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20-

Ma sonnette retentissait furieusement, à vive allure, comme le cri d'un animal souffrant le martyre alors que je me réveillai en sursaut. Mon réveil affichait presque quatre heures du matin.

Ça sonnait comme un air de déjà vu, non ?

Je me levai moins affolé que je ne l'avais été la dernière fois et ouvris ma porte. J'eus l'horrible surprise de tomber sur Yeri et son copain qui tenaient, encore une fois, un Jungkook bourré, quoique bien plus réactif que la dernière fois.

Merde.

- Ramenez-le chez lui ! M'exclamai-je.

- Hyung ! S'écria Jungkook avec un immense sourire, je suis content de te voir !

Jeon Jungkook, abruti, état d'ébriété fort, signification sous-jacente : emmerdes en perspective.

- Pas question, cracha Sehun en me le balançant et j'accusai le coup malgré moi.

- Il habite en face ! Arguai-je.

Son regard me transperça, me faisant déglutir, et je finis par ne plus rien dire. Jungkook à demi dans mes bras, je le repoussai sans ménagement alors qu'il se faufilait comme un gamin de cinq ans et demi dans mon appartement.

- Sors de chez moi.

- Bonne nuit Taehyung, fit gentiment Yeri.

- Attendez...

Mais je n'osais pas croiser le visage de Sehun alors je finis par capituler.

- Bonne nuit.

- C'est la dernière fois, dis-lui le bien, rétorqua Sehun, on n'est pas taxi !

Est-ce que ces deux-là conduisaient une voiture en état d'ébriété ?

Je n'eus pas le temps d'élaborer davantage ma pensée que je fis demi-tour et rentrai dans mon appartement. Jungkook avait enlevé ses chaussures et s'était affalé dans le canapé. Il se releva à demi en me voyant arriver.

- Hyung.... J'suis content de te voir !

- La ferme !

Il se mit à rire en se relevant, tanguant légèrement mais moins que la dernière fois. Je le regardai faire, à la fois blasé et agacé.

C'était la deuxième fois ce mois-ci.

La dernière fois, vu dans l'état dans lequel il avait été, il s'était réveillé avec une gueule de bois monumentale où il avait vomi dans mes toilettes, avec une tête de quelqu'un au bord du suicide. J'avais essayé de le faire boire ou manger, mais il n'avait fait que vomir pendant deux heures entières sans être capable de bouger autre part qu'entre mon canapé et ma salle de bain.

Charmant.

Il ne se souvenait de rien bien évidemment, mais il n'avait pas l'air content du tout de se retrouver chez moi. Quand je lui avais dit que Sehun et Yeri l'avaient ramené parce qu'il avait supplié, il s'était insurgé en me traitant de menteur. Ça ne m'avait pas plu.

On s'était disputés entre ses allers-retours de vomito aux toilettes. Puis j'avais fini par lui dire qu'il m'avait ré-embrassé. Je me souvenais de sa surprise, j'avais vu son visage rougir d'un coup puis se décomposer. Il s'était énervé, vraiment. Je ne l'avais jamais vu sortir de ses gonds de cette manière. Tellement, que je n'avais rien osé répondre, trop sidéré par son attitude. Il était parti, en claquant la porte.

Depuis, malgré mes messages, mes appels, je n'avais pas eu de nouvelles.

Jusqu'à ce soir, soit deux semaines plus tard.

Clairement Jungkook se foutait de ma gueule mais en plus, il débarquait encore chez moi, complètement cuit.

Ça n'allait pas se passer comme ça. Ces deux semaines m'avaient rendu de fort mauvaise humeur. Tellement que Jin hyung et Jimin avaient compris qu'il se passait quelque chose mais je n'avais pas eu envie de leur dire. Je détestais me sentir dirigé par mes émotions, d'autant plus par cette situation dont je n'étais en rien responsable.

Jungkook avait fait le gamin, m'avait ignoré, il rentrait à peine chez lui et là tout charmant et bourré comme il l'était, il revenait comme une fleur ?

Certainement pas !

- Bon ça suffit, dégage et rentre chez toi !

Je ne comprenais pas ce type.

Je n'étais vraiment pas doué pour les amitiés et personne ne me fournissait un guide ou un manuel pour les utilisateurs maladroits. Il fallait faire quoi dans cette situation ? Clairement, quelque chose m'échappait mais je n'avais pas envie de savoir quoi, ni de me prendre la tête.

Surtout pas de me prendre la tête. Je voulais savourer mon état calme du moment, ma routine ennuyante, le retour de mes habitudes bien ancrées. Il n'allait pas encore tout bousiller, certainement pas !

- Hyung, faut que je te parle, j'avais envie de te voir...

- Non. Dégage.

Il se mit à rire encore plus fort, d'un état de joie galvanisé par l'alcool dans son sang et je secouai la tête, affligé.

- Ça ne me fait pas rire ! Arrête ça et rentre chez toi !

- Tu as un truc à boire ? J'ai soif.

- De l'eau du robinet.

- T'as pas d'alcool ?

- Non.

- La nuit ne fait que commencer, j'ai encore envie de boire !

- Elle se termine, rétorquai-je en commençant à perdre patience.

Il n'y avait vraiment que lui pour me mettre dans un état pareil.

Pourquoi j'en étais là, à me fâcher avec lui à quatre heures du matin, un dimanche ?

- Viens on va danser, je sais à quelle soirée on peut se rendre ! Ça va te détendre.

- Non.

Il cherchait le contact, sa main cherchait à s'agripper à mon corps mais je reculai furieusement.

- Rentre chez toi, Jungkook ! C'est quoi ton problème, sérieusement ?

Cette phrase le fit taire, et son visage devint étrangement sérieux alors qu'il murmura :

- J'ai un problème hyung...

Il avait les yeux un peu dans le vague, confus et perturbé. Mais je n'allais pas me faire avoir avec son chantage affectif, pas pour la troisième fois.

- Si tu as un problème règle-le, mais arrête de venir chez moi.

Il me fixa d'un air facétieux et tourna son regard ensuite sur la pile de manuels posée sur la table basse. Délibérément il donna un coup de pied dedans et mes yeux s'écarquillèrent :

- Ne touche pas à ça !

Je fonçai sur lui, l'empêchant de mettre le bazar dans mes affaires. Ayant l'air de trouver que c'était un jeu amusant, il se mit à entreprendre de tout dégommer sur son passage alors que je m'énervais de plus en plus fort.

Ça ne me ressemblait pas, d'ailleurs, de faire ça, et je ressentais d'affreux picotements dans mon ventre et l'envie de hurler sur lui de tout mon soûl.

En tremblant d'une rage contenue, je finis par l'attraper par les avant-bras, y mettant toute ma force.

- Arrête !

J'essayai de contrôler ma voix et l'horrible sensation dans ma poitrine. Je le détestais tellement en cet instant, je ne supportais pas d'en être réduit à ça. Envahi par des émotions juste à cause de ses actes. Ses avant-bras parvinrent à se libérer, mais ce fut lui qui agrippa les miens. Il s'avança vers moi et me fixa droit dans les yeux en marmonnant :

- D'accord j'arrête. Mais toi tu arrêtes aussi.

- Qu'est-ce que tu veux que j'arrête ?

-Ce que tu m'as fait.

- Qu'est-ce que je t'ai fait ? M'écriai-je.

- Je ne sais pas...mais arrête ça. Tu me prends la tête.

- Pardon ? Rétorquai-je. Moi, je te...

Je le sentais, encore. Cet étrange pressentiment comme si je savais ce qui allait arriver. Mais il ne me laissa pas le temps de réagir comme il le fallait. Comme si elle était attirée par la mienne, sa bouche fondit sur mes lèvres. Je tentai de m'échapper, de le repousser, ne voulant pas céder à la tournure de cette conversation, encore excédé par la colère que j'éprouvais pour lui.

Je finis quand même par réussir à décoller nos lèvres et le fusillai du regard en chuchotant furieusement :

- Arrête ça ! Pourquoi tu fais ça !

- C'est toi qui fais ça !

- Quoi ?

- C'est de ta faute ! Cria-t-il.

S'il existait une phrase capable de m'énerver encore plus, ce fut celle-là.

Je me sentis bouillir mais Jungkook m'interrompit avec un sarcasme évident :

- Pourquoi je ferais ça moi, hein ?

Ça me désarçonna, un court instant ; une seconde seulement mais ce fut suffisant pour lui pour reprendre possession de mes lèvres.

Tout se mélangeait dans ma tête et encore plus dans ma poitrine, j'avais l'impression de passer d'un état à l'autre, sans transition. Étonnamment ma bouche bougea d'elle-même mais Jungkook se recula avec un petit sourire flanqué sur son visage.

- Tu vois, c'est toi !

- C'est toi qui as commencé !

- Bien sûr que non, je n'embrasse pas les mecs, moi.

- Pardon ?

Cette conversation ne rimait à rien. Rien ne rimait à rien de toute façon.

- Tu es venu jusqu'ici pour m'embrasser ?

Ma question le désarçonna. Chacun son tour, gamin.

- Bien sûr que non !

Il paraissait avoir rougi et je me sentis étrange face à ce constat.

- Alors pourquoi tu es venu ?

- Pourquoi pas.

Mais ses yeux un peu embrumés d'alcool fixaient toujours ma bouche et je le laissai faire sans bouger cette fois.

Je ne savais pas trop pourquoi.

Je devais clairement être fatigué, ou toutes ces sensations liées à la colère m'avaient grillé le cerveau, je ne savais pas trop. Mais j'aurais pu l'embrasser durant des heures entières, j'avais l'impression de plonger dans un autre monde, un rêve. Mon corps réagissait étrangement, quelque chose me brûlait l'entrejambe, mon cœur me faisait mal, mais que c'était agréable.

Beaucoup trop agréable, pour dire la vérité.

Parfois il fallait qu'on respire mais on revenait aux lèvres de l'autre aussi souvent que c'était possible. Son corps et le mien s'accrochaient comme s'ils cherchaient à se fondre l'un dans l'autre. Mon cerveau craquait, lamentablement. Je savais pourquoi il l'avait fait la première fois, pour ce stupide challenge. D'ailleurs le continuait-il toujours ?

La seconde fois, c'était pour réparer son erreur de la première, mais entre le baiser d'il y a quinze jours et aujourd'hui clairement il me manquait des données.

Pourquoi faisait-il ça ?

Et pourquoi moi je faisais ça ?

*******


J'allais le tuer.

J'allais l'étriper.

J'allais le zigouiller, l'étrangler, le tabasser.

J'allais le...

J'ouvris la porte, d'un coup. Une mine farouche sur le visage prêt à négocier avec l'effrayant Sehun pour qu'il débarque le corps de l'autre abruti de première dans l'appartement d'en face. Mais pas de Sehun, ni même de Yeri cette nuit-là.

Personne à part Jungkook lui-même.

Mon visage de combat se décomposa un peu et je reculai, ouvrant plus grand la porte pour qu'il y entre.

Nous étions dimanche, trois heures et demie du matin.

Jungkook retira ses chaussures, aucun de nous deux ne parla. Il monta l'unique marche pour arriver dans le salon alors que je reculais encore, cherchant désespérément sur ses expressions de visage quelque chose, n'importe quoi. Enfin il s'arrêta, me fixa et il souffla :

- Hyung.

Ce n'était pas sa voix habituelle, c'était une drôle de voix. Il y avait tant de sous-entendus dans ce simple mot que j'en tremblai. Et puis indéniablement, mon corps et le sien furent attirés l'un par l'autre et sa bouche fondit sur la mienne.

Sa langue avait un goût amer d'alcool mais je m'en contrefichais.

Mon cerveau, lui, essayait de rester connecté. De ne pas se faire noyer par tous ces ressentis corporels.

Une semaine plus tôt, je m'étais réveillé seul, Jungkook ayant disparu après des heures et des heures de baisers où on avait fini par s'assoupir l'un contre l'autre sur le canapé.

Et puis silence radio, pendant sept jours. De quoi alimenter ma colère qui attendait, là, impatiemment que je la lâche. Pas de message, pas d'appel, personne dans l'appartement d'en face. Rien.

Clairement, je pigeais enfin que Jungkook me fuyait. Mais il m'ignorait pour mieux débarquer chez moi, alcoolisé, dans la nuit de samedi à dimanche et pour m'embrasser de tout son soûl.

C'était inacceptable. Et pourtant on en était encore là. Au même point.

Faible comme j'étais, je m'étais de nouveau fait avoir.

Le pire ?

Oui, parce qu'il y avait pire, c'est que comme un imbécile, j'avais attendu toute la nuit pour ça.

Je savais qu'il allait venir.

Je voulais qu'il vienne.

Je crois que ma vie devenait encore plus bizarre qu'elle ne l'était avant.

L'embrasser m'avait fait un bien fou, ça m'avait donné le sourire et ça m'avait manqué toute la semaine.

On s'embrassait en marchant, en reculant plus loin vers mon salon et ses mains s'accrochaient à mes hanches y diffusant une chaleur brûlante avant que mon dos ne rencontre le mur. Ça devenait un véritable chaos dans mon corps. Ce baiser n'avait encore rien à voir avec les autres, c'était pire en intensité et en émotion.

Jungkook me dévorait, son corps se mouvait contre le mien, ses grognements me perdaient et moi je m'accrochais à lui comme un noyé à sa bouée.

Je n'en pouvais plus, j'allais mourir, ça faisait beaucoup trop.

Sa bouche se libéra de la mienne, me faisant respirer bruyamment et il fondit vers mon cou. Cette sensation me provoqua un frisson et ma respiration devint irrégulière. Mes mains s'accrochaient à ses cheveux, puis il remonta à mes lèvres et le rythme avait de nouveau changé, je ne parvenais pas à suivre. Son corps diffusait trop de chaleur sur le mien, je sentais que je perdais pied. Mes jambes tremblaient tant qu'elles allaient lâcher d'un moment à l'autre.

- Jungkook...

Mais il ne m'écouta pas, migrant de nouveau vers mon cou, ses mains étaient partout et tellement brûlantes qu'elles m'embrasaient. Il arriva jusqu'au lobe de mon oreille et le mordilla. Cette fois ce fut pire, mon dos se cambra un peu et je paniquai.

Stop. Pause.

- Jungkook... stop. Arrête !

Enfin il me libéra et je réussis à faire entrer de l'air dans ma gorge. En respirant par grandes bouffées, je tentai de reprendre le contrôle de mon corps en maintenant mon bras entre lui et moi comme une distance de sécurité. J'avais les joues rougies et les mains tremblantes. Confus, je finis par relever la tête. Son visage me fit rougir davantage. Je ne l'avais jamais vu d'aussi près mais je connaissais cette expression. Après tout je l'avais stalké, je connaissais sa manière prédatrice de regarder ses conquêtes. Sa façon de se mouvoir, son expression avant l'acte. Et là c'était moi qui étais la proie. Mais le voir d'aussi près de cette manière, m'émoustilla, mon esprit refusa pourtant de céder à la perte de contrôle. Il était beau, bien sûr, mais là c'était pire. Il me faisait de l'effet et je n'en comprenais qu'à peine la teneur, je ne sentais que la dominance qu'il avait sur moi, à laquelle je n'arrivais pas à échapper.

Ou que je ne voulais pas éviter ?

Comment j'en étais arrivé là, déjà ?

- Jungkook, il faut qu'on... parle...

- Non.

Non ?

Comment ça, non ?

Je ne réussis pas à le repousser que déjà je perdais pied à nouveau et que mes lèvres dansèrent avec les siennes.

Dans le fond ça m'effrayait, de perdre le contrôle ainsi.

J'avais peur de cette situation nouvelle devant laquelle j'étais totalement ignorant.

Stop. Pause.

Par pitié que quelqu'un l'arrête.

Je ne réussis qu'à plaquer ma main sur sa bouche alors que je m'accrochais à son épaule pour essayer de calmer mes tremblements. Je menaçais de m'écrouler d'un instant à l'autre et il sembla s'en rendre compte car il s'arrêta.

- Stop... s'il te plaît, suppliai-je.

Et ce fut là que mes jambes lâchèrent, il me réceptionna avant que mes genoux ne cognent par terre. En tanguant il me remit debout.

- Hyung ?

Il fallait qu'il cesse de m'appeler comme ça.

- Hyung, chuchota-t-il, tu es fatigué ?

- Ou..ui.

Je me dirigeai vers la chambre, cherchant à emprisonner sa main mais il ne bougea pas.

- Jungkook, il faut qu'on dorme.

- Non.

Je soupirai.

- Il faut qu'on...

- Non.

Je relevai la tête. Il avait l'air effrayé, confus.

- N'en parlons pas...

C'était plus une supplication qu'autre chose et contre toute attente je revins vers lui.

- Pourquoi ?

- Je ne veux pas...

Il sembla vouloir partir mais je le retins, à demi, sur mes jambes tremblantes.

- Ça suffit !

Ma voix le fit sursauter.

- Tu ne vas pas continuer à venir ici, bourré, m'embrasser et partir comme un voleur pour m'ignorer encore la semaine suivante ?

- Hyung, tu ne comprends pas...

- C'est toi qui ne comprends pas !

Ça y est, ma colère qui attendait là avait enfin le loisir de s'exprimer. Trop heureuse d'avoir été ainsi frustrée, elle se déversait en me faisant pleurer.

- Je t'ai officialisé comme ami ! M'écriai-je. Je l'ai vraiment fait, je... as-tu idée de combien d'efforts j'ai dû faire pour ça ? Et tout ce que ça a donné c'est cette situation que je ne comprends pas...

- C'est de ta faute ! Tout ça a commencé à cause de toi ! Rétorqua Jungkook avec véhémence.

- Pardon ?

Mes yeux s'écarquillèrent et je me mis à serrer le poing :

- Tout a commencé par ta faute, Jungkook, tu m'as embrassé, tu m'as fait revivre des choses que je ne voulais pas revoir, ensuite tu as eu cette idée de me ré-embrasser pour effacer la première tentative, tu es revenu bourré, ici, trois fois pour m'embrasser à nouveau. Tout ça c'est de ta propre initiative, je ne t'ai jamais rien demandé !

Son visage se décomposa et il secoua la tête comme s'il refusait la vérité.

- Je n'aime pas les mecs ! Cria-t-il.

- Moi non plus !

- Tu n'as aucun genre, c'est pas pareil ! Je suis hétéro !

- Je le sais très bien et alors ?

Ma voix craqua et la colère, satisfaite, retourna au fond de moi en ronronnant, me laissant avec un sentiment de vide.

- Je m'en fous qu'on s'embrasse je... je veux juste que tu arrêtes de m'ignorer. De me traiter de cette manière, soufflai-je.

- Comment je peux te regarder en face après... ça...

Il désigna d'un signe de main vague la pièce, comme s'il parlait de notre échange de tout à l'heure.

- Regarde-moi comme maintenant ? Est-ce que j'ai l'air de t'en vouloir ?

- Tu me cries dessus, hyung !

- Je te crie dessus parce que je suis effrayé à l'idée que tu me laisses !

Jungkook écarquilla les yeux sous la surprise. La colère avait fait sa part et laissé ouvert le champ de mon cœur, comme la dernière fois, j'avais l'impression de montrer une énorme faille. Mais je craignais aussi qu'en ne disant pas ce que j'avais sur le cœur, j'allais perdre tout ce que j'avais à peine commencé à construire jusqu'à maintenant.

- Tu es mon ami, Jungkook, soufflai-je. Je t'interdis de ne plus l'être. Je ne le supporterais pas. Tu ne te rends pas compte à quel point ce serait terrible pour moi.

- Tu es mon ami aussi hyung. Mais...

- Mais ?

- Mais je ne sais pas ce qui m'arrive...

On se fixa, perdus, confus, embarrassés par les vérités qui sortaient de nos bouches.

- Ça m'a fait perdre la tête cette histoire, avoua-t-il, je n'aurais jamais dû te ré-embrasser ça m'a... perturbé de l'avoir fait. Je ne savais pas...comment me comporter avec toi, après.

- Alors tu me fuyais ?

- Oui...parce que je ne suis pas gay !

Il avait crié comme de nouveau en colère :

- J'ai passé mes semaines à coucher avec des meufs ! Lâcha-t-il avec arrogance. Je suis hétéro à cent pour cent ! Merde !

- En quoi c'est ma faute ? Pourquoi tu me cries dessus ?

- Pourquoi on s'embrasse alors ?

Mes épaules retombèrent et je cherchai dans l'appartement un objet sur lequel accrocher mes yeux, en vain.

- Je ne sais pas, soufflai-je.

- Moi non plus je n'en sais strictement rien, hyung. Je n'embrasse pas les mecs, putain ! Et ça me fait péter un câble !

- Pas moi.

Il ouvrit grand les yeux, une mine ahurie se peignant sur le visage et je fermai les paupières quelque secondes avant de les rouvrir.

- Pas moi. Je m'en fous... enfin non je ne m'en fous pas... j'apprécie l'acte mais je...

Pourquoi je bégayais autant, au juste ?

- Ça n'a pas d'importance ! Je veux que tu arrêtes de m'ignorer, je veux que tout revienne comme avant !

Jungkook fuit mon regard avant de ricaner un peu :

- Tu crois qu'après ça, tout reviendra comme avant, hein ?

- Pourquoi pas ?

Ses yeux revinrent vers moi et me fusillèrent du regard.

- Non, clairement pas, non, ça ne marche pas comme ça.

- Alors on fait quoi ?

Je me mordis la lèvre, prêt à lâcher encore un flot d'émotions trop contenues.

- Tu veux me lâcher, tu ne veux plus qu'on soit amis ? C'est ça ?

- Je n'ai pas dit ça, souffla doucement Jungkook en fronçant les sourcils.

- Alors quoi ?

- Je ne sais pas.

On tournait en rond, on en était encore là, toujours confus, l'un en face de l'autre, au milieu de mon appartement au beau milieu de la nuit.

On resta un moment silencieux, moi le regardant, lui regardant ailleurs.

- Hyung, finit-il par dire. Tu... as de l'attirance pour moi ? Je veux dire...

- Non.

Ses yeux accrochèrent les miens et il répondit :

- Moi non plus. Tu es un mec, je ne serai jamais attiré par un mec.

Je ne voyais pas où il voulait en venir. Il poursuivit après un moment :

- Je t'aime bien hyung, on est amis mais pas... comme ça.

Je fronçai soudain les sourcils :

- Pourquoi j'ai l'impression que tu essayes de me larguer ?

- Je...

- Dans combien de langues je dois te le dire ? Je m'en fous qu'on s'embrasse, ça ne m'importe pas, m'écriai-je.

- Alors on fait comme s'il ne s'était rien passé ! Rétorqua-t-il durement.

- Voilà !

- On n'en parle plus jamais !

- Si tu veux.

- On fera comme s'il ne s'était rien passé... C'était un moment de confusion, c'est tout.

Soudain il pivota, avec un sérieux monstre :

- Et ça ne se reproduira pas !

- Entendu.

- C'est juste un moment de confusion, rien de plus, répéta-t-il.

- J'ai compris, admis-je. Ça me va.

- On continuera d'être pareils qu'avant.

- Oui.

- Personne ne le saura jamais, insista-t-il.

- Personne.

- Même nos meilleurs amis.

- Même eux, répétai-je.

C'était juste une mise au clair sur la situation.

Alors, pourquoi j'avais l'impression qu'on fixait les règles de quelque chose ?

- Ça ne change rien à notre amitié.

- Ça ne change rien du tout, terminai-je.

On lâcha un soupir de soulagement simultanément et il risqua un petit sourire :

- Bon, j'ai l'impression que c'est clair maintenant...

- J'essayais de te le dire depuis tout à l'heure mais tu ne m'écoutais pas.

- Ne commence pas...

- C'est toi qui es chiant, me plaignis-je.

- Hyung !

Je risquai un minuscule sourire avant de me passer une main dans mes cheveux.

- Je suis fatigué, allons-nous coucher. Tu veux dormir là ou chez toi ?

- Ah ? Parce que j'ai le choix ?

Lui, son sourire mutin, ses yeux amusés.

Le voilà de nouveau comme avant.

- Je dors chez moi, répondit-il alors que je hochais la tête.

- Très bien.

- J'ai un devoir à rendre pour lundi, j'ai rien branlé, je peux venir bosser chez toi ?

- Si tu ramènes à manger.

- Vendu.

Je le raccompagnai à l'entrée et il remit ses chaussures.

- A demain hyung.

- A demain.

Et quand la porte se referma je lâchai un nouveau soupir bruyant.

J'étais si rassuré à l'idée que tout revienne à la normale. J'avais presque paniqué à l'idée que quelque chose se soit déréglé.

Je voulais que Jungkook reste Jungkook, ce gamin arrogant, fier, orgueilleux, tellement facétieux qui me donnait envie de le trucider de quarante mille manières différentes.

Tout devait rester en place.

Peu m'importait le prix pour ça.

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