Chapitre XV
Le lendemain, je fus réveillée par la lumière du jour et les rayons du soleil qui chatouillait ma peau. Je papillonnais des yeux en essayant de m'adapter à la luminosité des lieux. Une fois bien réveillée, je me redressai dans mon lit avant de me rendre compte que j'étais seul. Ca ne m'étonnait pas que Peter ait fuit, une fois réveillé.
Après avoir grignoté un fruit ou deux, je pris le chemin de la cascade où je me baignais quelques temps. J'observais le ciel, et me laissais dériver sur l'eau, tout en repensant à la veille. J'en avais appris sur Peter. J'avais l'impression qu'il était plus humain qu'il ne voulait le faire croire.
Mon sang ne fit qu'un tour lorsque j'entendis une branche craquer. Je sortis rapidement de l'eau, pris mes vêtements pour me cacher derrière un buisson.
- Peter ne t'a pas appris la discrétion à ce que je vois.
Je sortis de ma cachette et tombée sur Crochet:
- A toi non plus visiblement, tu fais craquer toutes les branches en marchant. On t'entend arriver à des kilomètres.
Il ria de bon cœur:
- Ça ne m'étonne pas que Peter t'ait choisi. Tu es tout à fait son genre de fille. Tétue, avec un sacré tempérament et qui ne mâche pas ses mots, qui plus est. Tu ressembles tellement à...
- Maddie ? Le coupais-je.
Il se contenta d'hocher la tête. Pendant quelques minutes, il resta silencieux, pensif, les yeux dans le vide.
- Qu'est ce qui s'est passé? Que lui est-il arrivée ?
- L'ombrève. On l'a empoisonnée.
- Quelle horreur!
- Je ne réserverai même pas ce sort à mon pire ennemi. L'ombrève offre une mort lente et douloureuse.
Ce n'était pas le cas de Peter visiblement. Il n'avait pas hésité une seule seconde avant de tenter de piquer Crochet avec cette plante. Comment pouvait-il le haïr à ce point ?
Crochet fit écho à mes pensées et continua son récit:
- En tant que pirate, je me suis fait plusieurs ennemis. Certains ne se privent pas d'utiliser des armes comme l'ombrève. Mais ce pirate ne l'utilisa pas contre moi. Il a préféré l'utiliser sur ma femme, pour me faire le plus de mal possible.
- Ta femme ? Maddie était ta femme ? Mais alors,...
Crochet conclut ma phrase:
- Je suis le père de Peter.
Comment c'était possible ? Ce n'était pas ce que disait le conte pour enfant. Mais il ne disait pas non plus que Peter était un bad boy si charismatique doublé d'un psychopathe sanguinaire. Malgrè ma stupéfaction, je continuai de l'interroger:
- Mais pourquoi il te déteste à ce point alors ?
- Parce que c'est ma faute si Maddie est morte. C'est ce qu'il pense. Il aurait préféré que ça soit moi qui consomme ce poison. En plus de ça, il était beaucoup plus jeune lorsque sa mère nous a quittés. Et moi je l'ai abandonné pendant plusieurs années pour assouvir ma vengeance. Il a grandit seul sur cette île. Sans père. Sans mère.
Cette histoire me bouleversait. Je n'avais plus du tout le même point de vue vis à vis de Peter. J'avais de la compassion pour lui. Et maintenant je comprenais pourquoi il était devenu ainsi, si froid, si méfiant.
- J'ai fini par retrouver le pirate qui nous a pris Maddie. Je l'ai tué. Et puis... rien. Je pensais que ça allait guérir ma peine, mais ça me laissa un vide que je ne parvenais pas à combler. Une fois ma vengeance assouvi, je ne savais que faire de ma vie.
- Tu as un fils. Voilà ce que tu peux faire de ta vie: rattraper ces années perdues.
Il hocha la tête avant de baisser les yeux. Mais je pouvais voir qu'ils brillaient.
Crochet avait été honnête avec moi, sans même me connaître. Il paraissait vraiment inoffensif, mais alors pourquoi Peter ne voulait pas que je m'en approche. Je continuai de l'interroger:
-Mais qu'est ce que tu voulais voler à Peter ?
- Je ne voulais rien lui voler, juste récupérer quelque chose qui m'appartient. Mes souvenirs. Il m'a enlevé les souvenirs que j'ai de Maddie. Tous nos bons moments passés ensemble. Ils se trouvent dans la grotte mais je ne peux pas y entrer. Peter a jeté un sort de protection: les personnes du même sang que lui ne peuvent franchir ces barrières invisibles. Autrement dit je ne peux pas entrer dans cette grotte.
- Mais moi si. Si j'y vais, tout sera terminé ? Demandais-je.
Crochet acquiesça.
- Je... j'ai peur de ne pas pouvoir Crochet. Je peux essayer de convaincre Peter mais si j'agis encore dans son dos, il va littéralement me tuer.
- Je comprends. D'ailleurs tu devrais le rejoindre avant qu'il ne se mette à ta recherche
- Tu as raison.
- Ça m'a fait plaisir de discuter avec toi Eden. Veilles sur Peter pour moi, tu veux bien ?
- Tu peux compter sur moi.
Nous nous éloignons chacun de notre côté en agitant la main.
Sur le chemin du retour, mes pensées me hantaient. Crochet qui n'était pas le capitaine cruel auquel je m'attendais. Crochet qui était le père de Peter. Peter qui avait grandis seul, livré à soit-même. Peter et ses différentes personnalités.
Et tout cela me fit prendre conscience que tout le monde vivait des choses difficiles. Pas seulement moi. Je voulais les aider. Peter avait besoin de son père et Crochet voulait rattraper le temps perdu avec son fils.
Songeuse, je m'étais laissée guidée vers la petite clairière où nous nous étions entrainés avec Peter. Et c'est lui que je trouvais. Il lançait des sorts sur les rochers autour de lui, les brisant un à un en criant sa colère.
Je m'approchais, doucement, ne voulant pas le brusquer. Il me regarda du coin de l'oeil mais continua à jeter des bourrasques.
- J'ai croisé ton père.
A l'entente de ses mots, il se stoppa net.
- Tu sais ?
- Oui, je sais tout, dis-je en m'approchant de lui.
Je ne pus m'empêcher de lui lancer un regard compatissant tout en m'approchant de lui. Mais Peter fit un pas en arrière en me jetant un regard noir:
- Je ne veux pas de ta pitié Eden.
- Je n'ai pas pitié de toi Peter. Je t'admire. Tu as grandi seul, sur cet île, pendant plusieurs années. Ta mère est morte dans d'atroces circonstances et ton père t'a delaissé pour assouvir sa vengeance. Mais il est là maintenant. Et il s'en veut terriblement.
Il se mit à rire jaune:
- C'est ce qu'il t'a dit ? Demanda-il.
J'hochais la tête
- Et tu le crois vraiment ? Mais que tu es naïve Eden.
- Je suis peut être naïve mais j'ai envie d'y croire, de garder espoir. Je comprends ta méfiance, il faut être prudent quelques fois. Mais tu devrais apprendre à accepter la main qu'on te tend. Crochet s'en veut terriblement pour la mort de ta mère. C'était sa femme, il l'aimait aussi. Il l'aime toujours. Mais il t'aime aussi. Tu es tout ce qui lui reste.
- Ça ne sert à rien Eden.
- Mais... tentais-je
- Je ne veux plus rien entendre, cracha-t-il en brisant un tronc d'arbre derrière moi.
Je sursautais avant de reprendre mes esprits. Je ne le craignais pas. Je le comprenais maintenant. Il souffrait, même si il ne l'avouera jamais.
Je me plaçais devant lui avant de le pousser.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Bats-toi Peter. Tu dis que tu n'as besoin de personne. Montres moi. Frappes moi.
- Je ne peux pas.
- Ah oui ? Tu l'as déjà fait pourtant. Plusieurs fois. Aller, mets ça sur le compte d'un nouvel entraînement.
- C'est d'accord, mais tu vas encore perdre, s'exclama-t-il, son fameux sourire en coin.
- C'est ce qu'on va voir, le défiais-je avant de lui faire une clé de cheville.
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Bonjour mes pangirls. J'avance doucement mais sûrement dans cette réécriture. N'hésitez pas à me donner votre avis en commentaire ou même sur ma page Facebook. J'essaye de faire évoluer plus lentement la relation Eden/Peter, faire que ce soit moins nian nian. Je veux ajouter de l'intrigue, et améliorer ma plume, donner plus de détails sur l'univers de Peter Pan. Voilà mes objectifs. On croise les doigts pour qu'une fois finis, ce récit soit accepté par une maison d'édition...
PS: Plus de 1 200 mots pour ce chapitre! Mes chapitres étant, à l'origine, courts, je suis plutôt fière de moi.
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