâcha le voisin d'en face sans la moindre pitié pour ma personne. On a encore plein de choses à faire, non ?

Je ne compris pas sa dernière phrase mais une ampoule invisible sembla s'allumer au-dessus de la tête de Jimin.

— Tae, faut qu'on retourne à l'université ! Viens.

— Hein ?

Complètement éberlué, je continuai de me plaindre de mes cheveux jusqu'à la bouche de métro. Bambam essayait pourtant de me convaincre et se risqua même à faufiler ses doigts dans ma crinière redécoupée et j'étais trop en état de choc pour le repousser.

— Bon on a compris hyung, s'agaça soudainement Jungkook, c'est une couleur lavable comme la dernière fois ça va partir, maintenant arrête de te plaindre !

Que j'arrête de me plaindre ?

Ce n'est pas lui qui avait les cheveux de la couleur d'un nuage chargé de pluie, à ce que je sache ?

Jim in, voyant mon désarroi, me tapota la cuisse :

—Tae, tout va bien. Ça change un peu de tes habitudes mais je te jure que ça te va à merveille.

— Mais Jimin, je ne vais pas aller en cours comme ça !

— Pourquoi ?

— Je vais me faire remarquer...

— Tae, ils te remarquaient avant même sans cette couleur.

Ça ne me rassura pas du tout. Bambam me complimentait sans que je l'entende et Jungkook paraissait de mauvaise humeur.

On sortit à l'arrêt de métro de l'université et on traversa le campus alors que le temps se couvrait et qu'un vent froid se levait.

Génial, j'avais maintenant les cheveux de la couleur du ciel.

On se dirigea vers les bâtiments sportifs que je redécouvris un peu, je ne venais jamais de ce côté-là de l'université. On prit la direction de la patinoire, du moins je compris que c'était la patinoire quand je la vis. Il y avait peu de monde et il faisait froid. Je frissonnai dans mon manteau.

— Qu'est-ce qu'on fait là ?

— On profite, déclara Jimin.

Comment ça ?

Soudain, je vis Jungkook saluer quelqu'un sur la glace et une silhouette patiner vers nous, je plissai des yeux pour la reconnaître alors que le brun me tirait par l'avant-bras pour qu'on s'approche.

— On revient hyung, on va chercher les patins...

— Hein ?

Comment ça les patins ?

— Taehyung oppa ?

Je me retournai alors que Hayoung arrivait en glissant sur la glace avec finesse puis elle s'accouda aux rebords.

— Wah ! Tu as changé ta couleur de cheveux, ça te va trop bien !

Je tournai subitement la tête vers le trio de l'enfer qui m'accorda des sourires exagérément suspects et je fis un sourire crispé à la jeune femme.

— Salut Hayoung.

Elle me sourit davantage.

— Je suis contente que tu sois venu.

— Tu as demandé que je vienne ?

— Bah oui, Jungkook ne te l'a pas dit ? On ouvre rarement la patinoire aux visiteurs mais vu qu'on est samedi et qu'il y a exceptionnellement pas d'entraînements, j'ai obtenu des passe-droits pour vous quatre.

Oh, l'abruti.

Elle fronça les sourcils :

— Tu ne savais pas ?

— Pas du tout. Comme je ne savais pas que j'aurais cette couleur-là, déclarai-je piteusement en montrant mes cheveux du doigt.

Elle rit un peu avant de dire :

— Ça te va trop bien, oppa.

Quelqu'un l'appela et elle se retourna avant de me dire :

— Je finis et j'arrive, enfile tes patins, je te donnerai un cours de patinage.

— Hein ? Non non, pas bonne idée je vais...

— A tout de suite.

Le trio infernal revint vers moi et je leur offris ma mine colérique avant de cingler :

— Qu'est-ce que vous avez manigancé ?

Jungkook montra Jimin du doigt :

— C'est lui.

— Aish, sale gamin !

— C'est elle Hayoung, alors ? Demanda Bambam en s'approchant du bord, elle est jolie.

— Là n'est pas la question, repris-je, qu'est-ce que vous manigancez ?

— Elle t'aime bien, soupira Jungkook avant de me faire un clin d'œil, je te l'ai déjà dit, tu as toutes tes chances.

— Non.

— Elle voulait que tu viennes patiner, alors nous voilà. Jimin hyung m'a aidé.

— Je sais que ça vient de toi, m'agaçai-je. Jimin ne m'aurait pas fait ça !

— Merci Tae.

— C'est lui qui a eu l'idée de te traîner au coiffeur et après ici, je n'étais même pas sûr de t'en parler... Se défendit soudainement Jungkook avec dramatisation.

Je regardai, surpris, mon meilleur ami avant qu'il ne secoue la tête.

— Ce n'est pas un rencard, détends-toi.

— C'est un rencard, trancha le voisin d'en face.

— Ça a l'air d'un rencard, surenchérit Bambam.

Jimin capitula, entouré d'ennemis qu'il fusilla du regard avant de se tourner dans ma direction.

— On passe du temps ensemble, on est avec toi, c'est juste que grâce à elle on a pu rentrer gratuitement à la patinoire.

— Pourquoi tu me fais ça ?

— A la base je voulais t'emmener faire du shopping, tu aurais préféré ?

— Je préfère encore être là.

Il fit un grand sourire alors que Jungkook pouffait.

— On ne reste pas longtemps, passe juste du temps avec elle pour la remercier de l'invitation. Jungkook a raison, elle t'aime bien...

— N'importe quoi.

Mais Jimin ne répondit pas car Hayoung revenait et nous demanda d'enfiler nos patins.

*******


Clairement le patinage artistique ce n'était pas pour moi. Mais ça je le savais déjà.

L'après-midi ne s'était pas trop mal déroulé, on avait patiné tous ensemble. Si Bambam et moi étions les deux seuls à ne pas savoir comment s'y prendre, coachés par Hayoung qui nous avait rassurés avec beaucoup de patience, je fus le seul après une heure et demie à me débrouiller toujours aussi mal.

A la base, Jimin n'était pas très doué non plus, mais je ne savais pas si c'était la danse ou sa grâce habituelle qui lui permettait de ne pas se ridiculiser sur la glace. Bambam ne se débrouillait pas trop mal à la fin de la séance. Le voisin d'en face, n'en parlons pas, à croire qu'il savait tout faire.

Le rougeâtre lui avait demandé s'il faisait souvent du patinage artistique, ce à quoi il avait répondu « non c'est un truc de fillette ».

Jeon Jungkook, vingt-et-un ans, macho.

Il n'avait pas arrêté de tourner autour de nous, agaçant Hayoung et ils s'étaient chamaillés tous les deux. Jungkook semblait prendre un plaisir malsain à venir me narguer avec ses compétences en patinage alors que j'essayais de ne pas me vautrer toutes les dix secondes.

Ces quelques heures sur la glace avaient été plus pénibles qu'autre chose mais quand Hayoung m'avait demandé, avec un grand sourire sincère, si ça m'avait plu je n'avais pas vraiment pu lui dire la vérité. J'avais évité de répondre, pour ne pas mentir. Ensuite on était allés déjeuner avec beaucoup de retard dans un restaurant familial alors qu'il pleuvait des trombes d'eau à l'extérieur.

Puis Jungkook et moi étions rentrés à l'appartement, chacun chez nous, trempés.

La semaine s'était déroulée de manière totalement normale, à mon plus grand bonheur. Les cours, les révisions, le travail à la bibliothèque en compagnie de Jin hyung et de Bambam. Jimin avait des répétitions de danse et le voisin une soirée à laquelle je n'avais pas voulu aller puis la semaine avait repris.

Semaine après semaine, ma routine tournait en boucle comme un disque sur un tourne disque, sans problème, sans complications. Parfois Jimin venait squatter, il m'avait même traîné faire du shopping ou invité dans le bordel de son appartement. Jungkook m'appelait, me parlait de ses conquêtes, m'invitait à ses matchs où je n'allais jamais tout comme ses soirées alcoolisées.

Je continuais de côtoyer Jin hyung à l'université, on échangeait, on travaillait ensemble, s'aidant mutuellement à supporter le travail donné par Mr Do. Bambam intervenait dans ma routine sans y prendre trop de place et ça me convenait. Il était avec moi en cours et parfois avec Jimin, parce que ces deux-là voulaient visiter Séoul et m'embarquaient dans leur périple contre mon gré.

Malgré toutes ces nouvelles occupations auxquelles je n'étais pas habitué, il fallait que je maintienne mon travail scolaire au même niveau et en cette troisième année, ce n'était pas si simple.

Alors, inéluctablement on arriva à la fin du mois d'avril, où le temps et la nature semblaient fâchés tant la météo changeait en quelques heures.

*******


Resserrant les sangles de mon sac à dos, je maintenais un rythme de marche rapide et régulier parmi les couloirs du bâtiment des arts. Ce n'était pas la première fois que je venais et je ne m'épanchais pas à observer les alentours, je savais exactement où je devais aller.

La nuque raide, la fatigue me sciant le crâne, je continuais pourtant ma route sous l'éclairage artificiel alors que la nuit était noire à l'extérieur. Étonnamment, malgré mon état physique, las et exténué, cette petite marche dans le campus et dans les bâtiments me fit du bien. Ça me sortait de mon attitude studieuse, sans cesse les fesses posées sur des sièges inconfortables et le dos droit à écrire, encore et encore.

Le sac plastique que je tenais cognait contre mes genoux mais je n'y faisais pas attention et descendis l'escalier avant de prendre le couloir à droite. Rares étaient les salles allumées à cet étage et je levai les yeux vers les écriteaux avant de repérer la salle numéro 49 pour jeter un coup d'œil à la petite ouverture transparente, au-dessus de la poignée.

Constatant qu'était là la personne que je cherchais, je rentrai sans frapper. La musique me parvint d'un coup violemment, me faisant grimacer un peu. Mon pauvre cerveau n'avait pas vraiment le courage de supporter ça en cette heure tardive de la soirée.

Jimin était au centre de la pièce, face au miroir, dans une tenue assez évasée qui ne cessait de tomber sur son épaule dénudée. Il devait être là depuis un moment tant la transpiration collait ses cheveux et son front mais malgré la fatigue, ses gestes étaient souples, élégants, forts et précis. Debout, mon sachet en plastique contenant nos repas dans les mains, je restai à le regarder.

Il vivait la musique, éprouvait les paroles de cette chanson et dégageait tant de magnétisme que je restais bloqué sur le pas de la porte.

Jimin était fait pour danser, c'était indéniable.

La chanson prit fin et il se dirigea vers l'enceinte avant de l'éteindre et de se laisser tomber sur le parquet, sa poitrine se levant dans un rythme irrégulier. Je le rejoignis, m'allongeant à ses côtés et on resta ainsi à fixer le double plafond d'insonorisation. Puis petit à petit, sa respiration se calma et il finit par relever le buste mais je restai allongé, malgré l'inconfortable plancher.

— Désolé de t'avoir fait attendre, tu dois avoir faim, non ?

— Ça va...

Je me relevai et tirai le sachet contenant deux plateaux-repas avant de lui tendre le sien ainsi que les baguettes.

— Cette danse était vraiment bien, pour le peu que j'en ai vu...

— Arrête, grogna Jimin, c'était merdique, clairement je ne suis pas au niveau des autres...

— Jimin, tentai-je.

— Il faut que je travaille plus dur si je veux passer les examens du premier semestre et après...

— Jimin, repris-je d'une voix fatiguée, ne t'épuise pas non plus.

— C'est toi qui dis ça ? Contrecarra-t-il.

— Mais mon corps ne fait rien pendant les révisions, ce n'est pas la même chose.

— C'est la même chose, je n'écouterai pas quelqu'un qui se tue le cerveau pendant des heures sur ses cours...

On avait déjà eu cette conversation un nombre incalculable de fois.

Je finis par abandonner devant l'air têtu de mon ami, concluant que nous étions deux gros acharnés du travail et qu'il n'y avait rien à faire pour sauver nos cas. Néanmoins je connaissais Jimin depuis longtemps pour voir les dégâts de son « travail acharné » sur son corps et je m'inquiétais un peu. Du moins, Jungkook avait commencé à s'inquiéter en me demandant si Jimin n'avait pas perdu du poids, et je devais constater que les heures qu'il passait à danser bien après ses cours et ses repas loupés commençaient à se voir.

Jimin était obsédé par son corps.

Une obsession qui trouvait son origine pendant nos années de collège. À l'époque, il était rondouillard et joufflu, adorable même, mais il avait fini par en faire un complexe quand les gens l'appelaient le « petit gros ». Après maints et maints régimes pour aboutir à une taille de guêpe, réussie d'ailleurs, il n'était resté qu'une totale insatisfaction de lui-même, concernant son physique, son travail, ses qualités et plein d'autres choses...

On commença à manger, changeant de sujet. Lorsqu'il ne resta que les boîtes en plastique vides et que nos ventres furent remplis je me remis en position allongée. Jimin, lui, se leva pour jeter les détritus dans la poubelle avant d'enfiler un gros pull.

— Je... tu sais que samedi tu devais voir Namjoon ?

— Hum.

J'avais tellement envie de dormir que je crois que je passerais bien ma nuit-là, malgré la douleur de mon dos. Je ne me sentais pas le courage de quitter cette salle pour rentrer jusque chez moi.

— Eh bien, c'est annulé, il a du travail... du coup, les gars font une soirée ciné à l'appart. Tu veux venir ?

Je fronçai un peu les sourcils et rouvris les yeux.

— Dans le foutoir de ton dortoir ?

— Celui-là même, répondit-il d'une voix amusée.

— Je ne pense pas que j'y survivrai...

— Je ferai le ménage avant que tu n'arrives, c'était prévu de toute façon. Jaebum hyung a gueulé ce matin que c'était un « taudis » et a demandé à Jackson et Yugyeom de nettoyer.

— Je ne sais pas, tout dépendra de mes révisions, j'ai l'impression de prendre beaucoup trop de retard...

Et c'était vrai. Je ne parvenais pas exactement à réviser comme avant. Il fallait que je me rende à l'évidence : avoir des « amis » me faisait beaucoup plus sortir de chez moi qu'avant et me donnait moins de temps pour travailler. Le souci c'était que je résistais difficilement à l'envie de sortir avec Jimin ou Jungkook le week-end.

Qu'est-ce qui clochait chez moi ?

— Concernant Namjoon, on reporte, hein ? Tenta Jimin d'une voix qu'il voulait indifférente.

— Bien sûr, sans problème.

Il poussa un soupir à fendre l'âme et je me mordis la lèvre, me demandant si je devais poser la question. Après une négociation avec moi-même, je finis par demander :

— Tout va bien avec lui ?

Jimin ne répondit pas tout de suite, prenant son sac sur l'épaule, me forçant à me lever. Il éteignit les lumières et on traversa les couloirs pour sortir du bâtiment.

— Si on veut.

Il y avait différents types de réponses à cette question mais « si on veut » se situait à l'exacte limite entre la bonne et la mauvaise réponse.

Autrement dit, ça sentait le roussi.

Je m'en doutais un peu. Après tout, depuis que ce dernier sortait avec Jimin, jamais je ne l'avais vu malgré toutes les tentatives de mon meilleur ami pour faire une soirée. Mais le rappeur travaillait beaucoup, était très occupé et jamais disponible. Si moi je m'en fichais, ça semblait énormément déplaire à Jimin.

— Disons que c'est compliqué.

Ça empirait, donc.

Il soupira alors qu'on frissonnait face à la température extérieure en se retrouvant sur le campus.

— On ne se voit pas assez à mon goût et quand je pense qu'on va se voir... on ne se voit pas. Ça m'agace.

Puis il fit un grand geste exaspéré :

— Et s'il n'y avait que ça...

Puis il ajouta :

— Mais je n'ai pas du tout envie de t'ennuyer avec ça.

— Ça ne m'ennuie pas.

— Je sais, Tae, c'est juste un moyen de ne pas continuer cette conversation, avoua-t-il cependant avec un petit sourire.

— Ah d'accord, compris-je.

On traversa le campus puis il fallut nous séparer, lui prenant le métro et moi le bus.

—Tu me redis pour samedi, hein ?

—Je vais y réfléchir mais si...

—Oui oui, je sais, si « tes révisions le permettent ». Rassure-toi c'est une soirée ciné, ça ne finira pas tard et tu pourras partir quand tu veux.

—On verra, éludai-je.

Et c'est comme ça que trois jours plus tard, je me retrouvai sur le pas de la porte du dortoir de Jimin.

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