Chapitre XVIII
Nous arpentions les bois à vive allure, en faisant tout notre possible pour être les plus discrets. De mon côté, je ne pouvais m'empêcher d'observer tout autour de nous, à la recherche d'un éventuel agresseur.
C'est en nage que nous arrivions enfin à la cascade. Crochet me montra un chemin pour accéder à la grotte sans devoir me mouiller. C'est ainsi que je me retrouvai seule, à marcher le long des parois rocheuses. La voix de Crochet me guidait à travers cet endroit sombre et humide. Et la torche que je tenais à bout de bras ne me rassurait pas beaucoup.
- Tu y es? Demanda Crochet de l'extérieur.
- Oui je vois le trésor, ma voix résonnait dans ce lieu clos.
- Ne t'en préoccupes pas. On veut juste le petit coffre marron.
Les parois pour accéder au trésor étaient plus étroites que les précédentes. La respiration irrégulière, je tentais de me calmer et de m'y faufiler.
Je détestais les espaces confinés mais il fallait que je prenne sur moi.
- J'y suis, criais-je assez fort pour que Crochet m'entende.
Devant moi s'étendait le trésor. Des pièces en or, des bijoux, des diamants. N'importe qui aurait été envoûté par tout ça, mais pour moi, une chose importait, le petit coffre en bois, devant moi. Ce coffre quelconque pour un étranger, était pour moi, plus précieux que tout l'or de cette grotte. Je tendais la main pour attraper la boite mais fus stoppée net. Une force invisible maintenait mes pieds au sol et m'empêchait de faire le moindre mouvement.
- Eden, ma chère Eden. Tu es toujours aussi naïve. Tu ne pensais pas que ça serait si facile ? Me cracha Peter en se plantant devant moi.
- Comment... , commençais je.
Peter me paralysa la bouche également.
- Comment j'ai su ? Tu n'as toujours pas compris hein ? Chaque personne qui arrive sur l'île ou qui essaye de la quitter, je la sens. Chaque pas que vous faites, je les sens. Chaque mot que vous dites, je l'entends. Je sens tout ce que tu sens. Je ressens tout ce que tu ressens. Si tu vas te baigner, je sens l'eau sur ma peau. Si quelqu'un pose sa bouche sur ces lèvres, dit-il en caressant ces dernières, je le sais tout de suite. Mais ce que j'ai senti le plus, c'est ton manque d'oxygène. Claustrophobe hein ? Et ta crainte que je te surprenne. Je l'ai senti à des kilomètres. Je sais tout ce qui se passe sur cette foutue île. Je suis le maître du pays imaginaire, tu l'as oublié?
J'avais envie de lui cracher au visage, de lui dire qu'il n'était qu'un idiot, qu'on voulait simplement l'aider.
- Ne t'embêtes pas à me dire tout ça, je sais ce que tu penses, ça aussi tu as tendance à rapidement l'oublier, annonça-t-il avant de relâcher son emprise sur moi.
Je reprenais doucement conscience de mes muscles, avant de lancer un regard noir à Peter. Et la colère monta d'un cran lorsqu'il ordonna aux garçons perdus qui venaient de faire irruption dans la grotte:
- Je vous laisse vous occuper d'elle. Et qu'on l'enferme loin de Crochet.
- Dis moi que tu n'es pas sérieux Peter. S'il te plait. C'est encore un de tes jeux, c'est ça ?
- Pour une fois je ne joue pas Eden. Toi tu as voulu jouer et tu as perdu. A quoi tu t'attendais sérieusement ? Dit-il tandis que deux garçons perdus m'attrapèrent par les bras. Tu pensais pouvoir me soigner et me rendre un peu plus humain ? Tu ne pensais quand même pas me faire tomber amoureux de toi ? S'exclama-t-il en riant à gorge déployée.
- Mais pourquoi tu compliques toujours tout Peter ? Crochet et moi, on voulait juste t'aider. Retrouves tes souvenirs et tu verras les choses différemment. L'amour n'est pas une faiblesse.
Il ricana, suivi de peu par ses fidèles.
- Aller, j'en ai assez entendu, emmenez là. Mais trouvez lui la cage la plus grande. Tu vois ? J'ai un minimum de cœur pour ne pas te laisser mourir.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Deux garçons me tirèrent en dehors de la grotte tandis que je hurlais de toutes mes forces en pleurant à chaudes larmes. Il ne pouvait pas m'enfermer comme une bête. Je n'avais rien fait de mal, je voulais simplement lui venir en aide.
Je m'étais débattu de toutes mes forces pendant le chemin du retour. En arrivant au campement, tous les garçons perdus admiraient le spectacle sans rien dire. Avant d'être jetée derrière les barreaux, je croisais les yeux noisettes de Josh, qui me regardait, impuissant.
A plat ventre, dans cette cage sombre, je pleurais, encore et encore en me demandant comment j'avais pu en arriver là. Je voulais rentrer chez moi. Loin de tout ça. Loin de Peter, de ses pouvoirs, et de ses sautes d'humeurs.
J'avais voulu l'aider et il m'avait enfermé. Je le détestais maintenant. Je cogitais pendant une bonne partie de la nuit avant de tomber de sommeil. Le lendemain, avant d'ouvrir les yeux, je priais pour me réveillai dans mon lit, chez moi. J'espérai que tout cela ne soit qu'un rêve, qu'un affreux cauchemar.
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Chapitre un peu plus court mais avec du rebondissement et de l'émotion. Qu'en pensez vous ?
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