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19-

La rentrée avait eu lieu un jour de pluie torrentielle.

Le ciel avait pleuré des litres de larmes et c'était sous cette atmosphère que presque un millier de nouveaux élèves avaient intégré la Seoul University. Jimin faisait partie de ces malheureux nouveaux étudiants obligés de courir sous la pluie pour trouver leur salle dans le labyrinthe des bâtiments.

Le pauvre.

Mais malgré tout, vu les messages qu'il m'avait envoyés, il avait eu l'air de trouver cette journée particulièrement « géniale ». C'était son mot.

Tant mieux.

Une nouvelle année commençait, de mon côté j'intégrais ma troisième année de médecine.

J'avais pensé au parapluie en quittant mon appartement ce matin-là, et c'était sec que j'avais retrouvé Jin hyung à l'entrée du bâtiment de notre département. Les bâtiments de médecine étaient tous blancs, ce qui n'était pas le cas des autres. Le reste du campus était un assemblage hétéroclite de matières, de couleurs, de formes. La palme des plus beaux bâtiments était donnée aux départements des Arts.

En médecine, nos locaux étaient blancs ou gris, un ensemble moderne sans charme comme pour nous préparer aux hôpitaux une fois sortis du cursus scolaire.

Jin hyung m'avait attendu près de la porte, à l'extérieur, protégé par le haut bâtiment. Il avait néanmoins gardé ouvert son parapluie rose dont la couleur tranchait avec le gris ambiant à la fois du ciel et de l'établissement.

- Kim Taehyung, je vais te greffer ton téléphone à la main !

- Euh...Bonjour hyung.

Mon ainé soupira avant de s'armer d'un petit sourire.

- Bonjour Taehyung. Content de te voir en vie.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Pourquoi tu ne réponds pas à mes messages ?

On ferma simultanément nos parapluies avant de passer les portes vitrées, puis le sas et enfin de nouvelles portes pour entrer dans le hall d'accueil.

- Je me suis inquiété figure-toi... Répliqua mon aîné avec une moue contrariée qu'il faisait parfois et qui lui donnait l'air juvénile.

- Tu n'avais pas besoin de t'inquiéter. Tout va bien.

- Tu es sûr ?

- Je t'assure.

Je n'avais pas envie de lui révéler ce qu'il s'était passé alors je n'ajoutai rien. Ça me réchauffait le cœur qu'il puisse s'inquiéter ainsi pour moi mais je ne voulais pas spécialement lui en parler.

Jin hyung et moi nous nous apprécions mutuellement mais nous savions peu de choses l'un sur l'autre. À part des choses implicites que j'avais découvertes avec les années. Il avait quatre grands frères, aimait le rose, cuisinait très bien, aimait les blagues de vieux et avait eu un accident de vélo dans sa jeunesse qui lui avait cassé l'index et depuis ce dernier était resté tordu. Nous ne traversions jamais réellement la ligne amicale de « collègues de promotions » que nous nous étions imposés dès le début. Ça ne m'avait jamais posé de problèmes mais à présent, je me demandais si c'était une bonne chose.

On se faufila parmi les élèves rassemblés devant le grand panneau, avant d'observer la liste d'élèves de notre année et l'emploi du temps.

- Oh merveilleux, ironisa Jin, on commence par le cours épuisant d'anatomie en première heure.

- Pire, surenchéris-je, on finit la journée par le cours de Mr Do.

Donc cette journée qui avait commencé de manière merdique, par une pluie diluvienne qui était annonciatrice, allait finir de manière merdique.

Jin hyung grimaça avant de lire le nom de notre amphithéâtre. Nous quittâmes, ensuite, les panneaux d'affichage avant de grimper dans les étages et de se diriger vers notre salle. Il ne restait que cinq minutes avant le début du cours.

Les élèves de ma promotion étaient déjà presque tous arrivés, Jin repéra des places vers le milieu de l'amphi et alors que je grimpais les marches, j'aperçus Yeri entourée d'un groupe. Contre toute attente et de manière un peu maladroite, elle me salua de la place où elle se trouvait. Un peu surpris je ne réussis qu'à faire un signe de tête crispé avant de reprendre mon chemin. Jin hyung me regarda avec surprise avant de reprendre son chemin et de poser son sac au début de la rangée.

- Tu la connais ?

- Je l'ai rencontrée dans l'appartement de Jungkook.

- Ceci explique cela, répondit-il avec un léger sourire.

En installant mes affaires, j'observai alors son fameux groupe d'amis qui semblaient étonnés par ma soudaine politesse, ils me jetaient des coups d'œil curieux. Pour la première fois, j'osai regarder partout autour de moi. Par habitude et parce que ça m'importait peu, je n'avais jamais fait vraiment attention aux gens qui étaient dans la même promotion que la mienne.

- On n'est pas... moins nombreux que d'habitude ? M'étonnai-je.

- Si, comme à chaque rentrée, j'ai entendu dire que dix d'entre nous avaient été recalés aux examens précédents.

- Ah bon ? M'exclamai-je en me tournant vers mon aîné.

Jin fronça un peu les sourcils :

- Tu es sûr que tu vas bien ?

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Je sais pas, dès que tu es arrivé je t'ai trouvé... différent.

Je haussai les épaules sans savoir quoi lui dire. Je ne me sentais pas différent.

Certes je faisais des choses peu habituelles mais ça ne voulait rien dire, non ?

Le cours était censé avoir débuté mais toujours pas de professeur à l'horizon, en attendant je continuai mon observation nouvelle. Tout le monde était réuni en petits groupes, seuls quelques rares élèves étaient seuls. Je croisai un certain nombre de regards. Mais les gens détournaient immédiatement la tête.

Je n'avais jamais remarqué, jusqu'alors, qu'il y avait peu de filles dans ma promotion. Une grande majorité d'hommes assistaient au cours. Nous étions au moins une cinquantaine. J'avais le souvenir que lors de ma première année, nous étions trois fois plus nombreux. Maintenant l'amphithéâtre paraissait presque vide.

Alors que Mr Choi, notre professeur d'anatomie appliquée entra, saluant tout le monde, je croisai le regard d'un type à cinq ou six rangées en dessous de la mienne. Il était seul, au premier rang et il se mit à rougir comme une pivoine quand nos regards se rencontrèrent.

Il détourna la tête mais rapidement il se retourna à nouveau et me fusilla du regard. Je fronçai les sourcils puis me fit la réflexion que c'était peut-être la personne dont Yeri m'avait parlé. Celui qui voulait me « battre » aux examens.

Donghae ? Kibum ? Dongyul ? Ah...

Je ne me souvenais pas de son nom.

Qu'importe.

Mr Choi fit son petit discours habituel d'un ton de voix monotone. Il parla du programme de l'année et des nouveaux cours de « pratique ». Cette nouvelle généra un petit brouhaha d'excitation mais lorsque Mr Choi redemanda le silence total pour poursuivre son discours préparé et ô combien ennuyant, la porte de l'amphi s'ouvrit d'un coup.

La personne trempée jusqu'aux os, dégoulinante de la tête aux pieds devant l'entrée, les cheveux teints en rouge, entra avec vacarme. Son énorme pull à grosse maille rayé rouge et noir était plein de trous contrairement à son pantalon en cuir sur ses Doc Martens noires abîmées presque non lacées.

Dans un mouvement de main il remonta ses cheveux pour les plaquer en arrière sur son crâne, et offrit son visage charmant et juvénile au public qui l'observait curieusement. Un grand sourire marqua le visage de Bambam avant qu'il ne lâche simplement :

- Salut, je suis le nouveau !

Mr Choi, son front dégarni, sa mine fatiguée dans ses habits démodés, marqua un temps de surprise avant de se racler la gorge et de présenter le nouvel étudiant, venant de l'université de Bangkok.

Tiens, j'avais comme un affreux pressentiment, tout d'un coup.

- HYUNG !

Je sursautai et me crispai un peu alors que Bambam se dépêchait de monter les marches deux par deux pour arriver à notre rangée. Il fit lever les quelques élèves assis avant nous avec des sourires d'excuse adorables. Il arriva à ma hauteur, son sac éventré, recouvert de graffitis, pendait lamentablement sur le sol, il portait des tas de chaînes aux poignets et des bagues en argent qui lui donnaient un air recherché, dépravé et rebelle.

- Taehyung hyung ! Cria-t-il en me faisant un sourire immense. Salut ça va ? Bien dormi ? Tu ne réponds pas à mes messages ? Salut Jin hyung ! Tu vas bien ? Bien dormi ?

Seigneur.

- Bambam, crie moins fort, le réprimanda gentiment Jin hyung en lui indiquant la place à côté de moi.

Depuis quand mon duo avec Jin hyung était devenu un trio, au fait ?

Pourquoi personne ne me prévenait jamais ?

L'arrivée de mon nouveau, malgré moi, camarade de promotion avait dissipé l'attention des élèves sur le discours de Mr Choi qui s'agaça un peu.

- Hyung, je t'ai envoyé un message me demandant de m'attendre devant le bâtiment mais tu ne m'as pas répondu, geint-il, je me suis perdu du coup !

Je compris après quelques secondes de latence qu'il parlait à moi.

- Quel message ?

- Le message que je t'ai envoyé hier soir.

- Je n'ai pas reçu de message.

J'essayai de me concentrer sur ce que mon professeur disait, en vain. Déjà parce que Tête-Rouge s'agitait en tous sens pour sortir ses affaires, les cliquetis de ses bracelets en argent m'agaçaient, et surtout...

Surtout.

Il n'arrêtait pas de parler.

Et Jin hyung à ma droite pouffait comme un imbécile sans avoir envie de m'aider à sortir de cette nouvelle galère.

- Hyung, passe-moi ton téléphone, faut que je vérifie un truc, à tous les coups j'ai pas pris le bon numéro...

- Plus tard, sifflai-je le plus silencieusement possible, le cours a commencé.

- Ah bon ? Je croyais que ce vieux croûton était là que pour le discours inutile de début d'année.

Jin essaya de ne pas s'étrangler de rire, en vain, alors que des têtes, interloquées et hilares, se tournaient vers nous.

- Oh, j'ai parlé trop fort, fit innocemment Bambam sans éprouver la moindre gêne.

Le « vieux croûton » en question avait l'air d'avoir entendu et il n'avait pas l'air content.

Maladroitement je me cachai le visage dans mes mains.

Clairement cette journée allait être merdique.

Pire, je me sentais mal pour la suite de mon année.

Qu'est-ce qui allait encore m'arriver ?

*******


Malgré tout, la matinée se passa relativement correctement. Le relativement se trouvait en la personne à la tête rouge soit, mon nouveau camarade de promotion. Bambam avait, le temps d'une seule pause entre les cours, de neuf heures trente à dix heures moins le quart, réussi à se faire plein de nouveaux amis.

Juste le temps d'aller chercher un café, en fait.

Il était revenu de sa pause en tapant la discute avec tout le monde comme si c'était la chose la plus simple et facile du monde. Malheureusement il n'avait pas décidé de changer de voisin de table, c'est à dire moi, et était resté le reste des cours près de ma personne.

En soit, il ne serait pas gênant, si et seulement si : il ne gesticulait pas toutes les trente secondes, il ne parlait pas, ne bougeait pas, ne riait pas...

Donc encore en gros s'il n'était pas lui. J'avais dû le reprendre plusieurs fois pour qu'il se taise alors que je prenais des notes.

Arriva l'heure du déjeuner, toujours sous une pluie torrentielle, à croire que le grand déluge était arrivé et j'envoyai un message à Jimin pour lui dire de nous rejoindre au réfectoire du campus.

Bambam demandait à Jin où il pourrait trouver un parapluie original en ville et la conversation s'enchaînait sur les endroits que le thaïlandais voulait visiter à Séoul.

Même avec deux parapluies, on n'échappa pas au fait d'être légèrement trempés quand nous arrivâmes au réfectoire. Alors que Jimin me répondait qu'il arrivait dans deux minutes, Bambam s'adressa à moi :

- Tu devrais refaire ta couleur, hyung.

La main de Tête Rouge partit sans que je ne la voie arriver et effleura mon cuir chevelu. Je rejetai son contact en repoussant brusquement sa main. Bambam écarquilla les yeux, surpris et un peu effrayé par mon attitude, et s'excusa en bafouillant avant que je ne soupire et mette les choses au clair avec lui :

- Je n'aime pas vraiment les contacts.

- D'accord, pardon hyung, je... je ferai attention.

Je culpabilisai un peu en le voyant soudain penaud et gêné et Jin hyung détendit l'atmosphère en lui parlant des différents stands de nourriture du restaurant universitaire. Au même moment, la file avançait et on apercevait enfin le début du réfectoire.

Tête Rouge commença à s'extasier en voyant tous les stands de nourriture. Il parla avec passion des plats que faisait sa mère et j'écoutai distraitement. On arriva enfin pour se servir et je me dirigeai derechef vers le stand le plus grand, celui de la cuisine coréenne. Jin hyung nous trouva une petite table et alors qu'on s'installait, Bambam repéra un des membres de son dortoir et se précipita dans sa direction.

Comment il s'appelait celui-là, déjà ?

La dernière fois que je l'avais vu, il portait seulement un caleçon, du coup difficile de l'identifier avec des vêtements.

Je n'étais vraiment pas doué pour me souvenir des prénoms.

Ou des visages. Des gens, en fait.

- Tu le supportes mieux que je ne l'avais prévu, me fit remarquer Jin.

- De ?

- Bambam.

- Ah. Tu trouves ?

- Oui.

- Avec le voisin d'en face, j'ai de l'entraînement maintenant, lui fis-je remarquer.

Repenser soudain à Jungkook me fit me rappeler des images de la veille.

Ça ne m'avait pas empêché de dormir, mais clairement je ne savais pas quoi en penser. J'étais devenu officiellement ami avec lui. Ça voulait dire que je devais l'appeler mon « ami » sauf que je n'y arrivais pas.

Après ma crise et la façon dont il s'y était pris pour détruire ce traumatisme en moi, j'avais l'impression d'être purgé de quelque chose. Comme si je sortais d'une grosse grippe et que mon corps avait évacué tous les microbes.

Jin hyung me sourit avant de froncer un peu les sourcils :

- Si ce gamin dit la vérité, avoir cinq ans de moins que moi et se retrouver dans notre année veut dire que soit, c'est un génie, soit...les études en Thaïlande sont différentes d'ici.

Je haussai les épaules.

- Va savoir.

- Oui, comme tu dis, on le saura bientôt. En tout cas il est vraiment agréable, c'est un sacré personnage et il a l'air de bien t'aimer.

Je le regardai, surpris :

- Ah bon ? Comment ça ?

Jin se mit un peu à rire mais ne répondit pas, il enclencha la conversation sur son bouquin que je ne lui avais pas encore rendu et sur nos rapports de stage. Bambam revint vers nous et demanda si on pouvait manger avec Jackson et ses amis mais je déclinai la proposition rapidement.

Soudain son visage reprit son air penaud de tout à l'heure et, déçu, le rougeâtre sembla hésiter avant que Jin ne lui souffle :

- Va manger avec eux si tu veux, on se rejoindra tout à l'heure.

Cela sembla le convaincre, quoi que pas totalement, puisqu'il finit par prendre son plateau, nous saluer et s'en aller s'asseoir à l'autre table.

J'avais presque terminé mon repas quand Jimin arriva. Il était non seulement à la bourre et clairement trempé mais son visage affichait aussi un sourire jusqu'aux oreilles.

- C'est énorme ! Putain cette université est incroyable !

- Salut aussi à toi, Répondis-je platement.

- Tu as l'air d'avoir passé une bonne matinée, fit remarquer Jin.

- Géniale ! Il y a tellement d'options de danse et de musique que j'aimerais tout prendre. Je ne sais plus où donner de la tête !

Il parla plus qu'il ne mangea, mais ça, c'était typique de Jimin. Il nous raconta toute sa matinée de long, en large et en travers, de toutes les personnes qu'il avait rencontrées et de tous ses professeurs ...

J'étais content de le voir aussi heureux et passionné.

- Autrement dit il y aura un spectacle à la fin de l'année ? Traduisis-je après plus d'une demi-heure de monologue.

- Plusieurs, reprit Jimin. Les départements de danse moderne et de hip hop ont eux aussi leur spectacle. J'ai bien l'intention de m'inscrire pour notre classe de danse contemporaine.

- Tu fais bien. Il y a pas mal de recruteurs qui viennent, surenchérit Jin hyung, et l'université met un sacré budget dans cet événement.

- On n'a pas arrêté de me parler d'un Hoseok qui aurait été un danseur.

Ah oui lui, tiens.

- C'est le président du conseil des élèves, il a été danseur mais il ne l'est plus. Il fait partie du département de sciences politiques. Mais il est toujours très attaché à la danse, il met beaucoup de moyens pour que l'université s'aligne sur les écoles spécifiques de musique et de danse.

- Tu le connais bien, hyung, fis-je remarquer en me souvenant qu'ils avaient l'air de bien s'entendre.

Jin haussa les épaules :

- C'est une longue histoire mais oui on se connaît assez bien.

- Vas-y dis, lui intima Jimin en penchant son corps en avant comme un enfant prêt à entendre un secret.

- Elle n'est pas intéressante.

- Pas grave, dis quand même.

- Non.

- Allez...

Je les regardai se chamailler un peu, me demandant depuis quand et comment ils en étaient venus à se parler confortablement. Pourquoi les gens semblaient si facilement devenir amis autour de moi, alors que j'avais tant de mal à m'y mettre ?

Soudain Bambam revint vers nous avec son plateau à peine entamé et s'assit lourdement, il avait l'air un peu contrarié mais il tenta de sourire :

- Vous parliez de quoi ?

Jimin se retourna et regarda Jackson et ses amis avant de soupirer :

- Je vois.

Il voyait quoi ?

Moi je ne voyais rien du tout.

Bambam fit semblant de ne pas l'avoir entendu et se tourna vers moi avec son grand sourire :

- Hyung, tu veux passer à l'appartement ce soir ?

- Hein ?

Jimin me sourit :

- Bonne idée, Jaebum hyung a installé un vidéo projecteur et une toile blanche pour regarder des films.

- Des séries, aussi, acquiesça tête rouge, et des trucs sur les zombies qui font peur...

- Jaebum hyung aime les trucs d'horreur, expliqua Jimin en grimaçant.

- À notre plus grand malheur, surenchérit Tête Rouge.

Jimin avait l'air aussi de bien s'entendre avec Bambam.

Rien de nouveau sous les tropiques, mon meilleur ami s'était toujours entendu avec tout le monde. Alors pourquoi je l'enviais maintenant ?

Mais qu'est ce qui me prenait aujourd'hui ?

Peut-être que Jin hyung avait raison, il y avait quelque chose de différent chez moi...

J'allais répondre mais on me coupa avant :

- De toute façon on n'aura pas de travail, c'est seulement la rentrée aujourd'hui, on n'a rien appris de nouveau, lâcha Bambam.

- Ouh là mon petit, c'est que tu ne connais pas encore Mr Do.

La voix de Jin me fit doucement rire, j'adorais quand il parlait comme un vieux ahjussi.

- Mr Do ? Répéta Tête Rouge d'un air étonné.

- Il est horrible...

Toutes les têtes pivotèrent vers moi et Jimin leva un sourcil, stupéfait, avant que Jin hyung ne soupire :

- On le voit en fin de journée et il va nous miner le moral.

- Nous faire regretter d'être nés.

- Nous réprimander comme des gamins et nous faire culpabiliser.

- Nous donner un maximum de devoirs et de lectures, tellement qu'on ne pourra pas tout faire.

- Et nous interroger sadiquement avec un examen non prévu, oralement, devant tout le monde.

- Pour bien nous enfoncer encore plus.

Les yeux de Jimin et Bambam allaient de hyung à moi, en s'écarquillant au fur et à mesure. Le rougeâtre pâlit :

- Mais...mais...

- Donc, non, on aura des choses à faire dès ce soir, soupirai-je.

- Du coup on finira à la bibliothèque en sortant, termina Jin Hyung, comme d'habitude.

Jimin se tourna vers son colocataire avant de dire avec pitié :

- Je te conseille vivement de changer de département.

*******


Ça faisait une semaine et deux jours que je n'avais pas de nouvelles de Jungkook.

Rien, nada, le silence total.

Et c'était sûrement la plus longue période sans nouvelles que j'avais de lui depuis qu'on se connaissait. C'était bizarre.

Je le voyais à peine chez lui et lorsqu'il s'y trouvait, pour un court moment, je n'avais presque aucun regard de sa part de son salon au mien. Vraiment c'était bizarre.

Je n'avais pas remarqué au début, un peu pris dans le travail de ce début d'année qui, comme Jin Hyung et moi l'avions anticipé, fut chargé. Bambam semblait avoir été traumatisé par Mr Do.

Pauvre gosse, et encore... s'il savait. Quand il aura son premier examen avec lui, il pleurera.

C'était la question de Jimin, hier, qui m'avait fait tiquer :

- Comment va Jungkook au fait ? Ça fait un moment que je n'ai pas eu de nouvelles...

Un moment ? Une semaine, en gros.

Mais c'était vrai. Tiens, que devenait Jungkook ?

J'avais essayé, hier soir, d'envoyer un message mais je n'avais aucune idée de ce qu'il fallait écrire alors je n'avais rien envoyé. Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire. Je commençais sérieusement à me poser des questions. Et bien sûr je détestais ça, me poser des questions. Ce qui m'inquiétait c'était que maintenant que notre amitié était devenue officielle, les choses changeaient.

Où était-ce ce qu'il s'était passé après ? Pourtant il avait dit « affaire réglée », alors tout était convenu entre nous, non ?

Peut-être que j'aurais dû en parler à Jimin.

Voilà.

Je me posais des questions.

Merde.

Heureusement, le mardi soir de la semaine suivante, je le vis enfin rentrer chez lui. Je me levai alors de ma table haute, de mes affreuses révisons pour Mr Do et jetai un regard en direction de son salon, me sentant redevenir un voyeur alors que je le regardais balancer son gros sac de sport à travers la pièce, jeter ses chaussures et s'affaler dans son canapé, exténué. Mais au bout d'un court moment, il releva un peu la tête au-dessus de l'accoudoir et nos regards se croisèrent avant qu'il ne se redresse et sorte son téléphone de sa poche.

Mon propre téléphone vibra et je décrochai sans accorder le moindre regard à l'écran.

« Salut hyung.»

- Salut.

Puis le silence et je fronçai les sourcils.

- Tu vas bien ?

« Oui ».

Bon, s'il le disait.

Mais pourquoi j'avais un doute ?

« Et toi ? »

- Ça va.

« Tant mieux ».

Il n'avait pas l'air dans son état normal.

- Tu as bu ?

Je le vis être surpris par la question et se relever un peu.

« Non, pourquoi tu me dis ça ? »

- Tu es bizarre.

« C'est toi qui es bizarre ».

Ça m'arracha un petit sourire.

- Tu veux jouer au jeu de c'est celui qui le dit qui l'est ?

« Rigole pas, j'aime bien ce jeu ».

Je m'en doutais, un jeu de gamin.

« Désolé hyung, je suis claqué, j'ai passé une dure semaine, on se rappelle une autre fois ? »

- Si tu veux.

Mais il hésita et en avalant une gorgée d'eau je finis par demander :

- Tu es sûr que ça va ?

« Je suis fatigué c'est tout ».

- Si tu le dis.

Mais il resta un silence dérangeant avant qu'il ne reprenne la parole :

« T'as dit quoi à Jimin hyung quand il est revenu ? ».

- Qu'on s'était réconciliés et qu'on avait mis la situation au clair.

« Et ? »

- Qu'on était devenus officiellement amis.

« Et ? »

- Et rien.

« Tu ne lui as rien dit d'autre ? » Insista-t-il.

- Non, qu'est-ce que tu voulais que je lui dise ?

Cette fois il se tourna enfin vers sa baie vitrée et m'observa avant de parler :

« Pourquoi tu n'as rien dit ? »

Il n'y avait pas de reproche dans cette voix, mais une nervosité qui me fit froncer les sourcils.

- Je ne sais pas.

Je penchai un peu la tête avant de reprendre :

- Je crois que je n'avais pas envie de lui dire. Pourquoi ? Tu aurais voulu que je lui en parle ?

« Non ! »

Il passa une main dans ses cheveux puis sur sa mine fatiguée avant de souffler :

« Ne lui en parle pas. À personne. Jamais. Je... je vais me doucher et me coucher, à plus tard hyung. »

- A plus tard.

Il raccrocha, balança son téléphone sur le canapé et se dirigea vers sa salle de bain.

Il était bizarre mais vu qu'il l'avait toujours été à mes yeux, ça n'avait rien d'étonnant.

Je finis par hausser les épaules et me remettre dans mes révisions.

Il était seulement fatigué. Voilà tout.

Voilà tout.

*******


Ma sonnette retentissait furieusement, à vive allure, comme le cri d'un animal souffrant le martyre alors que je me réveillai en sursaut, paniqué. Mon réveil affichait presque cinq heures du matin. Les sens affolés je me levai, timidement, presque apeuré, avant de sortir de la chambre et de m'approcher de ma porte d'entrée.

- Qui est là ? Balbutiai-je.

- Taehyung ?

C'était une voix de fille, je ne connaissais pas de fille. Inquiet je tendis l'oreille jusqu'à ce que j'entende une voix grave, étouffée, grogner :

- Putain il va l'ouvrir sa porte ?

Je ne reconnaissais pas cette voix. Craintivement je répétai :

- Qui est là ?

- Taehyung, c'est Yeri, fit la voix féminine.

Yeri ? De ma promotion ? À cinq heures du matin devant chez moi ?

Surpris mais un peu plus rassuré, je décoinçai le verrou et ouvris ma porte. Avec ma tête froissée, mes cheveux en bataille et mon pyjama je tombai sur Yeri mais pas seulement elle. Mon aspect fit lever un sourcil inquisiteur sur le visage gravement flippant de Sehun. Elle, elle me souriait timidement, un peu mal à l'aise, mais je ne le remarquai pas, trop concentré sur le corps que le couple supportait tant bien que mal. Celui de Jungkook.

Qu'est-ce que...

- On te le ramène, cracha le brun en me jetant le corps du voisin dans les bras.

Jungkook ressemblait à une vraie poupée de chiffon et je parvins difficilement à le retenir de tomber mais Yeri me vint en aide.

- Sehun ! Arrête ! Tu vois bien qu'il va mal....

- On a fait un putain de détour pour son joli minois parce que monsieur suppliait qu'on le ramène là, j'ai le droit d'être en colère !

Il la fusilla du regard et elle poussa un grand soupir agacé mais je n'avais pas le temps de faire attention à eux. Le corps de Jungkook pesait lourd et il bougeait sans que je ne parvienne complètement à le maintenir.

- Il n'habite pas là, mais en face de l'autre côté ! M'écriai-je, alors que le couple s'en allait en direction de l'ascenseur.

- Il voulait qu'on l'amène chez toi, me répondit Yeri en m'envoyant un regard désolé derrière son maquillage coulant et ses yeux imbibés d'alcool.

- Mais je n'en veux pas, ramenez-le chez lui !

- En échange de quoi ?

Hein ?

Sehun me fixait droit dans les yeux, de ce même regard polaire et perçant qui me fit déglutir.

- Co... Comment ça ?

- Je peux le ramener de l'autre côté, mais en échange de quoi ?

Je n'aimais pas du tout son ton et Yeri regardait son copain avec une lueur méfiante dans le regard.

- De rien.

- Alors garde-le.

La porte d'acier se referma sur eux, me laissant seul, dans le couloir de mon étage, à porter à bout de bras le gamin alcoolisé qui allait s'écrouler d'une minute à l'autre.

Mais qu'est-ce que j'avais fait pour mériter ça ?

En utilisant ma force ridicule, je parvins à tirer Jungkook jusqu'à ma porte mais à peine avait-on mis un pied dans l'entrée qu'il s'écroula en avant, m'emportant dans sa chute. Une flopée de jurons plus tard, je parvins à me sortir de là.

Quel poids faisait-il exactement ? Non parce qu'il avait l'air tout mince comme ça mais ce n'était pas le cas !

Je soufflai, me sentant transpirer dans un effort physique que je n'avais pas la moindre envie de faire à cette heure-là de la nuit. J'avais presque envie de le laisser là. Il grogna en se retournant à demi de sa position comme s'il se réveillait un peu.

J'en profitai pour défaire ses chaussures, manquerait plus qu'il salisse mon appartement, alors qu'il se tortillait, les yeux à demi ouverts :

- Hyung ?

Il puait l'alcool à plein nez. Une fois ses chaussures défaites je lui ordonnai de se lever. Mais il en fut bien incapable.

Bon. Clairement il semblait inapte à rentrer chez lui et je n'avais pas envie de l'y emmener. Avec beaucoup de jurons je finis par consentir à l'idée de le laisser là.

- Jungkook, bordel, jurai-je, fais un effort !

Je le tirai à bout de bras pour qu'il se lève.

- Hyung...

Il marmonnait un truc incompréhensible. Il était vraiment dans un sale état. Je ne l'avais jamais vu ainsi.

Finalement, après un effort qui me parut surhumain il se retrouva debout, manquant de se vautrer d'une minute à l'autre. Je le tirai jusqu'au canapé. Une fois avachi dedans, je lui fis boire de l'eau et il garda à peu près les yeux ouverts.

- Hyung, faut qu'on parle, balbutia-t-il.

- On parlera demain.

- Non !

Il criait trop fort et tentait de se relever, en vain. Il finit par retomber dans le canapé.

Abruti congénital, tiens.

J'avais un peu pitié de son cas, quand même. Je finis par sortir du placard près de l'entrée une grosse couverture tricotée par ma grand-mère et la lui donner.

- Dors, on parlera demain.

- Hyung faut qu'on parle, c'est important.

- Demain si t...

- Non !

Il se releva d'un coup, brusquement, pris d'une force qui me parut un peu irréaliste mais manqua de s'écraser sur ma table basse.

- C'est important je te dis ! Cria-t-il alors qu'il faisait des mouvements complètement incontrôlés.

- D'accord, d'accord, consentis-je, mais après tu dors.

Mais il essayait de marcher jusqu'à moi, alors que je soupirai en fermant les yeux de frustration.

S'il se vautre, je ne le ramasserai pas. Tant pis pour lui.

C'est là que je regrettais d'avoir dit qu'on était amis parce que clairement je ne voulais pas me retrouver dans cette situation. M'occuper d'un bourré, quelle chance.

- Hyung ! Faut qu'on parle !

- Tu répètes ça mais tu ne dis rien ! M'agaçai-je. Je suis fatigué, je veux me recoucher et ... je te jure que si tu vomis sur mon...

Soudain il arriva jusqu'à moi, se retenant à mes épaules et je fis une grimace sous ce contact. Il regarda mes lèvres comme un enfant avant de poser un doigt dessus comme pour m'indiquer de faire silence.

- Hyung. Chut.

Qu'il arrête avec ces « hyung » à tout va. Mais il ne bougeait pas, concentré à toucher mes lèvres avec son doigt et je le repoussai d'un coup.

- Bon ça suffit. Rassois-toi et dors, et demain...

- Non. Maintenant.

Je fermai les yeux et soupirai :

- Qu'est-ce que tu veux me dire qui soit si important ?

Jungkook tanguait, ses yeux étaient voilés d'alcool, ses cheveux en bataille, sa chemise un peu ouverte sur son jean, il puait la cigarette. Il semblait être l'ombre de lui-même dans un état si déplorable qu'il faisait peine à voir.

- Tu devrais le savoir....

Il articulait mal et ses mots n'étaient pas clairs et alors qu'il allait vraiment tomber, je n'eus pas d'autres choix que de le rattraper par les épaules pour le maintenir debout, les deux pieds sur le sol.

Sérieusement, je n'avais pas signé pour ça.

- J'y pense tout le temps... ça me prend la tête putain...Je suis venu te dire que tout ça doit s'arrêter !

Il me repoussa et ce fut à mon tour de tanguer, presque théâtralement il abaissa la main comme s'il ordonnait quelque chose.

- On doit arrêter tout ça !

- Mais de quoi est-ce que tu parles ? M'agaçai-je.

- Que je veux que ça s'arrête !

- Mais quoi ?

Ses yeux louchaient un peu vers le bas de mon visage et il s'agrippa à mon avant-bras pour ne pas chanceler encore.

- Putain j'sais plus... tu m'embrouilles...

- C'est moi qui t'embrouille ? Alors ça, c'est la meilleure, je...

- Hyung, chut.

Il avait recommencé à poser son doigt sur ma bouche pour m'intimer le silence. Ses yeux fixaient mes lèvres de manière concentrée. Je fronçai les sourcils. Mais Qu'est-ce qu'il faisait ?

- Faut juste que je... sache...

Ce fut la dernière phrase qu'il prononça avant que sa bouche ne se colle à la mienne. J'écarquillai les yeux de surprise mais sa prise se referma sur mes hanches alors que sa langue, cette satanée langue, faisait un ballet bizarre sur mes croissants de chair.

D'un coup je le repoussai et il se vautra à demi sur la table et sur le canapé.

- Ça ne va pas bien ma parole !

Il grogna, bougea, et prit une position improbable dans le canapé avant de répéter :

- Chut hyung.

- Chut ?

J'allais le tuer.

- Je suis fatigué.

- Quoi ?

Il s'endormit d'un coup, là comme ça, sans prévenir. Au début je crus qu'il faisait semblant mais en constatant son rythme respiratoire je me rendis à l'évidence qu'il dormait profondément.

J'eus envie de le buter, je vous jure, j'allais le couper en morceaux et éparpiller son corps dans la rivière Han. Pour relâcher ma colère qui me brûlait presque la gorge, je lui donnai un coup de pied qui ne le réveilla même pas puis je le fixai, éberlué par ses actes.

C'était de la provocation ?

Petit à petit je me mis à me rendre compte que contre toute attente ce baiser contre mon gré, encore une fois, n'avait rien provoqué du tout. Pas de tremblements, pas de panique, pas de souvenirs.

Rien qu'une simple vague d'émotion dans mon corps due à la surprise.

Donc j'étais guéri ?

Son plan de la dernière fois avait marché ?

Ça ne donnait quand même pas le droit à cet hurluberlu de recommencer quand il le souhaitait. Agacé, je me passai une main dans les cheveux avant de retourner dans ma chambre et de me caler dans mon lit.

Merde.

Une main sur le cœur j'écoutai le battement irrégulier et un peu affolé sans parvenir à me calmer. Puis en soupirant, je me relevai, rallumai la lumière, revins dans le salon. Je bus un verre d'eau et contre toute attente poussai le corps de Jungkook complètement dans le canapé pour qu'il dorme plus confortablement et étalai la couverture sur lui.

Enfin, je retournai me coucher, passant ma langue sur mes lèvres.

Peut-être qu'il avait raison, peut-être qu'il fallait qu'on parle.

Mais je n'en avais pas envie.

Parce que j'avais comme le pressentiment que cette conversation allait me causer plus d'ennuis que je n'en avais déjà.

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